[400] οὓς ἰδόντα τὸν (400a) πόδα τῷ τοῦ τοιούτου λόγῳ ἀναγκάζειν
ἕπεσθαι καὶ τὸ μέλος, ἀλλὰ μὴ λόγον ποδί τε καὶ μέλει. οἵτινες δ’ ἂν εἶεν
οὗτοι οἱ ῥυθμοί, σὸν ἔργον, ὥσπερ τὰς ἁρμονίας, φράσαι.
Ἀλλὰ μὰ Δί’, ἔφη, οὐκ ἔχω λέγειν. ὅτι μὲν γὰρ τρί’ ἄττα ἐστὶν εἴδη ἐξ
ὧν αἱ βάσεις πλέκονται, ὥσπερ ἐν τοῖς φθόγγοις τέτταρα, ὅθεν αἱ πᾶσαι
ἁρμονίαι, τεθεαμένος ἂν εἴποιμι· ποῖα δὲ ὁποίου βίου μιμήματα, λέγειν
οὐκ ἔχω.
(b) Ἀλλὰ ταῦτα μέν, ἦν δ’ ἐγώ, καὶ μετὰ Δάμωνος βουλευσόμεθα,
τίνες τε ἀνελευθερίας καὶ ὕβρεως ἢ μανίας καὶ ἄλλης κακίας πρέπουσαι
βάσεις, καὶ τίνας τοῖς ἐναντίοις λειπτέον ῥυθμούς· οἶμαι δέ με ἀκηκοέναι
οὐ σαφῶς ἐνόπλιόν τέ τινα ὀνομάζοντος αὐτοῦ σύνθετον καὶ δάκτυλον
καὶ ἡρῷόν γε, οὐκ οἶδα ὅπως διακοσμοῦντος καὶ ἴσον ἄνω καὶ κάτω
τιθέντος, εἰς βραχύ τε καὶ μακρὸν γιγνόμενον, καί, ὡς ἐγὼ οἶμαι, ἴαμβον
καί τιν’ ἄλλον τροχαῖον ὠνόμαζε, μήκη δὲ καὶ (c) βραχύτητας προσῆπτε.
καὶ τούτων τισὶν οἶμαι τὰς ἀγωγὰς τοῦ ποδὸς αὐτὸν οὐχ ἧττον ψέγειν τε
καὶ ἐπαινεῖν ἢ τοὺς ῥυθμοὺς αὐτούς : ἤτοι συναμφότερόν τι· οὐ γὰρ ἔχω
λέγειν : ἀλλὰ ταῦτα μέν, ὥσπερ εἶπον, εἰς Δάμωνα ἀναβεβλήσθω·
διελέσθαι γὰρ οὐ σμικροῦ λόγου. ἢ σὺ οἴει;
Μὰ Δί’, οὐκ ἔγωγε.
Ἀλλὰ τόδε γε, ὅτι τὸ τῆς εὐσχημοσύνης τε καὶ ἀσχημοσύνης τῷ
εὐρύθμῳ τε καὶ ἀρρύθμῳ ἀκολουθεῖ, δύνασαι διελέσθαι;
Πῶς δ’ οὔ;
(d) Ἀλλὰ μὴν τὸ εὔρυθμόν γε καὶ τὸ ἄρρυθμον τὸ μὲν τῇ καλῇ λέξει
ἕπεται ὁμοιούμενον, τὸ δὲ τῇ ἐναντίᾳ, καὶ τὸ εὐάρμοστον καὶ ἀνάρμοστον
ὡσαύτως, εἴπερ ῥυθμός γε καὶ ἁρμονία λόγῳ, ὥσπερ ἄρτι ἐλέγετο, ἀλλὰ
μὴ λόγος τούτοις.
Ἀλλὰ μήν, ἦ δ’ ὅς, ταῦτά γε λόγῳ ἀκολουθητέον.
Τί δ’ ὁ τρόπος τῆς λέξεως, ἦν δ’ ἐγώ, καὶ ὁ λόγος; οὐ
τῷ τῆς ψυχῆς ἤθει ἕπεται;
Πῶς γὰρ οὔ;
Τῇ δὲ λέξει τὰ ἄλλα;
Ναί.
Εὐλογία ἄρα καὶ εὐαρμοστία καὶ εὐσχημοσύνη καὶ εὐρυθ(e)μία
εὐηθείᾳ ἀκολουθεῖ, οὐχ ἣν ἄνοιαν οὖσαν ὑποκοριζόμενοι καλοῦμεν (ὡς
εὐήθειαν), ἀλλὰ τὴν ὡς ἀληθῶς εὖ τε καὶ καλῶς τὸ ἦθος
κατεσκευασμένην διάνοιαν.
Παντάπασι μὲν οὖν, ἔφη.
῏Αρ’ οὖν οὐ πανταχοῦ ταῦτα διωκτέα τοῖς νέοις, εἰ μέλλουσι τὸ αὑτῶν
πράττειν;
Διωκτέα μὲν οὖν.
| [400] quand nous les aurons discernés, (400a) nous obligerons
la mesure et la mélodie à se conformer aux paroles, et non les paroles
à la mesure et à la mélodie. Quels sont ces rythmes, c'est ton affaire de
nous les désigner, comme tu as fait des harmonies.
Mais par Zeus ! objecta-t-il, je ne sais que dire. Qu'il y en
ait en effet trois sortes avec lesquels on tresse toutes
les mesures, comme il y a quatre sortes de tons d'où l'on
tire toutes les harmonies, je puis le dire, l'ayant étudié ;
mais quels sont ceux qui imitent tel genre de vie, je ne le
sais. (400b) Sur ce point, dis-je, nous consulterons Damon
et nous lui demanderons quelles sont les mesures
qui conviennent à la bassesse, à l'insolence, à la folie et
aux autres vices, et quels rythmes il faut laisser pour
leurs contraires. Je crois l'avoir vaguement entendu
prononcer les noms d'énoplien composé, de
dactyle, d'héroïque, mais je ne sais quel arrangement il
donnait à ce dernier rythme, dans lequel il égalait les
temps faibles et les temps forts, et qui se terminait par
une brève ou une longue. Il appelait aussi, je crois, un
pied iambe, un autre trochée, (400c) et leur assignait des
longues et des brèves. Et dans certains de ces mètres, il
blâmait ou louait, me semble-t-il, le mouvement de
la mesure non moins que les rythmes eux-mêmes -
ou quelque chose qui tenait des deux - car je ne le sais
pas au juste ; mais, comme je le disais, renvoyons ces
questions à Damon : les discuter demanderait beaucoup
de temps, n'est-ce pas ?
Oui, par Zeus !
Mais voici un point que tu peux trancher, c'est que la grâce
et le manque de grâce dépendent de l'eurythmie et de l'arythmie.
Sans doute.
Mais le bon et le mauvais rythme suivent et imitent (400d)
l'un le bon style, l'autre le mauvais, et pour la bonne et la
mauvaise harmonie il en est de même, si le rythme et
l'harmonie se conforment aux paroles, comme nous le
disions tout à l'heure, et non les paroles au rythme et à l'harmonie.
Assurément, dit-il, ils doivent s'accorder aux paroles.
Mais la manière de dire et le discours lui-même, ne
dépendent-ils pas du caractère de l'âme ?
Comment non ?
Et tout le reste ne dépend-il pas du discours ?
Si.
Ainsi le bon discours, la bonne harmonie, la grâce et
l'eurythmie dépendent de la simplicité du caractère, non
(400e) point de cette sottise que nous appelons gentiment
simplicité, mais de la simplicité véritable d'un esprit qui
allie la bonté à la beauté.
Parfaitement.
Or nos jeunes gens ne doivent-ils pas rechercher en tout
ces qualités s'ils veulent accomplir leur propre tâche ?
Ils doivent les rechercher.
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