HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

Paragraphe 27-28

  Paragraphe 27-28

[27] Αὗται μὲν αἱ ὀλισθηραί τε καὶ ἐπιβλαβεῖς παρεκβάσεις τῆς ἀληθείας, καθέλκουσαι οὐρανόθεν τὸν ἄνθρωπον καὶ εἰς βάραθρον περιτρέπουσαι. Ἐθέλω δὲ ὑμῖν ἐν χρῷ τοὺς θεοὺς αὐτοὺς ἐπιδεῖξαι ὁποῖοί τινες καὶ εἴ τινες, ἵν' ἤδη ποτὲ τῆς πλάνης λήξητε, αὖθις δὲ παλινδρομήσητε εἰς (2.27.2) οὐρανόν. "Ἦμεν γάρ που καὶ ἡμεῖς τέκνα ὀργῆς, ὡς καὶ οἱ λοιποί· δὲ θεὸς πλούσιος ὢν ἐν ἐλέει, διὰ τὴν πολλὴν ἀγάπην αὐτοῦ, ἣν ἠγάπησεν ἡμᾶς, ὄντας ἤδη νεκροὺς τοῖς παραπτώμασιν συνεζωοποίησεν τῷ Χριστῷ." "Ζῶν γὰρ λόγος" καὶ συνταφεὶς Χριστῷ συνυψοῦται θεῷ. Οἱ δὲ ἔτι ἄπιστοι "τέκνα ὀργῆς" ὀνομάζονται, τρεφόμενα ὀργῇ· ἡμεῖς δὲ οὐκ ὀργῆς θρέμματα ἔτι, οἱ τῆς πλάνης ἀπεσπασμένοι, ᾄσσοντες δὲ ἐπὶ τὴν ἀλήθειαν. Ταύτῃ τοι ἡμεῖς οἱ τῆς ἀνομίας υἱοί ποτε διὰ τὴν φιλανθρωπίαν τοῦ λόγου νῦν υἱοὶ γεγόναμεν τοῦ θεοῦ· ὑμῖν δὲ καὶ ὑμέτερος ὑποδύεται ποιητὴς Ἀκραγαντῖνος Ἐμπεδοκλῆς· τοιγάρτοι χαλεπῇσιν ἀλύοντες κακότησιν οὔ ποτε δειλαίων ἀχέων λωφήσετε θυμόν. (2.27.4) Τὰ μὲν δὴ πλεῖστα μεμύθευται καὶ πέπλασται περὶ θεῶν ὑμῖν· τὰ δὲ καὶ ὅσα γεγενῆσθαι ὑπείληπται, ταῦτα δὲ περὶ ἀνθρώπων αἰσχρῶν καὶ ἀσελγῶς βεβιωκότων ἀναγέγραπται· τύφῳ καὶ μανίῃ δὲ βαδίζετε καὶ τρίβον ὀρθὴν εὐθεῖαν προλιπόντες ἀπήλθετε τὴν δι' ἀκανθῶν καὶ σκολόπων. Τί πλανᾶσθε, βροτοί; παύσασθε, μάταιοι, καλλίπετε σκοτίην νυκτός, φωτὸς δὲ λάβεσθε. (2.27.5) Ταῦτα ἡμῖν προφητικὴ παρεγγυᾷ καὶ ποιητικὴ Σίβυλλα· παρεγγυᾷ δὲ καὶ ἀλήθεια, γυμνοῦσα τῶν καταπληκτικῶν τουτωνὶ καὶ ἐκπληκτικῶν προσωπείων τὸν ὄχλον τῶν θεῶν, συνωνυμίαις τισὶ τὰς δοξοποιίας διελέγχουσα. [27] Voilà par quelles voies glissantes et périlleuses l'homme, s'écartant de la vérité, tomba du ciel dans un abîme. Je veux maintenant vous placer en face de vos dieux pour que vous les connaissiez à fond et que, sortant des voies de l'erreur, vous repreniez le chemin du ciel : « Nous aussi nous étions des enfants de colère, dit l'apôtre; mais Dieu, riche en miséricordes, dans l'excès de son amour pour nous, nous a vivifiés par le Christ lorsque nous étions morts par le péché. » Car le Verbe vivant et enseveli avec le Christ est aujourd'hui élevé en gloire avec Dieu. Ceux qui restent incrédules sont appelés enfants de colère, parce que la colère du ciel est leur partage, dès lors qu'ils repoussent le bienfait de la grâce; nous ne sommes plus enfants de colère parce que brisant les liens de l'erreur nous nous sommes jetés avec transport entre les bras de la vérité, autrefois enfants d'iniquité, aujourd'hui vrais fils de Dieu, grâce à la clémence du Verbe. « Prenez donc pour vous seuls les paroles du poète d'Agrigente, lorsqu'il s'écrie : « Infortunés que tourmente sans cesse l'aiguillon des remords, où trouverez-vous un baume salutaire à d'amères douleurs? » Presque tout ce qu'on rapporte de vos dieux est fiction et mensonge, ce qui passe pour vrai appartient à des hommes dégradés qui vécurent dans le crime. « Néants superbes, en quittant le chemin de la vérité vous n'avez plus de route certaine, vous fuyez à travers des ronces et des épines. Pourquoi donc errer à l'aventure? renoncez à toute étude vaine, laissez la nuit, saisissez la lumière. » Voilà ce que vous dit la Sibylle poète et prêtresse tout à la fois. Voilà ce que vous répète la vérité elle-même qui vient aujourd'hui faire tomber ces masques horribles et effrayants, sous lesquels se cachent vos dieux sans nombre, et qui réfute tant d'erreurs que des ressemblances de noms avaient introduites.
[28] Αὐτίκα γοῦν εἰσὶν οἳ τρεῖς τοὺς Ζῆνας ἀναγράφουσιν, τὸν μὲν Αἰθέρος ἐν Ἀρκαδίᾳ, τὼ δὲ λοιπὼ τοῦ Κρόνου παῖδε, τούτοιν τὸν μὲν ἐν Κρήτῃ, θάτερον δὲ ἐν Ἀρκαδίᾳ (2.28.2) πάλιν. Εἰσὶ δὲ οἳ πέντε Ἀθηνᾶς ὑποτίθενται, τὴν μὲν Ἡφαίστου, τὴν Ἀθηναίαν· τὴν δὲ Νείλου, τὴν Αἰγυπτίαν· τρίτην τοῦ Κρόνου, τὴν πολέμου εὑρέτιν· τετάρτην τὴν Διός, ἣν Μεσσήνιοι Κορυφασίαν ἀπὸ τῆς μητρὸς ἐπικεκλή κασιν· ἐπὶ πᾶσι τὴν Πάλλαντος καὶ Τιτανίδος τῆς Ὠκεανοῦ, τὸν πατέρα δυσσεβῶς καταθύσασα τῷ πατρῴῳ κεκόσμηται (2.28.3) δέρματι ὥσπερ κῳδίῳ. Ναὶ μὴν Ἀπόλλωνα μὲν Ἀριστοτέλης πρῶτον Ἡφαίστου καὶ Ἀθηνᾶς (ἐνταῦθα δὴ οὐκέτι παρθένος Ἀθηνᾶ), δεύτερον ἐν Κρήτῃ τὸν Κύρβαντος, τρίτον τὸν Διὸς καὶ τέταρτον τὸν Ἀρκάδα τὸν Σιληνοῦ· Νόμιος οὗτος κέκληται παρὰ Ἀρκάσιν· ἐπὶ τούτοις τὸν Λίβυν καταλέγει τὸν Ἄμμωνος· δὲ Δίδυμος γραμματικὸς τούτοις ἕκτον ἐπιφέρει τὸν Μάγνητος. Πόσοι δὲ καὶ νῦν Ἀπόλλωνες, ἀναρίθμητοι θνητοὶ καὶ ἐπίκηροί τινες ἄνθρωποι, εἰσίν, οἱ παραπλησίως τοῖς προειρημένοις ἐκείνοις κεκλημένοι; [28] Vous avez des auteurs qui parlent de trois Jupiters, l'un né de l'air, en Arcadie; les deux autres de Saturne : l'un de ceux-ci naquit en Arcadie comme le premier, l'autre en Crète. Quelques-uns comptent jusqu'à cinq Minerves ; la première était d'Athènes et fille de Vulcain ; la deuxième, d'Égypte et fille de Nilus; la troisième, fille de Saturne, passe pour avoir inventé l'art de la guerre ; la quatrième naquit de Jupiter, les Messéniens la nomment Coryphasie, du nom de sa mère; la dernière reçut le jour de Pallas et de Titanis, fille de l'Océan : celle-ci, monstre d'impiété, égorgea son père et se fit de sa peau, comme d'une toison, une horrible parure. Aristote reconnaît un premier Apollon, fils de Vulcain et de Minerve, ainsi Minerve n'est plus vierge; un deuxième, né en Crète et fils de Corybas; un troisième, fils de Jupiter ; un quatrième, Arcadien et fils de Silène, les Arcadiens l'appellent Nomius; il parle après ceux-ci d'un Apollon Libyen, fils d'Ammon. Le grammairien Didyme en ajoute un sixième, fils de Magnès; et combien d'autres Apollons ne compterons-nous pas aujourd'hui ! Elle est innombrable la multitude de ces mortels bienfaiteurs de leurs semblables et appelés du même nom que ceux qui précèdent.


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Dernière mise à jour : 26/02/2009