HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedre

Page 274

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[274] ὁμοδούλοις δεῖ χαρίζεσθαι (274a) μελετᾶν τὸν νοῦν ἔχοντα, ὅτι μὴ πάρεργον, ἀλλὰ δεσπόταις ἀγαθοῖς τε καὶ ἐξ ἀγαθῶν. ὥστεἰ μακρὰ περίοδος, μὴ θαυμάσῃς· μεγάλων γὰρ ἕνεκα περιιτέον, οὐχ ὡς σὺ δοκεῖς. ἔσται μήν, ὡς λόγος φησίν, ἐάν τις ἐθέλῃ, καὶ ταῦτα κάλλιστα ἐξ ἐκείνων γιγνόμενα. (Φαῖδρος) παγκάλως ἔμοιγε δοκεῖ λέγεσθαι, Σώκρατες, εἴπερ οἷός τέ τις εἴη. (Σωκράτης) ἀλλὰ καὶ ἐπιχειροῦντί τοι τοῖς καλοῖς καλὸν καὶ (274b) πάσχειν ὅτι ἄν τῳ συμβῇ παθεῖν. (Φαῖδρος) καὶ μάλα. (Σωκράτης) οὐκοῦν τὸ μὲν τέχνης τε καὶ ἀτεχνίας λόγων πέρι ἱκανῶς ἐχέτω. (Φαῖδρος) τί μήν; (Σωκράτης) τὸ δεὐπρεπείας δὴ γραφῆς πέρι καὶ ἀπρεπείας, πῇ γιγνόμενον καλῶς ἂν ἔχοι καὶ ὅπῃ ἀπρεπῶς, λοιπόν. γάρ; (Φαῖδρος) ναί. (Σωκράτης) οἶσθοὖν ὅπῃ μάλιστα θεῷ χαριῇ λόγων πέρι πράττων λέγων; (Φαῖδρος) οὐδαμῶς· σὺ δέ; (274c) (Σωκράτης) ἀκοήν γἔχω λέγειν τῶν προτέρων, τὸ δἀληθὲς αὐτοὶ ἴσασιν. εἰ δὲ τοῦτο εὕροιμεν αὐτοί, ἆρά γἂν ἔθἡμῖν μέλοι τι τῶν ἀνθρωπίνων δοξασμάτων; (Φαῖδρος) γελοῖον ἤρου· ἀλλ φῂς ἀκηκοέναι λέγε. (Σωκράτης) ἤκουσα τοίνυν περὶ Ναύκρατιν τῆς Αἰγύπτου γενέσθαι τῶν ἐκεῖ παλαιῶν τινα θεῶν, οὗ καὶ τὸ ὄρνεον ἱερὸν δὴ καλοῦσιν Ἶβιν· αὐτῷ δὲ ὄνομα τῷ δαίμονι εἶναι Θεύθ. τοῦτον δὴ πρῶτον ἀριθμόν τε καὶ λογισμὸν εὑρεῖν καὶ (274d) γεωμετρίαν καὶ ἀστρονομίαν, ἔτι δὲ πεττείας τε καὶ κυβείας, καὶ δὴ καὶ γράμματα. βασιλέως δαὖ τότε ὄντος Αἰγύπτου ὅλης Θαμοῦ περὶ τὴν μεγάλην πόλιν τοῦ ἄνω τόπου ἣν οἱ Ἕλληνες Αἰγυπτίας Θήβας καλοῦσι, καὶ τὸν θεὸν Ἄμμωνα, παρὰ τοῦτον ἐλθὼν Θεὺθ τὰς τέχνας ἐπέδειξεν, καὶ ἔφη δεῖν διαδοθῆναι τοῖς ἄλλοις Αἰγυπτίοις· δὲ ἤρετο ἥντινα ἑκάστη ἔχοι ὠφελίαν, διεξιόντος δέ, ὅτι καλῶς μὴ (274e) καλῶς δοκοῖ λέγειν, τὸ μὲν ἔψεγεν, τὸ δἐπῄνει. πολλὰ μὲν δὴ περὶ ἑκάστης τῆς τέχνης ἐπἀμφότερα Θαμοῦν τῷ Θεὺθ λέγεται ἀποφήνασθαι, λόγος πολὺς ἂν εἴη διελθεῖν· ἐπειδὴ δὲ ἐπὶ τοῖς γράμμασιν ἦν, "τοῦτο δέ, βασιλεῦ, τὸ μάθημα," ἔφη Θεύθ, "σοφωτέρους Αἰγυπτίους καὶ μνημονικωτέρους παρέξει· μνήμης τε γὰρ καὶ σοφίας φάρμακον ηὑρέθη." δεἶπεν· " τεχνικώτατε Θεύθ, ἄλλος μὲν τεκεῖν δυνατὸς τὰ τέχνης, ἄλλος δὲ κρῖναι τίνἔχει μοῖραν βλάβης τε καὶ ὠφελίας τοῖς μέλλουσι χρῆσθαι· [274] que ses compagnons d'esclavage (274a) soient ceux auxquels l'homme intelligent doit s'exercer à complaire, sinon accessoirement, mais au contraire des maîtres bons et en qui il n'y a rien qui ne soit bon. Par conséquent, si le circuit est long, il ne faut pas que tu t'en étonnes; car la grandeur du but visé exige les circuits; ce qui n'est pas le cas avec ta conception. A la vérité, c'est ce que déclare la thèse, ces objets sublimes seront, quand on voudra, le principe d'une beauté supérieure pour ceux-là même qui nous occupent. » — (PHÈDRE) : Tout cela, Socrate, est, à mon sens, fort bien dit, à condition qu'on soit capable de le réaliser! — (SOCRATE) : Disons-le plutôt, il est beau aussi, pour qui tente une vraiment belle entreprise, d'encourir (b) les risques qu'elle peut donner lieu d'encourir. — (PHÈDRE) : Ah! je crois bien! — (SOCRATE) : Alors, tenons-nous donc pour satisfaits en ce qui concerne, dans les discours, la présence ou l'absence d'art. — (PHÈDRE) : Sans aucun doute! (SOCRATE) : Ce qui nous reste maintenant, n'est-il pas vrai? c'est, concernant la convenance ou la non-convenance de l'oeuvre écrite, d'examiner dans quelles conditions il serait beau que se produisît une telle oeuvre et dans quelles conditions cela ne siérait pas. — (PHÈDRE) : Oui. — (SOCRATE) : Eh bien! sais-tu, concernant les discours, quelles seront, en action ou en parole, les conditions les meilleures pour plaire à la Divinité? — (PHÈDRE) : Pas du tout! Et toi? (c) — (SOCRATE) : Je suis à même, du moins, de dire une tradition orale de l'Antiquité. Or, le vrai, ce sont les Anciens qui le savent : si c'était quelque chose que nous fussions capables de trouver par nous-mêmes, aurions-nous encore, en vérité, quelque souci des croyances passées de l'humanité? — (PHÈDRE) : Risible question! Mais dis-moi ce que tu prétends avoir entendu raconter. — (SOCRATE) : Ce qu'on m'a donc conté, c'est que, dans la région de Naucratis en Égypte, a vécu un des antiques Dieux de ce pays-là, celui dont l'emblème consacré est cet oiseau qu'ils nomment l'ibis, et que Theuth est le nom de ce Dieu; c'est lui, me disait-on, qui le premier inventa le nombre et le calcul, la géométrie et l'astronomie, (d) sans parler du trictrac et des dés, enfin précisément les lettres de l'écriture. Or, d'autre part, l'Egypte entière avait pour roi en ce même temps Thamous, qui résidait dans la région de cette grande ville du haut pays que les Grecs appellent Thèbes d'Égypte, comme Thamous est pour eux le Dieu Ammon. Theuth, s'étant rendu près du roi, lui présenta ses inventions, en lui disant que le reste des Égyptiens devrait en bénéficier. Quant au roi, il l'interrogea sur l'utilité que chacune d'elles pouvait bien avoir, et, selon que les explications de l'autre lui paraissaient satisfaisantes ou non, (e) il blâmait ceci ou louait cela. Nombreuses furent assurément, à ce qu'on rapporte, les observations que fit Thamous à Theuth, dans l'un et l'autre sens, au sujet de chaque art, et dont une relation détaillée serait bien longue. Mais, quand on en fut aux lettres de l'écriture : « Voilà, dit Theuth, la connaissance, ô Roi, qui procurera aux Égyptiens plus de science et plus de souvenirs; car le défaut de mémoire et le manque de science ont trouvé leur remède! A quoi le roi répondit : « O Theuth, découvreur d'arts sans rival, autre est celui qui est capable de mettre au jour les procédés d'un art, autre celui qui l'est, d'apprécier quel en est le lot de dommage ou d'utilité pour les hommes appelés à s'en servir!


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Dernière mise à jour : 6/01/2006