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[87] Ταύτην ὁ ἀπόστολος τὴν διδασκαλίαν θείαν ὄντως ἐπιστάμενος
"σὺ δέ, ὦ Τιμόθεε," φησίν, "ἀπὸ βρέφους ἱερὰ γράμματα οἶδας, τὰ
δυνάμενά σε σοφίσαι εἰς σωτηρίαν διὰ πίστεως ἐν Χριστῷ." Ἱερὰ γὰρ ὡς
ἀληθῶς τὰ ἱεροποιοῦντα καὶ θεοποιοῦντα γράμματα, ἐξ ὧν
γραμμάτων καὶ συλλαβῶν τῶν ἱερῶν τὰς συγκειμένας γραφάς, τὰ
συντάγματα, ὁ αὐτὸς ἀκολούθως ἀπόστολος "θεοπνεύστους" καλεῖ,
"ὠφελίμους οὔσας πρὸς διδασκαλίαν, πρὸς ἔλεγχον, πρὸς ἐπανόρθωσιν,
πρὸς παιδείαν τὴν ἐν δικαιοσύνῃ, ἵνα ἄρτιος ᾖ ὁ τοῦ θεοῦ ἄνθρωπος πρὸς
πᾶν ἔργον ἀγαθὸν ἐξηρτημένος." (9.87.3) Οὐκ ἄν τις οὕτως ἐκπλαγείη τῶν
ἄλλων ἁγίων τὰς προτροπὰς ὡς αὐτὸν τὸν κύριον τὸν φιλάνθρωπον·
οὐδὲν γὰρ ἀλλ' ἢ τοῦτο ἔργον μόνον ἐστὶν αὐτῷ σῴζεσθαι τὸν ἄνθρωπον.
Βοᾷ γοῦν ἐπείγων εἰς σωτηρίαν αὐτὸς "ἤγγικεν ἡ βασιλεία τῶν οὐρανῶν·"
ἐπιστρέφει τοὺς ἀνθρώπους πλησιάζοντας (9.87.4) τῷ φόβῳ. Ταύτῃ καὶ ὁ
ἀπόστολος τοῦ κυρίου παρακαλῶν τοὺς Μακεδόνας ἑρμηνεὺς γίνεται τῆς
θείας φωνῆς, "ὁ κύριος ἤγγικεν" λέγων, "εὐλαβεῖσθε μὴ καταληφθῶμεν κενοί."
Ὑμεῖς δὲ ἐς τοσοῦτον ἀδεεῖς, μᾶλλον δὲ ἄπιστοι, μήτε αὐτῷ
πειθόμενοι τῷ κυρίῳ μήτε τῷ Παύλῳ, καὶ ταῦτα ὑπὲρ Χριστοῦ δεομένῳ.
| [87] Il connaissait bien la divinité de cette doctrine, l'apôtre qui
écrivait ainsi à Timothée : « Pour vous, vous avez été instruit dès votre
enfance dans les lettres saintes, qui peuvent vous éclairer pour le salut
par la foi qui est en Jésus-Christ. » Comment serait-il possible, en effet,
que ces lettres ne fussent pas saintes, quand elles font des saints et
presque des dieux? De là vient que l'apôtre déclare divinement inspirées
ces Écritures, ou ces volumes formés par la réunion des lettres et des
syllabes sacrées. Laissons-le parler lui-même : « Toute Écriture inspirée
de Dieu est utile pour enseigner, pour reprendre, pour corriger, et pour
conduire à la piété et à la justice, afin que l'homme de Dieu soit parfait et
disposé à toutes les œuvres. » Assurément, quelles que soient les
exhortations des autres saints, jamais elles ne produiront sur nous la
même impression que le Seigneur lui-même, qui a tant aimé le genre
humain. Il ne se propose d'autre but que le salut des hommes. Il les
presse, il les pousse dans ces voies. « Le royaume des cieux est proche,
» leur crie-t-il incessamment. Il réveille par ces mots l'attention des
hommes qui n'ont pas fermé leur cœur à la crainte. L'apôtre du Seigneur,
voulant exhorter les Macédoniens dans une circonstance semblable,
interprète ainsi ce passage : « Le Seigneur s'avance, prenez garde d'être
surpris les mains vides. »
Et vous, êtes-vous donc tellement étrangers à la crainte, je me
trompe, tellement enracinés dans l'incrédulité, que, refusant toute foi au
Seigneur, et encore plus à Paul, même quand il conjure au nom de Jésus-Christ,
| [88] "Γεύσασθε καὶ ἴδετε ὅτι χρηστὸς ὁ θεός." Ἡ πίστις εἰσάξει, ἡ
πεῖρα διδάξει, ἡ γραφὴ παιδαγωγήσει "δεῦτε, ὦ τέκνα," λέγουσα,
"ἀκούσατέ μου, φόβον κυρίου διδάξω ὑμᾶς." Εἶτα ὡς ἤδη πεπιστευκόσι
συντόμως ἐπιλέγει "τίς ἐστιν ἄνθρωπος ὁ θέλων ζωήν, ἀγαπῶν ἡμέρας
ἰδεῖν ἀγα θάς"; Ἡμεῖς ἐσμεν, φήσομεν, οἱ τἀγαθοῦ προσκυνηταί, οἱ (9.88.2)
τῶν ἀγαθῶν ζηλωταί. Ἀκούσατε οὖν "οἱ μακράν," ἀκούσατε "οἱ ἐγγύς"· οὐκ
ἀπεκρύβη τινὰς ὁ λόγος· φῶς ἐστι κοινόν, ἐπιλάμπει πᾶσιν ἀνθρώποις·
οὐδεὶς Κιμμέριος ἐν λόγῳ· σπεύσωμεν εἰς σωτηρίαν, ἐπὶ τὴν
παλιγγενεσίαν· εἰς μίαν ἀγάπην συναχθῆναι οἱ πολλοὶ κατὰ τὴν τῆς
μοναδικῆς οὐσίας ἕνωσιν σπεύσωμεν. Ἀγαθοεργούμενοι ἀναλόγως
(9.88.3) ἑνότητα διώκωμεν, τὴν ἀγαθὴν ἐκζητοῦντες μονάδα. Ἡ δὲ ἐκ
πολλῶν ἕνωσις ἐκ πολυφωνίας καὶ διασπορᾶς ἁρμονίαν λαβοῦσα θεϊκὴν
μία γίνεται συμφωνία, ἑνὶ χορηγῷ καὶ διδασκάλῳ τῷ λόγῳ ἑπομένη, ἐπ'
αὐτὴν τὴν ἀλήθειαν ἀναπαυομένη, "Ἀββᾶ" λέγουσα "ὁ πατήρ"· ταύτην ὁ
θεὸς τὴν φωνὴν τὴν ἀληθινὴν ἀσπάζεται παρὰ τῶν αὑτοῦ παίδων πρώτην
καρπούμενος.
| [88] vous ne vouliez ni voir, ni goûter que le Christ est Dieu ? La foi
vous servira d'introducteur, l'expérience de guide, l'Écriture de maître.
« Venez, mes enfants, vous dira-t-elle, écoutez-moi; je vous apprendrai la
crainte du Seigneur. » Puis, elle ajoute brièvement, pour ceux qui sont
déjà imprégnés de la foi : « Quel est l'homme qui veut la vie, qui soupire
après les jours de bonheur? » — Seigneur, nous répondons à votre appel,
nous écrierons-nous ! nous adorons le bien; nous voulons imiter ceux qui
l'honorent. Écoutez donc, vous qui êtes éloignés ; écoutez, vous qui êtes
proches. Le Verbe n'a jamais été caché pour qui que ce soit. Flambeau
universel, il luit indistinctement « pour tous les hommes, » et devant ses
rayons indéfectibles, il n'y a pas de Cimmérien. Hâtons-nous de
conquérir le salut par la régénération ! Prenant pour modèle l'unité de
l'essence divine, hâtons nous de nous confondre, nombreux fidèles, dans
l'unité d'un seul et même amour, et, désireux de contempler l'essence
souverainement bonne à la bonté de laquelle nous participons, marchons
également dans l'unité. En effet, le concours de voix nombreuses formant,
après la dissonance et la variété, une harmonie divine, monte au ciel
comme un concert unique à la suite du Verbe, maître et chef du chœur, et
se repose dans la même vérité, en disant : « Mon Père ! mon Père ! » Tel
est le premier cri légitime qui, poussé par les enfants de Dieu, est accueilli
là-haut par la faveur de Dieu.
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