[11,504] (504) «Φιάλαν ὡς εἴ τις ἀφνεᾶς ἀπὸ χειρὸς ἑλὼν
ἔνδον ἀμπέλου καχλάζοισαν δρόσῳ δωρήσεται,»
οὐ μόνον «νεανίᾳ γαμβρῷ προπίνων», ἀλλὰ καὶ πᾶσι τοῖς φιλτάτοις ἔδωκε τῷ παιδὶ
περισοβεῖν (ἐν κύκλῳ) κελεύσας, τὸ κύκλῳ πίνειν τοῦτ´ εἶναι λέγων, παρατιθέμενος
Μενάνδρου ἐκ Περινθίας·
«Οὐδεμίαν ἡ γραῦς ὅλως
κύλικα παρῆκεν, ἀλλὰ πίνει τὴν κύκλῳ.»
Καὶ πάλιν ἐκ Θεοφορουμένης·
«Καὶ ταχὺ (πάλι) τὸ πρῶτον περισόβει ποτήριον
αὐτοῖς ἀκράτου.»
(504b) Kαὶ Εὐριπίδης δ´ ἐν Κρήσσαις·
«Τὰ δ´ ἄλλα χαῖρε κύλικος ἑρπούσης κύκλῳ.
Αἰτοῦντος δὲ τοῦ γραμματικοῦ Λεωνίδου μεῖζον ποτήριον καὶ εἰπόντος «
κρατηρίζωμεν, ἄνδρες φίλοι ... οὕτως δὲ τοὺς πότους Λυσανίας φησὶν ὁ Κυρηναῖος
Ἡρόδωρον εἰρηκέναι ἐν τούτοις
«Ἐπεὶ δὲ θύσαντες πρὸς δεῖπνον καὶ κρατῆρα καὶ εὐχὰς καὶ παιῶνας ἐτράποντο.»
Καὶ ὁ τοὺς μίμους δὲ πεποιηκώς, οὓς αἰεὶ διὰ χειρὸς ἔχειν Δοῦρίς φησι τὸν σοφὸν
Πλάτωνα, λέγει που «κἠκρατηρίχημες» ἀντὶ τοῦ ἐπεπώκειμεν.»
«Ἀλλὰ μήν, πρὸς θεῶν», (504c) ὁ Ποντιανὸς ἔφη, «οὐ δεόντως ἐκ μεγάλων πίνετε
ποτηρίων, τὸν ἥδιστον καὶ χαριέστατον Ξενοφῶντα πρὸ ὀφθαλμῶν ἔχοντες, ὃς ἐν τῷ
Συμποσίῳ φησίν·
«Ὁ δ´ αὖ Σωκράτης εἶπεν· ἀλλὰ πίνειν μέν, ὦ ἄνδρες, καὶ ἐμοὶ πάνυ δοκεῖ. Τῷ
γὰρ ὄντι ὁ οἶνος ἄρδων τὰς ψυχὰς τὰς μὲν λύπας ὥσπερ ὁ μανδραγόρας ἀνθρώπους
κοιμίζει, τὰς δὲ φιλοφροσύνας ὥσπερ ἔλαιον φλόγας ἐγείρει. Δοκεῖ μέντοι μοι
καὶ τὰ τῶν ἀνθρώπων σώματα τὰ αὐτὰ πάσχειν ἅπερ καὶ τὰ τῶν ἐν γῇ φυομένων.
(504d) Καὶ γὰρ ἐκεῖνα, ὅταν μὲν ὁ θεὸς αὐτὰ ἄγαν ἀθρόως ποτίζῃ, οὐ δύναται
ὀρθοῦσθαι οὐδὲ ταῖς ὥραις διαπνεῖσθαι· ὅταν δὲ ὅσῳ ἥδεται τοσοῦτο πίνῃ, καὶ μάλα
ὀρθά τε αὔξεται καὶ θάλλοντα ἀφικνεῖται εἰς τὴν καρπογονίαν. Οὕτω δὴ καὶ ἡμεῖς,
ἢν μὲν ἀθρόον τὸ ποτὸν ἐγχεώμεθα, ταχὺ ἡμῶν καὶ τὰ σώματα καὶ αἱ γνῶμαι
σφαλοῦνται, καὶ οὐδ´ ἀναπνεῖν μὴ ὅτι λέγειν δυνησόμεθα· ἢν δὲ ἡμῖν οἱ παῖδες
μικραῖς κύλιξι μικρὰ ἐπιψακάζωσιν, ἵνα καὶ ἐγὼ Γοργιείοις ῥήμασιν εἴπω, (504e)
οὕτως οὐ βιαζόμενοι μεθύειν ὑπὸ τοῦ οἴνου, ἀλλ´ ἀναπειθόμενοι πρὸς τὸ
παιγνιωδέστερον ἀφιξόμεθα.»
(112) Εἰς ταῦτά τις ἀποβλέπων τὰ τοῦ καλοῦ Ξενοφῶντος ἐπιγινώσκειν δυνήσεται ἣν
εἶχε πρὸς αὐτὸν ὁ λαμπρότατος Πλάτων ζηλοτυπίαν, ἢ τάχα φιλονίκως εἶχον ἀρχῆθεν
πρὸς ἑαυτοὺς οἱ ἄνδρες οὗτοι, αἰσθόμενοι τῆς ἰδίας ἑκάτερος ἀρετῆς, καὶ ἴσως καὶ
περὶ πρωτείων διεφέροντο, οὐ μόνον ἐξ ὧν περὶ Κύρου εἰρήκασι τεκμαιρομένοις
ἡμῖν, ἀλλὰ κἀκ τῶν αὐτῶν ὑποθέσεων.
Συμπόσια μὲν γὰρ γεγράφασιν ἀμφότεροι, καὶ ἐν αὐτοῖς ὃ μὲν τὰς αὐλητρίδας
ἐκβάλλει, ὃ δὲ εἰσάγει· (504f) καὶ ὃ μέν, ὡς πρόκειται, παραιτεῖται πίνειν
μεγάλοις ποτηρίοις, ὃ δὲ τὸν Σωκράτην παράγει τῷ ψυκτῆρι πίνοντα μέχρι τῆς ἕω.
Κἀν τῷ περὶ Ψυχῆς δὲ ὁ Πλάτων καταλεγόμενος ἕκαστον τῶν παρατυχόντων οὐδὲ κατὰ
μικρὸν τοῦ Ξενοφῶντος μέμνηται. Καὶ περὶ τοῦ Κύρου οὖν ὃ μὲν λέγει ὡς ἐκ πρώτης
ἡλικίας ἐπεπαίδευτο πάντα τὰ πάτρια, ὁ δὲ Πλάτων ὥσπερ ἐναντιούμενος ἐν τρίτῳ
Νόμων φησί·
| [11,504] (504) «Qui prenant une phiole, dans laquelle pétille le jus de la vigne, la
présentera d'une main libérale (non seulement) au jeune époux, en lui portant la
santé, mais encore à tous ceux qu'on chérit le plus?»
A ces mots, il donna la coupe à l'esclave, lui ordonnant de la passer à la
ronde, et disant que c'était-là ce qu'on appelait boire à la ronde; en même
temps, il cita ce passage de la Perinthia de Ménandre.
«Cette vieille ne laisse pas passer un seul calice ; mais elle boit à la ronde
comme les autres .»
Il cita même ce passage de la Theophoroumène ; Enthousiaste :
«Et sans différer, il leur passe encore à la ronde un verre (poteerion) de vin pur.»
(504b) Euripide rappelle aussi cette expression dans ses Crétoises :
«Du reste, réjouis-toi, pendant que le calice court à ta ronde.»
Mais le grammairien Léonidas demanda un plus grand poteerion, en ajoutant :
«Çà, mes amis, cratérisons» pour buvons: c'est ainsi, selon Dysanias de
Cyrène, qu'Hérodore désignait la boisson. Voici le passage :
«Après avoir offert le sacrifice, ils passèrent au souper, aux cratères, aux
prières et aux pœons.»
L'auteur des Mimes, que Platon avait toujours dans les mains, selon Duris, écrit :
«Et nous avons cratérisé, pour
«Et nous avons bu.»
Mais, par les dieux ! (504c) dit Pontien, vous avez tort de boire avec de grands
verres (poteerion), ayant sous les yeux l'agréable et charmant Xénophon, qui
parle ainsi dans son Banquet :
«Mais Socrate répartit : Messieurs, j'approuve sans doute qu'on boive; en
effet, le vin qui nous arrose l'âme assoupit les chagrins, comme la mandragore
fait le corps; mais d'un autre côté, il ranime la gaîté, comme l'huile la
flamme. Cependant, il me semble qu'il en est du corps de l'homme comme des
productions végétales ; (504d) lorsque l'atmosphère abreuve celles-ci d'une trop
grande quantité d'eau, elles peuvent à peine s'élever, et être pénétrées de
l'air suffisant à la raréfaction et à la coction de leurs principes. Si, au
contraire, elles ne prennent d'humidité que ce qu'il leur en faut, elles
s'élèvent avec force, et après les fleurs elles parviennent au terme de la
fructification ; de même si nous introduisons trop de boisson dans notre corps,
il s'abat promptement, et l'esprit tombe avec lui; de sorte que, loin de
pouvoir rien dire, à peine avons-nous la faculté de respirer; mais si les valets
ne nous arrosent qu'à petits verres (kylix), quoique souvent, pour me servir
des termes du Gorgias, (504e) loin d'être forcés de nous enivrer, nous ne
tendrons que par une persuasion attrayante vers les charmes du plaisir.
(112) Que l'on considère donc ce que dit ici l'élégant Xénophon, et l'on
reconnaîtra facilement quelle pouvait être la cause de la jalousie que
l'illustre Platon avait contre lui. Peut-être aussi ces deux grands personnages
n'ont-ils eu originairement d'autre motif de jalousie que le sentiment qu'ils
avaient l'un et l'autre de leurs talents éminents; talents qui leur faisaient
sans doute ambitionner à l'envi le premier rang. C'est ce que nous avons lieu de
présumer non seulement de ce qu'ils ont chacun écrit sur Cyrus, mais encore de
ce qu'ils se sont proposé de traiter un sujet qui était le même.»
En effet, l'un et l'autre ont écrit un Banquet : l'un en proscrit les joueuses
de flûte, l'autre les y admet. (504f) En outre, comme on l'a vu précédemment,
l'un dissuade de boire dans de grands vases, l'autre produit Socrate comme
buvant jusqu'à l'aurore avec un grand psyktère. D'ailleurs, Platon dans son
Traité de l'Âme, à propos de ceux qui se trouvaient auprès (de Socrate), ne parle pas de
Xénophon. Quant à Cyrus, Xénophon dit qu'il avait été instruit, dès son enfance,
de tous les usages et des lois de la patrie; mais Platon, comme pour le
contredire, s'exprime ainsi dans son troisième livre des Lois :
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