[8,20] Ἀπὸ δὲ ταύτης ἀναστήσας τῆς πόλεως ἤλαυνε
τὸν στρατὸν ἐπὶ Βοίλλας, ἐπιφανῆ τότε οὖσαν καὶ ἐν
ὀλίγαις πάνυ ταῖς ἡγουμέναις τοῦ Λατίνων γένους πόλεσιν
ἐξεταζομένην. οὐ προσδεξαμένων δ´ αὐτὸν τῶν
ἔνδον, ἀλλὰ τῷ τ´ ἐρύματι πιστευόντων ἐχυρῷ γε
σφόδρα ὄντι καὶ τῷ πλήθει τῶν ἀπ´ αὐτοῦ μαχησομένων
παρακαλέσας τὴν δύναμιν ἀγωνίζεσθαι προθύμως καὶ τοῖς
πρώτοις ἐπιβᾶσι τοῦ τείχους μεγάλας
δωρεὰς ὑποσχόμενος ἔργου εἴχετο· καὶ γίνεται μάχη
περὶ τῇ πόλει ταύτῃ καρτερά. οὐ γὰρ μόνον ἀπὸ τοῦ
τείχους ἠμύνοντο τοὺς προσιόντας οἱ Βοιλλανοί, ἀλλὰ
καὶ τὰς πύλας ἀνοίξαντες ἐξέθεον ἀθρόοι καὶ κατὰ τοῦ
πρανοῦς ἐώθουν βίᾳ τοὺς ὑφισταμένους· φόνος τε
πλεῖστος αὐτόθι τῶν Οὐολούσκων ἐγένετο καὶ χρόνος
τῆς τειχομαχίας πολὺς τοῦ τε κρατήσειν τῆς πόλεως
ἄπορος ἅπασιν ἡ ἐλπίς. ἀλλὰ τῶν ἀπολλυμένων ἄδηλον ἐποίει
τὴν ἀπουσίαν ὁ στρατηγὸς ἀντικαθιστὰς
ἑτέρους, τῶν δὲ καμνόντων παρεθάρρυνε τὴν ἀθυμίαν
ἐπὶ τὸ πονοῦν μέρος τῆς στρατιᾶς αὐτὸς ὠθούμενος.
ἦν δ´ οὐχ ὁ λόγος αὐτοῦ μόνον ἐπαγωγὸς εἰς τὸ
εὔψυχον, ἀλλὰ καὶ τὰ ἔργα. πάντα γὰρ ὑφίστατο κίνδυνον καὶ
οὐδεμιᾶς πείρας ἀπελείφθη, τέως ἑάλω τὸ
τεῖχος. κρατήσας δὲ καὶ ταύτης σὺν χρόνῳ τῆς πόλεως
καὶ τῶν ἁλόντων τοὺς μὲν ἐν χειρῶν νόμῳ διαφθείρας,
τοὺς δ´ αἰχμαλώτους λαβὼν ἀπῆγε τὴν δύναμιν ἐπιφανεστάτην
νίκην ἐξενεγκάμενος καὶ λάφυρα κάλλιστα
καὶ πλεῖστα ἄγων, χρήμασί τε παμπόλλοις, ὧν ἐγκρατὴς
ἐγένετο· ἦν δ´ αὐτόθι ὅσα ἐν οὐδενὶ τῶν ἁλόντων
χωρίων· πλουτίσας τὴν στρατιάν.
| [8,20] VIII. De Coriole il alla à Boville qui était alors une ville très célèbre
et une des principales places du pays Latin. Les habitants qui se fiaient
sur leurs fortifications et sur leur nombreuse garnison, lui en refusèrent
les clés. Il exhorta ses troupes à combattre avec valeur, il promit de
grandes récompenses à ceux qui monteraient les premiers à l'assaut, et
sans perdre de temps il commença l'attaque. Il y eut auprès de cette ville
un rude combat. Les Bovillains ne se contentaient pas de repousser les
assiégeants de dessus leurs murailles : ils ouvraient leurs portes, ils
sortaient en grand nombre, ils poursuivaient vigoureusement les ennemis,
et les mettaient en déroute dans le penchant des chemins. Les Volsques
y perdirent beaucoup de monde, et le siège dura si longtemps qu'ils
n'avaient plus aucune espérance de prendre la ville. Mais leur général
réparait si adroitement tous ces échecs, qu'on ne s'apercevait pas des
pertes qu'il avait faites. A mesure qu'on lui tuait des soldats, il avait soin
de les remplacer par d'autres. Il ranimait ceux qui avaient eu du pire dans
les combats, dès qu'il voyait plier quelque partie de ses troupes, il allait
lui-même se mettre à leur tête pour relever leur courage, et non
seulement il les portait à la valeur par ses discours, mais il était le premier
à leur donner l'exemple par ses actions. Il s'exposa à toutes sortes de
dangers, il tenta toutes les voies imaginables, et ne se donna aucun
relâche jusqu'à ce que les fortifications furent prises de vive force. Enfin
s'étant rendu maître de cette ville après un long siège, il passa au fil de
l'épée une partie des vaincus qui osaient encore en venir aux mains, et fit
les autres prisonniers de guerre. Chargé de magnifiques et glorieuse
dépouilles, il enrichit ses soldats, d'une grande quantité d'argent qu'il avait
enlevé, (car il s'en trouva plus dans cette ville que dans toutes les autres
qu'il avait prises) et aussitôt après il décampa avec son armée.
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