HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Gorgias

Page 524

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[524] (524a) ἕνα δὲ ἐκ τῆς Εὐρώπης, Αἰακόν· οὗτοι οὖν ἐπειδὰν τελευτήσωσι, δικάσουσιν ἐν τῷ λειμῶνι, ἐν τῇ τριόδῳ ἐξ ἧς φέρετον τὼ ὁδώ, μὲν εἰς μακάρων νήσους, δ' εἰς Τάρταρον. καὶ τοὺς μὲν ἐκ τῆς Ἀσίας Ῥαδάμανθυς κρινεῖ, τοὺς δὲ ἐκ τῆς Εὐρώπης Αἰακός· Μίνῳ δὲ πρεσβεῖα δώσω ἐπιδιακρίνειν, ἐὰν ἀπορῆτόν τι τὼ ἑτέρω, ἵνα ὡς δικαιοτάτη κρίσις περὶ τῆς πορείας τοῖς ἀνθρώποις.” ταῦτ' ἔστιν, Καλλίκλεις, ἐγὼ ἀκηκοὼς πιστεύω (524b) ἀληθῆ εἶναι· καὶ ἐκ τούτων τῶν λόγων τοιόνδε τι λογίζομαι συμβαίνειν. θάνατος τυγχάνει ὤν, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, οὐδὲν ἄλλο δυοῖν πραγμάτοιν διάλυσις, τῆς ψυχῆς καὶ τοῦ σώματος, ἀπ' ἀλλήλοιν· ἐπειδὰν δὲ διαλυθῆτον ἄρα ἀπ' ἀλλήλοιν, οὐ πολὺ ἧττον ἑκάτερον αὐτοῖν ἔχει τὴν ἕξιν τὴν αὑτοῦ ἥνπερ καὶ ὅτε ἔζη ἄνθρωπος, τό τε σῶμα τὴν φύσιν τὴν αὑτοῦ καὶ τὰ θεραπεύματα καὶ τὰ παθήματα ἔνδηλα (524c) πάντα. οἷον εἴ τινος μέγα ἦν τὸ σῶμα φύσει τροφῇ ἀμφότερα ζῶντος, τούτου καὶ ἐπειδὰν ἀποθάνῃ νεκρὸς μέγας, καὶ εἰ παχύς, παχὺς καὶ ἀποθανόντος, καὶ τἆλλα οὕτως· καὶ εἰ αὖ ἐπετήδευε κομᾶν, κομήτης τούτου καὶ νεκρός. μαστιγίας αὖ εἴ τις ἦν καὶ ἴχνη εἶχε τῶν πληγῶν οὐλὰς ἐν τῷ σώματι ὑπὸ μαστίγων ἄλλων τραυμάτων ζῶν, καὶ τεθνεῶτος τὸ σῶμα ἔστιν ἰδεῖν ταῦτα ἔχον· κατεαγότα εἴ του ἦν μέλη διεστραμμένα ζῶντος, καὶ (524d) τεθνεῶτος ταὐτὰ ταῦτα ἔνδηλα. ἑνὶ δὲ λόγῳ, οἷος εἶναι παρεσκεύαστο τὸ σῶμα ζῶν, ἔνδηλα ταῦτα καὶ τελευτήσαντος πάντα τὰ πολλὰ ἐπί τινα χρόνον. ταὐτὸν δή μοι δοκεῖ τοῦτ' ἄρα καὶ περὶ τὴν ψυχὴν εἶναι, Καλλίκλεις· ἔνδηλα πάντα ἐστὶν ἐν τῇ ψυχῇ, ἐπειδὰν γυμνωθῇ τοῦ σώματος, τά τε τῆς φύσεως καὶ τὰ παθήματα διὰ τὴν ἐπιτήδευσιν ἑκάστου πράγματος ἔσχεν ἐν τῇ ψυχῇ ἄνθρωπος. ἐπειδὰν οὖν ἀφίκωνται παρὰ τὸν δικαστήν, οἱ μὲν ἐκ τῆς Ἀσίας (524e) παρὰ τὸν Ῥαδάμανθυν, Ῥαδάμανθυς ἐκείνους ἐπιστήσας θεᾶται ἑκάστου τὴν ψυχήν, οὐκ εἰδὼς ὅτου ἐστίν, ἀλλὰ πολλάκις τοῦ μεγάλου βασιλέως ἐπιλαβόμενος ἄλλου ὁτουοῦν βασιλέως δυνάστου κατεῖδεν οὐδὲν ὑγιὲς ὂν τῆς ψυχῆς, [524] et un d'Europe, Éaque. Lorsqu'ils seront morts, ils rendront leurs jugements dans la prairie à l'endroit où aboutissent trois chemins, dont un conduit aux îles Fortunées, et un autre au Tartare. Rhadamanthe jugera les hommes de l'Asie, Eaque ceux de l'Europe : je donnerai à Minos l'autorité suprême pour décider eu dernier ressort, dans les cas où les deux autres seraient embarrassés, afin que la sentence soit rendue avec toute l'équité possible sur la destination de chaque âme." LXXX. Tel est, Calliclès, le récit que j'ai entendu, et que je tiens pour vrai. Quand je raisonne sur ce discours, voici ce qui me parait en résulter. La mort n'est rien, à ce qu'il me semble, que la séparation de deux choses jusque-là réunies. Au moment qu'elles sont séparées l'une de l'autre, chacune d'elles n'est pas beaucoup différente de ce qu'elle était du vivant de l'homme. Le corps conserve sa nature, et tous les vestiges bien marqués des soins qu'on a pris de lui, ou des accidents qu'il a éprouvés : par exemple, si un homme étant en vie, avait un grand corps, soit qu'il le tint de la nature ou de l'éducation, de l'une et de l'autre, après sa mort son cadavre est grand; s'il avait de l'embonpoint, son cadavre en a aussi; et ainsi du reste. S'il avait pris plaisir à soigner sa chevelure, il conserve beaucoup de cheveux. Si c'était un homme à étrivières, qui de son vivant portât sur son corps les cicatrices de coups de fouet ou de toute autre blessure, on en retrouve les traces après sa mort. S'il avait quelque membre rompu ou disloqué durant sa vie, ces défauts sont encore visibles après son décès. En un mot, tel on a été pendant la vie pour ce qui regarde le corps, tel on est après le trépas, en totalité ou en grande partie, pendant un certain temps. Or, il me paraît, Calliclès, qu'il en est de même à l'égard de l'âme. Quand elle est dépouillée de son corps, elle garde la marques évidentes de sa nature et des accidents qu'elle a éprouvés, par suite du genre de vie que l'homme a embrassé. Lors donc que les morts arrivent devant leur juge, ceux d'Asie, par exemple, devant Rhadamanthe, Rhadamanthe, les faisant approcher, examine avec attention l'âme de chacun d'eux, sans savoir ce qu'elle est; et souvent ayant entre les mains celle du Grand Roi, ou celle de quelque autre roi ou potentat, il n'y trouve rien de sain;


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Dernière mise à jour : 25/11/2005