HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedre

Page 259

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[259] καὶ (259a) ἀλλήλοις διαλεγόμενοι καθορᾶν καὶ ἡμᾶς. εἰ οὖν ἴδοιεν καὶ νὼ καθάπερ τοὺς πολλοὺς ἐν μεσημβρίᾳ μὴ διαλεγομένους ἀλλὰ νυστάζοντας καὶ κηλουμένους ὑφαὑτῶν διἀργίαν τῆς διανοίας, δικαίως ἂν καταγελῷεν, ἡγούμενοι ἀνδράποδἄττα σφίσιν ἐλθόντα εἰς τὸ καταγώγιον ὥσπερ προβάτια μεσημβριάζοντα περὶ τὴν κρήνην εὕδειν· ἐὰν δὲ ὁρῶσι διαλεγομένους καὶ παραπλέοντάς σφας ὥσπερ Σειρῆνας (259b) ἀκηλήτους, γέρας παρὰ θεῶν ἔχουσιν ἀνθρώποις διδόναι, τάχἂν δοῖεν ἀγασθέντες. (Φαῖδρος) ἔχουσι δὲ δὴ τί τοῦτο; ἀνήκοος γάρ, ὡς ἔοικε, τυγχάνω ὤν. (Σωκράτης) οὐ μὲν δὴ πρέπει γε φιλόμουσον ἄνδρα τῶν τοιούτων ἀνήκοον εἶναι. λέγεται δὥς ποτἦσαν οὗτοι ἄνθρωποι τῶν πρὶν μούσας γεγονέναι, γενομένων δὲ Μουσῶν καὶ φανείσης ᾠδῆς οὕτως ἄρα τινὲς τῶν τότε ἐξεπλάγησαν ὑφἡδονῆς, (259c) ὥστε ᾄδοντες ἠμέλησαν σίτων τε καὶ ποτῶν, καὶ ἔλαθον τελευτήσαντες αὑτούς· ἐξ ὧν τὸ τεττίγων γένος μετἐκεῖνο φύεται, γέρας τοῦτο παρὰ Μουσῶν λαβόν, μηδὲν τροφῆς δεῖσθαι γενόμενον, ἀλλἄσιτόν τε καὶ ἄποτον εὐθὺς ᾄδειν, ἕως ἂν τελευτήσῃ, καὶ μετὰ ταῦτα ἐλθὸν παρὰ μούσας ἀπαγγέλλειν τίς τίνα αὐτῶν τιμᾷ τῶν ἐνθάδε. Τερψιχόρᾳ μὲν οὖν τοὺς ἐν τοῖς χοροῖς τετιμηκότας αὐτὴν ἀπαγγέλλοντες (259d) ποιοῦσι προσφιλεστέρους, τῇ δὲ Ἐρατοῖ τοὺς ἐν τοῖς ἐρωτικοῖς, καὶ ταῖς ἄλλαις οὕτως, κατὰ τὸ εἶδος ἑκάστης τιμῆς· τῇ δὲ πρεσβυτάτῃ Καλλιόπῃ καὶ τῇ μεταὐτὴν Οὐρανίᾳ τοὺς ἐν φιλοσοφίᾳ διάγοντάς τε καὶ τιμῶντας τὴν ἐκείνων μουσικὴν ἀγγέλλουσιν, αἳ δὴ μάλιστα τῶν Μουσῶν περί τε οὐρανὸν καὶ λόγους οὖσαι θείους τε καὶ ἀνθρωπίνους ἱᾶσιν καλλίστην φωνήν. πολλῶν δὴ οὖν ἕνεκα λεκτέον τι καὶ οὐ καθευδητέον ἐν τῇ μεσημβρίᾳ. (Φαῖδρος) λεκτέον γὰρ οὖν. (259e) (Σωκράτης) οὐκοῦν, ὅπερ νῦν προυθέμεθα σκέψασθαι, τὸν λόγον ὅπῃ καλῶς ἔχει λέγειν τε καὶ γράφειν καὶ ὅπῃ μή, σκεπτέον. (Φαῖδρος) δῆλον. (Σωκράτης) ἆροὖν οὐχ ὑπάρχειν δεῖ τοῖς εὖ γε καὶ καλῶς ῥηθησομένοις τὴν τοῦ λέγοντος διάνοιαν εἰδυῖαν τὸ ἀληθὲς ὧν ἂν ἐρεῖν πέρι μέλλῃ; (Φαῖδρος) οὑτωσὶ περὶ τούτου ἀκήκοα, φίλε Σώκρατες, [259] (259a) et devisent entre elles, nous observent aussi! Si donc elles nous voyaient, nous deux justement, à l'heure de midi, pareils au commun des hommes, laisser tomber en avant notre tête, au lieu de nous entretenir, et subir, par fainéantise de pensée, leur charme magique, elles se riraient à bon droit de nous, se croyant en présence d'esclaves qui sont venus dans cette retraite chercher à dormir, comme des bestiaux, leur méridienne contre la source! Si au contraire elles nous voient en train de nous entretenir et de voguer le long d'elles, comme au long de Sirènes, sans subir leur charme, (b) alors, ce privilège que les Dieux leur ont donné d'accorder aux hommes, peut-être, contentes de nous, nous l'accorderaient-elles! (PHÈDRE) : Quel est donc ce privilège qui leur a été donné? Il me semble bien en effet que jamais je ne me suis trouvé à en entendre parler! — (SOCRATE) : Voilà qui, assurément, ne convient pas à un homme ami des Muses, de n'avoir point entendu parler de telles choses! Jadis les cigales étaient, dit-on, certains hommes de l'humanité antérieure à la naissance des Muses. Puis, quand furent nées les Muses, et que l'on connut le chant, dans cette humanité d'alors il y eut, à ce qu'on raconte en effet, des individus que la jouissance éprouvée mit à ce point hors d'eux-mêmes que, se mettant à chanter, (c) ils ne songèrent plus à manger ni à boire, et qu'ils cessèrent de vivre sans s'en être eux-mêmes aperçus! C'est de ces individus, une fois morts, qu'est né le peuple des cigales, doté par les Muses de ce privilège de n'avoir, après avoir vu le jour, nul besoin de nourriture, mais tout de suite, sans manger ni boire, de se mettre cependant à chanter jusqu'au terme de la vie; puis, ce terme venu, de se rendre auprès des Muses pour leur faire connaître quelle est celle d'entre elles qui est honorée ici-bas par tel ou tel. A Terpsichore donc, faisant connaître ceux qui l'ont honorée par des choeurs de danse, elles rendent plus particulièrement chers ces gens-là; (d) à Érato, ceux qui l'ont honorée dans les choses d'amour; et de même pour les autres Muses, selon la nature de culte dont chacune est honorée : à l'aînée, Calliope, et à sa cadette, Uranie, elles font connaître ceux qui passent leur vie à philosopher et qui cultivent la musique propre aux Muses en question; elles qui, ayant, plus que toutes les autres, rapport aux choses du Ciel et aux propos qui concernent aussi bien les Dieux que les hommes, font entendre des accents d'une supérieure beauté. Multiples sont donc, tu le vois, nos raisons de parler et de ne point, à l'heure de midi, nous abandonner au sommeil! — (PHÈDRE) : C'est cela! Parlons donc. (e) — (SOCRATE) : Alors, c'est là précisément ce qu'à cette heure nous proposions à notre examen, il s'agit d'examiner dans quelles conditions c'est une belle chose de parler et d'écrire, dans lesquelles cela n'est pas. — (PHÈDRE) : Manifestement! — (SOCRATE) : Eh bien! n'est-ce pas, pour ceux qui du moins espèrent bien parler et de la belle façon, une exigence réelle, que la pensée de celui qui parle soit instruite de ce qui est la vérité quant au sujet qu'il veut traiter? — (PHÈDRE) : Sur cette question, voici, mon cher Socrate, en quel sens j'ai entendu parler :


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Dernière mise à jour : 6/01/2006