HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Gorgias

Page 471

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[471] (471a) (Πῶλος) ἄθλιος ἄρα οὗτός ἐστιν Ἀρχέλαος κατὰ τὸν σὸν λόγον; (Σωκράτης) εἴπερ γε, φίλε, ἄδικος. (Πῶλος) ἀλλὰ μὲν δὴ πῶς οὐκ ἄδικος; γε προσῆκε μὲν τῆς ἀρχῆς οὐδὲν ἣν νῦν ἔχει, ὄντι ἐκ γυναικὸς ἦν δούλη Ἀλκέτου τοῦ Περδίκκου ἀδελφοῦ, καὶ κατὰ μὲν τὸ δίκαιον δοῦλος ἦν Ἀλκέτου, καὶ εἰ ἐβούλετο τὰ δίκαια ποιεῖν, ἐδούλευεν ἂν Ἀλκέτῃ καὶ ἦν εὐδαίμων κατὰ τὸν σὸν λόγον. νῦν δὲ θαυμασίως ὡς ἄθλιος γέγονεν, ἐπεὶ τὰ μέγιστα ἠδίκηκεν· (471b) ὅς γε πρῶτον μὲν τοῦτον αὐτὸν τὸν δεσπότην καὶ θεῖον μεταπεμψάμενος ὡς ἀποδώσων τὴν ἀρχὴν ἣν Περδίκκας αὐτὸν ἀφείλετο, ξενίσας καὶ καταμεθύσας αὐτόν τε καὶ τὸν ὑὸν αὐτοῦ Ἀλέξανδρον, ἀνεψιὸν αὑτοῦ, σχεδὸν ἡλικιώτην, ἐμβαλὼν εἰς ἅμαξαν, νύκτωρ ἐξαγαγὼν ἀπέσφαξέν τε καὶ ἠφάνισεν ἀμφοτέρους. καὶ ταῦτα ἀδικήσας ἔλαθεν ἑαυτὸν ἀθλιώτατος γενόμενος καὶ οὐ μετεμέλησεν αὐτῷ, ἀλλ' ὀλίγον (471c) ὕστερον τὸν ἀδελφόν, τὸν γνήσιον τοῦ Περδίκκου ὑόν, παῖδα ὡς ἑπτέτη, οὗ ἀρχὴ ἐγίγνετο κατὰ τὸ δίκαιον, οὐκ ἐβουλήθη εὐδαίμων γενέσθαι δικαίως ἐκθρέψας καὶ ἀποδοὺς τὴν ἀρχὴν ἐκείνῳ, ἀλλ' εἰς φρέαρ ἐμβαλὼν καὶ ἀποπνίξας πρὸς τὴν μητέρα αὐτοῦ Κλεοπάτραν χῆνα ἔφη διώκοντα ἐμπεσεῖν καὶ ἀποθανεῖν. τοιγάρτοι νῦν, ἅτε μέγιστα ἠδικηκὼς τῶν ἐν Μακεδονίᾳ, ἀθλιώτατός ἐστιν πάντων Μακεδόνων, ἀλλ' οὐκ εὐδαιμονέστατος, καὶ ἴσως ἔστιν ὅστις Ἀθηναίων ἀπὸ σοῦ (471d) ἀρξάμενος δέξαιτ' ἂν ἄλλος ὁστισοῦν Μακεδόνων γενέσθαι μᾶλλον Ἀρχέλαος. (Σωκράτης) καὶ κατ' ἀρχὰς τῶν λόγων, Πῶλε, ἔγωγέ σε ἐπῄνεσα ὅτι μοι δοκεῖς εὖ πρὸς τὴν ῥητορικὴν πεπαιδεῦσθαι, τοῦ δὲ διαλέγεσθαι ἠμεληκέναι· καὶ νῦν ἄλλο τι οὗτός ἐστιν λόγος, με καὶ ἂν παῖς ἐξελέγξειε, καὶ ἐγὼ ὑπὸ σοῦ νῦν, ὡς σὺ οἴει, ἐξελήλεγμαι τούτῳ τῷ λόγῳ, φάσκων τὸν ἀδικοῦντα οὐκ εὐδαίμονα εἶναι; πόθεν, ὠγαθέ; καὶ μὴν οὐδέν γέ σοι τούτων ὁμολογῶ ὧν σὺ φῄς. (471e) (Πῶλος) οὐ γὰρ ἐθέλεις, ἐπεὶ δοκεῖ γέ σοι ὡς ἐγὼ λέγω. (Σωκράτης) μακάριε, ῥητορικῶς γάρ με ἐπιχειρεῖς ἐλέγχειν, ὥσπερ οἱ ἐν τοῖς δικαστηρίοις ἡγούμενοι ἐλέγχειν. καὶ γὰρ ἐκεῖ οἱ ἕτεροι τοὺς ἑτέρους δοκοῦσιν ἐλέγχειν, ἐπειδὰν τῶν λόγων ὧν ἂν λέγωσι μάρτυρας πολλοὺς παρέχωνται καὶ εὐδοκίμους, δὲ τἀναντία λέγων ἕνα τινὰ παρέχηται μηδένα. [471] POLUS. Cet Archèlaüs dont je parle est donc malheureux, à ton compte? — SOCRATE. Oui, mon cher ami, s'il est injuste. — POLUS. Et comment ne serait-il pas injuste? lui qui n'avait aucun droit au trône qu'il occupe, étant né d'une mère esclave d'Alcétas, frère de Perdiccas; lui qui, selon les lois, était esclave d'Alcétas, qui aurait dû le servir en cette qualité, s'il eût voulu être juste, et qui, en conséquence, aurait été heureux, comme tu le prétends; au lieu qu'aujourd'hui il est devenu souverainement malheureux, puisqu'il a commis les plus grands forfaits. Car ayant d'abord envoyé chercher Alcétas, son maître et son oncle, comme pour lui remettre l'autorité dont Perdiccas l'avait dépouillé, il le reçut chez lui, l'enivra, lui et son fils Alexandre, qui était son cousin et à peu près du même âge, et les ayant mis dans un chariot et transportés de nuit hors du palais, il les fit égorger tous deux et les enleva ainsi de la scène du monde. Après avoir commis cet attentat, il ne s'aperçut point du malheur extrême où il s'était précipité, il n'en conçut nul repentir; mais peu de temps après, loin de consentir à devenir heureux, en prenant soin, comme la justice l'exigeait, de l'éducation de son frère, fils légitime de Perdiccas, âgé d'environ sept ans, à qui la couronne appartenait de droit, et en lui rendant cette couronne, il le jeta dans un puits après l'avoir fait étouffer, et dit à Cléopâtre, mère de l'enfant, qu'il était tombé dans ce puits en poursuivant une oie, et y était mort. Aussi s'étant rendu coupable de plus de crimes qu'aucun homme en Macédoine, est-il aujourd'hui, non pas le plus heureux, mais le plus malheureux de tous les Macédoniens. Et peut-être y a-t-il plus d'un Athénien, à commencer par toi, qui préférerait la condition de tout autre Macédonien à celle d'Archélaüs. XXVII. — SOCRATE. Dès le commencement de cet entretien, Polus, je t'ai fait compliment sur ce que tu me paraissais très versé dans la rhétorique, ajoutant que tu as négligé l'art de converser. Voilà donc ces raisons avec lesquelles un enfant me réfuterait, et à t'entendre, tu as détruit avec ces raisons ce que j'ai avancé, que l'injuste n'est point heureux? Par où, mon cher? puisque je ne t'accorde absolument rien de ce que tu as dit. — POLUS. C'est que tu ne le veux pas : car du reste tu penses comme moi. — SOCRATE. Tu es admirable de prétendre me réfuter avec des arguments de rhétorique, comme ceux qui croient faire la même chose devant les tribunaux. Là, en effet, un avocat s'imagine en avoir réfuté un autre, lorsqu'il a produit un grand nombre de témoins distingués à l'appui de ce qu'il avance, et que sa partie adverse n'en a produit qu'un seul ou pas du tout.


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Dernière mise à jour : 25/11/2005