[56] LVI - Ὁ δέ γε θεὸς οἶμαι, ἔφη ὁ Σωκράτης, καὶ αὐτὸ τὸ τῆς ζωῆς εἶδος καὶ εἴ
τι ἄλλο ἀθάνατόν ἐστιν, παρὰ πάντων ἂν ὁμολογηθείη μηδέποτε
ἀπόλλυσθαι.
- Παρὰ πάντων μέντοι νὴ Δί᾽, ἔφη, ἀνθρώπων τέ γε καὶ ἔτι μᾶλλον, ὡς
ἐγᾦμαι, παρὰ θεῶν.
- (106e) Ὁπότε δὴ τὸ ἀθάνατον καὶ ἀδιάφθορόν ἐστιν, ἄλλο τι ψυχὴ ἤ, εἰ
ἀθάνατος τυγχάνει οὖσα, καὶ ἀνώλεθρος ἂν εἴη;
- Πολλὴ ἀνάγκη.
- Ἐπιόντος ἄρα θανάτου ἐπὶ τὸν ἄνθρωπον τὸ μὲν θνητόν, ὡς ἔοικεν, αὐτοῦ
ἀποθνῄσκει, τὸ δ᾽ ἀθάνατον σῶν καὶ ἀδιάφθορον οἴχεται ἀπιόν,
ὑπεκχωρῆσαν τῷ θανάτῳ.
- Φαίνεται.
- Παντὸς μᾶλλον ἄρα, ἔφη, ὦ Κέβης, ψυχὴ ἀθάνατον καὶ (107a) ἀνώλεθρον,
καὶ τῷ ὄντι ἔσονται ἡμῶν αἱ ψυχαὶ ἐν Ἅιδου.
- Οὔκουν ἔγωγε, ὦ Σώκρατες, ἔφη, ἔχω παρὰ ταῦτα ἄλλο τι λέγειν οὐδέ πῃ
ἀπιστεῖν τοῖς λόγοις. Ἀλλ᾽ εἰ δή τι Σιμμίας ὅδε ἤ τις ἄλλος ἔχει λέγειν, εὖ ἔχει
μὴ κατασιγῆσαι· ὡς οὐκ οἶδα εἰς ὅντινά τις ἄλλον καιρὸν ἀναβάλλοιτο ἢ τὸν
νῦν παρόντα, περὶ τῶν τοιούτων βουλόμενος ἤ τι εἰπεῖν ἢ ἀκοῦσαι.
- Ἀλλὰ μήν, ἦ δ᾽ ὃς ὁ Σιμμίας, οὐδ᾽ αὐτὸς ἔχω ἔτι ὅπῃ ἀπιστῶ ἔκ γε τῶν
λεγομένων· ὑπὸ μέντοι τοῦ μεγέθους περὶ (107b) ὧν οἱ λόγοι εἰσίν, καὶ τὴν
ἀνθρωπίνην ἀσθένειαν ἀτιμάζων, ἀναγκάζομαι ἀπιστίαν ἔτι ἔχειν παρ᾽
ἐμαυτῷ περὶ τῶν εἰρημένων.
- Οὐ μόνον γ᾽, ἔφη, ὦ Σιμμία, ὁ Σωκράτης, ἀλλὰ ταῦτά τε εὖ λέγεις καὶ τάς γε
ὑποθέσεις τὰς πρώτας, καὶ εἰ πισταὶ ὑμῖν εἰσιν, ὅμως ἐπισκεπτέαι
σαφέστερον· καὶ ἐὰν αὐτὰς ἱκανῶς διέλητε, ὡς ἐγᾦμαι, ἀκολουθήσετε τῷ
λόγῳ, καθ᾽ ὅσον δυνατὸν μάλιστ᾽ ἀνθρώπῳ ἐπακολουθῆσαι· κἂν τοῦτο
αὐτὸ σαφὲς γένηται, οὐδὲν ζητήσετε περαιτέρω.
- Ἀληθῆ, ἔφη, λέγεις.
| [56] LVI. — Mais quant à Dieu, dit Socrate, à la forme même de la vie et à tout ce qu’il peut
y avoir encore d’immortel, tout le monde conviendra, je pense, qu’ils ne périssent
jamais.
— Oui, par Zeus, tout le monde, dit-il, et les dieux tous les premiers.
— Or, puisque l’immortel est aussi impérissable, est-ce que l’âme, si elle est immortelle,
n’est pas aussi impérissable ?
— Elle l’est de toute nécessité.
— En conséquence, lorsque la mort approche de l’homme, ce qu’il y a de mortel en lui
meurt, à ce qu’il paraît, mais ce qu’il y a d’immortel se retire sain et sauf et
incorruptible et cède la place à la mort.
— C’est évident.
— Il est donc absolument certain, Cébès, reprit Socrate, que l’âme est immortelle et
impérissable, et nos âmes existeront réellement dans l’Hadès.
— Pour ma part, Socrate, dit Simmias, je n’ai rien à dire là contre et aucun motif de me
défier de tes arguments. Mais si Simmias ou quelque autre a quelque chose à dire, ils
feront bien de ne pas se taire, car je ne vois pas quelle autre occasion que celle-ci ils
pourraient attendre, s’ils veulent, ou parler, ou entendre parler sur ces matières.
— Moi non plus, dit Simmias, je n’ai plus de raison de me défier, après ce qui vient
d’être dit. Cependant la grandeur du sujet en question et la piètre opinion que j’ai de la
faiblesse humaine font que je ne puis m’empêcher de garder encore par devers moi
quelque défiance à l’égard de la thèse exposée par Socrate.
— Non seulement ce que tu dis là, Simmias, repartit Socrate, est fort bien dit, mais
quelque sûres que soient nos premières hypothèses, il n’en faut pas moins les soumettre
à un examen plus approfondi, et quand vous les aurez bien analysées, vous suivrez, je
pense, le raisonnement, autant qu’il est possible à l’homme de le faire, et quand vous
serez sûrs de le suivre, vous n’aurez pas à chercher au-delà.
— C’est vrai, dit-il.
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