HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedre

Page 270

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[270] (Σωκράτης) πᾶσαι ὅσαι μεγάλαι τῶν τεχνῶν προσδέονται (270a) ἀδολεσχίας καὶ μετεωρολογίας φύσεως πέρι· τὸ γὰρ ὑψηλόνουν τοῦτο καὶ πάντῃ τελεσιουργὸν ἔοικεν ἐντεῦθέν ποθεν εἰσιέναι. καὶ Περικλῆς πρὸς τῷ εὐφυὴς εἶναι ἐκτήσατο· προσπεσὼν γὰρ οἶμαι τοιούτῳ ὄντι Ἀναξαγόρᾳ, μετεωρολογίας ἐμπλησθεὶς καὶ ἐπὶ φύσιν νοῦ τε καὶ διανοίας ἀφικόμενος, ὧν δὴ πέρι τὸν πολὺν λόγον ἐποιεῖτο Ἀναξαγόρας, ἐντεῦθεν εἵλκυσεν ἐπὶ τὴν τῶν λόγων τέχνην τὸ πρόσφορον αὐτῇ. (Φαῖδρος) πῶς τοῦτο λέγεις; (270b) (Σωκράτης) αὐτός που τρόπος τέχνης ἰατρικῆς ὅσπερ καὶ ῥητορικῆς. (Φαῖδρος) πῶς δή; (Σωκράτης) ἐν ἀμφοτέραις δεῖ διελέσθαι φύσιν, σώματος μὲν ἐν τῇ ἑτέρᾳ, ψυχῆς δὲ ἐν τῇ ἑτέρᾳ, εἰ μέλλεις, μὴ τριβῇ μόνον καὶ ἐμπειρίᾳ ἀλλὰ τέχνῃ, τῷ μὲν φάρμακα καὶ τροφὴν προσφέρων ὑγίειαν καὶ ῥώμην ἐμποιήσειν, τῇ δὲ λόγους τε καὶ ἐπιτηδεύσεις νομίμους πειθὼ ἣν ἂν βούλῃ καὶ ἀρετὴν παραδώσειν. (Φαῖδρος) τὸ γοῦν εἰκός, Σώκρατες, οὕτως. (270c) (Σωκράτης) ψυχῆς οὖν φύσιν ἀξίως λόγου κατανοῆσαι οἴει δυνατὸν εἶναι ἄνευ τῆς τοῦ ὅλου φύσεως; (Φαῖδρος) εἰ μὲν Ἱπποκράτει γε τῷ τῶν Ἀσκληπιαδῶν δεῖ τι πιθέσθαι, οὐδὲ περὶ σώματος ἄνευ τῆς μεθόδου ταύτης. (Σωκράτης) καλῶς γάρ, ἑταῖρε, λέγει· χρὴ μέντοι πρὸς τῷ Ἱπποκράτει τὸν λόγον ἐξετάζοντα σκοπεῖν εἰ συμφωνεῖ. (Φαῖδρος) φημί. (Σωκράτης) τὸ τοίνυν περὶ φύσεως σκόπει τί ποτε λέγει Ἱπποκράτης τε καὶ ἀληθὴς λόγος. ἆροὐχ ὧδε δεῖ διανοεῖσθαι (270d) περὶ ὁτουοῦν φύσεως· πρῶτον μέν, ἁπλοῦν πολυειδές ἐστιν οὗ πέρι βουλησόμεθα εἶναι αὐτοὶ τεχνικοὶ καὶ ἄλλον δυνατοὶ ποιεῖν, ἔπειτα δέ, ἂν μὲν ἁπλοῦν , σκοπεῖν τὴν δύναμιν αὐτοῦ, τίνα πρὸς τί πέφυκεν εἰς τὸ δρᾶν ἔχον τίνα εἰς τὸ παθεῖν ὑπὸ τοῦ, ἐὰν δὲ πλείω εἴδη ἔχῃ, ταῦτα ἀριθμησάμενον, ὅπερ ἐφἑνός, τοῦτἰδεῖν ἐφἑκάστου, τῷ τί ποιεῖν αὐτὸ πέφυκεν τῷ τί παθεῖν ὑπὸ τοῦ; (Φαῖδρος) κινδυνεύει, Σώκρατες. (Σωκράτης) γοῦν ἄνευ τούτων μέθοδος ἐοίκοι ἂν ὥσπερ (270e) τυφλοῦ πορείᾳ. ἀλλοὐ μὴν ἀπεικαστέον τόν γε τέχνῃ μετιόντα ὁτιοῦν τυφλῷ οὐδὲ κωφῷ, ἀλλὰ δῆλον ὡς, ἄν τῴ τις τέχνῃ λόγους διδῷ, τὴν οὐσίαν δείξει ἀκριβῶς τῆς φύσεως τούτου πρὸς τοὺς λόγους προσοίσει· ἔσται δέ που ψυχὴ τοῦτο. (Φαῖδρος) τί μήν; [270] — (SOCRATE) : Tous ceux des arts qui ont du prix réclament un complément de bavardage (270a) et de rêverie spéculative concernant la Nature, car c'est bien de là que s'introduisent en eux la sublimité de pensée qui les caractérise et la perfection de leurs oeuvres à tous égards. C'est même de ce complément que Périclès a joint la possession à ses qualités naturelles. La raison en est, je crois, que, étant tombé sur Anaxagore, lequel était un homme de l'espèce en question, il se gorgea de rêveries spéculatives et en vint à considérer, sujet duquel Anaxagore avait abondamment parlé, la nature de l'intelligence, comme de l'absence d'intelligence; d'où il tira, en vue de l'art de la parole, ce qui s'y appliquait. — (PHÈDRE) : Que veux-tu dire par là? (b) — (SOCRATE) : Que sans doute le cas de l'art médical est exactement le même que celui de l'art oratoire. — (PHÈDRE) : Mais encore? — (SOCRATE) : Dans tous les deux, on a une nature à analyser : le corps dans le premier, et l'âme dans le second; sans quoi, c'est sur la routine et sur l'expérience seules, mais non pas sur l'art, qu'on devra se fonder, en appliquant à l'un remèdes et régime, pour produire en lui bonne santé et vigueur, pour conférer à l'autre, en lui appliquant propos et pratiques en accord avec la règle, telle conviction qu'on voudra, je veux dire telle excellence. — (PHÈDRE) : Il y a apparence au moins, Socrate, qu'il devra en être ainsi. (c) — (SOCRATE) : Or, la nature de l'âme, crois-tu possible d'en avoir une conception méritant qu'on en parle, si c'est indépendamment de la nature du tout? — (PHÈDRE) : Eh! s'il faut avoir quelque confiance en Hippocrate, lui qui est un Asclépiade, il n'est même pas possible de se passer de cette méthode quand c'est du corps que l'on s'occupe! — (SOCRATE) : Il a en effet, camarade, parfaitement raison de le dire. Il faut cependant, en plus d'Hippocrate, consulter la raison et examiner si la voix de celle-ci est à l'unisson. — (PHÈDRE) : D'accord! — (SOCRATE) : Eh bien! examine alors ce que peuvent bien dire, concernant la nature, Hippocrate aussi bien que le raisonnement vrai. (d) N'est-ce pas de la façon que voici qu'on doit se faire une représentation, relative à quelque nature que ce soit? En premier lieu, est-il simple, ou bien complexe, l'objet relativement auquel nous souhaiterons être nous-mêmes des techniciens, capables aussi de rendre autrui pareil à nous? En second lieu, dans le cas où l'objet est simple, ne doit-on pas examiner quelle en est la propriété : quelle propriété il possède naturellement, et par rapport à quoi, dans le sens de l'agir; quelle, dans le sens du pâtir, et de la part de quoi? Si au contraire l'objet possède une pluralité de formes, ne doit-on pas, après avoir fait le dénombrement de celles-ci, considérer, à l'égard de chacune d'elles, précisément ce qu'on a considéré à l'égard de la forme ionique : sur quoi, et par laquelle de ces diverses formes, l'objet est-il fait pour agir? sous l'action de quoi est-il fait pour pâtir, et dans laquelle de ces formes? — (PHÈDRE) : Cela se peut, Socrate... — (SOCRATE) : En tout cas, faute de cet examen, la méthode aurait l'air (e) d'une démarche d'aveugle. Ce n'est pas toutefois à un aveugle, non plus qu'à un sourd, qu'on devra, à coup sûr, comparer l'homme qui se met, avec méthode et techniquement, en quête de n'importe quoi! Bien au contraire, manifestement, on devra, pour doter autrui techniquement d'un art de parler, montrer avec exactitude quelle est, dans sa réalité essentielle, la nature de l'objet auquel cet autre appliquera son discours. Or cet objet sera, je pense, une âme. — (PHÈDRE) : Sans conteste!


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Dernière mise à jour : 6/01/2006