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[33] Καὶ σοῦ, ὦ Ὅμηρε, τεθαύμακα τὰ ποιήματα· ἦ, καὶ κυανέῃσιν ἐπ'
ὀφρύσι νεῦσε Κρονίων· ἀμβρόσιαι δ' ἄρα χαῖται ἐπερρώσαντο ἄνακτος
κρατὸς ἀπ' ἀθανάτοιο· μέγαν δ' ἐλέλιξεν Ὄλυμπον.
(2.33.2) Σεμνὸν ἀναπλάττεις, Ὅμηρε, τὸν Δία καὶ νεῦμα περιάπτεις
αὐτῷ τετιμημένον. Ἀλλ' ἐὰν ἐπιδείξῃς μόνον, ἄνθρωπε, τὸν κεστόν,
ἐξελέγχεται καὶ ὁ Ζεὺς καὶ ἡ κόμη καταισχύνεται. (2.33.3) Εἰς ὅσον
διελήλακεν ἀσελγείας ὁ Ζεὺς ἐκεῖνος ὁ μετ' Ἀλκμήνης τοσαύτας
ἡδυπαθήσας νύκτας; οὐδὲ γὰρ αἱ νύκτες αἱ ἐννέα τῷ ἀκολάστῳ μακραί
(ἅπας δὲ ἔμπαλιν ὁ βίος ἀκρασίᾳ βραχὺς ἦν), ἵνα δὴ ἡμῖν τὸν ἀλεξίκακον
(2.33.4) σπείρῃ θεόν. Διὸς υἱὸς Ἡρακλῆς, Διὸς ὡς ἀληθῶς, ὁ ἐκ μακρᾶς
γεννώμενος νυκτός, τοὺς μὲν ἄθλους τοὺς δώδεκα πολλῷ
ταλαιπωρησάμενος χρόνῳ, τὰς δὲ πεντήκοντα Θεστίου θυγατέρας νυκτὶ
διαφθείρας μιᾷ, μοιχὸς ὁμοῦ καὶ νυμφίος τοσούτων γενόμενος παρθένων.
Οὔκουν ἀπεικότως οἱ ποιηταὶ "σχέτλιον" τοῦτον "καὶ αἰσυλοεργὸν" ἀπο
καλοῦσιν.
Μακρὸν δ' ἂν εἴη μοιχείας αὐτοῦ παντοδαπὰς καὶ (2.33.5) παίδων
διηγεῖσθαι φθοράς. Οὐδὲ γὰρ οὐδὲ παίδων ἀπέσχοντο οἱ παρ' ὑμῖν θεοί, ὃ
μέν τις Ὕλα, ὃ δὲ Ὑακίνθου, ὃ δὲ Πέλοπος, ὃ δὲ Χρυσίππου, ὃ δὲ
Γανυμήδους ἐρῶντες.
(2.33.6) Τούτους ὑμῶν αἱ γυναῖκες προσκυνούντων τοὺς θεούς,
τοιούτους δὲ εὐχέσθων εἶναι τοὺς ἄνδρας τοὺς ἑαυτῶν, οὕτω σώφρονας,
ἵν' ὦσιν ὅμοιοι τοῖς θεοῖς τὰ ἴσα ἐζηλω κότες· τούτους ἐθιζόντων οἱ παῖδες
ὑμῶν σέβειν, ἵνα καὶ ἄνδρες γενήσονται εἰκόνα πορνείας ἐναργῆ τοὺς
θεοὺς (2.33.7) παραλαμβάνοντες. Ἀλλ' οἱ μὲν ἄρρενες αὐτοῖς τῶν θεῶν
ἴσως μόνοι ᾄττουσι περὶ τὰ ἀφροδίσια· θηλύτεραι δὲ θεαὶ μένον αἰδοῖ οἴκοι
ἑκάστη, φησὶν Ὅμηρος, αἰδούμεναι αἱ θεαὶ διὰ σεμνότητα Ἀφροδίτην
(2.33.8) ἰδεῖν μεμοιχευμένην. Αἳ δὲ ἀκολασταίνουσιν ἐμπαθέστερον ἐν τῇ
μοιχείᾳ δεδεμέναι, Ἠὼς ἐπὶ Τιθωνῷ, Σελήνη <δ' ἐπὶ> Ἐνδυμίωνι, Νηρηῒς
ἐπὶ Αἰακῷ καὶ ἐπὶ Πηλεῖ Θέτις, ἐπὶ δὲ Ἰασίωνι Δημήτηρ καὶ ἐπὶ Ἀδώνιδι
Φερέφαττα. Ἀφροδίτη δὲ ἐπ' Ἄρει κατῃσχυμμένη μετῆλθεν ἐπὶ
Κινύραν καὶ Ἀγχίσην ἔγημεν καὶ Φαέθοντα ἐλόχα καὶ ἤρα Ἀδώνιδος,
ἐφιλονείκει δὲ τῇ βοώπιδι καὶ ἀποδυσάμεναι διὰ μῆλον αἱ θεαὶ γυμναὶ
προσεῖχον τῷ ποιμένι, ἥτις αὐτῶν δόξει καλή.
| [33] Divin Homère, vos poèmes me transportent. Selon vous, « le fils
de Saturne, aux yeux d'azur, fait un signe de tête, il agite sa chevelure
d'ambroisie sur son front Immortel, et l'Olympe tremble dans sa vaste
étendue. »
Homère, vous faites Jupiter bien grand, vous lui supposez un
mouvement de tête d'une majesté imposante. Mais, mon cher Homère
présentez-lui la moindre occasion, et le voilà aussitôt qui se dément, et
voilà sa belle chevelure couverte d'ignominie ! A quels excès ne se porta
point ce Jupiter, qui passa tant de nuits voluptueuses avec Alcmène? et
qu'était-ce que neuf nuits pour son incontinence ! il eût trouvé trop courte
une vie tout entière passée dans les voluptés qui nous ont donné le dieu
destructeur des monstres. Or, ce fils, ce vrai fils de Jupiter, conçu dans
cette longue nuit, cet Hercule qui n'acheva ses douze travaux qu'après un
long temps, n'eut besoin que d'une seule nuit pour déshonorer les
cinquante filles de Testius. C'est ainsi qu'il fut tout à la fois le corrupteur et
le mari de tant de jeunes vierges : aussi les poètes l'appellent avec raison
un infâme, un misérable.
Je ne rappellerai ni ses adultères, ni ses turpitudes avec de jeunes
enfants : l'énumération nous mènerait trop loin. Vous saurez que la
lubricité de vos dieux n'a pas même épargné l'enfance : l'un aima Hylas,
l'autre Hyacinthe, celui-ci Pélops, celui-là Chrysippe, cet autre Ganymède.
Femmes, adorez ces dieux, demandez des maris aussi chastes dans
leurs mœurs; jeunes enfants croissez dans la piété envers ces mêmes
dieux, devenez hommes à leur sainte école, qui place sous vos yeux
l'image de tous les crimes. Oui, je l'accorde, me dira-t-on, les dieux mâles
donnent dans tous les excès de l'incontinence; mais Homère nous assure
que les déesses retirées dans leurs palais sont des modèles de pudeur,
qu'elles rougissent jusqu'au fond de l'âme du scandale donné par Vénus
surprise en adultère. Eh bien ! ces déesses mènent une vie plus dissolue ;
elles vivent elles-mêmes en adultère, l'Aurore avec Tithon, La Lune avec
Endymion, Néris avec Aeacus, Thétis avec Pelée, Cérès avec Jason,
Proserpine avec Adonis. Vénus, après le déshonneur imprimé sur son
front par sa conduite avec Mars, ne garde plus de mesure : elle passe
entre les bras de Cinyras, elle épouse Anchise, elle attire Phaëton dans
ses pièges; elle aime Adonis. Elle fut aussi la rivale de Junon. Ces deux
déesses, pour avoir la pomme d'or, ne rougissent pas de se livrer toutes
nues aux regards du berger qui devait juger quelle était la plus belle.
| [34] Ἴθι δὴ καὶ τοὺς ἀγῶνας ἐν βραχεῖ περιοδεύσωμεν καὶ τὰς
ἐπιτυμβίους ταυτασὶ πανηγύρεις καταλύσωμεν, Ἴσθμιά τε καὶ Νέμεα καὶ
Πύθια καὶ τὰ ἐπὶ τούτοις Ὀλύμπια. Πυθοῖ μὲν οὖν ὁ δράκων ὁ Πύθιος
θρῃσκεύεται καὶ τοῦ ὄφεως ἡ πανήγυρις καταγγέλλεται Πύθια· Ἰσθμοῖ δὲ
σκύβαλον προσέπτυσεν ἐλεεινὸν ἡ θάλαττα καὶ Μελικέρτην ὀδύρεται τὰ
Ἴσθμια· Νεμέασι δὲ ἄλλο παιδίον Ἀρχέμορος κεκήδευται καὶ τοῦ παιδίου ὁ
ἐπιτάφιος προσαγορεύεται Νέμεα· Πῖσα δὲ ὑμῖν τάφος ἐστίν, ὦ
Πανέλληνες, ἡνιόχου Φρυγός, καὶ τοῦ Πέλοπος τὰς χοάς, τὰ Ὀλύμπια, ὁ
Φειδίου σφετερίζεται Ζεύς.
Μυστήρια ἦσαν ἄρα, ὡς ἔοικεν, οἱ ἀγῶνες ἐπὶ νεκροῖς διαθλούμενοι,
ὥσπερ καὶ τὰ λόγια, καὶ (2.34.2) δεδήμευνται ἄμφω. Ἀλλὰ τὰ μὲν ἐπὶ Ἄγρᾳ
μυστήρια καὶ τὰ ἐν Ἁλιμοῦντι τῆς Ἀττικῆς Ἀθήνησι περιώρισται·αἶσχος δὲ
ἤδη κοσμικὸν οἵ τε ἀγῶνες καὶ οἱ φαλλοὶ οἱ Διονύσῳ ἐπιτελούμενοι, κακῶς
ἐπινενεμημένοι τὸν βίον. (2.34.3) Διόνυσος γὰρ κατελθεῖν εἰς Ἅιδου
γλιχόμενος ἠγνόει τὴν ὁδόν, ὑπισχνεῖται δ' αὐτῷ φράσειν, Πρόσυμνος
τοὔνομα, οὐκ ἀμισθί· ὁ δὲ μισθὸς οὐ καλός, ἀλλὰ Διονύσῳ καλός· καὶ
ἀφροδίσιος ἦν ἡ χάρις, ὁ μισθός, ὃν ᾐτεῖτο Διόνυσος· βουλομένῳ δὲ τῷ
θεῷ γέγονεν ἡ αἴτησις, καὶ δὴ ὑπισχνεῖται παρέξειν αὐτῷ, εἰ ἀναζεύξοι,
ὅρκῳ πιστωσάμενος τὴν (2.34.4) ὑπόσχεσιν. Μαθὼν ἀπῆρεν· ἐπανῆλθεν
αὖθις· οὐ κατα λαμβάνει τὸν Πρόσυμνον (ἐτεθνήκει γάρ)· ἀφοσιούμενος τῷ
ἐραστῇ ὁ Διόνυσος ἐπὶ τὸ μνημεῖον ὁρμᾷ καὶ πασχητιᾷ. Κλάδον οὖν
συκῆς, ὡς ἔτυχεν, ἐκτεμὼν ἀνδρείου μορίου σκευάζεται τρόπον ἐφέζεταί τε
τῷ κλάδῳ, τὴν ὑπόσχεσιν (2.34.5) ἐκτελῶν τῷ νεκρῷ.
Ὑπόμνημα τοῦ πάθους τούτου μυστικὸν φαλλοὶ κατὰ πόλεις
ἀνίστανται Διονύσῳ· "εἰ μὴ γὰρ Διονύσῳ πομπὴν ἐποιοῦντο καὶ ὕμνεον
ᾆσμα αἰδοίοισιν, ἀναιδέστατα εἴργαστ' ἄν", φησὶν Ἡράκλειτος, "ωὑτὸς δὲ
Ἅιδης καὶ Διόνυσος, ὅτεῳ μαίνονται καὶ ληναΐζουσιν", οὐ διὰ τὴν μέθην τοῦ
σώματος, ὡς ἐγὼ οἶμαι, τοσοῦτον ὅσον διὰ τὴν ἐπονείδιστον τῆς ἀσελγείας
ἱεροφαντίαν.
| [34] Disons un mot de vos combats, de vos réunions solennelles
près des tombeaux. Je veux parler des jeux isthméens, néméens,
pythiens, olympiques. A Pytho on adore le serpent pythien; il a donné son
nom au concours qu'il attire. Près de l'isthme, la mer avait rejeté un
cadavre informe et défiguré ; c'était celui de Mélicerte. Aussi pleure-t-on
Mélicerte dans les jeux isthméens. A Némé, on avait rendu les derniers
devoirs au jeune Arquémore, et on appela néméens les combats livrés
près de sa tombe. Et votre fameuse ville de Pise ! ô Grecs! est-elle autre
chose que le tombeau d'un cocher de la Phrygie? N'est-ce pas le Jupiter
de Phidias qui donne aux jeux olympiques toute leur importance, grâce
encore à on tombeau, à celui de Pélops?
On peut croire que vos mystères, aussi bien que vos oracles, étaient
des combats institués pour honorer les morts. Ils eurent ensuite, les uns
et les autres, une grande duplicité. Les mystères qui se célèbrent à Sagra
et dans Alimonte, bourg de l'Attique, n'ont point d'influence hors
d'Athènes. Mais les jeux et les phallus consacrés à Bacchus ont corrompu
le mœurs publiques et sont l'opprobre du monde entier. Bacchus désirait
descendre aux enfers; mais comment y descendre? il n'en sait pas le
chemin. Un certain Prosymnus s'offrit de l'indiquer, moyennant une
récompense, honteuse en elle-même, mais belle aux yeux de Bacchus.
C'est une turpitude infâme qu'il lui demandait. Le dieu ne rejette pas la
proposition : il s'engage par serment à accomplir les conditions voulues,
s'il échappe aux dangers du voyage. Instruit du chemin, il part et revient ;
mais il ne retrouve plus Prosymnus, il était mort. Bacchus, pour s'acquitter
envers lui, se rend à son tombeau, taille un rameau de figuier en forme de
phallus, et remplit sa promesse par une obscénité qu'on n'ose nommer.
Les phallus, érigés en l'honneur de Bacchus dans toutes les villes,
sont un monument mystérieux de cette infamie. « Ceux qui ne fêtent point
ce dieu et ne chantent point d'hymnes en son honneur, dit Héraclite, sont
outragés dans leurs parties secrètes avec la dernière indécence. » Voilà
ce Cladon, voilà ce Bacchus qu'on honore par des transports de fureur et
de délire, moins, je crois, pour le plaisir de l'ivresse que pour se conformer
à l'usage de ces honteuses cérémonies, qui dans le principe furent
établies en mémoire de certains mystères de débauche.
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