HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre III

Page 398

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[398] (398a) ῎Ανδρα δή, ὡς ἔοικε, δυνάμενον ὑπὸ σοφίας παντοδαπὸν γίγνεσθαι καὶ μιμεῖσθαι πάντα χρήματα, εἰ ἡμῖν ἀφίκοιτο εἰς τὴν πόλιν αὐτός τε καὶ τὰ ποιήματα βουλόμενος ἐπιδείξασθαι, προσκυνοῖμεν ἂν αὐτὸν ὡς ἱερὸν καὶ θαυμαστὸν καὶ ἡδύν, εἴποιμεν δἂν ὅτι οὐκ ἔστιν τοιοῦτος ἀνὴρ ἐν τῇ πόλει παρἡμῖν οὔτε θέμις ἐγγενέσθαι, ἀποπέμποιμέν τε εἰς ἄλλην πόλιν μύρον κατὰ τῆς κεφαλῆς καταχέαντες καὶ ἐρίῳ στέψαντες, αὐτοὶ δἂν τῷ αὐστηροτέρῳ καὶ ἀηδεστέρῳ ποιητῇ (b) χρῴμεθα καὶ μυθολόγῳ ὠφελίας ἕνεκα, ὃς ἡμῖν τὴν τοῦ ἐπιεικοῦς λέξιν μιμοῖτο καὶ τὰ λεγόμενα λέγοι ἐν ἐκείνοις τοῖς τύποις οἷς κατἀρχὰς ἐνομοθετησάμεθα, ὅτε τοὺς στρατιώτας ἐπεχειροῦμεν παιδεύειν. Καὶ μάλ’, ἔφη, οὕτως ἂν ποιοῖμεν, εἰ ἐφἡμῖν εἴη. Νῦν δή, εἶπον ἐγώ, φίλε, κινδυνεύει ἡμῖν τῆς μουσικῆς τὸ περὶ λόγους τε καὶ μύθους παντελῶς διαπεπεράνθαι· τε γὰρ λεκτέον καὶ ὡς λεκτέον εἴρηται. Καὶ αὐτῷ μοι δοκεῖ, ἔφη. (c) Οὐκοῦν μετὰ τοῦτο, ἦν δἐγώ, τὸ περὶ ᾠδῆς τρόπου καὶ μελῶν λοιπόν; Δῆλα δή. ῏Αροὖν οὐ πᾶς ἤδη ἂν εὕροι ἡμῖν λεκτέον περὶ αὐτῶν οἷα δεῖ εἶναι, εἴπερ μέλλομεν τοῖς προειρημένοις συμφωνήσειν; Καὶ Γλαύκων ἐπιγελάσας, ᾿Εγὼ τοίνυν, ἔφη, Σώκρατες, κινδυνεύω ἐκτὸς τῶν πάντων εἶναι· οὔκουν ἱκανῶς γε ἔχω ἐν τῷ παρόντι συμβαλέσθαι ποῖα ἄττα δεῖ ἡμᾶς λέγειν· ὑποπτεύω μέντοι. Πάντως δήπου, ἦν δἐγώ, πρῶτον μὲν τόδε ἱκανῶς ἔχεις (d) λέγειν, ὅτι τὸ μέλος ἐκ τριῶν ἐστιν συγκείμενον, λόγου τε καὶ ἁρμονίας καὶ ῥυθμοῦ. Ναί, ἔφη, τοῦτό γε. Οὐκοῦν ὅσον γε αὐτοῦ λόγος ἐστίν, οὐδὲν δήπου διαφέρει τοῦ μὴ ᾀδομένου λόγου πρὸς τὸ ἐν τοῖς αὐτοῖς δεῖν τύποις λέγεσθαι οἷς ἄρτι προείπομεν καὶ ὡσαύτως; Ἀληθῆ, ἔφη. Καὶ μὴν τήν γε ἁρμονίαν καὶ ῥυθμὸν ἀκολουθεῖν δεῖ τῷ λόγῳ. Πῶς δοὔ; Ἀλλὰ μέντοι θρήνων γε καὶ ὀδυρμῶν ἔφαμεν ἐν λόγοις οὐδὲν προσδεῖσθαι. Οὐ γὰρ οὖν. (e) Τίνες οὖν θρηνώδεις ἁρμονίαι; λέγε μοι· σὺ γὰρ μουσικός. Μειξολυδιστί, ἔφη, καὶ συντονολυδιστὶ καὶ τοιαῦταί τινες. Οὐκοῦν αὗται, ἦν δἐγώ, ἀφαιρετέαι; ἄχρηστοι γὰρ καὶ γυναιξὶν ἃς δεῖ ἐπιεικεῖς εἶναι, μὴ ὅτι ἀνδράσι. Πάνυ γε. Ἀλλὰ μὴν μέθη γε φύλαξιν ἀπρεπέστατον καὶ μαλακία καὶ ἀργία. Πῶς γὰρ οὔ; Τίνες οὖν μαλακαί τε καὶ συμποτικαὶ τῶν ἁρμονιῶν; ᾿Ιαστί, δὅς, καὶ λυδιστὶ αὖ τινες χαλαραὶ καλοῦνται. [398] Si donc un homme en apparence capable, par son (398a) habileté, de prendre toutes les formes et de tout imiter, venait dans notre ville pour s'y produire, lui et ses poèmes, nous le saluerions bien bas comme un être sacré, étonnant, agréable ; mais nous lui dirions qu'il n'y a point d'homme comme lui dans notre cité et qu'il ne peut y en avoir ; puis nous l'enverrions dans une autre ville, après avoir versé de la myrrhe sur sa tête et l'avoir couronné de bandelettes. Pour notre compte, visant à l'utilité, nous aurons recours au poète et au conteur plus austère (398b) et moins agréable qui imitera pour nous le ton de l'honnête homme et se conformera, dans son langage, aux règles que nous avons établies dès le début, lorsque nous entreprenions l'éducation de nos guerriers. Oui, dit-il, nous agirons de la sorte si cela dépend de nous. Maintenant, mon ami, il me semble que nous en avons fini avec cette partie de la musique qui concerne les discours et les fables, car nous avons traité et du fond et de la forme. Il me le semble aussi, répondit-il. Après cela ne nous reste-t-il pas à traiter du caractère (398c) du chant et de la mélodie ? Si, évidemment. Or, tout homme ne trouverait-il pas immédiatement ce que nous devons en dire et ce qu'ils doivent être, si nous voulons rester d'accord avec nos précédents propos ? Alors Glaucon, souriant : Pour moi, Socrate, dit-il, je risque de rester en dehors de «tous les hommes», car je ne suis guère en état d'inférer, à l'instant, ce que doivent être ces choses ; je le soupçonne cependant. En tout cas, repris-je, tu es en état de faire cette (398d) première remarque : que la mélodie se compose de trois éléments, les paroles, l'harmonie et le rythme. Pour cela oui, reconnut-il. Quant aux paroles, diffèrent-elles de celles qui ne sont pas chantées ? Ne doivent-elles pas être composées selon les règles que nous énoncions tout à l'heure et dans une forme semblable ? C'est vrai, dit-il. Et l'harmonie et le rythme doivent s'accorder aux paroles. Comment non ? Mais nous avons dit qu'il ne fallait pas de plaintes et de lamentations dans nos discours. Il n'en faut pas en effet. (398e) Quelles sont donc les harmonies plaintives ? Dis-le moi puisque tu es musicien. Ce sont, répondit-il, la lydienne mixte, la lydienne aiguë et quelques autres semblables. Par conséquent ces harmonies-là sont à retrancher, n'est-ce pas ? car elles sont inutiles aux femmes honnêtes, et à plus forte raison aux hommes. Certainement. Mais rien n'est plus inconvenant pour les gardiens que l'ivresse, la mollesse et l'indolence. Sans contredit. Quelles sont donc les harmonies molles, usitées dans les banquets ? L'ionienne et la lydienne qu'on appelle lâches.


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Dernière mise à jour : 15/02/2006