HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

Paragraphe 117-118

  Paragraphe 117-118

[117] τῆς ἁγίας καὶ μακαρίας ταύτης δυνάμεως, δι' ἧς ἀνθρώποις συμπολιτεύεται θεός. Λῷον οὖν καὶ ἄμεινον τῆς ἀρίστης τῶν ὄντων οὐσίας μιμητὴν ὁμοῦ καὶ θεραπευτὴν γενέσθαι· οὐ γὰρ μιμεῖσθαί τις δυνήσεται τὸν θεὸν δι' ὧν ὁσίως θεραπεύσει οὐδ' αὖ θεραπεύειν καὶ σέβειν μιμού (11.117.2) μενος. γέ τοι οὐράνιος καὶ θεῖος ὄντως ἔρως ταύτῃ προσγίνεται τοῖς ἀνθρώποις, ὅταν ἐν αὐτῇ που τῇ ψυχῇ τὸ ὄντως καλὸν ὑπὸ τοῦ θείου λόγου ἀναζωπυρούμενον ἐκλάμπειν δυνηθῇ· καὶ τὸ μέγιστον ἅμα τῷ βουληθῆναι γνησίως τὸ σωθῆναι συντρέχει, ὁμοζυγούντων, ὡς ἔπος εἰπεῖν, προαιρέσεως καὶ ζωῆς. Τοιγάρτοι μόνη αὕτη τῆς ἀληθείας προτροπὴ τοῖς πιστοτάτοις ἀπείκασται τῶν φίλων μέχρι τῆς ἐσχάτης ἀναπνοῆς παραμένουσα καὶ παραπομπὸς ἀγαθὴ ὅλῳ καὶ τελείῳ τῷ τῆς ψυχῆς πνεύματι τοῖς εἰς οὐρανὸν ἀπαίρουσι γινομένη. Τί δή σε προτρέπω; Σωθῆναί σε ἐπείγομαι. Τοῦτο Χριστὸς βούλεται· ἑνὶ λόγῳ ζωήν σοι (11.117.4) χαρίζεται. Καὶ τίς ἐστιν οὗτος; Μάθε συντόμως· λόγος ἀληθείας, λόγος ἀφθαρσίας, ἀναγεννῶν τὸν ἄνθρωπον εἰς ἀλήθειαν αὐτὸν ἀναφέρων, τὸ κέντρον τῆς σωτηρίας, ἐξελαύνων τὴν φθοράν, ἐκδιώκων τὸν θάνατον, ἐν ἀνθρώ ποις οἰκοδομήσας νεών, ἵνα ἐν ἀνθρώποις ἱδρύσῃ τὸν θεόν. (11.117.5) Ἅγνισον τὸν νεών, καὶ τὰς ἡδονὰς καὶ τὰς ῥᾳθυμίας ὥσπερ ἄνθος ἐφήμερον καταλίμπανε ἀνέμῳ καὶ πυρί, σωφροσύνης δὲ τοὺς καρποὺς γεώργησον ἐμφρόνως, καὶ σεαυτὸν ἀκρο θίνιον ἀνάστησον τῷ θεῷ, ὅπως οὐκ ἔργον μόνον, ἀλλὰ καὶ χάρις ᾖς τοῦ θεοῦ· πρέπει δὲ ἄμφω τῷ Χριστοῦ γνωρίμῳ, καὶ βασιλείας ἄξιον φανῆναι καὶ βασιλείας κατηξιῶσθαι. [117] Ô sainte et bienheureuse puissance par laquelle Dieu habite avec les hommes. Il faut donc tout à la fois imiter et adorer la meilleure comme la plus noble des natures. Or, on ne peut imiter Dieu qu'en l'honorant par la sainteté ; on ne peut l'honorer qu'en l'imitant. Par conséquent, le céleste et divin amour ne s'attache véritablement aux hommes que quand la beauté réelle, excitée par le Verbe divin, a resplendi dans une âme. Mais voilà le point capital. Le salut marche du même pas que la volonté sincère; la vie éternelle et la libre détermination s'enchaînent, pour ainsi parler, dans des nœuds indissolubles. Point d'autre exhortation à la vérité que celle qui, semblable à l'ami le plus tendre, veille à nos côtés jusqu'à notre dernier soupir, et qui, compagne toujours fidèle, escorte l'âme alors qu'elle remonte pure et entière vers la céleste patrie. Dans quel but vous exhorte-je, sinon pour que vous obteniez le salut? Le Christ n'a pas d'autre vœu. Pour tout dire, en un mot, il vous accorde la vie. Mais quel est ce Christ? Je vous l'apprendrai en peu de mots; il est le Verbe de la vérité, le Verbe de l'incorruplibilité; il régénère l'homme en le ramenant à la vérité, il est l'aiguillon du salut; c'est lui qui chasse la corruption, c'est lui qui bannit la mort, c'est lui qui a bâti dans l'homme un sanctuaire vivant pour y ériger Dieu. Purifiez ce temple de tout votre pouvoir ; abandonnez au vent et à la flamme les plaisirs et la mollesse, comme des fleurs périssables. Cultivez prudemment, au contraire, les fruits de la tempérance ; consacrez-vous vous-même à Dieu comme les prémices de la moisson, afin que tout soit à lui, le bienfait et la reconnaissance du bienfait. Il convient au disciple du Christ de paraître digne du trône et d'en avoir été jugé digne en effet.
[118] Φύγωμεν οὖν τὴν συνήθειαν, φύγωμεν οἷον ἄκραν χαλε πὴν Χαρύβδεως ἀπειλὴν Σειρῆνας μυθικάς· ἄγχει τὸν ἄνθρωπον, τῆς ἀληθείας ἀποτρέπει, ἀπάγει τῆς ζωῆς, παγίς ἐστιν, βάραθρόν ἐστιν, βόθρος ἐστί, λίχνον ἐστὶν κακὸν συνήθεια· κείνου μὲν καπνοῦ καὶ κύματος ἐκτὸς ἔεργε νῆα. (12.118.2) Φεύγωμεν, συνναῦται, φεύγωμεν τὸ κῦμα τοῦτο, πῦρ ἐρεύγεται, νῆσός ἐστι πονηρὰ ὀστοῖς καὶ νεκροῖς σεσωρευ μένη, ᾄδει δὲ ἐν αὐτῇ πορνίδιον ὡραῖον, ἡδονή, πανδήμῳ τερπόμενον μουσικῇ. δεῦρ' ἄγ' ἰών, πολύαιν' Ὀδυσεῦ, μέγα κῦδος Ἀχαιῶν, νῆα κατάστησον, ἵνα θειοτέρην ὄπ' ἀκούσῃς. (12.118.3) Ἐπαινεῖ σε, ναῦτα, καὶ πολυύμνητον λέγει, καὶ τὸ κῦδος τῶν Ἑλλήνων πόρνη σφετερίζεται· ἔασον αὐτὴν ἐπινέμεσθαι τοὺς νεκρούς, πνεῦμά σοι οὐράνιον βοηθεῖ· πάριθι τὴν ἡδονήν, βουκολεῖ· μηδὲ γυνή σε νόον πυγοστόλος ἐξαπατάτω, αἱμύλα κωτίλλουσα, τεὴν διφῶσα καλιήν. (12.118.4) Παράπλει τὴν ᾠδήν, θάνατον ἐργάζεται· ἐὰν ἐθέλῃς μόνον, νενίκηκας τὴν ἀπώλειαν καὶ τῷ ξύλῳ προσδεδεμένος ἁπάσης ἔσῃ τῆς φθορᾶς λελυμένος, κυβερνήσει σε λόγος τοῦ θεοῦ, καὶ τοῖς λιμέσι καθορμίσει τῶν οὐρανῶν τὸ πνεῦμα τὸ ἅγιον· τότε μου κατοπτεύσεις τὸν θεὸν καὶ τοῖς ἁγίοις ἐκείνοις τελεσθήσῃ μυστηρίοις καὶ τῶν ἐν οὐρανοῖς ἀπολαύσεις ἀποκεκρυμμένων, τῶν ἐμοὶ τετηρημένων, " οὔτε οὖς ἤκουσεν οὔτε ἐπὶ καρδίαν ἀνέβη" τινός. (12.118.5) Καὶ μὴν ὁρᾶν μοι δύο μὲν ἡλίους δοκῶ, δισσὰς δὲ Θήβας βακχεύων ἔλεγέν τις εἰδώλοις, ἀγνοίᾳ μεθύων ἀκράτῳ ἐγὼ δ' αὐτὸν οἰκτείραιμι παροινοῦντα καὶ τὸν οὕτω παρα νοοῦντα ἐπὶ σωτηρίαν παρακαλέσαιμι σωφρονοῦσαν, ὅτι καὶ κύριος μετάνοιαν ἁμαρτωλοῦ καὶ οὐχὶ θάνατον ἀσπάζεται. [118] Fuyons la coutume, fuyons-la comme le nautonier évite un promontoire fécond en naufrages, comme il se dérobe aux menaces de Charybde, ou bien aux séductions des mensongères sirènes. La coutume ! elle étouffe l'homme dans ses bras; elle le détourne de la vérité; elle le pousse hors des, chemins de la vie. De quel nom appeler ce fléau? filet captieux, crible de la perdition, fosse où tombe l'imprudent, gouffre où tout va s'engloutir. « Poussez votre navire loin de cette fumée et par-delà ces vagues mugissantes. » Compagnons, qui sillonnez les mêmes flots, ah! fuyons cette mer où bouillonnent des volcans. L'île est pleine de périls. Voyez-vous les débris et les cadavres qui couvrent ses bords. La volupté seule, riante courtisane, attire les passagers par les sons enivrants d'une musique populaire et commune : « Viens, ô noble Ulysse, gloire et orgueil des Grecs! aborde vers ce rivage, afin d'y entendre une harmonie divine. » Vous l'entendez, ô nautonier ! elle vous flatte, elle vante votre célébrité; mais la femme impudique essaie d'enchaîner à son char l'orgueil et la gloire de la Grèce. Laissez-la se repaître de cadavres : l'Esprit saint nous vient en aide par son assistance. Passez dédaigneusement auprès de la volupté, sans vous laisser prendre à ses caresses. « Que la femme qui se glisse sous votre toit ne vous séduise pas par la douceur de son langage et la beauté de ses formes. » Passez outre, en fermant l'oreille à ses chants : ils donnent la mort. Dites un mot, et vous êtes sauvés. Attachez-vous au bois du salut, et vous serez affranchis de toute corruption. Le Verbe du Seigneur sera votre pilote, et l'Esprit saint vous dirigera vers le port de la céleste félicité. C'est alors que vous contemplerez mon Dieu ; alors que vous serez initiés aux sublimes mystères et à ces délices dont le ciel a le secret et qui me sont réservés, « délices telles que l'oreille n'en a point entendu de semblables, et qui jamais ne sont montées dans l'intelligence de l'homme. » « Je crois voir briller dans les cieux deux soleils ; une double Thèbes se montre à mes regards, » s'écriait un ancien, agité par des transports idolâtriques et enivré d'une pure chimère. J'ai pitié de ce furieux, et je me garderais bien d'exhorter au salut qui demande le calme de la raison un esprit ainsi aliéné. « Le Seigneur veut la conversion du pécheur et non sa mort »


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 26/02/2009