HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

Paragraphe 63-64

  Paragraphe 63-64

[63] Πλανώμενοι γοῦν τινες ἐντεῦθεν οὐκ οἶδ' ὅπως θείαν μὲν τέχνην, πλὴν ἀλλ' οὐ θεὸν προσκυνοῦσιν ἥλιόν τε καὶ σελήνην καὶ τὸν ἄλλον τῶν ἀστέρων χορόν, παραλόγως τούτους θεοὺς ὑπολαμβάνοντες, τὰ ὄργανα τοῦ χρόνου. "Τῷ γὰρ λόγῳ αὐτοῦ ἐστερεώθησαν καὶ τῷ πνεύματι τοῦ (4.63.2) στόματος αὐτοῦ πᾶσα δύναμις αὐτῶν." Ἀλλ' μὲν ἀνθρωπεία τέχνη οἰκίας τε καὶ ναῦς καὶ πόλεις καὶ γραφὰς δημιουργεῖ, θεὸς δὲ πῶς ἂν εἴποιμι ὅσα ποιεῖ; Ὅλον ἴδε τὸν κόσμον, ἐκείνου ἔργον ἐστίν· καὶ οὐρανὸς καὶ ἥλιος καὶ ἄγγελοι καὶ ἄνθρωποι "ἔργα τῶν δακτύλων αὐτοῦ." (4.63.3) Ὅση γε δύναμις τοῦ θεοῦ. Μόνον αὐτοῦ τὸ βούλημα κοσμοποιία· μόνος γὰρ θεὸς ἐποίησεν, ἐπεὶ καὶ μόνος ὄντως ἐστὶ θεός· ψιλῷ τῷ βούλεσθαι δημιουργεῖ καὶ τῷ (4.63.4) μόνον ἐθελῆσαι αὐτὸν ἕπεται τὸ γεγενῆσθαι. Ἐνταῦθα φιλοσόφων παρατρέπεται χορὸς πρὸς μὲν τὴν οὐρανοῦ θέαν παγκάλως γεγονέναι τὸν ἄνθρωπον ὁμολογούντων, τὰ δὲ ἐν οὐρανῷ φαινόμενα καὶ ὄψει καταλαμβανόμενα προσκυ νούντων. Εἰ γὰρ καὶ μὴ ἀνθρώπινα τὰ ἔργα τὰ ἐν οὐρανῷ, (4.63.5) ἀλλὰ γοῦν ἀνθρώποις δεδημιούργηται. Καὶ μὴ τὸν ἥλιόν τις ὑμῶν προσκυνείτω, ἀλλὰ τὸν ἡλίου ποιητὴν ἐπιποθείτω, μηδὲ τὸν κόσμον ἐκθειαζέτω, ἀλλὰ τὸν κόσμου δημιουργὸν ἐπιζητησάτω. Μόνη ἄρα, ὡς ἔοικεν, καταφυγὴ τῷ μέλλοντι ἐπὶ τὰς σωτηρίους ἀφικνεῖσθαι θύρας ὑπολείπεται σοφία θεϊκή· ἐντεῦθεν ὥσπερ ἐξ ἱεροῦ τινος ἀσύλου οὐδενὶ οὐκέτι ἀγώγιμος τῶν δαιμόνων ἄνθρωπος γίνεται σπεύδων εἰς σωτηρίαν. [63] Après des paroles aussi formelles, concevez-vous que les hommes aient pu se tromper au point d'adorer l'œuvre du Créateur au lieu du Créateur lui-même, et de prendre pour des dieux, au mépris de toute raison, de simples créatures qui ne servent qu'à marquer le cours des temps et des saisons. L'art humain élève des édifices, construit des navires, bâtit des maisons, anime la toile sous ses pinceaux. Mais comment raconter les œuvres de Dieu? Voyez le monde entier : la voûte céleste, le soleil, c'est Dieu qui les a faits. Les anges et les hommes sont les ouvrages de ses mains. Quelle est sa puissance ! il a voulu, et le monde a été fait. Lui seul l'a créé parce qu'il est le seul vrai Dieu, et pour le créer il lui suffit de vouloir, parce qu'en lui la volonté est toujours suivie de l'effet, et par là sont confondus tous les philosophes, qui ont parfaitement compris que l'homme était fait pour contempler le ciel, mais qui se sont égarés au point d'adorer les astres du ciel qui frappèrent leur vue. S'ils ne sont pas les ouvrages de l'homme, ils sont faits pour l'homme. Au lieu d'adorer le soleil, cherchez l'auteur du soleil; au lieu de faire un Dieu de l'univers et de lui rendre des honneurs divins, élevez-vous jusqu'au Dieu qui a fait le monde. Pour arriver au salut, il ne reste plus à l'homme d'autre refuge que la sagesse divine; une fois qu'il est parvenu là, il est comme dans un sanctuaire où il n'a plus rien à craindre de la fureur des démons. Qu'il fasse donc tous ses efforts pour y parvenir.
[64] CAP. V. (64) Ἐπιδράμωμεν δέ, εἰ βούλει, καὶ τῶν φιλοσόφων τὰς δόξας, ὅσας αὐχοῦσι περὶ τῶν θεῶν, εἴ πως καὶ φιλοσο φίαν αὐτὴν κενοδοξίας ἕνεκεν ἀνειδωλοποιοῦσαν τὴν ὕλην ἐφεύρωμεν, εἰ καὶ δαιμόνια ἄττα ἐκθειάζουσαν κατὰ παρα δρομὴν παραστῆσαι δυνηθῶμεν ὀνειρώττουσαν τὴν ἀλήθειαν. (5.64.2) Στοιχεῖα μὲν οὖν ἀρχὰς ἀπέλιπον ἐξυμνήσαντες Θαλῆς Μιλήσιος τὸ ὕδωρ καὶ Ἀναξιμένης καὶ αὐτὸς Μιλήσιος τὸν ἀέρα, Διογένης ὕστερον Ἀπολλωνιάτης κατηκο λούθησεν. Παρμενίδης δὲ Ἐλεάτης θεοὺς εἰσηγήσατο πῦρ καὶ γῆν, θάτερον δὲ αὐτοῖν μόνον, τὸ πῦρ, θεὸν ὑπειλή φατον Ἵππασός τε Μεταποντῖνος καὶ Ἐφέσιος Ἡράκλειτος· Ἐμπεδοκλῆς γὰρ Ἀκραγαντῖνος εἰς πλῆθος ἐμπεσὼν πρὸς τοῖς τέτταρσι στοιχείοις τούτοις νεῖκος καὶ φιλίαν καταριθμεῖται. (5.64.3) Ἄθεοι μὲν δὴ καὶ οὗτοι, σοφίᾳ τινὶ ἀσόφῳ τὴν ὕλην προσκυνήσαντες καὶ λίθους μὲν ξύλα οὐ τιμήσαντες, γῆν δὲ τὴν τούτων μητέρα ἐκθειάσαντες καὶ Ποσειδῶνα μὲν (5.64.4) οὐκ ἀναπλάττοντες, ὕδωρ δὲ αὐτὸ προστρεπόμενοι. Τί γάρ ἐστί ποτε ἕτερον Ποσειδῶν ὑγρά τις οὐσία ἐκ τῆς πόσεως ὀνοματοποιουμένη; ὥσπερ ἀμέλει πολέμιος Ἄρης ἀπὸ (5.64.5) τῆς ἄρσεως καὶ ἀναιρέσεως κεκλημένος. Ἧι καὶ δοκοῦσί μοι πολλοὶ μάλιστα τὸ ξίφος μόνον πήξαντες ἐπιθύειν ὡς Ἄρει· ἔστι δὲ Σκυθῶν τὸ τοιοῦτον, καθάπερ Εὔδοξος ἐν δευτέρᾳ Γῆς περιόδου λέγει. Σκυθῶν δὲ οἱ Σαυρομάται, ὥς φησιν Ἱκέσιος ἐν τῷ Περὶ μυστηρίων, ἀκινάκην σέβουσιν. (5.64.6) Τοῦτο τοι καὶ οἱ ἀμφὶ τὸν Ἡράκλειτον τὸ πῦρ ὡς ἀρχέγονον σέβοντες πεπόνθασιν· τὸ γὰρ πῦρ τοῦτο ἕτεροι Ἥφαιστον ὠνόμασαν. [64] CAP. V. (64) Parcourons, si vous le voulez, les opinions que les philosophes débitent sur le compte des dieux. Voyons s'il ne nous arrivera pas de reconnaître que la philosophie elle-même, par une vaine confiance en ses forces, a déifié la matière ; et si nous ne pourrons pas établir, en passant, que lorsqu'elle a rendu des honneurs divins aux démons, elle avait entrevu la vérité comme on peut voir les objets dans un songe. Ces philosophes nous ont laissé leurs systèmes sur les principes générateurs des choses ; l'un admet l'eau, c'est Thalès de Milet; l'autre admet l'air, c'est Anaximène de la même ville. Il fut suivi par Diogène d'Apollonie. Parménide d'Élée inscrivit le feu et la terre parmi les dieux. Hyppase de Métaponte et Héraclite d'Éphèse exclurent la terre et ne reconnurent que le feu. Empédocle d'Agrigente introduisit une multitude de dieux, et outre les quatre éléments il compta la Haine et l'Amitié. Tous ces philosophes sont des athées dont la folle sagesse portait ses adorations à la matière. Ils n'ont peut-être pas révéré la pierre et le bois, mais ils n'ont peut-être pas fait d'image de Neptune, mais ils ont adoré l'eau ; et qu'est-ce que Neptune, sinon une substance liquide que l'on boit ? C'est de là que vient le nom de Neptune, comme celui de Mars dérive d'un mot grec qui signifie l'action de s'élever contre un ennemi et de le tuer. Peut-être est-ce de là qu'est venue la coutume qu'ont certains peuples de représenter Mars sous l'emblème d'une épée qu'ils enfoncent dans la terre, et à laquelle ils offrent des sacrifices. On trouve cette coutume établie chez les Scythes, selon le témoignage d'Eudoxe, dans le second livre du Tour de la terre ; des Scythes elle passa chez les Sarmates, qui adorèrent une épée, comme Icésius le rapporte dans son livre des Mystères. Héraclite et ses sectateurs adorèrent le feu comme le principe générateur de toutes choses. Quelques-uns l'appelèrent Vulcain ;


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Dernière mise à jour : 26/02/2009