HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre III

Page 392

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[392] μὴ ἡμῖν πολλὴν (392a) εὐχέρειαν ἐντίκτωσι τοῖς νέοις πονηρίας. Κομιδῇ μὲν οὖν, ἔφη. Τί οὖν, ἦν δἐγώ, ἡμῖν ἔτι λοιπὸν εἶδος λόγων πέρι ὁριζομένοις οἵους τε λεκτέον καὶ μή; περὶ γὰρ θεῶν ὡς δεῖ λέγεσθαι εἴρηται, καὶ περὶ δαιμόνων τε καὶ ἡρώων καὶ τῶν ἐνΑιδου. Πάνυ μὲν οὖν. Οὐκοῦν καὶ περὶ ἀνθρώπων τὸ λοιπὸν εἴη ἄν; Δῆλα δή. Ἀδύνατον δή, φίλε, ἡμῖν τοῦτό γε ἐν τῷ παρόντι τάξαι. Πῶς; ῞Οτι οἶμαι ἡμᾶς ἐρεῖν ὡς ἄρα καὶ ποιηταὶ καὶ λογοποιοὶ (b) κακῶς λέγουσιν περὶ ἀνθρώπων τὰ μέγιστα, ὅτι εἰσὶν ἄδικοι μὲν εὐδαίμονες πολλοί, δίκαιοι δὲ ἄθλιοι, καὶ ὡς λυσιτελεῖ τὸ ἀδικεῖν, ἐὰν λανθάνῃ, δὲ δικαιοσύνη ἀλλότριον μὲν ἀγαθόν, οἰκεία δὲ ζημία· καὶ τὰ μὲν τοιαῦτα ἀπερεῖν λέγειν, τὰ δἐναντία τούτων προστάξειν ᾄδειν τε καὶ μυθολογεῖν. οὐκ οἴει; Εὖ μὲν οὖν, ἔφη, οἶδα. Οὐκοῦν ἐὰν ὁμολογῇς ὀρθῶς με λέγειν, φήσω σε ὡμολογηκέναι πάλαι ζητοῦμεν; ᾿Ορθῶς, ἔφη, ὑπέλαβες. (c) Οὐκοῦν περί γε ἀνθρώπων ὅτι τοιούτους δεῖ λόγους λέγεσθαι, τότε διομολογησόμεθα, ὅταν εὕρωμεν οἷόν ἐστιν δικαιοσύνη καὶ ὡς φύσει λυσιτελοῦν τῷ ἔχοντι, ἐάντε δοκῇ ἐάντε μὴ τοιοῦτος εἶναι; Ἀληθέστατα, ἔφη. Τὰ μὲν δὴ λόγων πέρι ἐχέτω τέλος· τὸ δὲ λέξεως, ὡς ἐγὼ οἶμαι, μετὰ τοῦτο σκεπτέον, καὶ ἡμῖν τε λεκτέον καὶ ὡς λεκτέον παντελῶς ἐσκέψεται. Καὶ Ἀδείμαντος, Τοῦτο, δὅς, οὐ μανθάνω ὅτι λέγεις. (d) Ἀλλὰ μέντοι, ἦν δἐγώ, δεῖ γε· ἴσως οὖν τῇδε μᾶλλον εἴσῃ. ἆροὐ πάντα ὅσα ὑπὸ μυθολόγων ποιητῶν λέγεται διήγησις οὖσα τυγχάνει γεγονότων ὄντων μελλόντων; Τί γάρ, ἔφη, ἄλλο; ῏Αροὖν οὐχὶ ἤτοι ἁπλῇ διηγήσει διὰ μιμήσεως γιγνομένῃ διἀμφοτέρων περαίνουσιν; Καὶ τοῦτο, δὅς, ἔτι δέομαι σαφέστερον μαθεῖν. Γελοῖος, ἦν δἐγώ, ἔοικα διδάσκαλος εἶναι καὶ ἀσαφής· ὥσπερ οὖν οἱ ἀδύνατοι λέγειν, οὐ κατὰ ὅλον ἀλλἀπολαβὼν (e) μέρος τι πειράσομαί σοι ἐν τούτῳ δηλῶσαι βούλομαι. καί μοι εἰπέ· ἐπίστασαι τῆς ᾿Ιλιάδος τὰ πρῶτα, ἐν οἷς ποιητής φησι τὸν μὲν Χρύσην δεῖσθαι τοῦ Ἀγαμέμνονος ἀπολῦσαι τὴν θυγατέρα, τὸν δὲ χαλεπαίνειν, [392] 392 de peur qu'elles n'engendrent, dans notre jeunesse, une grande facilité à mal faire. Certainement, dit-il. Maintenant, repris-je, quelle autre sorte de discours nous reste-t-il à examiner, parmi ceux qu'il convient de tenir ou de ne pas tenir ? Nous avons dit, en effet, comment il faut parler des dieux, des démons, des héros et des habitants de l'Hadès. Parfaitement. Donc, ce qui nous reste à dire concerne les hommes ? C'est évident. Mais, mon ami, il nous est impossible, pour le moment, de fixer ces règles. Comment ? Parce que nous dirions, je pense, que les poètes et les faiseurs de fables commettent les plus grandes erreurs à propos des hommes, quand ils prétendent que (392b) beaucoup d'injustes sont heureux, alors que les justes sont malheureux ; que l'injustice profite si elle demeure cachée ; que la justice est un bien pour autrui, mais pour soi-même un dommage. Nous leur interdirions de pareils discours, et nous leur prescririons de chanter et de conter le contraire ; ne le penses-tu pas ? J'en suis certain, répondit-il. Mais si tu reconnais que j'ai raison, en conclurai-je que tu as reconnu aussi ce que nous cherchons depuis beau temps déjà ? Ta réflexion est juste, avoua-t-il. N'est-ce pas que nous conviendrons s'il faut parler (392c) des hommes comme je viens de l'indiquer lorsque nous aurons découvert ce qu'est la justice et si, par nature, elle profite à celui qui la possède, qu'il passe pour juste ou non ? Rien de plus vrai, dit-il. Mais mettons terme à ce qui regarde les discours ; c'est la diction, je pense, qu'après cela il faut examiner : alors nous aurons traité du fond et de la forme d'une manière complète. Alors Adimante : Je ne comprends pas, dit-il, ce que tu veux dire. Il le faut pourtant, repris-je. Peut-être comprendras-tu (392d) mieux de la façon suivante. Tout ce que disent les conteurs de fables et les poètes n'est-il pas le récit d'événements passés, présents ou futurs ? Comment, répondit-il, serait-ce autre chose ? Eh bien ! n'emploient-ils pas pour cela le récit simple, imitatif, ou l'un et l'autre à la fois ? De ceci encore je te demande une plus claire explication. Je suis, à ce qu'il paraît, un maître ridicule et obscur. Donc, comme ceux qui sont incapables de s'expliquer, je ne prendrai pas la question dans son ensemble, mais (392e) dans l'une de ses parties, et j'essaierai par là de te montrer ce que je veux dire. Réponds-moi : ne sais-tu pas les premiers vers de l'Iliade dans lesquels le poète raconte que Chrysès pria Agamemnon de lui rendre sa fille, que celui-ci s'emporta,


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Dernière mise à jour : 15/02/2006