HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Gorgias

Page 449

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[449] καὶ αὐτῷ καλῶς (449a) καὶ διὰ βραχέων ἀπεκρίνω, καὶ νῦν οὕτως εἰπὲ τίς τέχνη καὶ τίνα Γοργίαν καλεῖν χρὴ ἡμᾶς. μᾶλλον δέ, Γοργία, αὐτὸς ἡμῖν εἰπὲ τίνα σε χρὴ καλεῖν ὡς τίνος ἐπιστήμονα τέχνης. (Γοργίας) τῆς ῥητορικῆς, Σώκρατες. (Σωκράτης) ῥήτορα ἄρα χρή σε καλεῖν; (Γοργίας) ἀγαθόν γε, Σώκρατες, εἰ δὴ γε εὔχομαι εἶναι, ὡς ἔφη Ὅμηρος, βούλει με καλεῖν. (Σωκράτης) ἀλλὰ βούλομαι. (Γοργίας) κάλει δή. (449b) (Σωκράτης) οὐκοῦν καὶ ἄλλους σε φῶμεν δυνατὸν εἶναι ποιεῖν; (Γοργίας) ἐπαγγέλλομαί γε δὴ ταῦτα οὐ μόνον ἐνθάδε ἀλλὰ καὶ ἄλλοθι. (Σωκράτης) ἆρ' οὖν ἐθελήσαις ἄν, Γοργία, ὥσπερ νῦν διαλεγόμεθα, διατελέσαι τὸ μὲν ἐρωτῶν, τὸ δ' ἀποκρινόμενος, τὸ δὲ μῆκος τῶν λόγων τοῦτο, οἷον καὶ πῶλος ἤρξατο, εἰς αὖθις ἀποθέσθαι; ἀλλ' ὅπερ ὑπισχνῇ, μὴ ψεύσῃ, ἀλλὰ ἐθέλησον κατὰ βραχὺ τὸ ἐρωτώμενον ἀποκρίνεσθαι. (Γοργίας) εἰσὶ μέν, Σώκρατες, ἔνιαι τῶν ἀποκρίσεων ἀναγκαῖαι διὰ μακρῶν τοὺς λόγους ποιεῖσθαι· οὐ μὴν ἀλλὰ (449c) πειράσομαί γε ὡς διὰ βραχυτάτων. καὶ γὰρ αὖ καὶ τοῦτο ἕν ἐστιν ὧν φημι, μηδένα ἂν ἐν βραχυτέροις ἐμοῦ τὰ αὐτὰ εἰπεῖν. (Σωκράτης) τούτου μὴν δεῖ, Γοργία· καί μοι ἐπίδειξιν αὐτοῦ τούτου ποίησαι, τῆς βραχυλογίας, μακρολογίας δὲ εἰς αὖθις. (Γοργίας) ἀλλὰ ποιήσω, καὶ οὐδενὸς φήσεις βραχυλογωτέρου ἀκοῦσαι. (Σωκράτης) φέρε δή· ῥητορικῆς γὰρ φῂς ἐπιστήμων τέχνης (449d) εἶναι καὶ ποιῆσαι ἂν καὶ ἄλλον ῥήτορα· ῥητορικὴ περὶ τί τῶν ὄντων τυγχάνει οὖσα; ὥσπερ ὑφαντικὴ περὶ τὴν τῶν ἱματίων ἐργασίαν· γάρ; (Γοργίας) ναί. (Σωκράτης) οὐκοῦν καὶ μουσικὴ περὶ τὴν τῶν μελῶν ποίησιν; (Γοργίας) ναί. (Σωκράτης) νὴ τὴν Ἥραν, Γοργία, ἄγαμαί γε τὰς ἀποκρίσεις, ὅτι ἀποκρίνῃ ὡς οἷόν τε διὰ βραχυτάτων. (Γοργίας) πάνυ γὰρ οἶμαι, Σώκρατες, ἐπιεικῶς τοῦτο ποιεῖν. (Σωκράτης) εὖ λέγεις. ἴθι δή μοι ἀπόκριναι οὕτως καὶ περὶ τῆς ῥητορικῆς, περὶ τί τῶν ὄντων ἐστὶν ἐπιστήμη; (449e) (Γοργίας) περὶ λόγους. (Σωκράτης) ποίους τούτους, Γοργία; ἆρα οἳ δηλοῦσι τοὺς κάμνοντας, ὡς ἂν διαιτώμενοι ὑγιαίνοιεν; (Γοργίας) οὔ. (Σωκράτης) οὐκ ἄρα περὶ πάντας γε τοὺς λόγους ῥητορική ἐστιν. (Γοργίας) οὐ δῆτα. (Σωκράτης) ἀλλὰ μὴν λέγειν γε ποιεῖ δυνατούς. (Γοργίας) ναί. (Σωκράτης) οὐκοῦν περὶ ὧνπερ λέγειν, καὶ φρονεῖν; (Γοργίας) πῶς γὰρ οὔ; [449] et tu as d'abord bien répondu, et en peu de mots. Dis-nous de même quel art professe Gorgias et quel nom on doit lui donner à lui-même. Ou plutôt, Gorgias, dis-nous de ta propre bouche de quel nom il faut t'appeler, et quel art tu professes. — GORGIAS. La rhétorique, Socrate. — SOCRATE. Il faut donc t'appeler rhéteur? — GORGIAS. Et bon rhéteur, Socrate, si tu veux m'appeler ce que je me glorifie d'être, pour me servir de l'expression d'Homère. —SOCRATE. J'y consens. — GORGIAS. Eh bien, appelle-moi ainsi. — SOCRATE. Ne dirons-nous pas que tu es capable d'enseigner cet art aux autres? — GORGIAS. C'est de quoi je fais profession, non seulement ici, mais encore ailleurs. — SOCRATE. Voudrais-tu bien, Gorgias, continuer en partie à interroger, en partie à répondre, comme nous faisons maintenant, et remettre à un autre temps ces longs discours, comme celui que Polus avait commencé? Mais, de grâce, tiens ce que tu promets, et réduis-toi à faire des réponses courtes à chaque question. — GORGIAS. Socrate, il y a des réponses qui exigent nécessairement quelque étendue. Je ferai néanmoins en sorte qu'elles soient aussi courtes que possible. Car une des choses dont je me vante, c'est que personne ne dira les mêmes choses que moi en moins de paroles. — SOCRATE. C'est ce qu'il faut ici, Gorgias. Fais-moi voir aujourd'hui ta précision ; tu déploieras une autre fois ton abondance. — GORGIAS. C'est ce que je vais faire; et tu affirmeras que tu n'as jamais entendu personne s'énoncer plus brièvement. IV. — SOCRATE. Puisque tu te vantes d'être habile dans l'art de la rhétorique, et capable d'enseigner cet art à un autre, apprends-moi quel est son objet. Par exemple, l'art du tisserand a pour objet la façon des étoffes : n'est-ce pas? — GORGIAS. Oui. — SOCRATE. Et la musique, la composition des chants? — GORGIAS. Oui. — SOCRATE. Par Junon! mon cher Gorgias, j'admire tes réponses : il n'est pas possible d'en faire de plus courtes. — GORGIAS. Je me flatte, Socrate, de réussir assez bien en ce genre. — SOCRATE. Tu as raison. Réponds-moi de même, je te prie, au sujet de la rhétorique, et dis-moi quel est l'objet de cette science. — GORGIAS. Les discours. — SOGRATE. Quels discours, Gorgias? Ceux qui expliquent aux malades le régime qu'ils doivent observer pour se rétablir? —GORGIAS. Non. — SOCRATE. La rhétorique n'a donc pas pour objet toute espèce de discours? — GORGIAS. Non, sans doute. — SOCRATE. Cependant elle apprend à parler? — GORGIAS. Oui. — SOCRATE. N'apprend-elle pas autant à penser qu'à parler? — GORGIAS. Sans contredit.


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Dernière mise à jour : 25/11/2005