HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre VIII

Chapitres 40-44

  Chapitres 40-44

[8,40] δὲ Ἑλλήνων ναυτικὸς στρατὸς ἀπὸ τοῦ Ἀρτεμισίου Ἀθηναίων δεηθέντων ἐς Σαλαμῖνα κατίσχει τὰς νέας. τῶνδε δὲ εἵνεκα προσεδεήθησαν αὐτῶν σχεῖν πρὸς Σαλαμῖνα Ἀθηναῖοι, ἵνα αὐτοὶ παῖδάς τε καὶ γυναῖκας ὑπεξαγάγωνται ἐκ τῆς Ἀττικῆς, πρὸς δὲ καὶ βουλεύσωνται τὸ ποιητέον αὐτοῖσι ἔσται. ἐπὶ γὰρ τοῖσι κατήκουσι πρήγμασι βουλὴν ἔμελλον ποιήσασθαι ὡς ἐψευσμένοι γνώμης. (2) δοκέοντες γὰρ εὑρήσειν Πελοποννησίους πανδημεὶ ἐν τῇ Βοιωτίῃ ὑποκατημένους τὸν βάρβαρον, τῶν μὲν εὗρον οὐδὲν ἐόν, οἳ δὲ ἐπυνθάνοντο τὸν Ἰσθμὸν αὐτοὺς τειχέοντας, ὡς τὴν Πελοπόννησον περὶ πλείστου τε ποιευμένους περιεῖναι καὶ ταύτην ἔχοντας ἐν φυλακῇ, τὰ ἄλλα δὲ ἀπιέναι. ταῦτα πυνθανόμενοι οὕτω δὴ προσεδεήθησαν σφέων σχεῖν πρὸς τὴν Σαλαμῖνα. [8,40] XL. La flotte grecque alla d'Artémisium à Salamine, où elle s'arrêta, à la prière des Athéniens. Ceux-ci l'y avaient engagée, afin de pouvoir faire sortir de l'Attique leurs femmes et leurs enfants, et, outre cela, pour délibérer sur le parti qu'ils devaient prendre. Car, se voyant frustrés de leurs espérances, il fallait nécessairement tenir conseil dans les conjonctures présentes. Ils avaient cru trouver les Péloponnésiens campés en Béotie pour attaquer les Barbares avec toutes leurs forces, et néanmoins ils apprenaient que, ne pensant qu'à leur conservation et à celle du Péloponnèse, ils travaillaient à fermer l'isthme d'une muraille sans s'inquiéter du reste de la Grèce. Sur cette nouvelle, ils avaient prié les alliés de demeurer près de Salamine.
[8,41] οἱ μὲν δὴ ἄλλοι κατέσχον ἐς τὴν Σαλαμῖνα, Ἀθηναῖοι δὲ ἐς τὴν ἑωυτῶν. μετὰ δὲ τὴν ἄπιξιν κήρυγμα ἐποιήσαντο, Ἀθηναίων τῇ τις δύναται σώζειν τέκνα τε καὶ τοὺς οἰκέτας. ἐνθαῦτα οἱ μὲν πλεῖστοι ἐς Τροίζηνα ἀπέστειλαν, οἳ δὲ ἐς Αἴγιναν, οἳ δὲ ἐς Σαλαμῖνα. (2) ἔσπευσαν δὲ ταῦτα ὑπεκθέσθαι τῷ χρηστηρίῳ τε βουλόμενοι ὑπηρετέειν καὶ δὴ καὶ τοῦδε εἵνεκα οὐκ ἥκιστα. λέγουσι Ἀθηναῖοι ὄφιν μέγαν φύλακα τῆς ἀκροπόλιος ἐνδιαιτᾶσθαι ἐν τῷ ἱρῷ· λέγουσί τε ταῦτα καὶ δὴ ὡς ἐόντι ἐπιμήνια ἐπιτελέουσι προτιθέντες· τὰ δἐπιμήνια μελιτόεσσα ἐστί. (3) αὕτη δὴ μελιτόεσσα ἐν τῷ πρόσθε αἰεὶ χρόνῳ ἀναισιμουμένη τότε ἦν ἄψαυστος. σημηνάσης δὲ ταῦτα τῆς ἱρείης, μᾶλλόν τι οἱ Ἀθηναῖοι καὶ προθυμότερον ἐξέλιπον τὴν πόλιν, ὡς καὶ τῆς θεοῦ ἀπολελοιπυίης τὴν ἀκρόπολιν. ὡς δέ σφι πάντα ὑπεξέκειτο, ἔπλεον ἐς τὸ στρατόπεδον. [8,41] XLI. Tandis que le reste de la flotte était à l'ancre devant Salamine, les Athéniens retournèrent dans leur pays. Ils firent publier aussitôt après leur arrivée que chacun eût à pourvoir, comme il pourrait, à la sûreté de ses enfants et de toute sa maison. Là-dessus, la plupart des Athéniens envoyèrent leurs familles à Trézène; les autres, à Égine et à Salamine. Ils se pressèrent de les faire sortir de l'Attique, afin d'obéir à l'oracle, et surtout par cette raison-ci. Les Athéniens disent qu'il y a dans le temple de la citadelle un grand serpent qui est le gardien et le protecteur de la forteresse; et, comme s'il existait réellement, ils lui présentent tous les mois des gâteaux au miel. Jusqu'à cette époque, les gâteaux avaient toujours été consommés ; mais alors ils restèrent sans qu'on y eût touché. La prêtresse l'ayant publié, les Athéniens se hâtèrent d'autant plus de sortir de la ville, que la déesse abandonnait aussi la citadelle. Lorsqu'ils eurent mis tout à couvert, ils s'embarquèrent, et se rendirent à la flotte des alliés.
[8,42] ἐπεὶ δὲ οἱ ἀπἈρτεμισίου ἐς Σαλαμῖνα κατέσχον τὰς νέας, συνέρρεε καὶ λοιπὸς πυνθανόμενος τῶν Ἑλλήνων ναυτικὸς στρατὸς ἐκ Τροίζηνος· ἐς γὰρ Πώγωνα τὸν Τροιζηνίων λιμένα προείρητο συλλέγεσθαι. συνελέχθησάν τε δὴ πολλῷ πλεῦνες νέες ἐπἈρτεμισίῳ ἐναυμάχεον καὶ ἀπὸ πολίων πλεύνων. (2) ναύαρχος μέν νυν ἐπῆν ὡυτὸς ὅς περ ἐπἈρτεμισίῳ, Εὐρυβιάδης Εὐρυκλείδεω ἀνὴρ Σπαρτιήτης, οὐ μέντοι γένεος τοῦ βασιληίου ἐών· νέας δὲ πολλῷ πλείστας τε καὶ ἄριστα πλεούσας παρείχοντο Ἀθηναῖοι. [8,42] XLII. Le reste de la flotte grecque, qui se tenait à Pogon, port des Trézéniens, où elle avait eu ordre de s'assembler, ayant appris que l'armée navale, revenue d'Artémisium, était à l'ancre devant Salamine, s'y rendit aussi. On eut donc en cet endroit beaucoup plus de vaisseaux qu'au combat d'Artémisium, et il s'y en trouva de la part d'un plus grand nombre de villes. Eurybiades de Sparte, fils d'Euryclides, qui avait commandé à Artémisium, commandait encore en cette occasion, quoiqu'il ne fût pas de la famille royale. Les vaisseaux athéniens étaient en beaucoup plus grand nombre, et les meilleurs voiliers de la flotte.
[8,43] ἐστρατεύοντο δὲ οἵδε· ἐκ μὲν Πελοποννήσου Λακεδαιμόνιοι ἑκκαίδεκα νέας παρεχόμενοι, Κορίνθιοι δὲ τὸ αὐτὸ πλήρωμα παρεχόμενοι καὶ ἐπἈρτεμισίῳ· Σικυώνιοι δὲ πεντεκαίδεκα παρείχοντο νέας, Ἐπιδαύριοι δὲ δέκα, Τροιζήνιοι δὲ πέντε, Ἑρμιονέες δὲ τρεῖς, ἐόντες οὗτοι πλὴν Ἑρμιονέων Δωρικόν τε καὶ Μακεδνὸν ἔθνος, ἐξ Ἐρινεοῦ τε καὶ Πίνδου καὶ τῆς Δρυοπίδος ὕστατα ὁρμηθέντες. οἱ δὲ Ἑρμιονέες εἰσὶ Δρύοπες, ὑπὸ Ἡρακλέος τε καὶ Μηλιέων ἐκ τῆς νῦν Δωρίδος καλεομένης χώρης ἐξαναστάντες. [8,43] XLIII. Voici le dénombrement de cette flotte. Parmi les Péloponnésiens, les Lacédémoniens fournirent seize vaisseaux, les Corinthiens autant qu'ils en avaient envoyé à Artémisium (c'est-à-dire quarante), les Sicyoniens quinze, les Épidauriens dix, les Trézéniens cinq, les Hermionéens trois. Tous ces peuples, excepté les Hermionéens, étaient Doriens et Macednes ; ils étaient venus d'Érinée, de Pinde, et en dernier lieu de la Dryopide. Quant aux Hermionéens, ils sont Dryopes; ils furent autrefois chassés, par Hercule et par les Méliens, du pays appelé aujourd'hui Doride. Telles étaient les forces des Péloponnésiens.
[8,44] οὗτοι μέν νυν Πελοποννησίων ἐστρατεύοντο, οἱ δὲ ἐκ τῆς ἔξω ἠπείρου, Ἀθηναῖοι μὲν πρὸς πάντας τοὺς ἄλλους παρεχόμενοι νέας ὀγδώκοντα καὶ ἑκατόν, μοῦνοι· ἐν Σαλαμῖνι γὰρ οὐ συνεναυμάχησαν Πλαταιέες Ἀθηναίοισι διὰ τοιόνδε τι πρῆγμα· ἀπαλλασσομένων τῶν Ἑλλήνων ἀπὸ τοῦ Ἀρτεμισίου, ὡς ἐγίνοντο κατὰ Χαλκίδα, οἱ Πλαταιέες ἀποβάντες ἐς τὴν περαίην τῆς Βοιωτίης χώρης πρὸς ἐκκομιδὴν ἐτράποντο τῶν οἰκετέων. οὗτοι μέν νυν τούτους σώζοντες ἐλείφθησαν. (2) Ἀθηναῖοι δὲ ἐπὶ μὲν Πελασγῶν ἐχόντων τὴν νῦν Ἑλλάδα καλεομένην ἦσαν Πελασγοί, ὀνομαζόμενοι Κραναοί, ἐπὶ δὲ Κέκροπος βασιλέος ἐκλήθησαν Κεκροπίδαι, ἐκδεξαμένου δὲ Ἐρεχθέος τὴν ἀρχὴν Ἀθηναῖοι μετωνομάσθησαν, Ἴωνος δὲ τοῦ Ξούθου στρατάρχεω γενομένου Ἀθηναίοισι ἐκλήθησαν ἀπὸ τούτου Ἴωνες. [8,44] XLIV. Entre les Grecs du continent extérieur, les Athéniens pouvaient être mis en parallèle avec tous les autres alliés. Ils fournirent eux seuls cent quatre-vingts vaisseaux, car les Platéens ne se trouvèrent pas avec eux au combat de Salamine, par la raison que je vais rapporter. Les Grecs étant arrivés à Chalcis après leur départ d'Artémisium, les Platéens descendirent de l'autre côté sur les terres de la Béotie, et se mirent à transporter dans des lieux sûrs leurs femmes, leurs enfants et leurs esclaves. Tandis qu'ils étaient occupés à les sauver, le reste de la flotte les abandonna. Dans le temps que les Pélasges possédaient le pays connu maintenant sous le nom d'Hellade, les Athéniens étaient Pélasges, et on les appelait Cranaens; sous Cécrops, on les nomma Cécropides, et Érechthéides sous Érechthée, un de ses successeurs. Ion, fils de Xuthus, étant ensuite devenu leur chef, ils prirent de lui le nom d'Ioniens.


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Dernière mise à jour : 2/02/2006