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[61] Ταῦτα ὑμῶν τῆς ἡδυπαθείας τὰ ἀρχέτυπα, αὗται τῆς ὕβρεως αἱ
θεολογίαι, αὗται τῶν συμπορνευόντων ὑμῖν θεῶν αἱ διδασκαλίαι· "ὃ γὰρ
βούλεται, τοῦθ' ἕκαστος καὶ οἴεται" κατὰ τὸν Ἀθηναῖον ῥήτορα. Οἷαι δὲ αὖ
καὶ ἄλλαι ὑμῶν εἰκόνες, πανίσκοι τινὲς καὶ γυμναὶ κόραι καὶ σάτυροι
μεθύον τες καὶ μορίων ἐντάσεις, ταῖς γραφαῖς ἀπογυμνούμεναι, (4.61.2)
ἀπὸ τῆς ἀκρασίας ἐλεγχόμεναι. Ἤδη δὲ ἀναφανδὸν τῆς ἀκολασίας ὅλης τὰ
σχήματα ἀνάγραπτα πανδημεὶ θεώμενοι οὐκ αἰσχύνεσθε, φυλάττετε δὲ ἔτι
μᾶλλον ἀνακείμενα, ὥσπερ ἀμέλει τῶν θεῶν ὑμῶν τὰς εἰκόνας, στήλας
ἀναισχυν τίας καθιερώσαντες οἴκοι, ἐπ' ἴσης ἐγγραφόμενοι τὰ Φιλαινίδος
σχήματα ὡς τὰ Ἡρακλέους ἀθλήματα. Τούτων οὐ μόνον τῆς
χρήσεως, πρὸς δὲ καὶ τῆς ὄψεως καὶ τῆς ἀκοῆς αὐτῆς ἀμνηστίαν
καταγγέλλομεν. Ἡταίρηκεν ὑμῖν τὰ ὦτα, πεπορνεύκασιν οἱ ὀφθαλμοὶ καὶ τὸ
καινότερον πρὸ τῆς (4.61.4) συμπλοκῆς αἱ ὄψεις ὑμῖν μεμοιχεύκασιν.
Ὦ βιασάμενοι τὸν ἄνθρωπον καὶ τὸ ἔνθεον τοῦ πλάσματος ἐλέγχει
ἀπαράξαντες, πάντα ἀπιστεῖτε, ἵνα ἐκπαθαίνησθε· καὶ πιστεύετε μὲν τοῖς
εἰδώλοις ζηλοῦντες αὐτῶν τὴν ἀκρασίαν, ἀπιστεῖτε δὲ τῷ θεῷ
σωφροσύνην μὴ φέροντες· καὶ τὰ μὲν κρείττω μεμισήκατε, τὰ δὲ ἥττω
τετιμήκατε, ἀρετῆς μὲν θεαταί, κακίας δὲ ἀγωνισταὶ γεγενημένοι.
| [61] Voilà votre théologie toute d'impureté; voilà la doctrine d'infamie
et de débauche que vous enseignent les dieux, et qu'ils mettent en
pratique avec vous. On croit facilement ce qu'on aime, a dit un orateur
athénien. Ne parlons point de ces autres images multipliées autour de
vous, de ces petits dieux Pans, de ces jeunes filles sans voile, de ces
satyres ivres et chancelants, de ces objets dont l'impudeur même rougirait.
Ces honteuses peintures se retrouvent partout, et partout vous y attachez
sans honte vos impudiques regards ; une sorte de respect religieux les
conserve avec un soin extrême suspendues aux murailles. Ne dirait-on
pas, qu'au sein de la famille vous avez consacré les images des dieux
comme des trophées d'impureté ? Vous y faites peindre les postures
obscènes d'une Philénis avec le même soin que les combats d'Hercule.
Renoncez à ces mœurs. Faites mieux : oubliez ce que vous avez vu, ce
que vous avez entendu. Vos oreilles se sont prostituées; vos yeux ont fait
le crime: chose inouïe, le regard avant le corps est souillé d'adultère.
Vous faites violence à la nature de l'homme; vous livrez à l'opprobre
ce qu'il a de divin ; vous restez incrédules pour vous abandonner sans
frein aux voluptés; vous croyez aux idoles par amour de leurs dissolutions
; vous résistez à notre Dieu parce que votre corruption s'effraie de
l'innocence qu'il exige. Ce qui élève l'âme, vous l'avez en haine; ce qui la
dégrade obtient vos respects. Vous êtes d'oisifs contemplateurs de la
vertu et d'intrépides athlètes du vice.
| [62] "Ὄλβιοι" μόνοι τοίνυν, ὡς ἔπος εἰπεῖν, ὁμοθυμαδὸν ἐκεῖνοι
πάντες κατὰ τὴν Σίβυλλαν
οἳ ναοὺς πάντας ἀπαρνήσονται ἰδόντες
καὶ βωμούς, εἰκαῖα λίθων ἱδρύματα κωφῶν,
καὶ λίθινα ξόανα καὶ ἀγάλματα χειροποίητα,
αἵματι ἐμψύχῳ μεμιασμένα καὶ θυσίαισι
τετραπόδων, διπόδων, πτηνῶν θηρῶν τε φόνοισιν.
(4.62.2) Καὶ γὰρ δὴ καὶ ἀπηγόρευται ἡμῖν ἀναφανδὸν ἀπατηλὸν
ἐργάζεσθαι τέχνην. "Οὐ γὰρ ποιήσεις," φησὶν ὁ προφήτης, "παντὸς
ὁμοίωμα, ὅσα ἐν τῷ οὐρανῷ ἄνω καὶ ὅσα ἐν τῇ (4.62.3) γῇ κάτω." Ἦ πού
γ' ἂν ἔτι τὴν Πραξιτέλους Δήμητρα καὶ Κόρην καὶ τὸν Ἴακχον τὸν μυστικὸν
θεοὺς ὑπολάβοιμεν ἢ τὰς Λυσίππου τέχνας ἢ τὰς χεῖρας τὰς Ἀπελλικάς, αἳ
δὴ τῆς θεοδοξίας τὸ σχῆμα τῇ ὕλῃ περιτεθείκασιν; Ἀλλ' ὑμεῖς μὲν ὅπως
ποτὲ ὁ ἀνδριὰς ὅτι μάλιστα ὡραιότατος τεκταίνηται, προσκαρτερεῖτε, ὅπως
δὲ αὐτοὶ μὴ ὅμοιοι δι' ἀναισθησίαν τοῖς ἀνδριᾶσιν ἀποτελεσθῆτε, οὐ
φροντίζετε· (4.62.4) πάνυ γοῦν ἐμφανῶς καὶ συντόμως ὁ προφητικὸς
ἐλέγχει τὴν συνήθειαν λόγος ὅτι "πάντες οἱ θεοὶ τῶν ἐθνῶν δαιμονίων εἰσὶν
εἴδωλα· ὁ δὲ θεὸς τοὺς οὐρανοὺς ἐποίησεν" καὶ τὰ ἐν τῷ οὐρανῷ.
| [62] Ainsi donc, pour me servir des paroles de la Sibylle, les seuls
heureux au jugement de tous, ce sont les hommes qui savent aussitôt
détourner leurs regards de ces temples, de ses autels, vains monuments
de pierres brutes; de ces dieux de marbre, ouvrages des hommes,
souillés du sang de toutes sortes d'animaux égorgés en leur honneur.
Pour nous, il nous est clairement défendu d'exercer un art qui
pourrait tromper les hommes. Vous ne ferez, dit un prophète, aucune
image, soit des choses qui sont au ciel, soit des choses qui sont sur la
terre. C'est qu'en effet nous pourrions nous exposer à prendre pour dieux
la Cérès de Praxitèle, et Proserpine, et le mystérieux Inachos, ou plutôt à
déifier l'art de Locippe et le talent d'Apelles, qui revêtirent la matière de si
belles formes et lui concilièrent des honneurs divins. Vous vous appliquez
avec un soin extrême à donner à la statue toute la perfection possible, et
vous ne faites rien pour éviter d'êtres stupides à la manière de l'idole. Le
prophète confond cette inconcevable insouciance par ces mots aussi
clairs que précis, lorsqu'il dit que tous les dieux des nations sont les
images des démons; mais c'est Dieu qui a fait les deux et tout ce qui est
au ciel.
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