HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

Paragraphe 11-12

  Paragraphe 11-12

[11] CAP. II. (11) Ἄδυτα τοίνυν ἄθεα μὴ πολυπραγμονεῖτε μηδὲ βαρά θρων στόματα τερατείας ἔμπλεα λέβητα Θεσπρώτιον τρίποδα Κιρραῖον Δωδωναῖον χαλκεῖον· γεράνδρυον δὲ ψάμμοις ἐρήμαις τετιμημένον καὶ τὸ αὐτόθι μαντεῖον αὐτῇ δρυῒ μεμαρασμένον μύθοις γεγηρακόσι καταλείψατε. Σεσίγη ται γοῦν Κασταλίας πηγὴ καὶ Κολοφῶνος ἄλλη πηγή, καὶ τὰ ἄλλα ὁμοίως τέθνηκε νάματα μαντικὰ καὶ δὴ τοῦ τύφου κενὰ ὀψὲ μέν, ὅμως δ' οὖν διελήλεγκται τοῖς ἰδίοις (2.11.2) συνεκρεύσαντα μύθοις. Διήγησαι ἡμῖν καὶ τῆς ἄλλης μαντι κῆς, μᾶλλον δὲ μανικῆς, τὰ ἄχρηστα χρηστήρια, τὸν Κλάριον, τὸν Πύθιον, τὸν Διδυμέα, τὸν Ἀμφιάρεω, τὸν Ἀπόλλω, τὸν Ἀμφίλοχον, εἰ δὲ βούλει, καὶ τερατοσκόπους καὶ οἰωνοσκόπους καὶ τοὺς ὀνείρων κριτὰς ἀνέρου σὺν αὐτοῖς στῆσον δὲ ὁμοῦ παρὰ τὸν Πύθιον τοὺς ἀλευρομάντεις ἄγων καὶ κριθομάντεις καὶ τοὺς εἰσέτι παρὰ τοῖς πολλοῖς τετιμη μένους ἐγγαστριμύθους· ναὶ μὴν ἄδυτα Αἰγυπτίων καὶ (2.11.3) Τυρρηνῶν νεκυομαντεῖαι σκότῳ παραδιδόσθων. Μανικὰ ταῦτα ὡς ἀληθῶς ἀνθρώπων ἀπίστων σοφιστήρια καὶ πλάνης ἀκράτου κυβευτήρια· συνέμποροι τῆσδε τῆς γοητείας αἶγες αἱ ἐπὶ μαντικὴν ἠσκημέναι καὶ κόρακες ἀνθρώποις χρᾶν ὑπὸ ἀνθρώπων διδασκόμενοι. [11] CAP. II. (11) Ne vous occupez plus dès lors de ces repaires impies, de ces profondes cavernes habitées par le mensonge, ni de la chaudière de Thesprostis, ni du trépied de Cirra, ni de l'airain retentissant de Dodone. Laissez dans ces déserts de sable ce fameux chêne autrefois si vénéré, son oracle consulté de toutes parts et aujourd'hui dans l'oubli, avec l'arbre imposteur et tous ces contes d'une vieillesse en délire. Elle ne parle plus maintenant, votre fontaine de Castalie, elle se tait aussi, celle de Colophon ; toutes ces ondes prophétiques sont muettes, elles ont été, mais trop tard, publiquement dépouillées de leur faste orgueilleux, elles se sont écoulées, et avec elles toutes leurs fables. Vantez-nous encore, je vous le permets, vos autres oracles divins, ou plutôt délirants, tels que ceux de Python, de Didyme, d'Amphiaraüs, d'Apollon, d'Amphiloque; faites, si vous voulez, des êtres sacrés de tous ces imposteurs qui expliquent les prodiges, qui consultent le vol des oiseaux, qui interprètent les songes; amenez-moi devant votre Apollon ceux qui devinent les événements à l'inspection de l'orge et de la farine, vos ventriloques encore aujourd'hui si révérés; mais non, que les sanctuaires de l'Égypte, que les magiciens de l'Étrurie, qui évoquent les mânes, restent à jamais ensevelis dans leurs ténèbres. Quelle folie, quelle duperie, chez vous autres infidèles ! On fait servir à ce commerce d'imposture et de mensonge jusqu'aux chèvres, jusqu'aux corbeaux. On dresse les unes à deviner, les autres à répondre.
[12] Τί δ' εἴ σοι καταλέγοιμι τὰ μυστήρια; οὐκ ἐξορχήσομαι μέν, ὥσπερ Ἀλκιβιάδην λέγουσιν, ἀπογυμνώσω δὲ εὖ μάλα ἀνὰ τὸν τῆς ἀληθείας λόγον τὴν γοητείαν τὴν ἐγκεκρυμμένην αὐτοῖς καὶ αὐτούς γε τοὺς καλουμένους ὑμῶν θεούς, ὧν αἱ τελεταὶ μυστικαί, οἷον ἐπὶ σκηνῆς τοῦ βίου τοῖς τῆς ἀληθείας ἐγκυκλήσω θεαταῖς. (2.12.2) Διόνυσον μαινόλην ὀργιάζουσι Βάκχοι ὠμοφαγίᾳ τὴν ἱερομανίαν ἄγοντες καὶ τελίσκουσι τὰς κρεονομίας τῶν φόνων ἀνεστεμμένοι τοῖς ὄφεσιν, ἐπολολύζοντες Εὐάν, Εὔαν ἐκείνην, δι' ἣν πλάνη παρηκολούθησεν· καὶ σημεῖον ὀργίων βακχικῶν ὄφις ἐστὶ τετελεσμένος. Αὐτίκα γοῦν κατὰ τὴν ἀκριβῆ τῶν Ἑβραίων φωνὴν ὄνομα τὸ Ἕυια δασυνόμενον ἑρμηνεύεται ὄφις θήλεια· Δηὼ δὲ καὶ Κόρη δρᾶμα ἤδη ἐγενέσθην μυστικόν, καὶ τὴν πλάνην καὶ τὴν ἁρπαγὴν καὶ τὸ πένθος αὐταῖν Ἐλευσὶς δᾳδουχεῖ. [12] Et que sera-ce, si je mets aussi vos mystères au grand jour? Je ne les profanerai pas, je l'espère, comme on en fit autrefois le reproche au jeune Alcibiade. Je veux, par le Verbe de la vérité, dévoiler tout ce qui s'y cache d'imposture. Ceux qu'on appelle vos dieux et que vous honorez par ces mystères, je vais les mettre en scène et les livrer aux regards du spectateur qui verra la vérité. Voici d'abord des furieux qui, dans un pieux délire, au milieu des orgies de Bacchus, célèbrent un Dionysus Ménole, et dévorent en son honneur les chairs crues des victimes qu'ils viennent d'immoler et dont ils se partagent les lambeaux ; couronnés de serpents, ils hurlent d'une manière horrible le nom d'Ève. Serait-ce cette Ève par qui le mensonge est entré dans le monde ? Comme l'emblème des orgies bachiques est un serpent mystérieusement consacré, si vous faites bien attention au sens du terme hébreu, vous verrez que le mot Ève, fortement accentué, signifie serpent femelle. Cérés et Proserpine sont représentées dans une espèce de drame religieux. La ville d'Éleusis éclaire, la nuit durant, par des flambeaux leurs courses vagabondes, leur enlèvement, leur désespoir.


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Dernière mise à jour : 26/02/2009