HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre VIII

Chapitres 70-74

  Chapitres 70-74

[8,70] ἐπεὶ δὲ παρήγγελλον ἀναπλέειν, ἀνῆγον τὰς νέας ἐπὶ τὴν Σαλαμῖνα καὶ παρεκρίθησαν διαταχθέντες κατἡσυχίην. τότε μέν νυν οὐκ ἐξέχρησέ σφι ἡμέρη ναυμαχίην ποιήσασθαι· νὺξ γὰρ ἐπεγένετο· οἳ δὲ παρεσκευάζοντο ἐς τὴν ὑστεραίην. (2) τοὺς δὲ Ἕλληνας εἶχε δέος τε καὶ ἀρρωδίη, οὐκ ἥκιστα δὲ τοὺς ἀπὸ Πελοποννήσου· ἀρρώδεον δὲ ὅτι αὐτοὶ μὲν ἐν Σαλαμῖνι κατήμενοι ὑπὲρ γῆς τῆς Ἀθηναίων ναυμαχέειν μέλλοιεν, νικηθέντες τε ἐν νήσῳ ἀπολαμφθέντες πολιορκήσονται, ἀπέντες τὴν ἑωυτῶν ἀφύλακτον· τῶν δὲ βαρβάρων πεζὸς ὑπὸ τὴν παρεοῦσαν νύκτα ἐπορεύετο ἐπὶ τὴν Πελοπόννησον. [8,70] LXX. L'ordre du départ donné, la flotte des Perses s'avança vers Salamine et se rangea à loisir en ordre de bataille. Le peu de jour qui restait alors leur fit différer l'attaque; et, la nuit étant survenue, on s'y prépara pour le lendemain. Cependant la frayeur s'empara des Grecs, et surtout des Péloponnésiens. Ils craignaient, parce qu'ils étaient sur le point de combattre à Salamine pour les Athéniens, que, s'ils perdaient la bataille, on ne les assiégeât dans l'île tandis que leur pays serait sans défense.
[8,71] καίτοι τὰ δυνατὰ πάντα ἐμεμηχάνητο ὅκως κατἤπειρον μὴ ἐσβάλοιεν οἱ βάρβαροι. ὡς γὰρ ἐπύθοντο τάχιστα Πελοποννήσιοι τοὺς ἀμφὶ Λεωνίδην ἐν Θερμοπύλῃσι τετελευτηκέναι, συνδραμόντες ἐκ τῶν πολίων ἐς τὸν Ἰσθμὸν ἵζοντο, καί σφι ἐπῆν στρατηγὸς Κλεόμβροτος Ἀναξανδρίδεω, Λεωνίδεω δὲ ἀδελφεός. (2) ἱζόμενοι δὲ ἐν τῷ Ἰσθμῷ καὶ συγχώσαντες τὴν Σκιρωνίδα ὁδόν, μετὰ τοῦτο ὥς σφι ἔδοξε βουλευομένοισι, οἰκοδόμεον διὰ τοῦ Ἰσθμοῦ τεῖχος. ἅτε δὲ ἐουσέων μυριάδων πολλέων καὶ παντὸς ἀνδρὸς ἐργαζομένου, ἤνετο τὸ ἔργον· καὶ γὰρ λίθοι καὶ πλίνθοι καὶ ξύλα καὶ φορμοὶ ψάμμου πλήρεες ἐσεφέροντο, καὶ ἐλίνυον οὐδένα χρόνον οἱ βοηθήσαντες ἐργαζόμενοι, οὔτε νυκτὸς οὔτε ἡμέρης. [8,71] LXXI. L'armée de terre des Barbares partit cette même nuit pour le Péloponnèse, quoiqu'on eût mis tout en usage pour l'empêcher d'y pénétrer par le continent. Car les Péloponnésiens n'eurent pas plutôt appris la défaite et la mort de Léonidas et de ses troupes aux Thermopyles, qu'ils accoururent de toutes leurs villes à l'isthme, sous la conduite de Cléombrote, fils d'Anaxandrides et frère de Léonidas. Lorsqu'ils furent à l'isthme, ils bouchèrent avec de la terre le chemin de Sciron, et, suivant la résolution prise dans le conseil, ils travaillèrent ensuite à fermer d'un mur l'isthme d'un bout à l'autre. L'ouvrage avançait beaucoup, et personne, parmi tant de milliers d'hommes, ne s'exemptait du travail. Les uns portaient des pierres, les autres des briques, du bois, des hottes pleines de sable; l'ouvrage ne discontinuait ni jour ni nuit.
[8,72] οἱ δὲ βοηθήσαντες ἐς τὸν Ἰσθμὸν πανδημεὶ οἵδε ἦσαν Ἑλλήνων, Λακεδαιμόνιοί τε καὶ Ἀρκάδες πάντες καὶ Ἠλεῖοι καὶ Κορίνθιοι καὶ Ἐπιδαύριοι καὶ Φλιάσιοι καὶ Τροιζήνιοι καὶ Ἑρμιονέες. οὗτοι μὲν ἦσαν οἱ βοηθήσαντες καὶ ὑπεραρρωδέοντες τῇ Ἑλλάδι κινδυνευούσῃ· τοῖσι δὲ ἄλλοισι Πελοποννησίοισι ἔμελε οὐδέν. Ὀλύμπια δὲ καὶ Κάρνεια παροιχώκεε ἤδη. [8,72] LXXII. Ceux d'entre les Grecs qui marchèrent avec toutes leurs forces à la défense de l'isthme furent les Lacédémoniens, tous les Arcadiens, les Éléens, les Corinthiens, les Sicyoniens, les Épidauriens, les Phliasiens, les Trézéniens et les Hermionéens. Tels sont les peuples qui, effrayés du péril dont la Grèce était menacée, vinrent à son secours. Quant au reste des Péloponnésiens, ils ne s'en inquiétèrent en aucune manière, et restèrent chez eux, quoique les jeux olympiques et les fêtes carniennes fussent déjà passés.
[8,73] οἰκέει δὲ τὴν Πελοπόννησον ἔθνεα ἑπτά. τούτων δὲ τὰ μὲν δύο αὐτόχθονα ἐόντα κατὰ χώρην ἵδρυται νῦν τε καὶ τὸ πάλαι οἴκεον, Ἀρκάδες τε καὶ Κυνούριοι· ἓν δὲ ἔθνος τὸ Ἀχαιϊκὸν ἐκ μὲν Πελοποννήσου οὐκ ἐξεχώρησε, ἐκ μέντοι τῆς ἑωυτῶν, οἰκέει δὲ τὴν ἀλλοτρίην. (2) τὰ δὲ λοιπὰ ἔθνεα τῶν ἑπτὰ τέσσερα ἐπήλυδα ἐστί, Δωριέες τε καὶ Αἰτωλοὶ καὶ Δρύοπες καὶ Λήμνιοι. Δωριέων μὲν πολλαί τε καὶ δόκιμοι πόλιες, Αἰτωλῶν δὲ Ἦλις μούνη, Δρυόπων δὲ Ἑρμιών τε καὶ Ἀσίνη πρὸς Καρδαμύλῃ τῇ Λακωνικῇ, Λημνίων δὲ Παρωρεῆται πάντες. (3) οἱ δὲ Κυνούριοι αὐτόχθονες ἐόντες δοκέουσι μοῦνοι εἶναι Ἴωνες, ἐκδεδωρίευνται δὲ ὑπό τε Ἀργείων ἀρχόμενοι καὶ τοῦ χρόνου, ἐόντες Ὀρνεῆται καὶ οἱ περίοικοι. τούτων ὦν τῶν ἑπτὰ ἐθνέων αἱ λοιπαὶ πόλιες, πάρεξ τῶν κατέλεξα, ἐκ τοῦ μέσου κατέατο· εἰ δὲ ἐλευθέρως ἔξεστι εἰπεῖν, ἐκ τοῦ κατήμενοι ἐμήδιζον. [8,73] LXXIII. Il y a dans le Péloponnèse sept nations différentes. Deux, originaires du pays, occupent encore aujourd'hui le même canton qu'elles habitaient autrefois : ce sont les Arcadiens et les Cynuriens. Une troisième, celle des Achéens, n'est point sortie du Péloponnèse, mais du canton où elle demeurait, pour se fixer dans un autre. Les quatre autres nations, les Doriens, les Étoliens, les Dryopes et les Lemniens, sont étrangères. Les Doriens ont beaucoup de villes célèbres; les Étoliens n'ont que celle d'Élis; les Dryopes possèdent Hermione et Asine, vers Gardamyle de Laconie. Les Paroréates sont tous Lemniens. Les Cynuriens, quoique autochtones, paraissent Ioniens à quelques-uns; avec le temps, ils sont devenus Doriens sous la domination des Argiens, ainsi que les Ornéates et leurs voisins. Toutes les villes de ces sept nations, excepté celles dont j'ai parlé, se séparèrent de la cause commune; et, s'il m'est permis de dire librement ma pensée, ils le firent par attachement pour les Mèdes.
[8,74] οἳ μὲν δὴ ἐν τῷ Ἰσθμῷ τοιούτῳ πόνῳ συνέστασαν, ἅτε περὶ τοῦ παντὸς ἤδη δρόμου θέοντες καὶ τῇσι νηυσὶ οὐκ ἐλπίζοντες ἐλλάμψεσθαι· οἳ δὲ ἐν Σαλαμῖνι ὅμως ταῦτα πυνθανόμενοι ἀρρώδεον, οὐκ οὕτω περὶ σφίσι αὐτοῖσι δειμαίνοντες ὡς περὶ τῇ Πελοποννήσῳ. (2) τέως μὲν δὴ αὐτῶν ἀνὴρ ἀνδρὶ παραστὰς σιγῇ λόγον ἐποιέετο, θῶμα ποιεύμενοι τὴν Εὐρυβιάδεω ἀβουλίην· τέλος δὲ ἐξερράγη ἐς τὸ μέσον. σύλλογός τε δὴ ἐγίνετο καὶ πολλὰ ἐλέγετο τῶν αὐτῶν, οἳ μὲν ὡς ἐς τὴν Πελοπόννησον χρεὸν εἴη ἀποπλέειν καὶ περὶ ἐκείνης κινδυνεύειν μηδὲ πρὸ χώρης δοριαλώτου μένοντας μάχεσθαι, Ἀθηναῖοι δὲ καὶ Αἰγινῆται καὶ Μεγαρέες αὐτοῦ μένοντας ἀμύνεσθαι. [8,74] LXXlV. Les Grecs qui étaient à l'isthme s'occupaient de ce travail avec autant d'ardeur que si c'eût été leur dernière ressource, et qu'ils eussent perdu l'espoir de se distinguer sur mer. Ceux qui étaient à Salamine, apprenant la marche des Barbares, étaient également saisis de crainte, quoique ce fût moins pour eux que pour le Péloponnèse. Étonnés de l'imprudence d'Eurybiades, ils se communiquèrent d'abord en secret ce qu'ils en pensaient; mais enfin ils éclatèrent, et il fallut assembler le conseil. La même question fut beaucoup agitée : les uns furent d'avis de cingler vers le Péloponnèse, et de s'exposer plutôt pour sa défense que de rester à Salamine, et d'y combattre pour un pays déjà subjugué; les Athéniens, les Éginètes et les Mégariens soutinrent, au contraire, qu'il fallait livrer bataille à l'endroit où l'on se trouvait.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/02/2006