HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre I

Page 331

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[331] τῷ δὲ μηδὲν ἑαυτῷ ἄδικον συνειδότι ἡδεῖα ἐλπὶς ἀεὶ πάρεστι καὶ ἀγαθὴ γηροτρόφος, ὡς καὶ Πίνδαρος λέγει. χαριέντως γάρ τοι, Σώκρατες, τοῦτ' ἐκεῖνος εἶπεν, ὅτι ὃς ἂν δικαίως καὶ ὁσίως τὸν βίον διαγάγῃ, γλυκεῖά οἱ καρδίαν ἀτάλλοισα γηροτρόφος συναορεῖ ἐλπὶς μάλιστα θνατῶν πολύστροφον γνώμαν κυβερνᾷ. εὖ οὖν λέγει θαυμαστῶς ὡς σφόδρα. πρὸς δὴ τοῦτ' ἔγωγε τίθημι τὴν τῶν χρημάτων κτῆσιν πλείστου ἀξίαν εἶναι, οὔ (331b) τι παντὶ ἀνδρὶ ἀλλὰ τῷ ἐπιεικεῖ καὶ κοσμίῳ. τὸ γὰρ μηδὲ ἄκοντά τινα ἐξαπατῆσαι ψεύσασθαι, μηδ' αὖ ὀφείλοντα θεῷ θυσίας τινὰς ἀνθρώπῳ χρήματα ἔπειτα ἐκεῖσε ἀπιέναι δεδιότα, μέγα μέρος εἰς τοῦτο τῶν χρημάτων κτῆσις συμβάλλεται. ἔχει δὲ καὶ ἄλλας χρείας πολλάς· ἀλλὰ ἕν γε ἀνθ' ἑνὸς οὐκ ἐλάχιστον ἔγωγε θείην ἂν εἰς τοῦτο ἀνδρὶ νοῦν ἔχοντι, Σώκρατες, πλοῦτον χρησιμώτατον εἶναι. (331c) παγκάλως, ἦν δ' ἐγώ, λέγεις, Κέφαλε. τοῦτο δ' αὐτό, τὴν δικαιοσύνην, πότερα τὴν ἀλήθειαν αὐτὸ φήσομεν εἶναι ἁπλῶς οὕτως καὶ τὸ ἀποδιδόναι ἄν τίς τι παρά του λάβῃ, καὶ αὐτὰ ταῦτα ἔστιν ἐνίοτε μὲν δικαίως, ἐνίοτε δὲ ἀδίκως ποιεῖν; οἷον τοιόνδε λέγω· πᾶς ἄν που εἴποι, εἴ τις λάβοι παρὰ φίλου ἀνδρὸς σωφρονοῦντος ὅπλα, εἰ μανεὶς ἀπαιτοῖ, ὅτι οὔτε χρὴ τὰ τοιαῦτα ἀποδιδόναι, οὔτε δίκαιος ἂν εἴη ἀποδιδούς, οὐδ' αὖ πρὸς τὸν οὕτως ἔχοντα πάντα ἐθέλων τἀληθῆ λέγειν. (331d) ὀρθῶς, ἔφη, λέγεις. οὐκ ἄρα οὗτος ὅρος ἐστὶν δικαιοσύνης, ἀληθῆ τε λέγειν καὶ ἂν λάβῃ τις ἀποδιδόναι. πάνυ μὲν οὖν, ἔφη, Σώκρατες, ὑπολαβὼν Πολέμαρχος, εἴπερ γέ τι χρὴ Σιμωνίδῃ πείθεσθαι. καὶ μέντοι, ἔφη Κέφαλος, καὶ παραδίδωμι ὑμῖν τὸν λόγον· δεῖ γάρ με ἤδη τῶν ἱερῶν ἐπιμεληθῆναι. οὐκοῦν, ἔφη, ἐγώ, Πολέμαρχος, τῶν γε σῶν κληρονόμος; πάνυ γε, δ' ὃς γελάσας, καὶ ἅμα ᾔει πρὸς τὰ ἱερά. (331e) λέγε δή, εἶπον ἐγώ, σὺ τοῦ λόγου κληρονόμος, τί φῂς τὸν Σιμωνίδην λέγοντα ὀρθῶς λέγειν περὶ δικαιοσύνης; ὅτι, δ' ὅς, τὸ τὰ ὀφειλόμενα ἑκάστῳ ἀποδιδόναι δίκαιόν ἐστι· τοῦτο λέγων δοκεῖ ἔμοιγε καλῶς λέγειν. ἀλλὰ μέντοι, ἦν δ' ἐγώ, Σιμωνίδῃ γε οὐ ῥᾴδιον ἀπιστεῖν - σοφὸς γὰρ καὶ θεῖος ἀνήρ - τοῦτο μέντοι ὅτι ποτὲ λέγει, σὺ μέν, Πολέμαρχε, ἴσως γιγνώσκεις, ἐγὼ δὲ ἀγνοῶ· δῆλον γὰρ ὅτι οὐ τοῦτο λέγει, ὅπερ ἄρτι ἐλέγομεν, τό τινος παρακαταθεμένου τι ὁτῳοῦν μὴ σωφρόνως ἀπαιτοῦντι (332a) ἀποδιδόναι. [331] (331a) Mais près de celui qui se sait innocent veille toujours une agréable espérance, bienfaisante nourrice de la vieillesse, pour parler comme Pindare. Car avec bonheur, Socrate, ce poète a dit de l'homme ayant mené une vie juste et pieuse que douce à son coeur et nourrice de ses vieux ans, l'accompagne l'espérance, qui gouverne l'âme changeante des mortels. Et cela est dit merveilleusement bien. A cet égard je considère la possession des richesses comme très précieuse, non pas pour tout homme, mais pour le sage et l'ordonné. (331b) Car à éviter que, contraint, l'on trompe ou l'on mente, et que, devant des sacrifices à un dieu ou de l'argent à un homme, l'on passe ensuite dans l'autre monde avec crainte, à éviter cela la possession des richesses contribue pour une grande part. Elle a aussi beaucoup d'autres avantages. Mais si nous les opposons un à un, je soutiens, Socrate, que, pour l'homme sensé, c'est là que réside la plus grande utilité de l'argent. Tes propos sont pleins de beauté, Céphale, repris-je. (331c) Mais cette vertu même, la justice, affirmerons-nous simplement qu'elle consiste à dire la vérité et à rendre ce que l'on a reçu de quelqu'un, ou bien qu'agir de la sorte est parfois juste, parfois injuste ? Je l'explique ainsi : tout le monde convient que si l'on reçoit des armes d'un ami sain d'esprit qui, devenu fou, les redemande, on ne doit pas les lui rendre, et que celui qui les rendrait ne serait pas juste, non plus que celui qui voudrait dire toute la vérité à un homme dans cet état. (331d) C'est exact, dit-il. Donc, cette définition n'est pas celle de la justice: dire la vérité et rendre ce que l'on a reçu. Mais si, Socrate, intervint Polémarque, du moins s'il faut en croire Simonide. Bien, bien ! dit Céphale ; je vous abandonne la discussion car il est déjà temps que je m'occupe du sacrifice. Ne suis-je pas ton héritier ? lui demanda Polémarque. Sans doute, répondit-il en riant ; et il s'en alla à son sacrifice. (331e) Dis-nous donc, repris-je, toi, l'héritier du discours, ce que Simonide affirme, et que tu approuves, au sujet de la justice. C'est qu'il est juste, dit-il, de rendre ce que l'on doit à chacun; en quoi il me paraît avoir raison. Certes, repris-je, il n'est pas facile de refuser créance à Simonide - homme, en effet, sage et divin - cependant, ce qu'il veut dire, toi, Polémarque, tu le sais peut-être, mais moi je l'ignore ; car il est évident qu'il n'affirme pas ce que nous disions tout à l'heure : qu'on doive rendre un dépôt à quelqu'un qui le réclame n'ayant plus sa raison.


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Dernière mise à jour : 24/11/2005