HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Banquet

Page 199

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[199] (199a) φαίνηται ὡς κάλλιστος καὶ ἄριστος, δῆλον ὅτι τοῖς μὴ γιγνώσκουσιν· οὐ γὰρ που τοῖς γε εἰδόσιν· καὶ καλῶς γἔχει καὶ σεμνῶς ἔπαινος. ἀλλὰ γὰρ ἐγὼ οὐκ ᾔδη τὸν τρόπον τοῦ ἐπαίνου, οὐδεἰδὼς ὑμῖν ὡμολόγησα καὶ αὐτὸς ἐν τῷ μέρει ἐπαινέσεσθαι. “ γλῶσσα οὖν ὑπέσχετο, δὲ φρὴν οὔ„· χαιρέτω δή. οὐ γὰρ ἔτι ἐγκωμιάζω τοῦτον τὸν τρόπον· οὐ γὰρ ἂν δυναίμην· οὐ μέντοι ἀλλὰ τά γε ἀληθῆ, (199b) εἰ βούλεσθε, ἐθέλω εἰπεῖν κατἐμαυτόν, οὐ πρὸς τοὺς ὑμετέρους λόγους, ἵνα μὴ γέλωτα ὄφλω. ὅρα οὖν, Φαῖδρε, εἴ τι καὶ τοιούτου λόγου δέῃ, περὶ Ἔρωτος τἀληθῆ λεγόμενα ἀκούειν, ὀνομάσει δὲ καὶ θέσει ῥημάτων τοιαύτῃ ὁποία δὴ ἄν τις τύχῃ ἐπελθοῦσα. τὸν οὖν Φαῖδρον ἔφη καὶ τοὺς ἄλλους κελεύειν λέγειν, ὅπῃ αὐτὸς οἴοιτο δεῖν εἰπεῖν, ταύτῃ. Ἔτι τοίνυν, φάναι, Φαῖδρε, πάρες μοι Ἀγάθωνα σμίκρἄττα ἐρέσθαι, ἵνα ἀνομολογησάμενος παραὐτοῦ οὕτως ἤδη λέγω. (199c) Ἀλλὰ παρίημι, φάναι τὸν Φαῖδρον, ἀλλἐρώτα. μετὰ ταῦτα δὴ τὸν Σωκράτη ἔφη ἐνθένδε ποθὲν ἄρξασθαι. XXI. Καὶ μήν, φίλε Ἀγάθων, καλῶς μοι ἔδοξας καθηγήσασθαι τοῦ λόγου, λέγων ὅτι πρῶτον μὲν δέοι αὐτὸν ἐπιδεῖξαι ὁποῖός τίς ἐστιν Ἔρως, ὕστερον δὲ τὰ ἔργα αὐτοῦ, ταύτην τὴν ἀρχὴν πάνυ ἄγαμαι. ἴθι οὖν μοι περὶ Ἔρωτος, ἐπειδὴ καὶ τἆλλα καλῶς καὶ μεγαλοπρεπῶς διῆλθες οἷός ἐστι, καὶ (199d) τόδε εἰπέ· πότερόν ἐστι τοιοῦτος οἷος εἶναι τινὸς Ἔρως ἔρως, οὐδενός; ἐρωτῶ δοὐκ εἰ μητρός τινος πατρός ἐστινγελοῖον γὰρ ἂν εἴη τὸ ἐρώτημα, εἰ Ἔρως ἐστὶν ἔρως μητρὸς πατρόςἀλλὥσπερ ἂν εἰ αὐτὸ τοῦτο πατέρα ἠρώτων, ἆρα πατήρ ἐστι πατήρ τινος οὔ; εἶπες ἂν δή πού μοι, εἰ ἐβούλου καλῶς ἀποκρίνασθαι, ὅτι ἔστιν ὑέος γε θυγατρὸς πατὴρ πατήρ· οὔ; Πάνυ γε, φάναι τὸν Ἀγάθωνα. Οὐκοῦν καὶ μήτηρ ὡσαύτως; Ὁμολογεῖσθαι καὶ τοῦτο. (199e) Ἔτι τοίνυν, εἰπεῖν τὸν Σωκράτη, ἀπόκριναι ὀλίγῳ πλείω, ἵνα μᾶλλον καταμάθῃς βούλομαι. εἰ γὰρ ἐροίμην, τί δέ; ἀδελφός, αὐτὸ τοῦθὅπερ ἔστιν, ἔστι τινὸς ἀδελφὸς οὔ; Φάναι εἶναι. Οὐκοῦν ἀδελφοῦ ἀδελφῆς; Ὁμολογεῖν. Πειρῶ δή, φάναι, καὶ τὸν ἔρωτα εἰπεῖν. Ἔρως ἔρως ἐστὶν οὐδενὸς τινός; Πάνυ μὲν οὖν ἔστιν. [199] vous voulez qu'il paraisse le plus beau et le meilleur possible, aux ignorants, s'entend, mais non certes aux gens éclairés. Et c'est quelque chose de beau et d'imposant qu'un tel éloge; mais moi, je ne connaissais pas cette manière de louer, et c'est parce que je ne la connaissais pas que j'ai promis de tenir ma partie dans l'éloge : c'est donc ma langue qui a pris l'engagement, non mon esprit. Au diable l'engagement! Je ne loue pas de cette façon-là : je ne pourrais pas. Cependant je consens, si vous voulez, à parler suivant la vérité, à ma manière, sans m'exposer au ridicule de lutter d'éloquence avec vous. Vois donc, Phèdre, si tu veux d'un tel discours, c'est-à-dire entendre la vérité sur Eros, avec des mots et des tours tels qu'ils se présenteront.» Phèdre et les autres le prièrent de parler, à la manière qui lui conviendrait. «Permets-moi encore, Phèdre, dit Socrate, de poser quelques petites questions à Agathon, afin que, m'étant mis d'accord avec lui, je parte de là pour faire mon discours. — Je te le permets, dit Phèdre, questionne-le.» Après cela, mon ami me dit que Socrate avait commencé à peu près ainsi : — «C'est mon avis, cher Agathon, que tu as bien débuté en disant qu'il fallait montrer d'abord ce qu'est Eros, puis ce qu'il est capable de faire. J'aime fort ce début. Voyons donc, après tout ce que tu as dit de beau et de magnifique sur la nature d'Éros, que je te pose une question sur ce point. Est-il dans la nature de l'Amour qu'il soit l'amour de quelque chose ou de rien ? Je ne demande pas s'il est l'amour d'une mère ou d'un père; il serait ridicule de demander si l'Amour est l'amour qu'on a pour une mère ou un père; mais si, par exemple, je demandais si un père, en tant que père, est le père de quelqu'un ou non, tu me dirais sans doute, si tu voulais répondre comme il faut, qu'un père est père d'un fils ou d'une fille, n'est-ce pas? — Oui, répondit Agathon. — Ne dirais-tu pas la même chose d'une mère?» Agathon en convint aussi. «Laisse-moi donc, ajouta Socrate, te poser encore quelques questions afin de te rendre ma pensée plus sensible. Si je demandais : Voyons, un frère, en tant que frère, est-il ou n'est-il pas frère de quelqu'un? — Il est frère de quelqu'un. — D'un frère ou d'une soeur? — Sans doute, avoua-t-il. — Essaie donc aussi, reprit Socrate, à propos de l'Amour, de nous dire s'il est l'amour de quelque chose ou de rien. — II est certainement l'amour de quelque chose.


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Dernière mise à jour : 14/04/2005