[1,18] (1,18,88) Καὶ τούτων, φησίν, «ἀπολῶ τὴν σοφίαν τῶν σοφῶν, καὶ
τὴν σύνεσιν τῶν συνετῶν ἀθετήσω.» ἐπιφέρει γοῦν ὁ ἀπόστολος·
«ποῦ σοφός; ποῦ γραμματεύς; ποῦ συζητητὴς τοῦ αἰῶνος τούτου;»
πρὸς ἀντιδιαστολὴν τῶν γραμματέων τοὺς τοῦ αἰῶνος τούτου ζητητάς,
τοὺς ἐξ ἐθνῶν φιλοσόφους τάξας. «οὐχὶ ἐμώρανεν ὁ θεὸς τὴν
σοφίαν τοῦ κόσμου;» ἐπ´ ἴσης τῷ «μωρὰν ἔδειξε» καὶ οὐκ ἀληθῆ,
ὡς ᾤοντο. κἂν πύθῃ τὴν αἰτίαν τῆς δοξοσοφίας αὐτῶν, «διὰ τὴν
πώρωσιν τῆς καρδίας αὐτῶν» ἐρεῖ. «ἐπειδὴ ἐν τῇ σοφίᾳ τοῦ θεοῦ»,
τουτέστι διὰ τῶν προφητῶν κατηγγελμένῃ, «οὐκ ἔγνω ὁ κόσμος διὰ
τῆς σοφίας», τῆς διὰ τῶν προφητῶν λαλούσης, «αὐτόν,» δηλονότι
τὸν θεόν, «εὐδόκησεν οὗτος ὁ θεὸς διὰ τοῦ κηρύγματος τῆς μωρίας»,
τῆς δοκούσης Ἕλλησιν εἶναι μωρίας, «σῶσαι τοὺς πιστεύοντας·
ἐπειδὴ Ἰουδαῖοι», φησί, «σημεῖα αἰτοῦσι» πρὸς πίστιν, «Ἕλληνες δὲ
σοφίαν ζητοῦσι,» τοὺς ἀναγκαστικοὺς καλουμένους λόγους καὶ τοὺς
ἄλλους συλλογισμοὺς δηλονότι, «ἡμεῖς δὲ κηρύσσομεν Ἰησοῦν Χριστὸν
ἐσταυρωμένον, Ἰουδαίοις μὲν σκάνδαλον» διὰ τὸ εἰδότας τὴν προφητείαν
μὴ πιστεύειν τῇ ἐκβάσει, «Ἕλλησι δὲ μωρίαν·» μυθῶδες γὰρ
ἡγοῦνται οἱ δοκησίσοφοι διά τε ἀνθρώπου υἱὸν θεοῦ λαλεῖν υἱόν τε
ἔχειν τὸν θεὸν καὶ δὴ καὶ πεπονθέναι τοῦτον· ὅθεν αὐτοὺς ἡ πρόληψις τῆς
οἰήσεως ἀναπείθει ἀπιστεῖν· ἡ γὰρ παρουσία τοῦ σωτῆρος
οὐ μωροὺς ἐποίησεν καὶ σκληροκαρδίους καὶ ἀπίστους, ἀλλὰ συνετοὺς καὶ
εὐπειθεῖς καὶ πρὸς ἔτι πιστούς. ἐδείχθησαν δὲ ἐκ τῆς τῶν
ὑπακουσάντων ἑκουσίου προσκλίσεως χωρισθέντες οἱ μὴ ἐθελήσαντες
πείθεσθαι ἀσύνετοί τε καὶ ἄπιστοι καὶ μωροί· «αὐτοῖς δὲ τοῖς κλητοῖς
Ἰουδαίοις τε καὶ Ἕλλησι Χριστὸς θεοῦ δύναμίς ἐστι καὶ θεοῦ
σοφία.» μή τι οὖν, ὅπερ καὶ ἄμεινον, ἀποφατικὸν ἡγητέον τὸ «οὐχὶ
ἐμώρανεν ὁ θεὸς τὴν σοφίαν τοῦ κόσμου» ἐπ´ ἴσης τῷ «οὐκ ἐμώρανεν»,
ἵνα μὴ ἡ αἰτία τῆς σκληροκαρδίας αὐτοῖς παρὰ τοῦ θεοῦ
φαίνηται γενομένη, τοῦ μωράναντος τὴν σοφίαν; ἔμπαλιν γὰρ καίτοι
σοφοὶ ὄντες ἐν μείζονι αἰτίᾳ γεγόνασι μὴ πιστεύσαντες τῷ κηρύγματι·
ἑκούσιος γὰρ ἥ τε αἵρεσις ἥ τε τῆς ἀληθείας ἐκτροπή. ἀλλὰ καὶ τῷ
«ἀπολῶ τὴν σοφίαν τῶν σοφῶν» τῇ τῆς καταφρονουμένης καὶ
ὑπερορωμένης βαρβάρου φιλοσοφίας ἀντιπαραθέσει καταλάμψαι φησίν,
ὡς καὶ ὁ λύχνος ὑπὸ τοῦ ἡλίου καταλαμπόμενος ἀπολωλέναι λέγεται
τῷ μὴ τὴν ἴσην ἐκτελεῖν ἐνέργειαν. πάντων τοίνυν ἀνθρώπων
κεκλημένων οἱ ὑπακοῦσαι βουληθέντες «κλητοὶ» ὠνομάσθησαν. οὐ
γάρ ἐστιν «ἀδικία παρὰ τῷ θεῷ». αὐτίκα ἐξ ἑκατέρου γένους οἱ
πιστεύσαντες, οὗτοι «λαὸς περιούσιος». κἀν ταῖς Πράξεσι τῶν ἀποστόλων
εὕροις ἂν κατὰ λέξιν· «οἱ μὲν οὖν ἀποδεξάμενοι τὸν λόγον
αὐτοῦ ἐβαπτίσθησαν,» οἱ δὲ μὴ θελήσαντες πείθεσθαι ἑαυτοὺς
ἀπέστησαν δηλαδή. πρὸς τούτους ἡ προφητεία λέγει· «κἂν θέλητε καὶ
εἰσακούσητέ μου, τὰ ἀγαθὰ τῆς γῆς φάγεσθε,» ἐφ´ ἡμῖν κείμενα
διελέγχουσα καὶ τὴν αἵρεσιν καὶ τὴν ἐκτροπήν· «θεοῦ δὲ σοφίαν»
εἴρηκεν ὁ ἀπόστολος τὴν κατὰ τὸν κύριον διδασκαλίαν, σοφίαν ἵνα
δείξῃ τὴν ἀληθῆ φιλοσοφίαν δι´ υἱοῦ παραδιδομένην. ἀλλὰ γὰρ καὶ
ὁ δοκησίσοφος παραινέσεις ἔχει τινὰς τὰς παρὰ τῷ ἀποστόλῳ
κελευούσας «ἐνδύσασθαι τὸν καινὸν ἄνθρωπον τὸν κατὰ θεὸν κτισθέντα
ἐν δικαιοσύνῃ καὶ ὁσιότητι τῆς ἀληθείας. διὸ ἀποθέμενοι τὸ
ψεῦδος λαλεῖτε ἀλήθειαν· μὴ δίδοτε τόπον τῷ διαβόλῳ. ὁ κλέπτων
μηκέτι κλεπτέτω, μᾶλλον δὲ κοπιάτω ἐργαζόμενος τὸ ἀγαθόν.»
ἐργάζεσθαι δέ ἐστι τὸ προσεκπονεῖν ζητοῦντα τὴν ἀλήθειαν, σὺν
γὰρ τῇ λογικῇ εὐποιίᾳ, «ἵνα ἔχητε μεταδοῦναι τῷ χρείαν ἔχοντι» καὶ
τῆς κοσμικῆς περιουσίας καὶ τῆς θείας σοφίας. βούλεται γὰρ ἐκδιδάσκεσθαι
τὸν λόγον καὶ εἰς τὰς τραπέζας τὸ ἀργύριον βάλλεσθαι
δεδοκιμασμένον ἀκριβῶς εἰς τὸ ἐκδανείζεσθαι. ὅθεν ἐπιφέρει· «λόγος
σαπρὸς ἐκ τοῦ στόματος ὑμῶν μὴ ἐκπορευέσθω,» σαπρὸς λόγος οὗτος
ὁ ἐξ οἰήσεως, «ἀλλ´ εἴ τις ἀγαθὸς πρὸς οἰκοδομὴν τῆς χρείας, ἵνα
δῷ χάριν τοῖς ἀκούουσιν.» ἀγαθοῦ δ´ ἂν ἀνάγκη θεοῦ ἀγαθὸν
εἶναι τὸν λόγον. πῶς δὲ οὐκ ἀγαθὸς ὁ σῴζων;
| [1,18] CHAPITRE XVIII.
L'auteur developpe cette parole de l'apôtre : « Je détruirai la sagesse des sages. »
L'Écriture dit de ces derniers : « Je détruirai la sagesse des sages, et je rejetterai la science des savants. » C'est pourquoi l'apôtre ajoute : « Que sont devenus les sages? que sont devenus les docteurs de la loi ? que sont devenus les esprits curieux des sciences de ce siècle. » Il les classe de la sorte, pour distinguer des docteurs de la loi, les esprits investigateurs et avides de la science de ce siècle, c'est-à-dire les philosophes des gentils. « Dieu n'a-t-il pas rendu insensée la sagesse de ce monde? » en montrant qu'elle était folie et non vérité, ainsi que le monde le pensait. Et si vous demandez la cause qui les porte à se croire sages, l'apôtre vous répondra : « L'aveuglement de leur cœur. » En effet, le monde n'a pas connu Dieu, même à la lumière de cette sagesse de Dieu qui fut annoncée par les prophètes, je veux dire cette sagesse qui parle par leur bouche ; alors il lui a plu de sauver par la folie de la prédication ; » c'est-à-dire par la prédication qui parait aux Grecs une folie, ceux qui croiraient. » Pour croire, dit l'apôtre, les Juifs demandent des miracles, et les Grecs cherchent la sagesse; c'est-à-dire, les discours à démonstrations rigoureuses, et les autres formules de raisonnement. « Or nous, nous prêchons
Jésus-Christ crucifié, qui est un scandale pour les Juifs, parce que tout en connaissant la prophétie, ils ne croient pas à l'événement qui l'accomplit, et une folie pour les Grecs, car ceux qui se croient sages regardent comme une fable que le fils de Dieu parle par la bouche de l'homme, que Dieu ait un fils et que ce fils ait souffert ; c'est pourquoi la haute opinion qu'ils ont conçue d'eux-mêmes, les empêche de croire. Car la venue du Sauveur n'a pas fait de ceux qui ont obéi à la vocation, des insensés, des cœurs durs, des infidèles, mais bien des esprits sages, dociles et fidèles. Tandis que ceux qui se sont séparés des hommes dont l'obéissance fut volontaire et ont refusé de se soumettre, ont été convaincus d'erreur, d'incrédulité, de folie. « Pour ceux qui ont été fidèles à la voix » qui les appelait, qu'ils soient Juifs ou gentils, le Christ est la force de Dieu, et la sagesse de Dieu. » Conséquemment, ne vaut-il pas mieux dire, pour rendre la pensée plus claire : « Dieu n'a pas rendu folle la sagesse de ce monde, en ce sens qu'il l'ait jetée lui-même dans la folie; comme s'il y avait : « Dieu n'a pas rendu folle ; de peur que la dureté de cœur des incrédules ne semble venir de Dieu, qui a montré la folie de leur sagesse ? » Puisqu'ils étaient si sages, ils sont donc plus coupables de n'avoir pas cru à la prédication de l'Évangile. Car le choix qui se déclare pour la vérité est volontaire. De plus, par cette expression : « Je détruirai la sagesse des sages, » le Seigneur veut dire qu'il l'a éclairée en faisant luire à côté d'elle le flambeau de la philosophie barbare trop dédaigné par elle, comme on dit d'une lampe éclairée par le soleil, que l'effet de sa lumière est détruit, parce qu'elle n'a pas le même éclat. Ainsi donc, tous les hommes ayant été appelés, ceux qui n'ont pas refusé d'obéir à la voix qui les invitait ont été également nommés les appelés, car il n'y a pas d'injustice en Dieu. Ceux d'entre les Juifs et d'entre les gentils, qui ont cru, composent « le peuple particulier de Dieu. » Et vous trouverez dans les actes des apôtres : « Ceux donc qui recurent la parole furent baptisés. » Mais ceux qui ne voulurent pas la recevoir, se retranchèrent d'eux-mêmes de ce peuple de Dieu. C'est à eux que le prophète dit : « Si vous voulez, si vous écoutez ma voix, vous jouirez des fruits de la terre ; » montrant par là qu'il est en notre pouvoir d'accepter ou de refuser. L'apôtre a nommé sagesse de Dieu la doctrine du Seigneur, afin de montrer que la véritable philosophie nous est transmise par lui. Pour ceux aussi qui se croient sages, il y a dans une des épitres de l'apôtre des avertissements qui leur enjoignent de se revêtir de l'homme nouveau, qui a été créé à la
ressemblance de Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité. « C'est pourquoi renoncant au mensonge, parlez selon la vérité, ajoute l'apôtre. Ne donnez pas entrée au démon. Que celui qui dérobait ne dérobe plus ; mais plutôt qu'il travaille à quelque ouvrage bon et utile. » (Or, s'appliquer à la recherche de la vérité, c'est aussi travailler ; car cette étude se rattache à la bienfaisance, qui a la parole pour instrument.) « Afin de pouvoir ouvrir à ceux qui sont dans l'indigence et les trésors de ce monde, et les trésors de la sagesse divine ; » car l'apôtre veut que la parole soit enseignée, comme l'argent, après avoir été bien éprouvé, est confié aux changeurs pour produire des intérêts. Il ajoute donc : « Que votre bouche ne profère aucune parole mauvaise. Telles sont les paroles qui proviennent de l'opinion que l'on a de soi-même. « Mais que tout ce que vous direz soit propre à nourrir la foi et à communiquer la grâce à ceux qui vous entendent. » Il est nécessaire que les paroles dites au nom d'un Dieu bon soient bonnes. Or, comment ne seraient-elles pas bonnes, celles qui sauvent ?
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