HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Gorgias

Page 508

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[508] καὶ οὐρανὸν καὶ (508a) γῆν καὶ θεοὺς καὶ ἀνθρώπους τὴν κοινωνίαν συνέχειν καὶ φιλίαν καὶ κοσμιότητα καὶ σωφροσύνην καὶ δικαιότητα, καὶ τὸ ὅλον τοῦτο διὰ ταῦτα κόσμον καλοῦσιν, ἑταῖρε, οὐκ ἀκοσμίαν οὐδὲ ἀκολασίαν. σὺ δέ μοι δοκεῖς οὐ προσέχειν τὸν νοῦν τούτοις, καὶ ταῦτα σοφὸς ὤν, ἀλλὰ λέληθέν σε ὅτι ἰσότης γεωμετρικὴ καὶ ἐν θεοῖς καὶ ἐν ἀνθρώποις μέγα δύναται, σὺ δὲ πλεονεξίαν οἴει δεῖν ἀσκεῖν· γεωμετρίας γὰρ ἀμελεῖς. εἶεν· ἐξελεγκτέος δὴ οὗτος λόγος (508b) ἡμῖν ἐστιν, ὡς οὐ δικαιοσύνης καὶ σωφροσύνης κτήσει εὐδαίμονες οἱ εὐδαίμονες, κακίας δὲ οἱ ἄθλιοι, εἰ οὗτος ἀληθής ἐστιν, σκεπτέον τί τὰ συμβαίνοντα. τὰ πρόσθεν ἐκεῖνα, Καλλίκλεις, συμβαίνει πάντα, ἐφ' οἷς σύ με ἤρου εἰ σπουδάζων λέγοιμι, λέγοντα ὅτι κατηγορητέον εἴη καὶ αὑτοῦ καὶ ὑέος καὶ ἑταίρου, ἐάν τι ἀδικῇ, καὶ τῇ ῥητορικῇ ἐπὶ τοῦτο χρηστέον· καὶ Πῶλον αἰσχύνῃ ᾤου συγχωρεῖν, ἀληθῆ ἄρα ἦν, τὸ εἶναι τὸ ἀδικεῖν τοῦ ἀδικεῖσθαι ὅσῳπερ (508c) αἴσχιον τοσούτῳ κάκιον· καὶ τὸν μέλλοντα ὀρθῶς ῥητορικὸν ἔσεσθαι δίκαιον ἄρα δεῖ εἶναι καὶ ἐπιστήμονα τῶν δικαίων, αὖ Γοργίαν ἔφη πῶλος δι' αἰσχύνην ὁμολογῆσαι. τούτων δὲ οὕτως ἐχόντων σκεψώμεθα τί ποτ' ἐστὶν σὺ ἐμοὶ ὀνειδίζεις, ἆρα καλῶς λέγεται οὔ, ὡς ἄρα ἐγὼ οὐχ οἷός τ' εἰμὶ βοηθῆσαι οὔτε ἐμαυτῷ οὔτε τῶν φίλων οὐδενὶ οὐδὲ τῶν οἰκείων, οὐδ' ἐκσῶσαι ἐκ τῶν μεγίστων κινδύνων, εἰμὶ δὲ ἐπὶ τῷ βουλομένῳ ὥσπερ οἱ ἄτιμοι τοῦ ἐθέλοντος, (508d) ἄντε τύπτειν βούληται, τὸ νεανικὸν δὴ τοῦτο τὸ τοῦ σοῦ λόγου, ἐπὶ κόρρης, ἐάντε χρήματα ἀφαιρεῖσθαι, ἐάντε ἐκβάλλειν ἐκ τῆς πόλεως, ἐάντε, τὸ ἔσχατον, ἀποκτεῖναι· καὶ οὕτω διακεῖσθαι πάντων δὴ αἴσχιστόν ἐστιν, ὡς σὸς λόγος. δὲ δὴ ἐμὸς ὅστις, πολλάκις μὲν ἤδη εἴρηται, οὐδὲν δὲ κωλύει καὶ ἔτι λέγεσθαι· οὔ φημι, Καλλίκλεις, τὸ τύπτεσθαι ἐπὶ κόρρης ἀδίκως αἴσχιστον εἶναι, οὐδέ γε τὸ τέμνεσθαι (508e) οὔτε τὸ σῶμα τὸ ἐμὸν οὔτε τὸ βαλλάντιον, ἀλλὰ τὸ τύπτειν καὶ ἐμὲ καὶ τὰ ἐμὰ ἀδίκως καὶ τέμνειν καὶ αἴσχιον καὶ κάκιον, καὶ κλέπτειν γε ἅμα καὶ ἀνδραποδίζεσθαι καὶ τοιχωρυχεῖν καὶ συλλήβδην ὁτιοῦν ἀδικεῖν καὶ ἐμὲ καὶ τὰ ἐμὰ τῷ ἀδικοῦντι καὶ κάκιον καὶ αἴσχιον εἶναι ἐμοὶ τῷ ἀδικουμένῳ. ταῦτα ἡμῖν ἄνω ἐκεῖ ἐν τοῖς πρόσθεν λόγοις οὕτω φανέντα, ὡς ἐγὼ λέγω, κατέχεται καὶ δέδεται, [508] que le ciel et la terre, les dieux et les hommes sont unis par un lien commun d'amitié, de convenance, de tempérance et de justice : et c'est pour cette raison, mon cher, qu'ils donnent à cet univers le nom d'ordre, et non celui de désordre ou dérèglement. Mais, tout sage que tu es, il me paraît que tu ne fais pas attention â cela, et que tu ne vois pas que l'égalité géométrique a beaucoup de pouvoir chez les dieux et chez les hommes. Tu crois, toi, qu'il faut travailler à avoir plus que les autres ; car tu te soucies peu de la géométrie. A la bonne heure ! Alors il nous faut donc, ou réfuter ce que je viens de dire, et montrer qu'on n'est point heureux par la possession de la justice et de la tempérance, et malheureux par celle du vice, ou si ce discours est vrai, examiner ce qui en résulte. Or, il en résulte, Calliclès, tout ce que j'ai dit précédemment, et sur quoi tu m'as demandé si je parlais d'une manière sérieuse, lorsque j'ai avancé qu'il fallait en cas d'injustice s'accuser soi-même, son fils, son ami, et se servir de la rhétorique à cette fin. Et ce que tu as cru que Polus m'accordait par honte, était donc vrai, à savoir, qu'autant il est plus laid, autant aussi il est plus mauvais de faire une injustice que de la recevoir. Et il est vrai aussi que, pour être un bon orateur, il faut être juste et versé dans la science des choses justes : ce que Polus a dit pareillement que Gorgias m'avait accordé par honte. LXIV. — Les choses étant ainsi, examinons un peu les reproches que tu me fais, et si tu as raison de me dire que je ne suis pas en état de me secourir moi-même, ni aucun de mes amis ou de mes proches, et de me tirer des plus grands dangers; que je suis, comme les hommes déclarés infâmes, à la merci du premier venir, soit qu'on veuille me frapper sur la joue (c'était l'expression la plus forte de ton discours), ou me bannir de la ville, ou enfin me faire mourir; et que se trouver dans pareille situation, c'est la chose du monde la plus honteuse. Tel était ton sentiment. Voici le mien : je l'ai déjà dit plus d'une fois, mais rien n'empêche de le répéter. Je soutiens, Calliclés, que ce qu'il y a de plus laid n'est pas d'être frappé injustement sur la joue, ni de se voir mutiler le corps, ou couper la bourse, mais qu'il est plus laid et plus mauvais de me frapper et de m'enlever injustement ce qui m'appartient; et que me voler, s'emparer de ma personne, percer ma muraille, commettre, en un mot, quelque espèce d'injustice que ce soit envers moi et ce qui est à moi, est une chose plus mauvaise et plus honteuse pour l'auteur de l'injustice que pour moi qui la souffre. Ces vérités, qui, à ce que je prétends, ont été démontrées dans toute la suite de cet entretien, sont,


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Dernière mise à jour : 25/11/2005