[8,19] Ἐντεῦθεν δὲ τὴν δύναμιν ἀναλαβὼν ἦγεν
ἐπὶ τοὺς καλουμένους Λαβικανούς. ἦν δὲ καὶ αὕτη
τότε Λατίνων ἡ πόλις Ἀλβανῶν ὥσπερ καὶ ἄλλαι ἄποικος.
καταπλήξασθαι δὲ βουλόμενος τοὺς ἔνδον ἔκαιεν
αὐτῶν τὴν χώραν εὐθὺς ἐπιών, ὅθεν μάλιστα ἔμελλον
ὄψεσθαι τὴν φλόγα. οἱ δὲ Λαβικανοὶ τεῖχος εὖ κατεσκευασμένον
ἔχοντες οὔτε κατεπλάγησαν αὐτοῦ τὴν
ἔφοδον οὔτε μαλακὸν ἐνέδοσαν οὐδέν, ἀλλ´ ἀντεῖχον
ἀπομαχόμενοι γενναίως καὶ πολλάκις ἐπιβαίνοντας τοῦ
τείχους τοὺς πολεμίους ἀπήραξαν. οὐ μὴν εἰς τέλος
γ´ ἀντέσχον ὀλίγοι πρὸς πολλοὺς ἀγωνιζόμενοι καὶ
χρόνον οὐδὲ τὸν ἐλάχιστον ἀναπαυόμενοι. πολλαὶ γὰρ
προσβολαὶ καὶ καθ´ ὅλην τὴν πόλιν ἐγίνοντο ὑπὸ τῶν
Οὐολούσκων ἐκ διαδοχῆς ὑποχωρούντων μὲν αἰεὶ τῶν
κεκμηκότων, ἑτέρων δὲ προσιόντων νεαρῶν· πρὸς οὓς
ἀγωνιζόμενοι δι´ ὅλης ἡμέρας, καὶ οὐδὲ τὸν τῆς νυκτὸς
ἀναπαυσάμενοι χρόνον ἐκλιπεῖν ἠναγκάσθησαν τὸ τεῖχος
ὑπὸ κόπου. παραλαβὼν δὲ καὶ ταύτην ὁ Μάρκιος τὴν
πόλιν ἐξηνδραποδίσατο καὶ τοῖς στρατιώταις ἐφῆκε μερίσασθαι
τὰς ὠφελείας. ἀναστήσας δὲ τὴν δύναμιν ἐκεῖθεν ἐπὶ τὴν
Πεδανῶν πόλιν· ἦν δὲ καὶ αὕτη τοῦ
Λατίνων γένους· συντεταγμένην ἔχων τὴν στρατιὰν
ἀφικνεῖται καὶ αὐτὴν ἅμα τῷ πλησιάσαι τοῖς τείχεσιν
αἱρεῖ κατὰ κράτος. καὶ ταὐτὰ διαθεὶς ὅσα τὰς πρότερον ἁλούσας
ἕωθεν εὐθὺς ἀναστήσας τὴν δύναμιν
ἦγεν ἐπὶ Κορβιῶνα. ὄντι δ´ αὐτῷ πλησίον τοῦ τείχους τὰς πύλας
ἀνοίξαντες οἱ ἔνδον ἀπαντῶσιν ἀντὶ
τῶν ὅπλων προτείνοντες ἱκετηρίας καὶ παραδιδόντες
ἀμαχητὶ τὸ τεῖχος. οὓς ἐπαινέσας ὡς τὰ κράτιστα περὶ
σφῶν βεβουλευμένους, ἐκέλευσεν ὧν ἔδει τῇ στρατιᾷ
φέροντας ἥκειν ἀργύριόν τε καὶ σῖτον, καὶ λαβὼν ὅσα
προσέταξεν ἀπῆγε τὴν δύναμιν ἐπὶ τὴν Κοπιολανῶν
πόλιν. παραδόντων δὲ κἀκείνην τῶν ἔνδον ἀμαχητὶ
καὶ μετὰ πολλῆς προθυμίας ἀγοράς τε παρασχόντων τῇ
δυνάμει καὶ χρήματα καὶ ὅσα ἄλλα ἐπετέτακτο αὐτοῖς
ἀπῆγε τὴν στρατιὰν ὡς διὰ φιλίας γῆς. πάνυ γὰρ δὴ
καὶ τοῦτ´ ἐσπούδαζεν, ὡς μηδὲν οἱ παραδιδόντες αὐτοῖς
τὰς πόλεις πάθοιεν, ὧν φιλεῖ δρᾶν ὁ πόλεμος, ἀλλὰ καὶ
γῆν ἀδῄωτον ἀπολαμβάνοιεν καὶ βοσκήματα καὶ ἀνδράποδα,
ὅσα κατέλιπον ἐπὶ τῶν κτήσεων, κομίζοιντο, αὐλίζεσθαί τ´ οὐκ
εἴα τὴν δύναμιν ἐν ταῖς πόλεσιν, ἵνα
μή τι γένηται δι´ ἁρπαγῆς πρὸς αὐτῶν ἢ κλοπῆς κακόν,
ἀλλὰ παρὰ τοῖς τείχεσι κατεστρατοπέδευεν.
| [8,19] VII. De Bole il prend sa marche vers Labique, qui était aussi dans
ce temps-là une ville des Latins et une colonie d'Albe comme les autres.
Afin d'intimider les habitants il commence par brûler leurs campagnes,
principalement dans les endroits où les Labicans pouvaient apercevoir la
flamme. Mais ceux-ci se fiant sur la force et la bonté de leurs remparts,
ne furent nullement épouvantés et ne donnèrent aucune marque de
timidité : ils soutinrent vigoureusement les attaques et repoussèrent
plusieurs fois les ennemis qui montaient à l'assaut. Cependant il ne leur
fut pas possible de résister jusqu'à la fin, parce qu'étant en petit nombre
ils avaient à combattre contre une grosse armée qui ne leur donnait pas
un moment de relâche. Les Volsques battaient la place de tous côtés :
dès qu'un bataillon était las et fatigué de l'attaque, il était relevé par des
troupes toutes fraîches, de sorte que les assiégés qui soutenaient l'assaut
tout le jour, n'ayant pas un moment pour se reposer la nuit, furent enfin
contraints d'abandonner leurs murailles. La ville étant prise, Marcius en fit
les habitants prisonniers de guerre et esclaves, il permit à ses soldats de
partager le butin entr'eux. De là il se mit en marche avec son armée
rangée en bataille pour assiéger Pede, qui était aussi une ville des Latins.
Il la prit de force dès la première attaque et la traita comme les autres. Le
lendemain il partit au point du jour et se présenta devant Corbion avec ses
troupes. Comme il approchait des murs de cette ville on lui en ouvrit les
portes : la garnison étant sortie au devant de lui avec les bourgeois qui
portaient des marques de suppliants, on lui livra la place sans tirer l'épée.
Marcius loua les habitants de cette ville sur le parti qu'ils avaient pris, et
leur ordonna de fournir à ses troupes l'argent et le blé dont elles avaient
besoin. Après avoir reçu d'eux ce qu'il leur avait demandé, il tourna ses
armes contre Coriole. Les habitants de cette ville la lui livrèrent aussi
sans combattre, et lui fournirent avec beaucoup d'ardeur des provisions
pour son armée, de l'argent, et tout ce qu'il leur demanda. En récompense
il passa sur leurs terres sans leur faire aucun tort, comme s'ils avaient été
ses alliés. Car il avait grand soin d'empêcher que ses soldats ne
fissent aucun acte d'hostilité contre ceux qui lui livraient leurs places. Il
leur rendait leurs troupeaux, les esclaves qu'ils avaient laissés dans leurs
métairies, et leurs terres sans y faire aucun dégât. Il ne permettait pas
même que ses troupes prirent leurs quartiers dans les villes, de peur
qu'elles n'y causassent quelque dommage en pillant ou volant les
bourgeois : ordinairement il les faisait camper hors des murs.
|