HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

Paragraphe 73-74

  Paragraphe 73-74

[73] CAP. VII. (73) Ἴτω δὲ ἡμῖν (οὐ γὰρ αὐταρκεῖ μόνον φιλοσοφία) ἀλλὰ καὶ αὐτὴ ποιητικὴ περὶ τὸ ψεῦδος τὰ πάντα ἠσχο λημένη, μόλις ποτὲ ἤδη ἀλήθειαν μαρτυρήσουσα, μᾶλλον δὲ ἐξομολογουμένη τῷ θεῷ τὴν μυθώδη παρέκβασιν· παρίτω (7.73.2) δὴ ὅστις καὶ βούλεται ποιητὴς πρῶτος. Ἄρατος μὲν οὖν διὰ πάντων τὴν δύναμιν τοῦ θεοῦ διήκειν νοεῖ, ὄφρ' ἔμπεδα πάντα φύωνται, τῷ μιν ἀεὶ πρῶτόν τε καὶ ὕστατον ἱλάσκονται· χαῖρε, πάτερ, μέγα θαῦμα, μέγ' ἀνθρώποισιν ὄνειαρ. (7.73.3) Ταύτῃ τοι καὶ Ἀσκραῖος αἰνίττεται Ἡσίοδος τὸν θεόν· αὐτὸς γὰρ πάντων βασιλεὺς καὶ κοίρανός ἐστιν· ἀθανάτων τῷ δ' οὔτις ἐρήρισται κράτος ἄλλος. [73] CAP. VII. (73) Mais c'est trop peu que les dispositions favorables de la philosophie. Appelons à notre aide la poésie elle-même, qui, livrée aux frivolités et aux mensonges, ne rendra que difficilement témoignage à la vérité, disons mieux, confessera aux pieds de la Divinité ses aventureux écarts dans le domaine de la fable. Prenons le premier venu d'entre les poètes. C'est Aratus, qui déclare que la puissance de Dieu pénètre partout : « A lui s'adressent nos premiers et nos derniers hommages pour le maintien de l'harmonie universelle. Salut à toi, père des humains, être merveilleux dans ta grandeur et source de tous les biens ! » Le vieillard d'Ascra désigne ainsi Dieu : « Il est le chef et le monarque universel : nul autre immortel ne possède ce glorieux privilège.
[74] Ἤδη δὲ καὶ ἐπὶ τῆς σκηνῆς παραγυμνοῦσι τὴν ἀλήθειαν· μὲν καὶ εἰς τὸν αἰθέρα καὶ εἰς τὸν οὐρανὸν (7.74.2) ἀναβλέψας "τόνδε ἡγοῦ θεόν", φησίν, Εὐριπίδης· δὲ τοῦ Σοφίλλου Σοφοκλῆς, εἷς ταῖς ἀληθείαισιν, εἷς ἐστὶν θεός, ὃς οὐρανόν τ' ἔτευξε καὶ γαῖαν μακρὴν πόντου τε χαροπὸν οἶδμα καὶ ἀνέμων βίας· θνητοὶ δὲ πολλοὶ καρδίᾳ πλανώμενοι ἱδρυσάμεσθα πημάτων παραψυχὴν θεῶν ἀγάλματ' ἐκ λίθων, χαλκέων χρυσοτεύκτων ἐλεφαντίνων τύπους· θυσίας τε τούτοις καὶ κενὰς πανηγύρεις νέμοντες, οὕτως εὐσεβεῖν νομίζομεν. Οὑτοσὶ μὲν ἤδη καὶ παρακεκινδυνευμένως ἐπὶ τῆς σκηνῆς (7.74.3) τὴν ἀλήθειαν τοῖς θεαταῖς παρεισήγαγεν. δὲ Θρᾴκιος ἱεροφάντης καὶ ποιητὴς ἅμα, τοῦ Οἰάγρου Ὀρφεύς, μετὰ τὴν τῶν ὀργίων ἱεροφαντίαν καὶ τῶν εἰδώλων τὴν θεολογίαν, παλινῳδίαν ἀληθείας εἰσάγει, τὸν ἱερὸν ὄντως ὀψέ ποτε, ὅμως δ' οὖν ᾄδων λόγον· (7.74.4) φθέγξομαι οἷς θέμις ἐστί· θύρας δ' ἐπίθεσθε βέβηλοι πάντες ὁμῶς· σὺ δ' ἄκουε, φαεσφόρου ἔκγονε Μήνης, Μουσαῖε, ἐξερέω γὰρ ἀληθέα, μηδέ σε τὰ πρὶν ἐν στήθεσσι φανέντα φίλης αἰῶνος ἀμέρσῃ. Εἰς δὲ λόγον θεῖον βλέψας τούτῳ προσέδρευε, ἰθύνων κραδίης νοερὸν κύτος· εὖ δ' ἐπίβαινε ἀτραπιτοῦ, μοῦνον δ' ἐσόρα κόσμοιο ἄνακτα ἀθάνατον. (7.74.5) Εἶτα ὑποβὰς διαρρήδην ἐπιφέρει· εἷς ἔστ', αὐτογενής, ἑνὸς ἔκγονα πάντα τέτυκται· ἐν δ' αὐτοῖς αὐτὸς περινίσσεται, οὐδέ τις αὐτὸν εἰσορᾷ θνητῶν, αὐτὸς δέ γε πάντας ὁρᾶται. Οὕτως μὲν δὴ Ὀρφεὺς χρόνῳ τέ ποτε συνῆκεν πεπλανημένος. (7.74.6) Ἀλλὰ σὺ μὴ μέλλων, βροτὲ ποικιλόμητι, βράδυνε, ἀλλὰ παλίμπλαγκτος στρέψας θεὸν ἱλάσκοιο. (7.74.7) Εἰ γὰρ καὶ τὰ μάλιστα ἐναύσματά τινα τοῦ λόγου τοῦ θείου λαβόντες Ἕλληνες ὀλίγα ἄττα τῆς ἀληθείας ἐφθέγξαντο, προσμαρτυροῦσι μὲν τὴν δύναμιν αὐτῆς οὐκ ἀποκεκρυμμένην, σφᾶς δὲ αὐτοὺς ἐλέγχουσιν ἀσθενεῖς, οὐκ ἐφικόμενοι τοῦ τέλους. [74] Mais la scène tragique elle-même nous dévoile la vérité: « Si vos regards s'élèvent vers l'éther et vers le ciel, croyez que vous avez vu Dieu, » dit Euripide. Le fils de Sophille, Sophocle, parle ainsi : « Dans la vérité, il n'y a qu'un Dieu, oui, il n'y a qu'un Dieu, qui a fait le ciel et la terre, et la mer azurée, et les vents impétueux. Mais, dans l'égarement de notre cœur, vains mortels que nous sommes, nous avons dressé aux dieux des statues, comme pour trouver dans ces images de bois, d'airain, d'or, d'ivoire, une consolation à nos maux. Nous leur offrons des sacrifices ; nous leur consacrons des fêtes pompeuses ; et après cela, nous nous applaudissons de notre piété. » C'est ainsi que Sophocle proclamait la vérité sur la scène, en face des spectateurs, dont il pouvait redouter la colère. Le fils d'OEagre, Orphée-le-Thrace, tout à la fois poète et interprète des dieux, après avoir exposé le mystère des fêtes de Bacchus, et tout le culte idolâtrique, change brusquement de langage au profit de la vérité, et entonne, quoique tardivement, l'hymne sacré : « Je déchirerai les voiles pour ceux qui ont la permission de voir : profanes, qui que vous soyez, fermez les portes du sanctuaire ! O toi, Musée, fils de la brillante Sélène, prête une oreille attentive à mes accents ; je vais te révéler des secrets sublimes. Que les préjugés vains et les affections de ton cœur ne te détournent point de la vie heureuse. Fixe tes regards sur le Verbe divin, ouvre ton âme à l'intelligence, et marchant dans la voie droite, contemple le roi du monde unique, immortel. » Puis, le poète poursuit en termes plus manifestes encore: « Il est un ; il est de lui-même ; de lui seul tous les êtres sont nés; il est en eux et au-dessus d'eux : invisible à tous les mortels, il a les yeux ouverts sur tous les mortels. » Ainsi chante Orphée : il reconnaît enfin l'égarement de ses pensées: « Mais toi, ô homme, si fécond en expédients, ne tarde pas davantage. Reviens sur tes pas, et désarme la colère de la Divinité. » En effet, si les Grecs sur lesquels est tombée quelque étincelle du Verbe divin, ont promulgué une faible partie de la vérité, ils attestent par là même qu'elle renferme une puissance qu'il est impossible de comprimer ; mais ils accusent en même temps leur propre faiblesse, puisqu'ils ont manqué le but.


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Dernière mise à jour : 26/02/2009