HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Banquet

Page 219

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[219] (219a) ὄντιχρύσεα χαλκείωνδιαμείβεσθαι νοεῖς. ἀλλ᾽, μακάριε, ἄμεινον σκόπει, μή σε λανθάνω οὐδὲν ὤν. τοι τῆς διανοίας ὄψις ἄρχεται ὀξὺ βλέπειν ὅταν τῶν ὀμμάτων τῆς ἀκμῆς λήγειν ἐπιχειρῇ· σὺ δὲ τούτων ἔτι πόρρω. κἀγὼ ἀκούσας· Τὰ μὲν παρἐμοῦ, ἔφην, ταῦτά ἐστιν, ὧν οὐδὲν ἄλλως εἴρηται ὡς διανοοῦμαι· σὺ δὲ αὐτὸς οὕτω βουλεύου ὅτι σοί τε ἄριστον καὶ ἐμοὶ ἡγεῖ. Ἀλλ᾽, ἔφη, τοῦτό γεὖ λέγεις· ἐν γὰρ τῷ ἐπιόντι χρόνῳ (219b) βουλευόμενοι πράξομεν ἂν φαίνηται νῷν περί τε τούτων καὶ περὶ τῶν ἄλλων ἄριστον. ἐγὼ μὲν δὴ ταῦτα ἀκούσας τε καὶ εἰπών, καὶ ἀφεὶς ὥσπερ βέλη, τετρῶσθαι αὐτὸν ᾤμην· καὶ ἀναστάς γε, οὐδἐπιτρέψας τούτῳ εἰπεῖν οὐδὲν ἔτι, ἀμφιέσας τὸ ἱμάτιον τὸ ἐμαυτοῦ τοῦτονκαὶ γὰρ ἦν χειμώνὑπὸ τὸν τρίβωνα κατακλινεὶς τὸν τούτου, περιβαλὼν τὼ χεῖρε τούτῳ τῷ (219c) δαιμονίῳ ὡς ἀληθῶς καὶ θαυμαστῷ, κατεκείμην τὴν νύκτα ὅλην. καὶ οὐδὲ ταῦτα αὖ, Σώκρατες, ἐρεῖς ὅτι ψεύδομαι. ποιήσαντος δὲ δὴ ταῦτα ἐμοῦ οὗτος τοσοῦτον περιεγένετό τε καὶ κατεφρόνησεν καὶ κατεγέλασεν τῆς ἐμῆς ὥρας καὶ ὕβρισεν· καὶ περὶ ἐκεῖνό γε ᾤμην τὶ εἶναι, ἄνδρες δικασταί· δικασταὶ γάρ ἐστε τῆς Σωκράτους ὑπερηφανίας. εὖ γὰρ ἴστε μὰ θεούς, μὰ θεάς, οὐδὲν περιττότερον καταδεδαρθηκὼς (219d) ἀνέστην μετὰ Σωκράτους, εἰ μετὰ πατρὸς καθηῦδον ἀδελφοῦ πρεσβυτέρου. XXXV. Τὸ δὴ μετὰ τοῦτο τίνα οἴεσθέ με διάνοιαν ἔχειν, ἡγούμενον μὲν ἠτιμάσθαι, ἀγάμενον δὲ τὴν τούτου φύσιν τε καὶ σωφροσύνην καὶ ἀνδρείαν, ἐντετυχηκότα ἀνθρώπῳ τοιούτῳ οἵῳ ἐγὼ οὐκ ἂν ᾤμην ποτἐντυχεῖν εἰς φρόνησιν καὶ εἰς καρτερίαν; ὥστε οὔθὅπως οὖν ὀργιζοίμην εἶχον καὶ ἀποστερηθείην τῆς τούτου συνουσίας, οὔθὅπῃ προσαγαγοίμην (219e) αὐτὸν εὐπόρουν. εὖ γὰρ ᾔδη ὅτι χρήμασί γε πολὺ μᾶλλον ἄτρωτος ἦν πανταχῇ σιδήρῳ Αἴας, τε ᾤμην αὐτὸν μόνῳ ἁλώσεσθαι, διεπεφεύγει με. ἠπόρουν δή, καταδεδουλωμένος τε ὑπὸ τοῦ ἀνθρώπου ὡς οὐδεὶς ὑποὐδενὸς ἄλλου περιῇα. ταῦτά τε γάρ μοι ἅπαντα προὐγεγόνει, καὶ μετὰ ταῦτα στρατεία ἡμῖν εἰς Ποτείδαιαν ἐγένετο κοινὴ καὶ συνεσιτοῦμεν ἐκεῖ. πρῶτον μὲν οὖν τοῖς πόνοις οὐ μόνον ἐμοῦ περιῆν, ἀλλὰ καὶ τῶν ἄλλων ἁπάντων. ὁπότἀναγκασθεῖμεν ἀποληφθέντες που, οἷα δὴ ἐπὶ στρατείας, [219] et que tu songes à troquer en réalité du cuivre contre de l'or. Mais, mon bel ami, regardes-y de plus près, et prends garde de te faire illusion sur mon peu de valeur. Les yeux de l'esprit ne commencent à être perçants que quand ceux du corps commencent à baisser; toi, tu es encore loin de cet âge." Là-dessus, je lui dis : "Pour ce qui est de moi, je viens de dire mon sentiment, et tout ce que j'ai dit, je le pense; toi, de ton côté, vois ce que tu juges le plus à propos pour toi et pour moi. — Bien parlé! dit-il; à l'avenir nous nous consulterons pour prendre le parti le plus à propos pour tous deux, sur ce point comme sur les autres." Après cet échange de propos, je pensai qu'il était blessé du trait que je lui avais décoché; je me levai, sans lui permettre de rien ajouter, et, déployant sur lui mon manteau, car on était en hiver, je me couchai sous la vieille capote de cet homme-là et, jetant mes deux bras autour de cet être vraiment divin et merveilleux, je passai ainsi la nuit entière. Sur ce point non plus, Socrate, tu ne me donneras pas de démenti. Malgré ces avances, loin de se laisser vaincre par ma beauté, il n'eut pour elle que dédain, dérision, insulte, et pourtant ma beauté n'était pas peu de chose à mes yeux, juges; car je vous fais juges de la superbe de Socrate. Sachez-le, par les dieux, par les déesses, je me levai de ses côtés après avoir passé la nuit tout comme si j'avais dormi avec mon père ou mon frère aîné". — A partir de ce moment, vous pouvez penser dans quel état j'étais. Je me croyais méprisé, et j'admirais néanmoins son caractère, sa continence et sa force d'âme; j'avais rencontré un homme introuvable à mes yeux pour la sagesse et la fermeté. Le fait est que je ne pouvais lui en vouloir et renoncer à sa compagnie, et que d'autre part je ne voyais pas le moyen de le gagner; car je le savais bien plus complètement invulnérable à l'argent qu'Ajax ne l'était au fer, et la seule amorce par laquelle j'espérais le prendre n'avait pu le retenir. J'étais donc embarrassé et j'allais asservi à cet homme, comme nul ne le fut jamais à personne. Voilà ce qui m'était arrivé, quand vint l'expédition de Potidée : nous y prîmes part tous deux et il se trouva que nous mangions ensemble. Tout d'abord pour les travaux de la guerre, il se montra supérieur non seulement à moi, mais encore à tous les autres. Par exemple, quand nous étions coupés de nos ravitaillements, comme il arrive à la guerre,


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Dernière mise à jour : 14/04/2005