HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

Paragraphe 9-10

  Paragraphe 9-10

[9] Εἶτ' οὐκ ἄτοπον, φίλοι, τὸν μὲν θεὸν ἀεὶ προτρέπειν ἡμᾶς ἐπ' ἀρετήν, ἡμᾶς δὲ ἀναδύεσθαι τὴν ὠφέλειαν καὶ ἀναβάλλεσθαι τὴν σωτηρίαν; γὰρ οὐχὶ καὶ Ἰωάννης ἐπὶ σωτηρίαν παρακαλεῖ καὶ τὸ πᾶν γίνεται φωνὴ προτρεπτική; Πυθώμεθα τοίνυν αὐτοῦ· "τίς πόθεν εἶς ἀνδρῶν;" Ἠλίας μὲν οὐκ ἐρεῖ, Χριστὸς δὲ εἶναι ἀρνήσεται· φωνὴ δὲ ὁμολο γήσει ἐν ἐρήμῳ βοῶσα. Τίς οὖν ἔστιν Ἰωάννης; Ὡς τύπῳ λαβεῖν, ἐξέστω εἰπεῖν, φωνὴ τοῦ λόγου προτρεπτικὴ ἐν ἐρήμῳ βοῶσα. Τί βοᾷς, φωνή; "Εἰπὲ καὶ ἡμῖν." (1.9.2) "Εὐθείας ποιεῖτε τὰς ὁδοὺς κυρίου". Πρόδρομος Ἰωάννης καὶ φωνὴ πρόδρομος τοῦ λόγου, φωνὴ παρακλητική, προετοιμάζουσα εἰς σωτηρίαν, φωνὴ προτρέπουσα εἰς κληρονομίαν οὐρανῶν· δι' ἣν στεῖρα καὶ ἔρημος ἄγονος οὐκέτι. Ταύτην μοι τὴν κυοφορίαν προεθέσπισεν ἀγγέλου φωνή· πρόδρομος ἦν κἀκείνη τοῦ κυρίου, στεῖραν εὐαγγελιζομένη γυναῖκα, ὡς Ἰωάννης τὴν ἔρημον. Διὰ ταύτην τοίνυν τοῦ λόγου τὴν φωνὴν στεῖρα εὐτεκνεῖ καὶ ἔρημος καρποφορεῖ· αἱ πρόδρομοι τοῦ κυρίου φωναὶ δύο, ἀγγέλου καὶ Ἰωάννου, αἰνίσσονταί μοι τὴν ἐναποκειμένην σωτηρίαν, ὡς ἐπιφανέντος τοῦ λόγου τοῦδε εὐτεκνίας ἡμᾶς καρπὸν (1.9.4) ἀπενέγκασθαι, ζωὴν ἀίδιον. Ἄμφω γοῦν ἐς ταὐτὸν ἀγαγοῦσα τὰ φωνὰ γραφὴ σαφηνίζει τὸ πᾶν· "Ἀκουσάτω οὐ τίκτουσα· ῥηξάτω φωνὴν οὐκ ὠδίνουσα, ὅτι πλείονα τὰ τέκνα τῆς ἐρήμου μᾶλλον τῆς ἐχούσης τὸν ἄνδρα." Ἡμῖν εὐηγγελίζετο ἄγγελος, ἡμᾶς προὔτρεπεν Ἰωάννης (1.9.5) νοῆσαι τὸν γεωργόν, ζητῆσαι τὸν ἄνδρα. Εἷς γὰρ καὶ αὐτὸς οὗτος, τῆς στείρας ἀνήρ, τῆς ἐρήμου γεωργός, τῆς θείας ἐμπλήσας δυνάμεως καὶ τὴν στεῖραν καὶ τὴν ἔρημον. Ἐπεὶ γὰρ πολλὰ τὰ τέκνα τῆς εὐγενοῦς, ἄπαις δὲ ἦν διὰ ἀπείθειαν πολύπαις ἀνέκαθεν Ἑβραία γυνή, στεῖρα τὸν ἄνδρα λαμβάνει καὶ ἔρημος τὸν γεωργόν· εἶτα μὲν καρπῶν, δὲ πιστῶν, ἄμφω δὲ μητέρες διὰ τὸν λόγον· ἀπίστοις δὲ εἰσέτι νῦν καὶ στεῖρα καὶ ἔρημος περιλείπεται. [9] Quelle conduite plus étrange que la nôtre ! Un Dieu nous exhorte sans cesse à la vertu, et nous repoussons le salut qu'il nous offre ; nous foulons aux pieds ses bienfaits. Jean ne nous presse-t-il pas d'accourir à ce Dieu ? A-t-il été autre chose qu'une voix qui ne savait que presser, exhorter les hommes? Demandez-lui, en effet, ce qu'il est ? d'où il vient? Il dit qu'il n'est pas Élie. Il déclare qu'il n'est pas le Christ, mais une voix qui crie dans le désert. Qu'est-ce donc que Jean? Nous pouvons le dire maintenant, c'est une voix, la voix du Verbe, qui exhorte sans cesse et crie dans le désert. Que proclamez-vous, ô voix! Parlez-nous aussi. Rendez droits les sentiers du Seigneur, nous dit-elle. Jean est donc le précurseur; c'est la voix qui précède le Verbe, c'est la voix d'exhortation qui ouvre le chemin du salut, c'est la voix qui appelle a l'héritage céleste. Par elle, la créature stérile et abandonnée est devenue féconde. Fécondité prédite par la voix de l'ange, qui fut un autre précurseur, annonçant la bonne nouvelle à la femme stérile, comme Jean l'annonçait au désert. Grâce à cette voix de salut, la femme stérile devient mère, et la terre qui ne donnait que des ronces produit des fruits. Ces deux voix qui précèdent le Seigneur, l'une de l'ange et l'autre de Jean, ne désignent-elles pas le salut tenu en réserve, et la vie éternelle, ce fruit de notre fécondité qui nous reste à cueillir, depuis que le Verbe a paru sur la terre ?L'Écriture réunit ces deux voix et nous explique tout le mystère par ces paroles : « Réjouis-toi, stérile qui n'enfantes pas ; Pousse des cris de joie, toi qui n'avais pas d'enfants; l'épouse abandonnée est devenue plus féconde que celle qui était mariée. » L'ange nous annonce un époux ; Jean nous montre tout à la fois un cultivateur et un époux ; car c'est le même qui épouse la femme stérile et qui cultive la terre abandonnée, fécondant et le désert et la stérilité par une vertu toute divine. La femme libre, je veux dire l'épouse, se glorifiait de ses nombreux enfants, mais son infidélité lui a ravi sa florissante postérité. Une autre épouse restait stérile, une terre restait sans culture, celle-ci reçut un cultivateur, celle-là un époux. L'une donne du fruit, l'autre des fidèles ; toutes deux fécondées par la vertu du Verbe. La stérilité et le désert sont encore le partage de ceux qui restent dans leur incrédulité.
[10] μὲν Ἰωάννης, κῆρυξ τοῦ λόγου, ταύτῃ πῃ παρεκάλει ἑτοίμους γίνεσθαι εἰς θεοῦ τοῦ Χριστοῦ παρουσίαν, καὶ τοῦτο ἦν ᾐνίσσετο Ζαχαρίου σιωπή, ἀναμένουσα τὸν πρόδρομον τοῦ Χριστοῦ καρπόν, ἵνα τῆς ἀληθείας τὸ φῶς, λόγος, τῶν προφητικῶν αἰνιγμάτων τὴν μυστικὴν ἀπολύ σηται σιωπήν, εὐαγγέλιον γενόμενος. (1.10.2) Σὺ δὲ εἰ ποθεῖς ἰδεῖν ὡς ἀληθῶς τὸν θεόν, καθαρσίων μεταλάμβανε θεοπρεπῶν, οὐ δάφνης πετάλων καὶ ταινιῶν τινων ἐρίῳ καὶ πορφύρᾳ πεποικιλμένων, δικαιοσύνην δὲ ἀναδησάμενος καὶ τῆς ἐγκρατείας τὰ πέταλα περιθέμενος πολυπραγμόνει Χριστόν· "ἐγὼ γάρ εἰμι θύρα", φησί που· ἣν ἐκμαθεῖν δεῖ νοῆσαι θελήσασι τὸν θεόν, ὅπως 1.10.3 ἡμῖν ἀθρόας τῶν οὐρανῶν ἀναπετάσῃ πύλας· λογικαὶ γὰρ αἱ τοῦ λόγου πύλαι, πίστεως ἀνοιγνύμεναι κλειδί· "θεὸν οὐδεὶς ἔγνω, εἰ μὴ υἱὸς καὶ ἂν υἱὸς ἀποκαλύψῃ." Θύραν δὲ εὖ οἶδ' ὅτι τὴν ἀποκεκλεισμένην τέως ἀνοιγνὺς ὕστερον ἀποκαλύπτει τἄνδον καὶ δείκνυσιν μηδὲ γνῶναι οἷόν τε ἦν πρότερον, εἰ μὴ διὰ Χριστοῦ πεπορευμένοις, δι' οὗ μόνου θεὸς ἐποπτεύεται. [10] C'est pourquoi Jean, le héraut du Verbe, nous annonce son avènement et veut que nous soyons prêts. Voilà ce que signifiait le silence de Zacharie, il attendait ce fruit précurseur du Christ. Le Verbe, cette lumière de vérité, devait, par l'Évangile, rompre le silence des obscurités prophétiques. Désirez-vous le voir, ce Dieu de vérité? Purifiez-vous comme il le demande. Il ne faut ici ni couronne de laurier, ni bandelettes de pourpre ou de laine. Que la justice, unie à la tempérance, soit votre parure ; que votre âme resplendisse de l'éclat de la vertu, et vous trouverez Jésus-Christ. Je suis la porte, dit-il, voilà ce qu'il faut apprendre à ceux qui veulent parvenir à la vérité, et par elle, voir s'ouvrir devant eux toutes les avenues du ciel. Les portes du Verbe ou de la raison sont intelligentes, et la clé qui les ouvre, c'est la foi. Nul ne connaît le Père, si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils aura bien voulu le révéler. Nul doute que celui qui nous a ouvert la porte auparavant fermée ne fasse briller à nos yeux les merveilles cachées au fond du sanctuaire; ceux que le Christ y conduit peuvent seuls les connaître. Lui seul nous découvre les mystères de Dieu.


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Dernière mise à jour : 26/02/2009