HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VIII (avec trad. française)

Chapitre 72

  Chapitre 72

[8,72] Τούτοις δὴ τοῖς λόγοις τοῦ Κασσίου θαμινὰ μεταπείθοντος ἐν ταῖς ἐκκλησίαις τὸν ὄχλον παρελθὼν εἷς τῶν δημάρχων, Γάϊος Ῥαβολήιος, ἀνὴρ οὐκ ἄφρων, τήν τε διχοστασίαν τῶν ὑπάτων ὑπέσχετο παύσειν οὐκ εἰς μακράν, καὶ τῷ δήμῳ ποιήσειν φανερόν, τι χρὴ ποιεῖν. ἐπισημασίας δὲ γενομένης αὐτῷ μεγάλης καὶ μετὰ τοῦτο σιωπῆς· Οὐχὶ ταῦτ´, εἶπεν, Κάσσιε, καὶ σὺ Οὐεργίνιε, τὰ κεφάλαιά ἐστι τοῦ νόμου; ἓν μέν, εἰ χρὴ τὴν δημοσίαν γῆν κατ´ ἄνδρα διανεμηθῆναι, ἕτερον δ´, εἰ χρὴ καὶ Λατίνους καὶ Ἕρνικας μέρος αὐτῆς λαβόντας ἔχειν; ὁμολογησάντων δ´ αὐτῶν· Εἶεν δή· σὺ μέν, εἶπεν, Κάσσιε, ἀμφότερα ταῦτ´ ἐπιψηφίζειν ἀξιοῖς τὸν δῆμον, σὺ δὲ δὴ πρὸς θεῶν, Οὐεργίνιε, λέξον ἡμῖν, πότερα θάτερον ἀκυροῖς τῆς Κασσίου γνώμης μέρος τὸ κατὰ τοὺς συμμάχους οὐκ οἰόμενος δεῖν ἰσομοίρους ἡμῖν Ἕρνικάς τε καὶ Λατίνους ποιεῖν, καὶ θάτερον μόνον ἀκυροῖς ἀξιῶν οὐδὲ ἡμῖν αὐτοῖς διανέμειν τὰ κοινά; ταυτὶ γὰρ ἀπόκριναί μοι μηθὲν ἀποκρυψάμενος. εἰπόντος δὲ τοῦ Οὐεργινίου τῇ Λατίνων τε καὶ Ἑρνίκων ἀντιλέγειν ἰσομοιρίᾳ, τὸ δὲ κατὰ τοὺς πολίτας, εἰ πᾶσι δόξειε, διανέμεσθαι συγχωρεῖν, ἐπιστρέψας δήμαρχος εἰς τὸν ὄχλον εἶπεν· Ἐπεὶ τοίνυν τὸ μὲν ἕτερον τῆς γνώμης μέρος ἀμφοτέροις τοῖς ὑπάτοις συνδοκεῖ, τὸ δ´ ἕτερον ἀντιλέγεται πρὸς θατέρου, ἰσότιμοι δ´ ἀμφότεροι, καὶ οὐχ οἷόν τε βιάσασθαι θατέρῳ τὸν ἕτερον, μὲν δίδοται παρ´ ἀμφοτέρων, ἤδη λάβωμεν, ὑπὲρ οὗ δ´ ἀμφισβητοῦσιν, ἀναβαλώμεθα. ἐπισημήναντος δὲ τοῦ πλήθους ὡς τὰ κράτιστα ὑποθεμένῳ καὶ καταλύειν ἐκ τοῦ νόμου τὸ ποιοῦν διχοστασίαν μέρος ἀξιοῦντος, ἀπορῶν, τι χρὴ πράττειν, Κάσσιος καὶ οὔτ´ ἀναθέσθαι τὴν γνώμην προαιρούμενος οὔτε μένειν ἐπ´ αὐτῆς ἀντιπραττόντων τῶν δημάρχων δυνάμενος, τότε μὲν διέλυσε τὴν ἐκκλησίαν, ταῖς δ´ ἑξῆς ἡμέραις ἀρρωστίαν σκηπτόμενος οὐκέτι κατέβαινεν εἰς τὴν ἀγοράν, ἀλλ´ ὑπομένων ἔνδον ἐπραγματεύετο βίᾳ καὶ χειροκρασίᾳ κυρῶσαι τὸν νόμον· καὶ μετεπέμπετο Λατίνων τε καὶ Ἑρνίκων ὅσους ἐδύνατο πλείστους ἐπὶ τὴν ψηφοφορίαν. οἱ δὲ συνῄεσαν ἀθρόοι, καὶ δι´ ὀλίγου μεστὴ ξένων ἦν πόλις. ταῦτα μαθὼν Οὐεργίνιος κηρύττειν ἐκέλευσε κατὰ τοὺς στενωποὺς ἀπιέναι τοὺς μὴ κατοικοῦντας ἐν τῇ πόλει, χρόνον ὁρίσας οὐ πολύν. δὲ Κάσσιος τἀναντία ἐκέλευσε κηρύττειν παραμένειν τοὺς μετέχοντας τῆς ἰσοπολιτείας, ἕως ἂν ἐπικυρωθῇ νόμος. [8,72] X. CASSIUS ne cessait d'attirer le peuple par ces discours artificieux qu'il débitait souvent. Un des tribuns nommé Caius Rabuleius, qui ne manquait pas d'esprit, s'avança au milieu de l'assemblée, promettant d'apaiser dans peu le différend des consuls et de faire voir au peuple ses véritables intérêts. Cette proposition fut suivie d'applaudissements, on lui ordonna de parler, et lorsqu'on eut fait silence : « Cassius, dit-il, et vous Virginius, ne sont-ce pas là les principaux articles de la loi, le premier, s'il faut distribuer aux citoyens les terres publiques, le second, si les Latins et les Herniques doivent y avoir part » ? Les consuls en étant convenus : «Voila qui est bien, leur dit le tribun. Pour vous, Cassius ajouta-t.il, vous voulez et que le peuple ratifie ces deux choses par ses suffrages. Et vous, Virginius, dites-nous au nom des dieux, à quel article de la loi vous vous opposez. Est-ce à celui qui regarde les alliés ? Prétendez-vous seulement que les Latins et les Herniques ne doivent pas être compris avec nous dans la distribution des terres ? Blâmez-vous aussi l'autre article de la loi, et vous opposez-vous à la grâce qu'on veut accorder au peuple Romain en lui distribuant les terres qui appartiennent au public ? Parlez et nettement, Virginius : faites-nous connaître votre sentiment sans rien dissimuler». Virginius ayant répondu qu'il s'opposait à ce que les Latins et les Herniques eussent leur part des terres en question, mais qu'il consentait qu'on les attribuât aux citoyens Romains si tout le monde en était d'avis, le tribun se tourne vers le peuple, et élevant la voix : « Puisque les consuls, dit-il, conviennent sur un des articles de la loi, et que Virginius s'oppose au second, comme ces deux magistrats sont égaux en dignité et que l'un ne peut pas employer les voies de contrainte envers son collègue, contentons-nous pour aujourd'hui de ce qu'ils nous accordent d'une commune voix , remettons à une autre fois le second article dont ils disputent ». Alors le peuple témoigna par ses acclamations qu'il approuvait le conseil du tribun comme le meilleur, et demanda qu'on retranchât de la loi le second article qui faisait la matière des contestations. X. CASSIUS ne sachant à quoi se déterminer, et ne pouvant ni se résoudre à changer d'avis, ni soutenir son sentiment tant que les tribuns s'y opposeraient, prit le parti de congédier l'assemblée. Les jours suivants, il feignit d'être malade , et sous ce prétexte il n'allait plus à la place publique ni au barreau. Restant toujours chez lui, il chercha les moyens de faire recevoir la loi par force. Il manda sous-main autant de Latins et d'Herniques, pour avoir leurs suffrages : il en vint à Rome un si grand nombre qu'en peu de temps la ville se trouva pleine d'étrangers. Virginius qui en fut averti, fit publier par un héraut dans tous les carrefours, que ceux qui n'avaient point de domicile à Rome, eussent à se retirer incessamment. Mais Cassius donna des ordres contraires à ceux de son collègue, défendant à quiconque avoir le droit de bourgeoisie Romaine, de sortir de la ville jusqu'à ce que la loi fût confirmée et reçue.


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Dernière mise à jour : 19/08/2009