HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre II

Page 374

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[374] (374a) ἀλλὅλῳ στρατοπέδῳ, ἐξελθὸν ὑπὲρ τῆς οὐσίας ἁπάσης καὶ ὑπὲρ ὧν νυνδὴ ἐλέγομεν διαμαχεῖται τοῖς ἐπιοῦσιν. Τί δέ; δὅς· αὐτοὶ οὐχ ἱκανοί; Οὔκ, εἰ σύ γε, ἦν δἐγώ, καὶ ἡμεῖς ἅπαντες ὡμολογήσαμεν καλῶς, ἡνίκα ἐπλάττομεν τὴν πόλιν· ὡμολογοῦμεν δέ που, εἰ μέμνησαι, ἀδύνατον ἕνα πολλὰς καλῶς ἐργάζεσθαι τέχνας. ᾿Αληθῆ λέγεις, ἔφη. (b) Τί οὖν; ἦν δἐγώ· περὶ τὸν πόλεμον ἀγωνία οὐ τεχνικὴ δοκεῖ εἶναι; Καὶ μάλα, ἔφη. ῏Η οὖν τι σκυτικῆς δεῖ μᾶλλον κήδεσθαι πολεμικῆς; Οὐδαμῶς. ᾿Αλλἄρα τὸν μὲν σκυτοτόμον διεκωλύομεν μήτε γεωργὸν ἐπιχειρεῖν εἶναι ἅμα μήτε ὑφάντην μήτε οἰκοδόμον ἀλλὰ σκυτοτόμον, ἵνα δὴ ἡμῖν τὸ τῆς σκυτικῆς ἔργον καλῶς γίγνοιτο, καὶ τῶν ἄλλων ἑνὶ ἑκάστῳ ὡσαύτως ἓν ἀπεδίδομεν, πρὸς ἐπεφύκει ἕκαστος καὶ ἐφ ἔμελλε τῶν ἄλλων (c) σχολὴν ἄγων διὰ βίου αὐτὸ ἐργαζόμενος οὐ παριεὶς τοὺς καιροὺς καλῶς ἀπεργάσεσθαι· τὰ δὲ δὴ περὶ τὸν πόλεμον πότερον οὐ περὶ πλείστου ἐστὶν εὖ ἀπεργασθέντα; οὕτω ῥᾴδιον, ὥστε καὶ γεωργῶν τις ἅμα πολεμικὸς ἔσται καὶ σκυτοτομῶν καὶ ἄλλην τέχνην ἡντινοῦν ἐργαζόμενος, πεττευτικὸς δὲ κυβευτικὸς ἱκανῶς οὐδἂν εἷς γένοιτο μὴ αὐτὸ τοῦτο ἐκ παιδὸς ἐπιτηδεύων, ἀλλὰ παρέργῳ χρώμενος; (d) καὶ ἀσπίδα μὲν λαβὼν τι ἄλλο τῶν πολεμικῶν ὅπλων τε καὶ ὀργάνων αὐθημερὸν ὁπλιτικῆς τινος ἄλλης μάχης τῶν κατὰ πόλεμον ἱκανὸς ἔσται ἀγωνιστής, τῶν δὲ ἄλλων ὀργάνων οὐδὲν οὐδένα δημιουργὸν οὐδὲ ἀθλητὴν ληφθὲν ποιήσει, οὐδἔσται χρήσιμον τῷ μήτε τὴν ἐπιστήμην ἑκάστου λαβόντι μήτε τὴν μελέτην ἱκανὴν παρασχομένῳ; Πολλοῦ γὰρ ἄν, δὅς, τὰ ὄργανα ἦν ἄξια. Οὐκοῦν, ἦν δἐγώ, ὅσῳ μέγιστον τὸ τῶν φυλάκων ἔργον, (e) τοσούτῳ σχολῆς τε τῶν ἄλλων πλείστης ἂν εἴη καὶ αὖ τέχνης τε καὶ ἐπιμελείας μεγίστης δεόμενον. Οἶμαι ἔγωγε, δὅς. ῏Αροὖν οὐ καὶ φύσεως ἐπιτηδείας εἰς αὐτὸ τὸ ἐπιτήδευμα; Πῶς δοὔ; ῾Ημέτερον δὴ ἔργον ἂν εἴη, ὡς ἔοικεν, εἴπερ οἷοί τἐσμέν, ἐκλέξασθαι τίνες τε καὶ ποῖαι φύσεις ἐπιτήδειαι εἰς πόλεως φυλακήν. ῾Ημέτερον μέντοι. Μὰ Δία, ἦν δἐγώ, οὐκ ἄρα φαῦλον πρᾶγμα ἠράμεθα· ὅμως δὲ οὐκ ἀποδειλιατέον, ὅσον γἂν δύναμις παρείκῃ. [374] (374a) mais celle d'une armée entière qui puisse se mettre en campagne pour défendre tous les biens dont nous avons parlé, et livrer bataille aux envahisseurs. Mais quoi? dit-il, les citoyens eux-mêmes n'en sont-ils pas capables ? Non, répondis-je, si toi et nous tous sommes convenus d'un principe juste, lorsque nous avons fondé la cité ; or nous sommes convenus, s'il t'en souvient, qu'il est impossible à un seul homme d'exercer convenablement plusieurs métiers. Tu dis vrai, avoua-t-il. Quoi donc ? repris-je, les exercices guerriers ne te semblent-ils (374b) pas relever d'une technique ? Si, assurément, dit-il. Or, doit-on accorder plus de sollicitude à l'art de la chaussure qu'à l'art de la guerre ? Nullement. Mais nous avons défendu au cordonnier d'entreprendre en même temps le métier de laboureur, de tisserand ou de maçon ; nous l'avons réduit à n'être que cordonnier afin que nos travaux de cordonnerie soient bien exécutés ; à chacun des autres artisans, semblablement, nous avons attribué un seul métier, celui pour lequel il est fait par nature, et qu'il doit exercer toute sa vie, étant dispensé (374c) des autres, s'il veut profiter des occasions et bellement accomplir sa tâche. Mais n'est-il pas de la plus haute importance que le métier de la guerre soit bien pratiqué ? Ou bien est-il si facile qu'un laboureur, un cordonnier, ou n'importe quel autre artisan puisse, en même temps, être guerrier, alors qu'on ne peut devenir bon joueur au trictrac ou aux dés si l'on ne s'applique à ces jeux dès l'enfance, et non à temps perdu ? Suffit-il de prendre un bouclier ou quelque autre des armes et instruments de (374d) guerre pour devenir, le jour même, bon antagoniste dans un engagement d'hoplites ou dans quelque autre combat, tandis que les instruments des autres arts, pris en mains, ne feront jamais un artisan ni un athlète, et seront inutiles à celui qui n'en aura point acquis la science et ne s'y sera point suffisamment exercé ? Si cela était, dit-il, les instruments auraient une bien grande valeur ! Ainsi, repris-je, plus la fonction des gardiens est importante, (374e) plus elle exige de loisir, et plus aussi d'art et de soin. Je le pense, dit-il. Et ne faut-il pas des aptitudes naturelles pour exercer cette profession ? Comment non ? Notre tâche consistera donc, ce semble, à choisir, si nous en sommes capables, ceux qui sont par nature aptes à garder la cité. Ce sera notre tâche assurément. Par Zeus, poursuivis-je, ce n'est pas d'une petite affaire que nous nous chargeons ! Cependant, nous ne devons pas perdre courage, autant, du moins, que nos forces nous le permettront.


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Dernière mise à jour : 18/01/2006