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[59] Αὐτὰρ ὃ φορμίζων ἀνεβάλλετο καλὸν ἀείδειν
ᾆσον ἡμῖν, Ὅμηρε, τὴν φωνὴν τὴν καλήν,
ἀμφ' Ἄρεως φιλότητος ἐυστεφάνου τ' Ἀφροδίτης
ὡς τὰ πρῶτα μίγησαν ἐν Ἡφαίστοιο δόμοισι
λάθρῃ· πολλὰ δ' ἔδωκε, λέχος δ' ᾔσχυνε καὶ εὐνὴν
Ἡφαίστοιο ἄνακτος.
(4.59.2) Κατάπαυσον, Ὅμηρε, τὴν ᾠδήν· οὐκ ἔστι καλή, μοιχείαν
διδάσκει· πορνεύειν δὲ ἡμεῖς καὶ τὰ ὦτα παρῃτήμεθα· ἡμεῖς γάρ, ἡμεῖς
ἐσμεν οἱ τὴν εἰκόνα τοῦ θεοῦ περιφέροντες ἐν τῷ ζῶντι καὶ κινουμένῳ
τούτῳ ἀγάλματι, τῷ ἀνθρώπῳ, σύνοικον εἰκόνα, σύμβουλον, συνόμιλον,
συνέστιον, συμπαθῆ, ὑπερπαθῆ· ἀνάθημα γεγόναμεν τῷ θεῷ ὑπὲρ
Χριστοῦ· (4.59.3) "ἡμεῖς τὸ γένος τὸ ἐκλεκτόν, τὸ βασίλειον ἱεράτευμα,
ἔθνος ἅγιον, λαὸς περιούσιος, οἱ ποτὲ οὐ λαός, νῦν δὲ λαὸς τοῦ θεοῦ"· οἱ
κατὰ τὸν Ἰωάννην οὐκ ὄντες "ἐκ τῶν κάτω", παρὰ δὲ τοῦ ἄνωθεν ἐλθόντος
τὸ πᾶν μεμαθηκότες, οἱ τὴν οἰκονομίαν τοῦ θεοῦ κατανενοηκότες, οἱ "ἐν
καινότητι ζωῆς περιπατεῖν" μεμελετηκότες.
| [59] Le premier de vos poètes, prenant sa lyre, ouvre
merveilleusement bien la scène. Homère, chante-nous, tu sais, l'hymne
admirable dont je veux parler, les amours furtifs de Mars et de Vénus,
lorsqu'ils s'unirent dans le palais de Vulcain, et qu'ils souillèrent la couche
de ce dieu par tant de secrètes voluptés. Ou plutôt, Homère, cesse de
pareils chants, ils ne sont pas honnêtes, ils enseignent l'adultère. Pour
nous autres, nous ne voulons pas même que ce nom souille nos oreilles.
Connaissez les Chrétiens ; nous portons partout dans nos cœurs, comme
dans un temple vivant et animé, l'image de Dieu qui nous parle, qui nous
conseille, qui nous accompagne, qui se mêle à toute notre vie, qui partage
toutes nos douleurs, qui console toutes nos misères. " Nous avons été
offerts et consacrés à Dieu par Jésus-Christ ; nous sommes une race
choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple d'acquisition ;
car nous n'étions pas autrefois le peuple de Dieu. » Nous le sommes
aujourd'hui, et, comme le dit saint Jean, notre origine est céleste. Nous
avons tout appris de celui qui est venu d'en haut. Nous connaissons
l'économie des desseins de Dieu sur l'homme, le grand mystère du Dieu
qui a revêtu notre nature, et nous nous exerçons à marcher dans une vie
nouvelle.
| [60] Ἀλλ' οὐ ταῦτα φρονοῦσιν οἱ πολλοί· ἀπορρίψαντες δὲ τὴν αἰδῶ
καὶ τὸν φόβον οἴκοι τοὺς τῶν δαιμόνων ἐγγρά φονται πασχητιασμούς.
Πινακίοις γοῦν τισὶ καταγράφοις μετεωρότερον ἀνακειμένοις
προσεσχηκότες ἀσελγείᾳ τοὺς θαλάμους κεκοσμήκασι, τὴν ἀκολασίαν
εὐσέβειαν νομίζοντες· κἀπὶ τοῦ σκίμποδος κατακείμενοι παρ'
αὐτὰς ἔτι τὰς περιπλοκὰς ἀφορῶσιν εἰς τὴν Ἀφροδίτην ἐκείνην τὴν γυμνήν,
τὴν ἐπὶ τῇ συμπλοκῇ δεδεμένην, καὶ τῇ Λήδᾳ περιποτώμενον τὸν ὄρνιν τὸν
ἐρωτικὸν τῆς θηλύτητος, ἀποδεχόμενοι τὴν γραφήν, ἀποτυποῦσι ταῖς
σφενδόναις, σφραγῖδι χρώμενοι καταλλήλῳ τῇ Διὸς ἀκολασίᾳ.
| [60] Mais chez vous, avec vos dieux, quelles mœurs ! Vous foulez
aux pieds toute pudeur ; les lubricités des esprits infernaux respirent sur
tous les murs; vous vous livrez à la volupté avec tant de fureur, que ses
plus honteuses images décorent vos appartements, et que vous faites de
l'impudicité même un acte religieux. Mollement étendus sur une couche
voluptueuse, vous vous plaisez à repaître vos regards de la nudité de
Vénus, surprise au milieu de ses embrassements adultères. Vous gravez
sur des anneaux l'oiseau lascif qui voltigeait autour de Léda. Vous
imprimez l'impudicité avec les sceaux dont vous faites usage; ils
reproduisent les turpitudes de Jupiter. Les tableaux n'ont de prix à vos
yeux que par les obscénités qu'ils retracent Voilà une légère esquisse de
votre vie moite et corrompue.
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