HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

Paragraphe 81-82

  Paragraphe 81-82

[81] Ἤδη δὲ ὑπεροικτείρων ἡμᾶς κύριος τὸ σωτήριον ἐνδίδωσι μέλος, οἷον ἐμβατήριον ῥυθμόν· "Υἱοὶ ἀνθρώπων, ἕως πότε βαρυκάρδιοι; Ἵνα τί ἀγαπᾶτε ματαιότητα καὶ ζητεῖτε ψεῦδος;" Τίς οὖν ματαιότης καὶ τί τὸ ψεῦδος; (8.81.2) ἅγιος ἀπόστολος τοῦ κυρίου τοὺς Ἕλληνας αἰτιώμενος ἐξηγήσεταί σοι· "ὅτι γνόντες τὸν θεὸν οὐχ ὡς θεὸν ἐδόξασαν ηὐχαρίστησαν, ἀλλ' ἐματαιώθησαν ἐν τοῖς διαλογισμοῖς αὐτῶν, καὶ ἤλλαξαν τὴν δόξαν τοῦ θεοῦ ἐν ὁμοιώματι εἰκόνος φθαρτοῦ ἀνθρώπου, καὶ ἐλάτρευσαν τῇ κτίσει παρὰ τὸν (8.81.3) κτίσαντα." Καὶ μὴν γε θεὸς οὗτος, ὃς "ἐν ἀρχῇ ἐποίησε τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆνσὺ δὲ τὸν μὲν θεὸν οὐ νοεῖς, τὸν (8.81.4) δὲ οὐρανὸν προσκυνεῖς, καὶ πῶς οὐκ ἀσεβεῖς; Ἄκουε πάλιν προφήτου λέγοντος "ἐκλείψει μὲν ἥλιος καὶ οὐρανὸς σκοτισθήσεται, λάμψει δὲ παντοκράτωρ εἰς τὸν αἰῶνα, καὶ δυνάμεις τῶν οὐρανῶν σαλευθήσονται καὶ οἱ οὐρανοὶ εἱλιγήσονται ὡς δέρρις ἐκτεινόμενοι καὶ συστελλόμενοι" (αὗται γὰρ αἱ προφητικαὶ φωναί) "καὶ γῆ φεύξεται ἀπὸ προσώπου κυρίου." [81] Mais, qu'ai-je entendu ? Le Seigneur, dont la miséricorde pour nous est immense, fait retentir à nos oreilles les accents du salut. On dirait le chant martial qui réveille le courage de l'armée avant le combat. Enfants des hommes, jusques à quand resterez-vous plongés dans la torpeur? Pourquoi poursuivez-vous les vanités et embrassez-vous le mensonge ? Quelles sont ces vanités ? quel est ce mensonge ? Le saint apôtre du Seigneur va nous répondre dans ce passage, où il condamne les Gentils : « Ils sont inexcusables, dit-il, parce qu'ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu et ne lui ont point rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs vains raisonnements. Ils ont transporté à l'image d'un homme corruptible l'honneur qui n'est dû qu'au Dieu immortel, et ils ont adoré la créature au lieu du Créateur. » Par conséquent, puisque ce Dieu est le même qui a créé dès le commencement le ciel et la terre, vous qui, ne connaissant pas Dieu, rendez au ciel les honneurs divins, ne méritez-vous pas le titre d'impies ? Prêtez encore l'oreille aux oracles prophétiques: « Le soleil s'éteindra; les cieux s'obscurciront; mais l'Éternel brillera dans toute l'étendue des siècles. Les vertus des cieux seront ébranlées ; les cieux eux-mêmes seront roulés comme une tente que l'on déploie et que l'on replie (ainsi s'exprime la bouche inspirée), et la terre fuira d'épouvante devant la face du Seigneur. »
[82] CAP. IX. (82) Καὶ μυρίας ἂν ἔχοιμί σοι γραφὰς παραφέρειν, ὧν οὐδὲ "κεραία παρελεύσεται μία", μὴ οὐχὶ ἐπιτελὴς γενομένη· "τὸ γὰρ στόμα κυρίου", τὸ ἅγιον πνεῦμα, "ἐλάλησεν ταῦτα." "Μὴ τοίνυν μηκέτι," φησίν, "υἱέ μου, ὀλιγώρει παιδείας κυρίου, μηδ' ἐκλύου ὑπ' αὐτοῦ ἐλεγχόμενος." (9.82.2) τῆς ὑπερβαλλούσης φιλανθρωπίας· οὐδ' ὡς μαθηταῖς διδάσκαλος οὐδ' ὡς οἰκέταις κύριος οὐδ' ὡς θεὸς ἀνθρώποις, (9.82.3) "πατὴρ δὲ ὣς ἤπιος" νουθετεῖ υἱούς. Εἶτα Μωυσῆς μὲν ὁμολογεῖ "ἔμφοβος εἶναι καὶ ἔντρομος", ἀκούων περὶ τοῦ λόγου, σὺ δὲ τοῦ λόγου ἀκροώμενος τοῦ θείου οὐ δέδιας; Οὐκ ἀγωνιᾷς; Οὐχὶ ἅμα τε εὐλαβῇ καὶ σπεύδεις ἐκμαθεῖν, τουτέστι σπεύδεις εἰς σωτηρίαν, φοβούμενος τὴν ὀργήν, ἀγαπήσας τὴν χάριν, ζηλώσας τὴν ἐλπίδα, ἵνα ἐκκλίνῃς (9.82.4) τὴν κρίσιν; Ἥκετε ἥκετε, νεολαία ἐμή· "ἢν γὰρ μὴ αὖθις ὡς τὰ παιδία γένησθε καὶ ἀναγεννηθῆτε," ὥς φησιν γραφή, τὸν ὄντως ὄντα πατέρα οὐ μὴ ἀπολάβητε, "οὐδ' οὐ μὴ εἰσελεύσεσθέ ποτε εἰς τὴν βασιλείαν τῶν οὐρανῶν." (9.82.5) Πῶς γὰρ εἰσελθεῖν ἐπιτέτραπται τῷ ξένῳ; Ἀλλ' ὅταν, οἶμαι, ἐγγραφῇ καὶ πολιτευθῇ καὶ τὸν πατέρα ἀπολάβῃ, τότε "ἐν τοῖς τοῦ πατρὸς" γενήσεται, τότε κληρονομῆσαι καταξιωθήσεται, τότε τῆς βασιλείας τῆς πατρῴας κοινωνήσει τῷ γνησίῳ, τῷ "ἠγαπημένῳ". Αὕτη γὰρ πρωτό τοκος ἐκκλησία ἐκ πολλῶν ἀγαθῶν συγκειμένη παιδίων· ταῦτ' ἔστι τὰ "πρωτότοκα τὰ ἐναπογεγραμμένα ἐν οὐρα νοῖς" καὶ τοσαύταις "μυριάσιν ἀγγέλων" συμπανηγυρίζοντα· πρωτότοκοι δὲ παῖδες ἡμεῖς οἱ τρόφιμοι τοῦ θεοῦ, οἱ τοῦ "πρωτοτόκου" γνήσιοι φίλοι, οἱ πρῶτοι τῶν ἄλλων ἀνθρώπων τὸν θεὸν νενοηκότες, οἱ πρῶτοι τῶν ἁμαρτιῶν ἀπεσπασμένοι, οἱ πρῶτοι τοῦ διαβόλου κεχωρισμένοι. [82] CAP. IX. (82) Il me serait facile de produire ici des passages presque innombrables empruntés aux Écritures, dont pas un seul point ne passera sans avoir son accomplissement, puisqu'elles émanent de l'Esprit saint, qui est comme la bouche du Seigneur. « Mon fils, ne négligez pas plus longtemps la correction du Seigneur, et ne vous laissez point abattre lorsqu'il vous reprend. » Ô bonté ineffable de Dieu envers les hommes ! il nous parle non comme un maître à ses disciples, non comme un Seigneur à des esclaves, non comme un Dieu à des hommes, mais comme un père tendre à ses enfants. Eh quoi ! Moïse lui-même avoue qu'il fut épouvanté et demeura tout tremblant « quand il entendit parler du Verbe ! Et vous qui entendez le Verbe en personne, vous ne tremblez pas ? vous n'êtes aucunement ébranlé? Ne vous déterminerez-vous pas enfin à l'adorer et à recueillir les enseignements de sa bonté; qu'est-ce à dire? ne vous hâterez-vous pas de marcher à la conquête du salut, en redoutant sa colère, en affection devant sa grâce, en suivant les espérances qu'il place devant vous, afin que vous évitiez le jugement? Approchez, approchez, mes fils; car « à moins de devenir comme de petits enfants et d'être renouvelés, » ainsi que parle l'Écriture, vous ne pourrez ni retrouver votre père véritable, « ni entrer dans le royaume des dieux. » A quel titre, en effet, l'étranger pourrait-il être admis? Mais qu'il soit inscrit sur les rôles de la cité, qu'il reçoive le droit de bourgeoisie, qu'il retrouve son père, aussitôt, si je ne me trompe, il demeure dans la maison paternelle, il est institué héritier, et l'enfant de l'adoption partage le royaume de son père avec le fils légitime et bien-aimé. La voilà, « cette assemblée des premiers-nés » qui se compose de nombreux enfants soumis. Les voilà, « ces premiers-nés qui sont inscrits dans le ciel, et qui célèbrent avec des myriades d'anges les solennités du Très-Haut. » Oui, nous sommes ses premiers-nés, et ses amis véritables, nous Chrétiens qui avons été ses premiers disciples, nous qui les premiers avons connu le Seigneur, qui les premiers avons brisé le joug du péché et rompu le pacte par lequel nous étions enchaînés au démon.


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Dernière mise à jour : 26/02/2009