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[1,43] ἡμεῖς δὲ περιπεπτωκότες οἷς ἐν τῇ Λακεδαίμονι αὐτοὶ προείπομεν,
τοὺς σφετέρους ξυμμάχους αὐτόν τινα κολάζειν, νῦν παρ' ὑμῶν
τὸ αὐτὸ ἀξιοῦμεν κομίζεσθαι, καὶ μὴ τῇ ἡμετέρᾳ ψήφῳ ὠφεληθέντας τῇ
ὑμετέρᾳ ἡμᾶς βλάψαι. τὸ δὲ ἴσον ἀνταπόδοτε, γνόντες τοῦτον ἐκεῖνον εἶναι
τὸν καιρὸν ἐν ᾧ ὅ τε ὑπουργῶν φίλος μάλιστα καὶ ὁ ἀντιστὰς ἐχθρός. καὶ
Κερκυραίους τούσδε μήτε ξυμμάχους δέχεσθε βίᾳ ἡμῶν μήτε ἀμύνετε αὐτοῖς
ἀδικοῦσιν. καὶ τάδε ποιοῦντες τὰ προσήκοντά τε δράσετε καὶ τὰ ἄριστα
βουλεύσεσθε ὑμῖν αὐτοῖς.'
| [1,43] XLIII. - "Puisque nous sommes tombés dans la situation qui a inspiré notre réponse aux
Lacédémoniens que chacun eût à châtier ses propres alliés, nous vous demandons
maintenant la même attitude : puisque nous vous avons aidés par notre vote, ne nous
faites pas tort par le vôtre. Rendez-nous la pareille. Reconnaissez que c'est maintenant
ou jamais que celui qui nous sert paraîtra notre ami et celui qui se dresse contre nous
notre ennemi. N'accueillez pas malgré nous les Corcyréens comme alliés ; ne favorisez
pas leurs injustices. En leur refusant votre aide vous agirez comme il convient et vous
prendrez pour vous-mêmes le meilleur parti."
| [1,44] Τοιαῦτα δὲ καὶ οἱ Κορίνθιοι εἶπον. Ἀθηναῖοι δὲ ἀκούσαντες
ἀμφοτέρων, γενομένης καὶ δὶς ἐκκλησίας, τῇ μὲν προτέρᾳ οὐχ ἧσσον τῶν
Κορινθίων ἀπεδέξαντο τοὺς λόγους, ἐν δὲ τῇ ὑστεραίᾳ μετέγνωσαν
Κερκυραίοις ξυμμαχίαν μὲν μὴ ποιήσασθαι ὥστε τοὺς αὐτοὺς ἐχθροὺς καὶ
φίλους νομίζειν (εἰ γὰρ ἐπὶ Κόρινθον ἐκέλευον σφίσιν οἱ Κερκυραῖοι
ξυμπλεῖν, ἐλύοντ' ἂν αὐτοῖς αἱ πρὸς Πελοποννησίους σπονδαί), ἐπιμαχίαν δ'
ἐποιήσαντο τῇ ἀλλήλων βοηθεῖν, ἐάν τις ἐπὶ Κέρκυραν ἴῃ ἢ Ἀθήνας ἢ τοὺς
τούτων ξυμμάχους. ἐδόκει γὰρ ὁ πρὸς Πελοποννησίους πόλεμος καὶ ὣς
ἔσεσθαι αὐτοῖς, καὶ τὴν Κέρκυραν ἐβούλοντο μὴ προέσθαι τοῖς Κορινθίοις
ναυτικὸν ἔχουσαν τοσοῦτον, ξυγκρούειν δὲ ὅτι μάλιστα αὐτοὺς ἀλλήλοις, ἵνα
ἀσθενεστέροις οὖσιν, ἤν τι δέῃ, Κορινθίοις τε καὶ τοῖς ἄλλοις ναυτικὸν
ἔχουσιν ἐς πόλεμον καθιστῶνται. ἅμα δὲ τῆς τε Ἰταλίας καὶ Σικελίας καλῶς
ἐφαίνετο αὐτοῖς ἡ νῆσος ἐν παράπλῳ κεῖσθαι.
| [1,44] XLIV. - Telles furent les paroles des Corinthiens . Les Athéniens, après avoir écouté les
deux discours, tinrent deux assemblées. Dans la première ils approuvèrent néanmoins les
raisons des Corinthiens, dans la seconde ils revinrent sur leur décision, mais ne voulurent
pas conclure avec les Corcyréens une alliance par laquelle ils déclareraient avoir mêmes
amis et mêmes ennemis ; car si les Corcyréens leur demandaient de s'unir à une
expédition contre Corinthe, la trêve conclue avec les Lacédémoniens se serait trouvée
rompue ; mais par une alliance seulement défensive, ils décidèrent de se porter secours
les uns aux autres, au cas où une expédition aurait lieu contre Corcyre, contre Athènes,
ou contre les alliés de l'une ou l'autre cité. Car la guerre contre les Péloponnésiens
paraissait inévitable et les Athéniens ne voulaient pas abandonner aux Corinthiens une
cité possédant une aussi forte marine. On préférait voir les peuples aux prises les uns
avec les autres, afin que les Corinthiens et les autres cités ayant une marine fussent
affaiblis, quand les Athéniens entreraient en guerre. D'ailleurs l'île de Corcyre leur
paraissait bien située sur la route de l'Italie et de la Sicile.
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