HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

Paragraphe 83-84

  Paragraphe 83-84

[83] Νυνὶ δὲ τοσούτῳ τινές εἰσιν ἀθεώτεροι, ὅσῳ φιλαν θρωπότερος θεός· μὲν γὰρ ἐκ δούλων υἱοὺς ἡμᾶς γενέσθαι βούλεται, οἳ δὲ καὶ υἱοὶ γενέσθαι ὑπερηφανήκασιν. τῆς (9.83.2) ἀπονοίας τῆς πολλῆς· τὸν κύριον ἐπαισχύνεσθε. Ἐλευθερίαν ἐπαγγέλλεται, ὑμεῖς δὲ εἰς δουλείαν ἀποδιδράσκετε. Σωτη ρίαν χαρίζεται, ὑμεῖς δὲ εἰς ἄνθρωπον ὑποφέρεσθε. Ζωὴν δωρεῖται αἰώνιον, ὑμεῖς δὲ τὴν κόλασιν ἀναμένετε, καὶ "τὸ πῦρ" δὲ προσκοπεῖτε, " ἡτοίμασεν κύριος τῷ διαβόλῳ (9.83.3) καὶ τοῖς ἀγγέλοις αὐτοῦ." Διὰ τοῦτο μακάριος ἀπόστολος "μαρτύρομαι ἐν κυρίῳ," φησίν, "μηκέτι ὑμᾶς περιπατεῖν, καθὼς καὶ τὰ ἔθνη περιπατεῖ ἐν ματαιότητι τοῦ νοὸς αὐτῶν, ἐσκοτισμένοι τῇ διανοίᾳ ὄντες καὶ ἀπηλλοτριωμένοι τῆς ζωῆς τοῦ θεοῦ, διὰ τὴν ἄγνοιαν τὴν οὖσαν ἐν αὐτοῖς, διὰ τὴν πώρωσιν τῆς καρδίας αὐτῶν· οἵτινες ἑαυτοὺς παρέδωκαν ἀπηλγηκότες τῇ ἀσελγείᾳ εἰς ἐργασίαν ἀκαθαρσίας πάσης καὶ πλεονεξίας." [83] Mais, hélas! il en est un grand nombre qui affichent d'autant plus d'impiété que Dieu se montre plus compatissant et plus généreux. Eh quoi ! d'esclaves que nous étions, Dieu nous a faits ses enfants, et les ingrats dédaignent d'entrer dans sa famille! Ô incroyable démence! Rougissez-vous donc du Seigneur? Il vous offre l'émancipation, et vous vous précipitez dans l'esclavage. Il vous présente le salut, et vous, vous courez tête baissée à la mort. Tenez, s'écrie-t-il, la vie éternelle est à vous, et vous : Nous aimons mieux attendre des supplices éternels, répondez-vous; et vous embrassez pour dernière espérance le feu que « le Seigneur a préparé pour Satan et ses anges. » Aussi le bienheureux apôtre nous presse-t-il en ces termes : « Je vous en conjure par Notre Seigneur, ne vivez plus comme les Gentils qui marchent dans la vanité de leurs pensées, qui ont l'esprit plein de ténèbres, qui sont entièrement éloignés de la vie de Dieu à cause de l'ignorance où ils sont et de l'aveuglement de leur cœur. N'ayant aucune espérance, ils s'abandonnent à la dissolution, pour se plonger avec une ardeur insatiable dans toute sorte d'impuretés et d'avarice. »
[84] Τοιούτου μάρτυρος ἐλέγχοντος τὴν τῶν ἀνθρώπων ἄνοιαν καὶ θεὸν ἐπιβοωμένου, τί δὴ ἕτερον ὑπολείπεται τοῖς ἀπίστοις κρίσις καὶ καταδίκη; Οὐ κάμνει δὲ κύριος παραινῶν, ἐκφοβῶν, προτρέπων, διεγείρων, νουθετῶν· ἀφυπνίζει γέ τοι καὶ τοῦ σκότους αὐτοῦ τοὺς πεπλανημένους (9.84.2) διανίστησιν· "ἔγειρε," φησίν, " καθεύδων καὶ ἀνάστα ἐκ τῶν νεκρῶν, καὶ ἐπιφαύσει σοι Χριστὸς κύριος," τῆς ἀναστάσεως ἥλιος, "πρὸ ἑωσφόρου" γεννώμενος, ζωὴν (9.84.3)χαρισάμενος ἀκτῖσιν ἰδίαις. Μὴ οὖν περιφρονείτω τις τοῦ λόγου, μὴ λάθῃ καταφρονῶν ἑαυτοῦ. Λέγει γάρ που γραφή· "σήμερον ἐὰν τῆς φωνῆς αὐτοῦ ἀκούσητε, μὴ σκληρύνητε τοῦ καρδίας ὑμῶν ὡς ἐν τῷ παραπικρασμῷ κατὰ τὴν ἡμέραν τοῦ πειρασμοῦ ἐν τῇ ἐρήμῳ, οὗ ἐπείρασαν οἱ (9.84.4) πατέρες ὑμῶν ἐν δοκιμασίᾳ." δὲ δοκιμασία τίς ἐστιν εἰ θέλεις μαθεῖν, τὸ ἅγιόν σοι πνεῦμα ἐξηγήσεται· "καὶ εἶδον τὰ ἔργα μου," φησί, "τεσσαράκοντα ἔτη· διὸ προσώχθισα τῇ γενεᾷ ταύτῃ καὶ εἶπον· ἀεὶ πλανῶνται τῇ καρδίᾳ· αὐτοὶ δὲ οὐκ ἔγνωσαν τὰς ὁδούς μου, ὡς ὤμοσα ἐν τῇ ὀργῇ μου· (9.84.5) εἰ εἰσελεύσονται εἰς τὴν κατάπαυσίν μου." Ὁρᾶτε τὴν ἀπειλήν· ὁρᾶτε τὴν προτροπήν· ὁρᾶτε τὴν τιμήν· τί δὴ οὖν ἔτι τὴν χάριν εἰς ὀργὴν μεταλλάσσομεν καὶ οὐχὶ ἀναπεπ ταμέναις ταῖς ἀκοαῖς καταδεχόμενοι τὸν λόγον ἐν ἁγναῖς ξενοδοχοῦμεν ταῖς ψυχαῖς τὸν θεόν; Μεγάλη γὰρ τῆς ἐπαγγελίας αὐτοῦ χάρις, ἐὰν σήμερον τῆς φωνῆς αὐτοῦ ἀκούσωμεν· τὸ δὲ σήμερον καθ' ἑκάστην {αὐτοῦ} αὔξεται (9.84.6) τὴν ἡμέραν, ἔστ' ἂν σήμερον ὀνομάζηται. Μέχρι δὲ συντελείας καὶ σήμερον καὶ μάθησις διαμένει· καὶ τότε ὄντως σήμερον ἀνελλιπὴς τοῦ θεοῦ ἡμέρα τοῖς αἰῶσι συνεκτείνεται. Ἀεὶ οὖν τῆς φωνῆς ὑπακούωμεν τοῦ θείου λόγου· σήμερον γὰρ ἀίδιος· αἰώνων ἐστὶν εἰκών, σύμβολον δὲ τοῦ φωτὸς ἡμέρα, φῶς δὲ λόγος ἀνθρώποις, δι' οὗ καταυγαζόμεθα τὸν θεόν. [84] Je le demande, quand un témoin si vénérable a convaincu par l'invocation du nom sacré l'extravagance des hommes, quelle autre espérance peut-il rester aux incrédules, sinon le jugement et la condamnation ? Toutefois le Seigneur ne les abandonne point à leur malice. Exhortations, prières, menaces, encouragements, admonitions, il n'épargne rien pour les arracher à leurs ténèbres et à leur sommeil. Sa voix leur crie : « Éveillez-vous; sortez de votre assoupissement ; levez-vous du milieu de ces morts où vous dormez, et le Christ vous éclairera de sa lumière ; » le Christ, soleil de la résurrection, « qui a été engendré avant l'étoile du matin, » et nous a départi la vie réelle par la splendeur de son flambeau. Gardez-vous donc de mépriser le Verbe, de peur que, l'avoir méprisé, ce ne soit vous être méprisés vous-mêmes sans le savoir. Car l'Écriture dit quelque part : « Si vous entendez aujourd'hui sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs, comme à Mériba, au jour de la tentation dans le désert, alors que vos pères m'ont tenté et ont mis ma puissance à l'épreuve. » Sa puissance à l'épreuve, dit-il, comment cela? L'Esprit va l'expliquer: « Pendant quarante ans ils ont vu mes œuvres ; c'est pourquoi j'ai supporté avec dégoût cette génération et j'ai dit : C'est un peuple dont le cœur est égaré ; ils ne connaissent pas mes voies. C'en est fait, je l'ai juré dans ma colère; jamais ils n'entreront dans mon repos! » Eh bien! les voilà, les menaces! les voilà, les exhortations ! les voila, les châtiments ! Pourquoi convertissons-nous de la miséricorde en colère ? Pourquoi n'ouvrons-nous pas les oreilles aux enseignements du Verbe? Pourquoi ne cherchons-nous pas à recevoir Dieu dans le sanctuaire d'une âme sans tache? Sa promesse deviendra pour vous un immense bienfait, si aujourd'hui vous entendez sa voix. Au reste, cet aujourd'hui s'étend à chaque jour que le Seigneur nous fait, aussi longtemps qu'il est possible de nommer aujourd'hui. Le jour actuel et le temps d'apprendre subsistent jusqu'à la dernière consommation de toutes choses. Par conséquent, le véritable aujourd'hui, c'est-à-dire le jour indéfectible de Dieu, se prolonge jusque dans la longueur de l'éternité. Obéissons donc constamment à la voix du Verbe divin, puisque aujourd'hui signifie l'éternité. Qui dit jour dit lumière ; or, la lumière des hommes, c'est le Verbe aux rayons duquel nous voyons Dieu.


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Dernière mise à jour : 26/02/2009