HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Banquet

Page 222

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[222] (222a) πᾶς ἂν τῶν λόγων καταγελάσειεν. διοιγομένους δὲ ἰδὼν ἄν τις καὶ ἐντὸς αὐτῶν γιγνόμενος πρῶτον μὲν νοῦν ἔχοντας ἔνδον μόνους εὑρήσει τῶν λόγων, ἔπειτα θειοτάτους καὶ πλεῖστα ἀγάλματἀρετῆς ἐν αὑτοῖς ἔχοντας καὶ ἐπὶ πλεῖστον τείνοντας, μᾶλλον δὲ ἐπὶ πᾶν ὅσον προσήκει σκοπεῖν τῷ μέλλοντι καλῷ κἀγαθῷ ἔσεσθαι. ταῦτἐστίν, ἄνδρες, ἐγὼ Σωκράτη ἐπαινῶ· καὶ αὖ μέμφομαι συμμείξας ὑμῖν εἶπον με ὕβρισε. καὶ μέντοι (222b) οὐκ ἐμὲ μόνον ταῦτα πεποίηκεν, ἀλλὰ καὶ Χαρμίδην τὸν Γλαύκωνος καὶ Εὐθύδημον τὸν Διοκλέους καὶ ἄλλους πάνυ πολλούς, οὓς οὗτος ἐξαπατῶν ὡς ἐραστὴς παιδικὰ μᾶλλον αὐτὸς καθίσταται ἀντἐραστοῦ. δὴ καὶ σοὶ λέγω, Ἀγάθων, μὴ ἐξαπατᾶσθαι ὑπὸ τούτου, ἀλλἀπὸ τῶν ἡμετέρων παθημάτων γνόντα εὐλαβηθῆναι, καὶ μὴ κατὰ τὴν παροιμίαν ὥσπερ νήπιον παθόντα γνῶναι. XXXVIII. (222c) Εἰπόντος δὴ ταῦτα τοῦ Ἀλκιβιάδου γέλωτα γενέσθαι ἐπὶ τῇ παρρησίᾳ αὐτοῦ, ὅτι ἐδόκει ἔτι ἐρωτικῶς ἔχειν τοῦ Σωκράτους. τὸν οὖν Σωκράτη· Νήφειν μοι δοκεῖς, φάναι, Ἀλκιβιάδη. οὐ γὰρ ἄν ποτε οὕτω κομψῶς κύκλῳ περιβαλλόμενος ἀφανίσαι ἐνεχείρεις οὗ ἕνεκα ταῦτα πάντα εἴρηκας, καὶ ὡς ἐν παρέργῳ δὴ λέγων ἐπὶ τελευτῆς αὐτὸ ἔθηκας, ὡς οὐ πάντα τούτου ἕνεκα εἰρηκώς, τοῦ ἐμὲ καὶ (222d) Ἀγάθωνα διαβάλλειν, οἰόμενος δεῖν ἐμὲ μὲν σοῦ ἐρᾷν καὶ μηδενὸς ἄλλου, Ἀγάθωνα δὲ ὑπὸ σοῦ ἐρᾶσθαι καὶ μηδὑφἑνὸς ἄλλου. ἀλλοὐκ ἔλαθες, ἀλλὰ τὸ σατυρικόν σου δρᾶμα τοῦτο καὶ σειληνικὸν κατάδηλον ἐγένετο. ἀλλ᾽, φίλε Ἀγάθων, μηδὲν πλέον αὐτῷ γένηται, ἀλλὰ παρασκευάζου ὅπως ἐμὲ καὶ σὲ μηδεὶς διαβάλῃ. τὸν οὖν Ἀγάθωνα εἰπεῖν· Καὶ μήν, Σώκρατες, κινδυνεύεις (222e) ἀληθῆ λέγειν. τεκμαίρομαι δὲ καὶ ὡς κατεκλίνη ἐν μέσῳ ἐμοῦ τε καὶ σοῦ, ἵνα χωρὶς ἡμᾶς διαλάβῃ· οὐδὲν οὖν πλέον αὐτῷ ἔσται, ἀλλἐγὼ παρὰ σὲ ἐλθὼν κατακλινήσομαι. Πάνυ γε, φάναι τὸν Σωκράτη, δεῦρο ὑποκάτω ἐμοῦ κατακλίνου. Ζεῦ, εἰπεῖν τὸν Ἀλκιβιάδην, οἷα αὖ πάσχω ὑπὸ τοῦ ἀνθρώπου. οἴεταί μου δεῖν πανταχῇ περιεῖναι. ἀλλεἰ μή τι ἄλλο, θαυμάσιε, ἐν μέσῳ ἡμῶν ἔα Ἀγάθωνα κατακεῖσθαι. Ἀλλἀδύνατον, φάναι τὸν Σωκράτη. σὺ μὲν γὰρ ἐμὲ ἐπῄνεσας, δεῖ δὲ ἐμὲ αὖ τὸν ἐπὶ δεξιὰ ἐπαινεῖν. ἐὰν οὖν ὑπὸ σοὶ κατακλινῇ Ἀγάθων, οὐ δή που ἐμὲ πάλιν ἐπαινέσεται, πρὶν ὑπἐμοῦ μᾶλλον ἐπαινεθῆναι. ἀλλἔασον, [222] qui ne soit tenté d'en rire ; mais qu'on ouvre ces discours et qu'on pénètre à l'intérieur, on trouvera d'abord qu'ils renferment un sens que n'ont point tous les autres, ensuite qu'ils sont les plus divins et les plus riches en images de vertu, qu'ils ont la plus grande portée ou plutôt qu'ils embrassent tout ce qu'il convient d'avoir devant les yeux pour devenir honnête homme. Voilà, messieurs, ce que je trouve à louer dans Socrate; j'y ai mêlé mes reproches pour l'injure qu'il m'a faite. Et je ne suis pas le seul qu'il ait ainsi traité : il en a fait autant à Charmide, fils de Glaucon, à Euthydème, fils de Dioclès, et à nombre d'autres, qu'il trompe en se donnant comme amant, tandis qu'il prend plutôt le rôle du bien-aimé que de l'amant. Je t'avertis toi aussi, Agathon, pour que tu ne te laisses pas duper par cet homme-là et qu'instruit par notre expérience tu prennes garde à toi et n'imites pas l'enfant qui, au dire du proverbe, est pris pour être appris. » — Quand Alcibiade eut fini de parler, on rit de sa franchise, et de ce qu'il paraissait encore épris de Socrate. « On ne dirait pas que tu as bu, Alcibiade, reprit Socrate; car tu n'aurais jamais tourné si subtilement autour de ton sujet pour essayer de couvrir le but de ton discours, but dont tu n'as parlé qu'à la fin, comme d'une chose accessoire, comme si tu n'avais pas pris la parole dans l'unique but de jeter la brouille entre Agathon et moi, en prétendant que je dois t'aimer et n'aimer que toi, et qu'Agathon doit être aimé de toi, et de toi seul. Mais tu ne nous as pas trompés : nous voyons clair dans ton drame satyrique et dans tes silènes. Mais faisons en sorte, cher Agathon, qu'il ne gagne rien à ce jeu, et arrange-toi pour ne pas souffrir qu'on nous désunisse. — Tu pourrais bien avoir raison, Socrate, dit Agathon. J'en juge par le simple fait qu'il a pris place entre toi et moi pour nous séparer ; mais il n'y gagnera rien, et je vais me mettre près de toi. — C'est cela, dit Socrate, viens t'asseoir à ma droite. — O Zeus, s'écria Alcibiade, que me faut-il encore endurer de cet homme ! Il prétend me faire la loi partout. Tout au moins, étonnant Socrate, laisse Agathon s'asseoir entre nous deux. — Impossible, dit Socrate; car tu viens de me louer; il faut à mon tour que je loue celui qui est à ma droite; or si Agathon s'assied à ta droite, il ne me louera pas à nouveau, n'est-ce pas ? avant d'avoir été loué par moi.


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Dernière mise à jour : 14/04/2005