[518] καὶ χρῆσθαι τοῖς τούτων ἔργοις διὰ τὸ εἰδέναι ὅτι χρηστὸν καὶ πονηρὸν τῶν
σιτίων ἢ ποτῶν ἐστιν εἰς ἀρετὴν (518a) σώματος, τὰς δ' ἄλλας πάσας ταύτας
ἀγνοεῖν· διὸ δὴ καὶ ταύτας μὲν δουλοπρεπεῖς τε καὶ διακονικὰς καὶ ἀνελευθέρους
εἶναι περὶ σώματος πραγματείαν, τὰς ἄλλας τέχνας, τὴν δὲ γυμναστικὴν καὶ
ἰατρικὴν κατὰ τὸ δίκαιον δεσποίνας εἶναι τούτων. ταὐτὰ οὖν ταῦτα ὅτι ἔστιν καὶ
περὶ ψυχήν, τοτὲ μέν μοι δοκεῖς μανθάνειν ὅτι λέγω, καὶ ὁμολογεῖς ὡς εἰδὼς ὅτι
ἐγὼ λέγω· ἥκεις δὲ ὀλίγον ὕστερον λέγων ὅτι ἄνθρωποι (518b) καλοὶ κἀγαθοὶ
γεγόνασιν πολῖται ἐν τῇ πόλει, καὶ ἐπειδὰν ἐγὼ ἐρωτῶ οἵτινες, δοκεῖς μοι
ὁμοιοτάτους προτείνεσθαι ἀνθρώπους περὶ τὰ πολιτικά, ὥσπερ ἂν εἰ περὶ τὰ
γυμναστικὰ ἐμοῦ ἐρωτῶντος οἵτινες ἀγαθοὶ γεγόνασιν ἢ εἰσὶν σωμάτων
θεραπευταί, ἔλεγές μοι πάνυ σπουδάζων, Θεαρίων ὁ ἀρτοκόπος καὶ Μίθαικος ὁ
τὴν ὀψοποιίαν συγγεγραφὼς τὴν Σικελικὴν καὶ Σάραμβος ὁ κάπηλος, ὅτι οὗτοι
θαυμάσιοι γεγόνασιν σωμάτων θεραπευταί, ὁ μὲν ἄρτους θαυμαστοὺς (518c)
παρασκευάζων, ὁ δὲ ὄψον, ὁ δὲ οἶνον. ἴσως ἂν οὖν ἠγανάκτεις, εἴ σοι ἔλεγον ἐγὼ
ὅτι Ἄνθρωπε, ἐπαί̈εις οὐδὲν περὶ γυμναστικῆς· διακόνους μοι λέγεις καὶ
ἐπιθυμιῶν παρασκευαστὰς ἀνθρώπους, οὐκ ἐπαί̈οντας καλὸν κἀγαθὸν οὐδὲν
περὶ αὐτῶν, οἵ, ἂν οὕτω τύχωσιν, ἐμπλήσαντες καὶ παχύναντες τὰ σώματα τῶν
ἀνθρώπων, ἐπαινούμενοι ὑπ' αὐτῶν, προσαπολοῦσιν αὐτῶν καὶ τὰς ἀρχαίας
σάρκας· οἱ (518d) δ' αὖ δι' ἀπειρίαν οὐ τοὺς ἑστιῶντας αἰτιάσονται τῶν νόσων
αἰτίους εἶναι καὶ τῆς ἀποβολῆς τῶν ἀρχαίων σαρκῶν, ἀλλ' οἳ ἂν αὐτοῖς τύχωσι
τότε παρόντες καὶ συμβουλεύοντές τι, ὅταν δὴ αὐτοῖς ἥκῃ ἡ τότε πλησμονὴ
νόσον φέρουσα συχνῷ ὕστερον χρόνῳ, ἅτε ἄνευ τοῦ ὑγιεινοῦ γεγονυῖα, τούτους
αἰτιάσονται καὶ ψέξουσιν καὶ κακόν τι ποιήσουσιν, ἂν οἷοί τ' ὦσι, τοὺς δὲ
προτέρους ἐκείνους καὶ αἰτίους τῶν κακῶν (518e) ἐγκωμιάσουσιν. καὶ σὺ νῦν, ὦ
Καλλίκλεις, ὁμοιότατον τούτῳ ἐργάζῃ· ἐγκωμιάζεις ἀνθρώπους, οἳ τούτους
εἱστιάκασιν εὐωχοῦντες ὧν ἐπεθύμουν. καί φασι μεγάλην τὴν πόλιν πεποιηκέναι
αὐτούς·
| [518] et de se servir de ce qu'ils font, parce qu'il sait ce qu'il y
a dans le boire et le manger de salutaire et de nuisible à
la santé, et que les autres arts l'ignorent. C'est pour
cela qu'en ce qui regarde le soin du corps, les autres
arts sont réputés comme des professions serviles et
basses ; et que la gymnastique et la médecine tiennent,
comme il est juste, le rang de maîtresses. Les mêmes
choses ont lieu à l'égard de l'âme ; il me paraît que
tu comprends quelle est ma pensée ; en effet, tu m'accordes
certains points comme un homme qui entend
parfaitement ce que je dis. Mais l'instant d'après tu
viens me dire qu'il y a eu dans cette ville d'excellents
hommes d'État ; et quand je te demande leurs noms,
tu me présentes des hommes qui, pour les affaires politiques,
sont précisément tels que si, au moment où je
te demande quels ont été ou quels sont les gens habites
dans la gymnastigne et capables de dresser le corps, tu,
me nommais très sérieusement Théarion le boulanger,
Mithaecos qui a écrit sur la cuisine sicilienne, et Sarambos
le marchand de vin; prétendant qu'ils ont été
des hommes merveilleux dans l'art de soigner les
corps, parce qu'ils savaient admirablement apprêter le
pain, les ragoûts, le vin.
LXX1V. — Peut-être te fâcherais-tu contre moi, si
je te disais à ce sujet : Tu n'as, mon cher ami, nulle
idée de la gymnastique. Tu me nommes des serviteurs
dont toute l'occupation est de satisfaire nos besoins,
mais qui ne connaissent point ce qu'il y a de bon et
d'honnête dans ce genre, et qui peut-être, après avoir
rassasié et engraissé les corps de leurs concitoyens, et
en avoir reçu force compliments, finissent par ruiner
le fond même de leur santé. Ceux-ci, dans leur ignorance,
n'accuseront pas ces pourvoyeurs de leur gourmandise
d'être cause des maladies qui leur surviennent,
et de la perte de leur premier embonpoint; mais ils
en rejetteront la faute sur ceux qui pour lors se trouvent
auprès d'eux et leur donnent des conseils; et lorsque
les excès qu'ils ont faits, sans aucun égard pour
leur santé auront amené longtemps après les maladies,
ils s'en prendront à ces derniers, ils les blâmeront, et
leur feront du mal, s'ils le peuvent : pour les premiers,
au contraire, qui sont la vraie cause de leurs maux,
ils les combleront de compliments. Voilà précisément
la conduite que tu tiens à présent, Calliclès. Tu exaltes
des hommes qui ont fait faire bonne chère aux Athéniens
en leur servant tout ce qu'ils désiraient.
Ils ont agrandi l'État, disent les Athéniens,
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