[1,87] Τοιαῦτα λέξας ἐπεψήφιζεν αὐτὸς ἔφορος ὢν ἐς τὴν ἐκκλησίαν
τῶν Λακεδαιμονίων. ὁ δέ (κρίνουσι γὰρ βοῇ καὶ οὐ ψήφῳ) οὐκ ἔφη
διαγιγνώσκειν τὴν βοὴν ὁποτέρα μείζων, ἀλλὰ βουλόμενος αὐτοὺς φανερῶς
ἀποδεικνυμένους τὴν γνώμην ἐς τὸ πολεμεῖν μᾶλλον ὁρμῆσαι ἔλεξεν 'ὅτῳ
μὲν ὑμῶν, ὦ Λακεδαιμόνιοι, δοκοῦσι λελύσθαι αἱ σπονδαὶ καὶ οἱ Ἀθηναῖοι
ἀδικεῖν, ἀναστήτω ἐς ἐκεῖνο τὸ χωρίον,' δείξας τι χωρίον αὐτοῖς, 'ὅτῳ δὲ μὴ
δοκοῦσιν, ἐς τὰ ἐπὶ θάτερα.' ἀναστάντες δὲ διέστησαν, καὶ πολλῷ πλείους
ἐγένοντο οἷς ἐδόκουν αἱ σπονδαὶ λελύσθαι. προσκαλέσαντές τε τοὺς
ξυμμάχους εἶπον ὅτι σφίσι μὲν δοκοῖεν ἀδικεῖν οἱ Ἀθηναῖοι, βούλεσθαι δὲ καὶ
τοὺς πάντας ξυμμάχους παρακαλέσαντες ψῆφον ἐπαγαγεῖν, ὅπως κοινῇ
βουλευσάμενοι τὸν πόλεμον ποιῶνται, ἢν δοκῇ. καὶ οἱ μὲν ἀπεχώρησαν ἐπ'
οἴκου διαπραξάμενοι ταῦτα, καὶ οἱ Ἀθηναίων πρέσβεις ὕστερον ἐφ' ἅπερ
ἦλθον χρηματίσαντες· ἡ δὲ διαγνώμη αὕτη τῆς ἐκκλησίας, τοῦ τὰς σπονδὰς
λελύσθαι, ἐγένετο ἐν τῷ τετάρτῳ καὶ δεκάτῳ ἔτει τῶν τριακοντουτίδων
σπονδῶν προκεχωρηκυιῶν, αἳ ἐγένοντο μετὰ τὰ Εὐβοϊκά.
| [1,87] LXXXVII. - Telles furent ses paroles. Ensuite, en sa qualité d'éphore, il mit la question aux voix dans
l'assemblée des Lacédémoniens. Ceux-ci votent par acclamation et non au scrutin. Il prétendit
qu'il était impossible de décider de quel côté étaient les acclamations les plus nombreuses, et, voulant
les pousser davantage à la guerre, en les obligeant à exprimer sans ambiguïté leur avis, il leur dit :
"Lacédémoniens, que ceux qui estiment que la trêve est rompue et que les Athéniens sont coupables,
se rangent de ce côté" - en même temps il joignait le geste à la parole - "que ceux qui sont d'un avis
contraire, se rangent de ce côté-là." Les Lacédémoniens se levèrent et se partagèrent. Une majorité
importante décida que la trêve avait été rompue. On rappela ensuite les alliés pour leur dire que
l'assemblée jugeait les Athéniens coupables. Mais on voulut auparavant faire voter chez eux tous les
alliés, afin de n'entreprendre la guerre que d'un commun accord, si telle était leur opinion. Après
quoi les alliés retournèrent dans leurs pays respectifs ; un peu plus tard, les Athéniens partirent après
avoir réglé les affaires qui les avaient amenés à Sparte. La décision de l'assemblée, qui déclarait la
trêve rompue, eut lieu la quatorzième année après la paix de Trente Ans, conclue à la suite des
événements d'Eubée.
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