[4,157] (157) {Β.} Πρώτιστον οὐκ ἀνθηρόν. {Α.} Ἐπὶ ταύτῃ φέρων
εἰς τὸ μέσον ἐπεχόρευσε σαπέρδης μέγας
ὑπό τι δυσώδης οὗτος ηρος ἀνθίαν,
ὃν πολλὰ ταῖς κίχλαις ἤδη λέγει.)»
Γέλωτος οὖν ἐπιρραγέντος παρῆν ἡ θεατροτορύνη Μέλισσα καὶ ἡ κυνάμυια Νίκιον·
αὗται δ´ ἦσαν τῶν οὐκ ἀσήμων ἑταιρίδων. Ἀποβλέψασαι οὖν αὗται εἰς τὰ παρακείμενα
καὶ θαυμάσασαι ἐγέλων. Καὶ ἡ Νίκιον ἔφη·
(157b) «Οὐδεὶς ὑμῶν, ἄνδρες γενειοσυλλεκτάδαι, ἰχθὺν ἐσθίει; Ἢ
καθάπερ ὁ πρόγονος ὑμῶν Μελέαγρος ὁ Γαδαρεὺς ἐν ταῖς Χάρισιν
ἐπιγραφομέναις ἔφη τὸν Ὅμηρον Σύρον ὄντα τὸ γένος κατὰ τὰ πάτρια ἰχθύων
ἀπεχομένους ποιῆσαι τοὺς Ἀχαιοὺς δαψιλείας πολλῆς οὔσης κατὰ τὸν
Ἑλλήσποντον; Ἢ μόνον ἀνέγνωτε συγγραμμάτων αὐτοῦ τὸ περιέχον λεκίθου
καὶ φακῆς σύγκρισιν; Ὁρῶ γὰρ πολλὴν παρ´ ὑμῖν τῆς φακῆς τὴν σκευήν· εἰς
ἣν ἀποβλέπουσα συμβουλεύσαιμ´ ἂν ὑμῖν κατὰ τὸν Σωκρατικὸν Ἀντισθένην
ἐξάγειν ἑαυτοὺς τοῦ βίου τοιαῦτα σιτουμένους. »
(157c) Πρὸς ἣν ὁ Καρνεῖος ἔφη·
«Εὐξίθεος ὁ Πυθαγορικός, ὦ Νίκιον, ὥς φησι Κλέαρχος ὁ περιπατητικὸς
ἐν δευτέρῳ βίων, ἔλεγεν ἐνδεδέσθαι τῷ σώματι καὶ τῷ δεῦρο βίῳ τὰς ἁπάντων
ψυχὰς τιμωρίας χάριν, καὶ διείπασθαι τὸν θεὸν ὡς εἰ μὴ μενοῦσιν ἐπὶ τούτοις,
ἕως ἂν ἑκὼν αὐτοὺς λύσῃ, πλείοσι καὶ μείζοσιν ἐμπεσοῦνται τότε λύμαις. Διὸ
πάντας εὐλαβουμένους τὴν τῶν κυρίων ἀνάτασιν φοβεῖσθαι τοῦ ζῆν ἑκόντας
(157d) ἐκβῆναι μόνον τε τὸν ἐν τῷ γήρᾳ θάνατον ἀσπασίως προσίεσθαι,
πεπεισμένους τὴν ἀπόλυσιν τῆς ψυχῆς μετὰ τῆς τῶν κυρίων γίγνεσθαι γνώμης.»
Τούτοις τοῖς δόγμασιν ἡμεῖς πειθόμεθα. — Ὑμῖν δὲ φθόνος οὐδὲ εἷς ἑλέσθαι ἕν τι
τῶν τριῶν ἔχειν κακῶν. Οὐ γὰρ ἐπίστασθε, ὦ ταλαίπωροι, ὅτι αἱ βαρεῖαι αὗται τροφαὶ
φράττουσι τὸ ἡγεμονικὸν καὶ οὐκ ἐῶσι τὴν φρόνησιν ἐν αὑτῇ εἶναι.’
(46) (Θεόπομπος οὖν ἐν εʹ Φιλιππικῶνφησι·
«Τὸ γὰρ ἐσθίειν πολλὰ καὶ κρεαφαγεῖν τοὺς μὲν λογισμοὺς ἐξαιρεῖ (157e)
καὶ τὰς ψυχὰς ποιεῖται βραδυτέρας, ὀργῆς δὲ καὶ σκληρότητος καὶ πολλῆς
σκαιότητος ἐμπίπλησι.»
Καὶ ὁ θαυμάσιος δὲ Ξενοφῶν φησιν ὡς ἡδὺ μὲν μᾶζαν καὶ κάρδαμα φαγεῖν
πεινῶντι, ἡδὺ δὲ ὕδωρ ἀρυσάμενον ἐκ ποταμοῦ διψῶντα πιεῖν. Σωκράτης δὲ καὶ
πολλάκις κατελαμβάνετο διαπεριπατῶν ἑσπέρας βαθείας πρὸ τῆς οἰκίας καὶ πρὸς τοὺς
πυνθανομένους ‘τί τηνικάδε;’ Ἔλεγεν ὄψον συνάγειν πρὸς τὸ δεῖπνον.)
(157f) Ἡμῖν δὲ αὐτάρκης μερὶς ἣν ἂν παρ´ ὑμῶν λάβωμεν, καὶ οὐ χαλεπαίνομεν ὡς
ἔλαττον φερόμενοι, καθάπερ ὁ παρὰ Ἀντικλείδῃ Ἡρακλῆς. Φησὶ γὰρ οὗτος ἐν τῷ βʹ τῶν
Νόστων
«Μετὰ τὸ συντελέσαι τοὺς ἄθλους Ἡρακλέα Εὐρυσθέως θυσίαν τινὰ
ἐπιτελοῦντος συμπαραληφθέντα καὶ τῶν τοῦ Εὐρυσθέως υἱῶν τὰς μερίδας
ἑκάστῳ παρατιθέντων, τῷ δ´ Ἡρακλεῖ ταπεινοτέραν παραθέντων,
| [4,157] (157) B. Ton premier service n'a rien de si charmant !
A. Après cela un grand saperda (coracin) vint sauter au centre de la table.
B. Dont l'odeur est assez désagréable, en comparaison de l'authias,
qui fait même laisser là les grives de mer.»
Il se fit un grand éclat de rire. Aussitôt entrèrent Métissa, la danseuse de
théâtre, et Nikion, surnommée la Mouche-de-chien : c'étaient de ces courtisanes
distinguées. A peine eurent-elles jeté la vue sur ce qu'on nous servait,
qu'elles en demeurèrent étonnées, et se mirent à rire. (157b) Quoi, dit Nikion,
aucun de vous autres Barbons ne mange de poisson ? Est-ce pour la raison que
Méléagre de Gadare, votre prédécesseur, apporte, dans son ouvrage intitulé les
Grâces? Homère qui, selon lui, était Syrien, nous représente les anciens comme
s'abstenant de poisson, d'après l'usage de sa patrie, quoiqu'il y en eût à
foison le long des côtes de l'Hellespont : ou, n'avez-vous jamais lu de lui que
le poème dans lequel il compare le pois avec la lentille? En effet, je vous vois
grande provision de lentilles. Quand je considère cela, je vous conseillerais
volontiers de renoncer à la vie, comme Antisthène, disciple de Socrate. Quoi,
manger de pareilles choses !
(157c) Karnée lui répond : Ma chère Nikion, Euxithée le Pythagoricien, selon ce
que raconte le Péripatéticien Cléarque, dit, dans le second livre de sa
Biographie : Les âmes de tous les hommes sont liées aux corps et à cette vie
présente par châtiment, et dieu les a menacées de les punir bien plus sévèrement
si elles n'y restent pas jusqu'à ce qu'il les en délivre de son plein gré. C'est
pourquoi tous ceux qui craignent les menaces des maîtres de l'univers, redoutent
de sortir volontairement de la vie, (157d) et ils ne s'occupent que de la mort
qui arrive à la fin de la vieillesse, persuadés que leur âme ne doit être
délivrée du corps que du consentement de leurs maîtres. Tels sont les principes
auxquels nous nous soumettons.
Non, personne, répond Nikion, ne vous empêche de choisir un de ces trois maux.
Vous ne savez donc pas, malheureux que vous êtes ! que ces aliments pesants
interceptent toutes les facultés de votre âme, et la rendent stupide ?
(46) C'est pourquoi Théopompe a dit, l. 5 de ses Philippiques :
«Manger beaucoup, et surtout des viandes, c'est se priver de la faculté de
raisonner, (157e) appesantir l'âme : cela rend l'homme colère, dur et pervers».
Xénophon, cet admirable écrivain, dit qu'il est agréable de manger du pain et du
cresson quand on a faim, et de boire l'eau qu'on puise à une rivière quand on
est altéré. On a souvent surpris Socrate se promenant le soir fort tard devant
sa porte. Lorsqu'on lui demandait, que fais-tu donc ici à cette heure ? Il
répondait, j'amasse de quoi bien dîner.
(157f) Quant à nous, la portion que nous recevrons de vous, nous suffira, et
nous ne nous fâcherons pas comme ayant reçu trop peu, à l'exemple d'Hercule dans
Anticlide. Voici ce que cet auteur raconte dans le second livre de ses Retours :
«Hercule ayant achevé ses travaux, fut invité à un sacrifice que fit Eurysthée.
Les gens de ce prince, servant une part à chacun des convives, n'en donnèrent
qu'une assez mince à Hercule.
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