HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

Paragraphe 119-120

  Paragraphe 119-120

[119] Ἧκε, παραπλήξ, μὴ θύρσῳ σκηριπτόμενος, μὴ κιττῷ ἀναδούμενος, ῥῖψον τὴν μίτραν, ῥῖψον τὴν νεβρίδα, σωφρό νησον· δείξω σοι τὸν λόγον καὶ τοῦ λόγου τὰ μυστήρια, κατὰ τὴν σὴν διηγούμενος εἰκόνα. Ὄρος ἐστὶ τοῦτο θεῷ πεφιλημένον, οὐ τραγῳδίαις ὡς Κιθαιρὼν ὑποκείμενον, ἀλλὰ τοῖς ἀληθείας ἀνακείμενον δράμασιν, ὄρος νηφάλιον, ἁγναῖς ὕλαις σύσκιον· βακχεύουσι δὲ ἐν αὐτῷ οὐχ αἱ Σεμέλης "τῆς κεραυνίας" ἀδελφαί, αἱ μαινάδες, αἱ δύσαγνον κρεανο μίαν μυούμεναι, ἀλλ' αἱ τοῦ θεοῦ θυγατέρες, αἱ ἀμνάδες αἱ καλαί, τὰ σεμνὰ τοῦ λόγου θεσπίζουσαι ὄργια, χορὸν ἀγείρουσαι σώφρονα. χορὸς οἱ δίκαιοι, τὸ ᾆσμα ὕμνος ἐστὶ τοῦ πάντων βασιλέως· ψάλλουσιν αἱ κόραι, δοξάζουσιν ἄγγελοι, προφῆται λαλοῦσιν, ἦχος στέλλεται μουσικῆς, δρόμῳ τὸν θίασον διώκουσιν, σπεύδουσιν οἱ κεκλημένοι (12.119.3) πατέρα ποθοῦντες ἀπολαβεῖν. Ἧκέ μοι, πρέσβυ, καὶ σύ, τὰς Θήβας λιπὼν καὶ τὴν μαντικὴν καὶ τὴν βακχικὴν ἀπορ ρίψας πρὸς ἀλήθειαν χειραγωγοῦ· ἰδού σοι τὸ ξύλον ἐπερεί δεσθαι δίδωμι· σπεῦσον, Τειρεσία, πίστευσον· ὄψει. Χριστὸς ἐπιλάμπει φαιδρότερον ἡλίου, δι' ὃν ὀφθαλμοὶ τυφλῶν ἀναβλέπουσιν· νύξ σε φεύξεται, πῦρ φοβηθήσεται, θάνατος οἰχήσεται· ὄψει τοὺς οὐρανούς, γέρον, Θήβας μὴ βλέπων. [119] Viens donc, ô insensé ! non plus le thyrse à la main, ni la couronne de lierre sur la tête. Jette le turban de ton Dieu ; dépouille les ornements de ses fêtes; reprends ta raison. Je te dévoilerai le Verbe et les mystères du Verbe, en adoptant tes images et tes symboles. Voici la montagne sainte et chérie de Dieu, qui n'a point, comme votre Cithéron, fourni matière aux mensonges de la fable, mais qui est consacrée par les prodiges de la vérité. Montagne sanctifiée par la sagesse ! chastes ombrages habités par la pudeur ! Là ne s'égarent point, dans les aveugles transports de Bacchus, les sœurs de Sémélé frappées par la foudre, ces Ménades initiées par l'impure dilacération des victimes. À leur place, tu trouveras les filles de Dieu, vierges éclatantes d'innocence, qui célèbrent les vénérables mystères du Verbe, en formant des chœurs d'une pudique sobriété. Les justes chantent alternativement un hymne en l'honneur du maître de l'univers. Les jeunes filles font résonner le luth sacré ; les anges célèbrent Dieu ; les prophètes proclament leurs oracles; d'harmonieux concerts retentissent; on poursuit le thyase d'une course rapide ; les élus volent, saintement désireux de retrouver promptement leur père. Approche, ma main te présente le bois sur lequel tu peux appuyer tes pas chancelants. Hâte-toi donc, ô Tirésias, commence à croire, tes jeux se rouvriront à la lumière. Le Christ, qui rend la vue aux aveugles, brille plus éclatant que le soleil. Avec la foi, la nuit fuira de ta paupière ; la flamme infernale s'éteindra ; la mort se retirera vaincue. Infortuné vieillard, toi qui ne peux contempler ta patrie terrestre, tu contempleras la magnificence des cieux.
[120] τῶν ἁγίων ὡς ἀληθῶς μυστηρίων, φωτὸς ἀκηράτου. Δᾳδουχοῦμαι τοὺς οὐρανοὺς καὶ τὸν θεὸν ἐποπ τεῦσαι, ἅγιος γίνομαι μυούμενος, ἱεροφαντεῖ δὲ κύριος καὶ τὸν μύστην σφραγίζεται φωταγωγῶν, καὶ παρατίθεται (12.120.2) τῷ πατρὶ τὸν πεπιστευκότα αἰῶσι τηρούμενον. Ταῦτα τῶν ἐμῶν μυστηρίων τὰ βακχεύματα· εἰ βούλει, καὶ σὺ μυοῦ, καὶ χορεύσεις μετ' ἀγγέλων ἀμφὶ τὸν ἀγέννητον καὶ ἀνώ λεθρον καὶ μόνον ὄντως θεόν, συνυμνοῦντος ἡμῖν τοῦ θεοῦ λόγου. Ἀίδιος οὗτος Ἰησοῦς, εἷς μέγας ἀρχιερεὺς θεοῦ τε ἑνὸς τοῦ αὐτοῦ καὶ πατρός, ὑπὲρ ἀνθρώπων εὔχεται καὶ ἀνθρώποις ἐγκελεύεται "κέκλυτε, μυρία φῦλα", μᾶλλον δὲ ὅσοι τῶν ἀνθρώπων λογικοί, καὶ βάρβαροι καὶ Ἕλληνες· τὸ πᾶν ἀνθρώπων γένος καλῶ, ὧν ἐγὼ δημιουργὸς θελήματι (12.120.3) πατρός. Ἥκετε ὡς ἐμέ, ὑφ' ἕνα ταχθησόμενοι θεὸν καὶ τὸν ἕνα λόγον τοῦ θεοῦ, καὶ μὴ μόνον τῶν ἀλόγων ζῴων πλεο νεκτεῖτε τῷ λόγῳ, ἐκ δὲ τῶν θνητῶν ἁπάντων ὑμῖν ἀθανασίαν μόνοις καρπώσασθαι δίδωμι. Ἐθέλω γάρ, ἐθέλω καὶ ταύτης ὑμῖν μεταδοῦναι τῆς χάριτος, ὁλόκληρον χορηγῶν τὴν εὐεργεσίαν, ἀφθαρσίαν· καὶ λόγον χαρίζομαι ὑμῖν, τὴν (12.120.4) γνῶσιν τοῦ θεοῦ, τέλειον ἐμαυτὸν χαρίζομαι. Τοῦτό εἰμι ἐγώ, τοῦτο βούλεται θεός, τοῦτο συμφωνία ἐστί, τοῦτο ἁρμονία πατρός, τοῦτο υἱός, τοῦτο Χριστός, τοῦτο λόγος τοῦ θεοῦ, βραχίων κυρίου, δύναμις τῶν ὅλων, τὸ θέλημα τοῦ πατρός. πᾶσαι μὲν εἰκόνες, οὐ πᾶσαι δὲ ἐμφερεῖς· διορθώσασθαι ὑμᾶς πρὸς τὸ ἀρχέτυπον βούλομαι, ἵνα μοι (12.120.5) καὶ ὅμοιοι γένησθε. Χρίσω ὑμᾶς τῷ πίστεως ἀλείμματι, δι' οὗ τὴν φθορὰν ἀποβάλλετε, καὶ γυμνὸν δικαιοσύνης ἐπιδείξω τὸ σχῆμα, δι' οὗ πρὸς τὸν θεὸν ἀναβαίνετε. "Δεῦτε πρός με πάντες οἱ κοπιῶντες καὶ πεφορτισμένοι, κἀγὼ ἀναπαύσω ὑμᾶς· ἄρατε τὸν ζυγόν μου ἐφ' ὑμᾶς καὶ μάθετε ἀπ' ἐμοῦ, ὅτι πραΰς εἰμι καὶ ταπεινὸς τῇ καρδίᾳ, καὶ εὑρήσετε ἀνάπαυ σιν ταῖς ψυχαῖς ὑμῶν· γὰρ ζυγός μου χρηστὸς καὶ τὸ φορτίον μου ἐλαφρόν ἐστιν." [120] O mystères véritablement saints ! Ô clartés pures et sans mélange ! Aux rayons de ces torches nouvelles, j'envisage la beauté du ciel et les grandeurs de Dieu. En recevant l'initiation, je reçois la sainteté. C'est le Seigneur qui est ici l'hiérophante ; il marque du sceau de sa lumière le prêtre qu'il illumine, et il remet entre les mains de son Père l'adepte qui a cru, pour que son père le conserve dans toute la longueur des siècles. Voilà quelle est la célébration de nos mystères. Viens donc, si bon te semble, recevoir l'initiation chrétienne. Alors, de concert avec les anges, et pendant que Dieu le Verbe mêlera ses chants aux nôtres, vous formerez des chœurs de danses joyeuses autour de celui qui n'a jamais commencé et qui ne finira jamais, autour du Dieu unique et véritable. Ce Jésus éternel, unique grand pontife du Dieu unique, c'est-à-dire du Père, intercède au ciel pour tous les hommes, et sur la terre ne cesse de les exhorter. « Prêtez l'oreille, ô nations ! » ou plutôt, hommes, qui que vous soyez, qui avez reçu la raison en partage, Grecs et Barbares, écoutez-moi ! Je convoque le genre humain tout entier, dont je suis le créateur par la volonté de mon Père. Venez vous ranger sous les lois d'un seul Dieu et d'un seul Verbe. Qu'il ne vous suffise pas de vous élever au-dessus de l'animal stupide, puisque, de tous les êtres condamnés à mourir, vous êtes les seuls que ma magnificence gratifie de l'immortalité. Je veux en effet, oui je veux vous honorer de ce privilège en vous arrachant, par une faveur complète, à l'ignominie de la corruption. Mais je vous communique en même temps le Verbe, c'est-à-dire la connaissance de Dieu. Je me donne à vous sans réserve. Dessein de Dieu, pensée et harmonie du Père, Fils, Christ, Verbe éternel, voilà ce que je suis, le bras du Seigneur, la puissance universelle et suprême, la volonté du Père ! Le passé m'a entrevu déjà plus d'une fois, mais sous des images affaiblies et dégénérées. Je viens donc, ô hommes! vous réformer d'après ce modèle primitif, afin que vous deveniez semblables, à moi. Approchez ! ma main bienfaisante épanchera sur vos membres le parfum de la foi pour qu'ils répudient la corruption et la mort ; je vous montrerai, sans voile et dans sa rigide beauté, la justice par laquelle vous vous élèverez jusqu'à Dieu. « Vous tous qui êtes fatigués et qui ployez sous le faix, venez à moi, je vous soulagerai. Prenez mon joug sur vos épaules, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. Vous trouverez le repos de vos peines ; car mon joug est plein de douceur et mon fardeau est léger.»


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Dernière mise à jour : 26/02/2009