HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

Paragraphe 99-100

  Paragraphe 99-100

[99] Οὐδὲν οὖν ἀλλ' μανίας ἔμπλεως βίος ἔδοξέ μοι γεγονέναι, τοσαύτῃ σπουδῇ περὶ τὴν ὕλην καταγινόμενος. Ἐπιτέτριπται δὲ ὑπὸ κενῆς δόξης συνήθεια δουλείας μὲν (10.99.2) γεύσασα ὑμᾶς καὶ ἀλόγου περιεργασίας· νομίμων δὲ ἀνόμων καὶ ἀπατηλῶν ὑποκρίσεων ἄγνοια αἰτία, δὴκατασκευασθεῖσα τὸ τῶν ἀνθρώπων γένος κηρῶν ὀλεθρίων καὶ εἰδώλων ἐπιστυγῶν πολλὰς τῶν δαιμόνων ἐπινοήσασα μορφάς, κηλῖδα τοῖς ἑπομένοις αὐτῇ ἐναπεμάξατο θανάτου μακροῦ. (10.99.3) Λάβετε οὖν ὕδωρ λογικόν, λούσασθε οἱ μεμολυσμένοι, περιρράνατε αὑτοὺς ἀπὸ τῆς συνηθείας ταῖς ἀληθιναῖς σταγόσιν· καθαροὺς εἰς οὐρανοὺς ἀναβῆναι δεῖ. Ἄνθρωπος εἶ, τὸ κοινότατον, ἐπιζήτησον τὸν δημιουργήσαντά σε· υἱὸς (10.99.4) εἶ, τὸ ἰδιαίτατον, ἀναγνώρισον τὸν πατέρα. Σὺ δὲ ἔτι ταῖς ἁμαρτίαις παραμένεις, προστετηκὼς ἡδοναῖς; Τίνι λαλήσει κύριος "ὑμῶν ἐστιν βασιλεία τῶν οὐρανῶνὙμῶν ἐστιν, ἐὰν θελήσητε, τῶν πρὸς τὸν θεὸν τὴν προαίρεσιν ἐσχηκότων· ὑμῶν, ἐὰν ἐθελήσητε πιστεῦσαι μόνον καὶ τῇ συντομίᾳ τοῦ κηρύγματος ἕπεσθαι, ἧς ὑπακούσαντες οἱ Νινευῖται τῆς προσδοκηθείσης ἁλώσεως μετανοίᾳ γνησίῳ τὴν καλὴν ἀντικατηλλάξαντο σωτηρίαν. [99] Aussi je ne puis trop déplorer l'extravagance de la vie humaine quand je la vois se ruer avec une ardeur si aveugle sur la matière. Oui, la coutume qui vous courbe sous le joug de la servitude et vous enchaîne à des soins aussi stériles que dépourvus de raison, trouve son aliment dans la crédulité publique. O ignorance cachée au fond de ces rites impies et de ces imitations mensongères, c'est toi qui poussas le genre humain à se forger des idoles, toi qui attiras sur lui de terribles fléaux en peuplant la terre de mille formes fantastiques et de démons si divers, toi qui attachas au front de leurs adorateurs le signe de la mort éternelle ! Recevez donc l'eau sainte du Verbe; venez vous purifier, vous qui êtes couverts de souillures; lavez-vous des taches de la coutume dans la rosée véritable ; car tous ceux qui montent au ciel doivent être purs. Hommes, cherchez par la plus commune des investigations celui qui vous a faits. Enfants, reconnaissez votre père ! Quoi de plus légitime! Mais vous, dont le cœur se fond dans de honteux plaisirs, persistez-vous dans vos péchés ? A qui le Seigneur dira-t-il : « Le royaume des cieux est à vous? » Il est à vous, si vous le voulez, dès que vous aurez pris la résolution d'obéir à Dieu. Oui, il est à vous, pourvu que vous consentiez à croire, et à suivre la voie abrégée de la prédication. Les habitants de Ninive ouvrirent autrefois leur cœur à la sainte parole. Les pleurs de leur repentir firent succéder à la raine qu'ils attendaient les merveilles de leur salut.
[100] Πῶς οὖν ἀνέλθω, φησίν, εἰς οὐρανούς; "Ὁδός" ἐστιν κύριος, "στενὴ" μέν, ἀλλ' "ἐξ οὐρανῶν," στενὴ μέν, ἀλλ' εἰς οὐρανοὺς ἀναπέμπουσα· στενὴ ἐπὶ γῆς ὑπερορωμένη, (10.100.2) πλατεῖα ἐν οὐρανοῖς προσκυνουμένη. Εἶθ' μὲν ἄπυστος τοῦ λόγου συγγνώμην τῆς πλάνης ἔχει τὴν ἄγνοιαν, δὲ εἰς ὦτα βαλόμενος καὶ τῇ ψυχῇ <παρακούσας> παρὰ τῆς γνώμης φέρει τὴν ἀπείθειαν, καὶ ὅσῳ γε φρονιμώτερος εἶναι δόξει, πρὸς κακοῦ σύνεσις αὐτῷ, ὅτι τῇ φρονήσει κέχρηται κατηγόρῳ τὸ βέλτιστον οὐχ ἑλόμενος· πέφυκε (10.100.3) γὰρ ὡς ἄνθρωπος οἰκείως ἔχειν πρὸς θεόν. Ὥσπερ οὖν τὸν ἵππον ἀροῦν οὐ βιαζόμεθα οὐδὲ τὸν ταῦρον κυνηγετεῖν, πρὸς πέφυκε δὲ ἕκαστον τῶν ζῴων περιέλκομεν, οὕτως ἀμέλει καὶ τὸν ἄνθρωπον ἐπὶ τὴν οὐρανοῦ γενόμενον θέαν, "φυτὸν οὐράνιον" ὡς ἀληθῶς, ἐπὶ τὴν γνῶσιν παρακαλοῦμεν τοῦ θεοῦ, τὸ οἰκεῖον αὐτοῦ καὶ ἐξαίρετον καὶ ἰδιωματικὸν παρὰ τὰ ἄλλα ζῷα κατειλημμένοι, αὔταρκες ἐφόδιον αἰώνων, θεοσέβειαν, παρασκευάζεσθαι συμβουλεύοντες. Γεώργει, φαμέν, εἰ γεωργὸς εἶ, ἀλλὰ γνῶθι τὸν θεὸν γεωργῶν, καὶ πλεῖθι τῆς ναυτιλίας ἐρῶν, ἀλλὰ τὸν οὐράνιον κυβερνήτην παρα καλῶν· στρατευόμενόν σε κατείληφεν γνῶσις· τοῦ δίκαια σημαίνοντος ἄκουε στρατηγοῦ. [100] — Mais par quel moyen, me dites-vous, le ciel s'ouvrira-t-il devant moi? — Le Seigneur est la voie; voie étroite, il est vrai, mais qui part du ciel; voie étroite, il est vrai, mais qui remonte au ciel ; voie étroite, que la terre méprise et dédaigne, mais qui ne laisse pas d'être large et adorée dans les cieux. Sans doute, à qui n'a jamais entendu nommer le Verbe, il sera pardonné en faveur de son ignorance. Mais celui qui en connaît les oracles et qui s'opiniâtre dans une incrédulité volontaire, plus son intelligence est riche de lumières, plus ses connaissances lui seront fatales, puisqu'il sera condamné au tribunal de sa propre science pour avoir refusé de choisir ce qu'il y avait de meilleur. La nature de l'homme d'ailleurs l'enchaîne à Dieu par des relations particulières. Nous ne contraignons point le taureau à chasser, ni le chien à labourer. Nous disposons de ces animaux dans la mesure de l'instinct que Dieu leur a départi. Ainsi, recueillant dans l'homme, qui est fait pour contempler le ciel, dans l'homme, plante née là-haut dans les régions de l'éternité, les privilèges inhérents à sa nature et par lesquels il règne sur le reste des animaux, nous l'exhortons à servir Dieu et à faire ici-bas des provisions qui l'accompagnent dans toute l'éternité. Laboure la terre, lui disons-nous, si telle est ta profession; mais pendant que tu remues la terre, travaille à connaître celui qui l'a créée. Nautonier, va fendre les flots de la mer; mais avant de prendre en main le gouvernail, invoque le pilote de la terre et des cieux. Faut-il marcher sous l'aigle des Césars? écoute avant tout le monarque dont la voix ne commande rien que de juste.


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Dernière mise à jour : 26/02/2009