HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Discours aux gentils

Paragraphe 109-110

  Paragraphe 109-110

[109] Πόσῳ γοῦν ἄμεινον τοῖς ἀνθρώποις τοῦ τυγχάνειν τῶν ἐπιθυμιῶν ἀρχὴν μηδὲ ἐπιθυμεῖν ἐθέλειν ὧν μὴ δεῖ; Ἀλλ' ὑμεῖς μὲν τὸ αὐστηρὸν τῆς σωτηρίας ὑπομένειν οὐ καρτερεῖτε, καθάπερ δὲ τῶν σιτίων τοῖς γλυκέσιν ἡδόμεθα διὰ τὴν λειότητα τῆς ἡδονῆς προτιμῶντες, ἰᾶται δὲ ἡμᾶς καὶ ὑγιάζει τὰ πικρὰ τραχύνοντα τὴν αἴσθησιν, ἀλλὰ τοὺς ἀσθενεῖς τὸν στόμαχον ῥώννυσιν τῶν φαρμάκων αὐστηρία, οὕτως ἥδει μὲν καὶ γαργαλίζει συνήθεια, ἀλλ' μὲν εἰς τὸ βάραθρον ὠθεῖ, συνήθεια, δὲ εἰς οὐρανὸν ἀνάγει, ἀλήθεια, "τραχεῖα" μὲν τὸ πρῶτον, "ἀλλ' ἀγαθὴ κουροτρόφοςκαὶ σεμνὴ μὲν γυναικωνῖτις αὕτη, σώφρων δὲ γερουσία· οὐδέ ἐστι δυσπρόσιτος οὐδὲ ἀδύνατος λαβεῖν, ἀλλ' ἔστιν ἐγγυτάτω ἔνοικος ἡμῶν, φησιν αἰνιττόμενος πάνσοφος Μωυσῆς, τρισὶ τοῖς καθ' ἡμᾶς ἐνδιαιτωμένη (10.109.3) μέρεσι, "χερσὶ καὶ στόματι καὶ καρδίᾳ." Σύμβολον τοῦτο γνήσιον τρισὶ τοῖς πᾶσι συμπληρουμένης τῆς ἀληθείας, βουλῇ καὶ πράξει καὶ λόγῳ μηδὲ γὰρ τόδε δείμαινε, μή σε τὰ πολλὰ καὶ ἐπιτερπῆ φανταζόμενα ἀφέληται σοφίας· αὐτὸς ἑκὼν ὑπερβήσῃ τὸν λῆρον τῆς συνηθείας, καθάπερ καὶ οἱ παῖδες τὰ ἀθύρματα ἄνδρες γενόμενοι ἀπέρριψαν. [109] Répondez ? Ne vaut-il pas mieux que l'homme s'interdise dès l'origine la convoitise des objets défendus, plutôt que de posséder l'objet de ses convoitises. Mais vous, l'austérité du salut épouvante votre pusillanimité. Les mets délicats flattent notre palais ; nous les préférons à cause de l'attrait naturel que le plaisir a pour nous, tandis que les aliments amers, quoiqu'ils révoltent les sens, entretiennent ou rétablissent la santé. Il y a mieux ; l'âpreté des remèdes fortifie souvent un estomac débile. Il en va de même de la coutume. Elle caresse et chatouille par une douceur apparente; mais elle conduit à l'abîme; la vérité, au contraire, nous emporte vers les cieux. Raide et austère au début, elle n'en est pas moins la meilleure nourrice de la jeunesse; tantôt gynécée recommandable par la gravité des mœurs ; tantôt sénat consacré par la sagesse et la prudence. Qu'il soit difficile de l'aborder, ou quelle réside hors de la portée des hommes, ne le croyez pas ; elle est près de nous ; elle habite dans nos maisons, et, comme l'insinue Moïse, l'homme orné de la sagesse est tout entier dans ces trois organes, la main, la bouche, le cœur. Tel est le véritable symbole de la vérité. Pour l'embrasser complètement, il faut le concours de ces trois choses: prudence, action, parole. Mais la foule des plaisirs, en voltigeant autour de mon imagination, m'écartera de la sagesse, dites-vous. Ne craignez rien. Vous passerez sans qu'il vous en coûte, et avec le regard du dédain, à côté des frivolités de la coutume, à peu près comme le jeune homme brise les hochets qui ont diverti son enfance.
[110] Τάχει μὲν δὴ ἀνυπερβλήτῳ εὐνοίᾳ τε εὐπροσίτῳ δύναμις θεϊκὴ ἐπιλάμψασα τὴν γῆν σωτηρίου σπέρματος ἐνέπλησε τὸ πᾶν. Οὐ γὰρ ἂν οὕτως ἐν ὀλίγῳ χρόνῳ τοσοῦτον ἔργον ἄνευ θείας κομιδῆς ἐξήνυσεν κύριος, ὄψει καταφρο νούμενος, ἔργῳ προσκυνούμενος, καθάρσιος καὶ σωτήριος καὶ μειλίχιος, θεῖος λόγος, φανερώτατος ὄντως θεός, τῷ δεσπότῃ τῶν ὅλων ἐξισωθείς, ὅτι ἦν υἱὸς αὐτοῦ καὶ " (10.110.2) λόγος ἦν ἐν τῷ θεῷ", οὔθ' ὅτε τὸ πρῶτον προεκηρύχθη, ἀπιστηθείς, οὔθ' ὅτε τὸ ἀνθρώπου προσωπεῖον ἀναλαβὼν καὶ σαρκὶ ἀναπλασάμενος τὸ σωτήριον δρᾶμα τῆς ἀνθρωπότητος ὑπεκρίνετο, ἀγνοηθείς· γνήσιος γὰρ ἦν ἀγωνιστὴς καὶ τοῦ πλάσματος συναγωνιστής, τάχιστα δὲ εἰς πάντας ἀνθρώπους διαδοθεὶς θᾶττον ἡλίου ἐξ αὐτῆς ἀνατείλας τῆς πατρικῆς βουλήσεως, ῥᾷστα ἡμῖν ἐπέλαμψε, τὸν θεόν, ὅθεν τε ἦν αὐτὸς καὶ ὃς ἦν, δι' ὧν ἐδίδαξεν καὶ ἐνεδείξατο, παραστησάμενος, σπονδοφόρος καὶ διαλλακτὴς καὶ σωτὴρ ἡμῶν λόγος, πηγὴ ζωοποιός, εἰρηνική, ἐπὶ πᾶν τὸ πρόσωπον τῆς γῆς χεόμενος, δι' ὃν ὡς ἔπος εἰπεῖν τὰ πάντα ἤδη πέλαγος γέγονεν ἀγαθῶν. [110] Au reste, la puissance divine, en brillant sur l'univers avec une incroyable rapidité et une bienveillance qui ouvre à tous un libre accès, a rempli le monde de la semence du salut. Non, ce n'est pas sans le concours d'une éternelle Providence qu'a été accomplie par le Seigneur, dans un si court intervalle de temps, une si prodigieuse révolution ; par le Seigneur, méprisé en apparence, mais adoré de fait, expiateur, sauveur, miséricordieux, Verbe divin, Dieu véritable sans aucun doute, égal au maître de l'univers, parce qu'il était son fils et que « le Verbe était en Dieu. » La prédication proclame-t-elle sa doctrine, la foi l'accueille; s'incarne-t-il pour revêtir la forme de la créature et jouer sur la scène de notre monde le rôle de l'humanité, la foi reconnaît encore à travers ces voiles obscurs l'athlète qui combat légitimement, et qui aide sa créature dans ce duel terrible. Né de la volonté elle-même du Père, et descendu parmi tous les hommes avec une diffusion plus rapide que celle des rayons solaires, il fit aisément resplendir sur le monde le flambeau de la connaissance divine. D'où venait-il? qui était-il? Il le manifesta par sa doctrine et par ses miracles. Il est le médiateur entre Dieu et l'homme, le pacificateur universel, le Sauveur du genre humain, le Verbe sacré, la fontaine d'où jaillissent la vie et la paix, la source qui s'épanche sur toute la terre, et, pour le dire en un mot, la source par laquelle a été produite l'universalité des êtres, vaste océan de biens.


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Dernière mise à jour : 26/02/2009