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[1,115] ἀναχωρήσαντες δὲ ἀπ' Εὐβοίας οὐ πολλῷ ὕστερον σπονδὰς
ἐποιήσαντο πρὸς Λακεδαιμονίους καὶ τοὺς ξυμμάχους τριακοντούτεις,
ἀποδόντες Νίσαιαν καὶ Πηγὰς καὶ Τροιζῆνα καὶ Ἀχαΐαν· ταῦτα γὰρ εἶχον
Ἀθηναῖοι Πελοποννησίων.
Ἕκτῳ δὲ ἔτει Σαμίοις καὶ Μιλησίοις πόλεμος ἐγένετο περὶ Πριήνης, καὶ
οἱ Μιλήσιοι ἐλασσούμενοι τῷ πολέμῳ παρ' Ἀθηναίους ἐλθόντες κατεβόων
τῶν Σαμίων. ξυνεπελάβοντο δὲ καὶ ἐξ αὐτῆς τῆς Σάμου ἄνδρες ἰδιῶται
νεωτερίσαι βουλόμενοι τὴν πολιτείαν. πλεύσαντες οὖν Ἀθηναῖοι ἐς Σάμον
ναυσὶ τεσσαράκοντα δημοκρατίαν κατέστησαν, καὶ ὁμήρους ἔλαβον τῶν
Σαμίων πεντήκοντα μὲν παῖδας, ἴσους δὲ ἄνδρας, καὶ κατέθεντο ἐς Λῆμνον,
καὶ φρουρὰν ἐγκαταλιπόντες ἀνεχώρησαν. τῶν δὲ Σαμίων ἦσαν γάρ τινες οἳ
οὐχ ὑπέμειναν, ἀλλ' ἔφυγον ἐς τὴν ἤπειρον, ξυνθέμενοι τῶν ἐν τῇ πόλει τοῖς
δυνατωτάτοις καὶ Πισσούθνῃ τῷ Ὑστάσπου ξυμμαχίαν, ὃς εἶχε Σάρδεις τότε,
ἐπικούρους τε ξυλλέξαντες ἐς ἑπτακοσίους διέβησαν ὑπὸ νύκτα ἐς τὴν
Σάμον, καὶ πρῶτον μὲν τῷ δήμῳ ἐπανέστησαν καὶ ἐκράτησαν τῶν πλείστων,
ἔπειτα τοὺς ὁμήρους ἐκκλέψαντες ἐκ Λήμνου τοὺς αὑτῶν ἀπέστησαν, καὶ
τοὺς φρουροὺς τοὺς Ἀθηναίων καὶ τοὺς ἄρχοντας οἳ ἦσαν παρὰ σφίσιν
ἐξέδοσαν Πισσούθνῃ, ἐπί τε Μίλητον εὐθὺς παρεσκευάζοντο στρατεύειν.
ξυναπέστησαν δ' αὐτοῖς καὶ Βυζάντιοι.
| [1,115] CXV. - Peu après l'évacuation de l'Eubée, ils conclurent avec les Lacédémoniens et leurs alliés une
trêve de Trente Ans. Les Athéniens restituaient Nisaea, Péges, Trézène et l'Achaïe, ce qu'ils avaient
enlevé aux Péloponnésiens. Six ans plus tard au sujet de Priène, une guerre éclata entre Samiens et
Milésiens. En état d'infériorité, les Milésiens vinrent à Athènes et ils clamèrent bruyamment leurs
griefs à l'adresse des Samiens. Ils s'étaient fait accompagner par quelques particuliers de Samos, qui
voulaient changer la forme du gouvernement. Les Athéniens se décidèrent à envoyer quarante
vaisseaux à Samos ; ils y établirent le régime démocratique ; ils prirent comme otages cinquante
enfants samiens et autant d'adultes : ils les établirent à Lemnos, y laissèrent une garnison, puis se
retirèrent. Un certain nombre de Samiens, hostiles à la démocratie, se réfugièrent sur le continent ; ils
se concertèrent avec les plus puissants de la ville et avec Pissouthnès, fils d'Hystaspos, gouverneur
de Sardes. Ils levèrent environ sept cents mercenaires et passèrent de nuit à Samos ; ils
commencèrent par s'élever contre le parti démocratique et se le soumirent presque entièrement. Puis
ils enlevèrent par surprise à Lemnos leurs otages, se révoltèrent ouvertement et livrèrent à
Pissouthnès la garnison et les magistrats athéniens qui étaient auprès d'eux. Ils se préparèrent
aussitôt à attaquer Milet. Les habitants de Byzance les suivirent dans leur révolte.
| [1,116] Ἀθηναῖοι δὲ ὡς ᾔσθοντο, πλεύσαντες ναυσὶν ἑξήκοντα ἐπὶ
Σάμου ταῖς μὲν ἑκκαίδεκα τῶν νεῶν οὐκ ἐχρήσαντο (ἔτυχον γὰρ αἱ μὲν ἐπὶ
Καρίας ἐς προσκοπὴν τῶν Φοινισσῶν νεῶν οἰχόμεναι, αἱ δὲ ἐπὶ Ξίου καὶ
Λέσβου περιαγγέλλουσαι βοηθεῖν), τεσσαράκοντα δὲ ναυσὶ καὶ τέσσαρσι
Περικλέους δεκάτου αὐτοῦ στρατηγοῦντος ἐναυμάχησαν πρὸς Τραγίᾳ τῇ
νήσῳ Σαμίων ναυσὶν ἑβδομήκοντα, ὧν ἦσαν αἱ εἴκοσι στρατιώτιδες (ἔτυχον
δὲ αἱ πᾶσαι ἀπὸ Μιλήτου πλέουσαι), καὶ ἐνίκων Ἀθηναῖοι. ὕστερον δὲ αὐτοῖς
ἐβοήθησαν ἐκ τῶν Ἀθηνῶν νῆες τεσσαράκοντα καὶ Ξίων καὶ Λεσβίων πέντε
καὶ εἴκοσι, καὶ ἀποβάντες καὶ κρατοῦντες τῷ πεζῷ ἐπολιόρκουν τρισὶ τείχεσι
τὴν πόλιν καὶ ἐκ θαλάσσης ἅμα. Περικλῆς δὲ λαβὼν ἑξήκοντα ναῦς ἀπὸ τῶν
ἐφορμουσῶν ᾤχετο κατὰ τάχος ἐπὶ Καύνου καὶ Καρίας, ἐσαγγελθέντων ὅτι
Φοίνισσαι νῆες ἐπ' αὐτοὺς πλέουσιν· ᾤχετο γὰρ καὶ ἐκ τῆς Σάμου πέντε
ναυσὶ Στησαγόρας καὶ ἄλλοι ἐπὶ τὰς Φοινίσσας.
| [1,116] CXVI. - A cette nouvelle, les Athéniens, qui avaient pris la mer avec soixante vaisseaux, en
détachèrent seize, les uns pour surveiller dans les parages de la Carie la flotte phénicienne, les autres
pour demander du secours à Chios et à Lesbos. Ils avaient donc quarante-quatre vaisseaux, quand
sous le commandement de Périclès et de neuf autres stratèges, ils livrèrent bataille face à l'île de
Tragia à la flotte samiennes : celle-ci comprenait soixante-dix unités, dont vingt transportant des
troupes, qui étaient parties de conserve de Milet. Les Athéniens furent victorieux. Par la suite, un
renfort de quarante vaisseaux athéniens, de vingt-cinq de Chios et de Lesbos vint les rejoindre ; les
troupes débarquèrent, défirent l'adversaire et investirent la ville au moyen de trois murs, la bloquant
également par mer. A la nouvelle qu'une flotte phénicienne venait à la rescousse, Périclès, avec
soixante vaisseaux qui coopéraient au blocus, se porta en toute hâte vers Caunos et la Carie.
Effectivement, Stésagoras et d'autres Samiens étaient partis avec cinq vaisseaux de Samos pour
rejoindre la flotte phénicienne.
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