[4,158] ὁ Ἡρακλῆς (158) ἀτιμάζεσθαι ὑπολαβὼν ἀπέκτεινε τρεῖς τῶν παίδων
Περιμήδην, Εὐρύβιον, Εὐρύπυλον. Οὐ τοιοῦτοι οὖν τὸν θυμὸν ἡμεῖς, εἰ καὶ πάντα
Ἡρακλέους ζηλωταί.»
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΕ'.
(47) Τραγικὸν γὰρ ἡ φακῆ ´στιν, Ἀρχάγαθος ἔφη
«Ποτὲ γεγραφέναι ῥοφοῦντ´ Ὀρέστην τῆς νόσου πεπαυμένον, »
φησὶ Σώφιλος ὁ κωμῳδιοποιός. Στωικὸν δὲ δόγμα ἐστὶν ὅτι τε πάντα εὖ ποιήσει ὁ
σοφὸς καὶ φακῆν φρονίμως ἀρτύσει. διὸ καὶ Τίμων ὁ Φλιάσιος ἔφη·
(158b) «Καὶ Ζηνώνειόν γε φακῆν ἕψειν ὃς μὴ φρονίμως μεμάθηκεν, »
Ὡς οὐκ ἄλλως δυναμένης ἑψηθῆναι φακῆς εἰ μὴ κατὰ τὴν Ζηνώνειον ὑφήγησιν, ὃς
ἔφη·
«Εἰς δὲ φακῆν ἔμβαλλε δυωδέκατον κοριάννου.»
Καὶ Κράτης δ´ ὁ Θηβαῖος ἔλεγεν·
«Μὴ πρὸ φακῆς λοπάδ´ αὔξων
εἰς στάσιν ἄμμε βάλῃς,»
Χρύσιππός τε ἐν τῷ περὶ τοῦ καλοῦ γνώμας τινὰς ἡμῖν εἰσφέρων φησί·
«Μηδέποτ´ ἐλαίαν ἔσθι´, ἀκαλήφην ἔχων.
Χειμῶνος ὥρᾳ βολβοφακῆν, βαβαί, βαβαί.
Βολβοφακῆ δ´ οἷον ἀμβροσίη ψύχους κρυόεντος.»
(158c) Ὁ χαρίεις τε Ἀριστοφάνης ἐν Γηρυτάδῃ ἔφη·
«Πτισάνην διδάσκεις αὐτὸν ἕψειν ἢ φακῆν.»
Καὶ ἐν Ἀμφιαράῳ·
«Ὅστις φακῆν ἥδιστον ὄψων λοιδορεῖς.»
Ἐπίχαρμος δ´ ἐν Διονύσοις·
«Χύτρα δὲ φακέας ἥψετο.
Ἀντιφάνης Ὁμοίαις·
«Εὖ δ´ ἐγίνεθ´, εἰ φακῆν
ἕψειν μ´ ἐδίδασκε τῶν ἐπιχωρίων τις εἷς.»
Οἶδα δὲ καὶ τὴν Ὀδυσσέως τοῦ φρονιμωτάτου καὶ συνετωτάτου ἀδελφὴν Φακῆν
καλουμένην, ἣν ἄλλοι τινὲς Καλλιστὼ ὀνομάζουσιν, (158d) ὡς ἱστορεῖν Μνασέαν τὸν
Πατρέα ἐν τρίτῳ Εὐρωπιακῶν φησιν Λυσίμαχος ἐν τρίτῳ Νόστων.»
(48) Ἐπὶ τούτοις γελάσαντος πάνυ ἔκλαμπρον τοῦ Πλουτάρχου οὐκ ἐνέγκας ὁ
κύων παροραθεῖσαν τὴν περὶ τῆς φακῆς πολυμάθειαν
«ἀλλ´ ὑμεῖς γε, ἔφη, οἱ ἀπὸ τῆς καλῆς Ἀλεξανδρείας, ὦ Πλούταρχε, σύντροφοί
ἐστε τῷ φακίνῳ βρώματι καὶ πᾶσα ὑμῶν ἡ πόλις πλήρης ἐστὶ φακίνων· ὧν καὶ
Σώπατρος ὁ Φάκιος παρῳδὸς μέμνηται ἐν δράματι Βακχίδι λέγων οὕτως·
(158e) «Οὐκ ἂν δυναίμην εἰσορῶν χαλκήλατον
μέγαν κολοσσὸν φάκινον ἄρτον ἐσθίειν.»
‘Ἐπεὶ τί δεῖ βροτοῖσι’ κατὰ τὸν σὸν Εὐριπίδην, γραμματικώτατε, ‘πλὴν δυοῖν μόνον,’
«Δήμητρος ἀκτῆς πώματός θ´ ὑδρηχόου;
ἅπερ πάρεστι καὶ πέφυχ´ ἡμᾶς τρέφειν.
Ὧν οὐκ ἀπαρκεῖ πλησμονή· τρυφῇ γέ τοι
ἄλλων ἐδεστῶν μηχανὰς θηρεύομεν.»
Κἀν ἄλλοις δέ φησιν ὁ σκηνικὸς οὗτος φιλόσοφος·
«Ἀρκεῖ μετρία βιοτά μοι σώφρονος τραπέζης,
(158f) τὸ δ´ ἄκαιρον ἅπαν - - - ὑπερβάλλον τε μὴ προσείμαν.»
Καὶ ὁ Σωκράτης δ´ ἔλεγεν τῶν ἄλλων ἀνθρώπων διαφέρειν καθ´ ὅσον οἳ μὲν ζῶσιν
ἵν´ ἐσθίωσιν, αὐτὸς δ´ ἐσθίει ἵνα ζῇ. Διογένης τε πρὸς τοὺς ἐγκαλοῦντας αὐτῷ
ἀποτριβομένῳ ἔλεγεν·
«Εἴθ´ ἠδυνάμην καὶ τὴν γαστέρα τρίψας τῆς πείνης καὶ τῆς ἐνδείας
παύσασθαι.»
Ὁ δ´ Εὐριπίδης ἐν Ἱκέτισι περὶ τοῦ Καπανέως φησίν·
| [4,158] Celui-ci croyant que c'était par mépris, tua trois des enfants
d'Eurysthée, Pérémide, Euribios et Eurypile. Quelque envie que nous
ayons d'imiter Hercule, nous ne sommes pas d'un caractère aussi bouillant . »
CHAP. XV.
(47) La lentille est du ressort de la tragédie, selon Arkhagathe ; et Sophile le
comique, dit:
«Qu'Oreste fut guéri de sa maladie après en avoir avalé un brouet.»
C'est un des principes de Zénon, que «le Sage fera tout bien, et assaisonnera
des lentilles avec intelligence.» Voilà pourquoi Timon de Phlionte a dit :
(158b) «Ne faites pas cuire de lentilles si vous ne l'avez pas appris en Sage.»
Comme s'il était impossible que des lentilles fussent cuites autrement que selon
la doctrine de Zénon, qui dit :
«Jetez dans des lentilles un douzième de coriandre.»
Cratès de Thèbes a dit :
«Ne te jette pas sur un plat friand, préférablement à la lentille, pour
susciter chez nous une sédition.»
Chrysippe nous présente quelques traits sentencieux dans son traité du Beau, et
dit, entre autres choses :
«A. Ne mange pas d'olives pendant l'hiver, lorsque tu as des orties, mais de la
bolbophakee. B. Par tous les dieux ! de la bolbophakee ! B. Oui, de la
bolbophakee : c'est de l'ambroisie pendant les froids rigoureux.»
(158c) L'enjoué Aristophane dit, dans sa Gérytade :
«Lui montres-tu à faire bouillir de l'orge, ou des lentilles?»
On lit aussi, dans son Amphiaraüs :
«Toi qui décries les lentilles, le plus agréable des mets.»
Épicharme parle des lentilles dans ses Dionyses :
«La marmite faisait cuire les lentilles.»
On lit, dans les Semblables d'Antiphane :
«Femme, fais bien cuire ces lentilles, et apprends-moi qui tu es parmi les
étrangers qui sont dans ce pays.»
Je sais d'ailleurs que la sœur d'Ulysse, cet homme si prudent et si intelligent,
se nommait Phakee (lentille ) ; d'autres l'appelaient, Callistoo, (158d) comme
Lysimaque le dit, dans son troisième livre des Retours, d'après le troisième
livre de l'Histoire de l'Europe, qu'a écrite Mnaséas de Patras.»
(48) Plutarque riant à gorge déployée de toutes ces citations, le Cynique ne put
voir indifféremment qu'on méprisât ainsi sa vaste érudition sur les lentilles,
et apostropha Plutarque. «Eh bien ! lui dit-il, vous autres citoyens de la
belle ville d'Alexandrie, n'êtes-vous pas nourris de lentilles? votre ville
n'est-elle pas toute pleine de Phakins, dont Sopatre de Phakos, ce poète
parodique, a fait mention dans sa Bakkis :
(158e) «Je ne saurais manger de pain, lorsque je contemple ce grand colosse,
d'airain battu, rempli de lentilles entassées.»
D'ailleurs, dis-moi, toi, grammairien si subtil, que faut-il à l'homme, que deux
choses ? selon ton Euripide :
«Du blé moulu, et de l'eau dans un pot. Or, nous avons cela sous la main, et
c'est ce qu'il faut pour nous sustenter. Mais peu contiens d'en avoir selon
notre appétit, la sensualité nous fait rechercher d'autres mets apprêtés avec art.»
Ce même poète scénique et philosophe dit encore ailleurs :
«Une table frugale me suffît pour vivre avec sobriété. (158f) Non, je
n'admettrai jamais mal-à-propos tout ce qui s'appelle superflu.»
Socrate disait que la différence qu'il y avait entre lui et les autres hommes,
était qu'ils vivaient pour manger, au lieu qu'il mangeait pour vivre. Diogène
répondit à ceux qui lui reprochaient de se frotter :
«Plût au ciel, qu'en me frottant bien le ventre, je me délivrasse de la faim et
de la nécessité de manger !»
Euripide, dans ses Suppliantes, parle ainsi de Capanée :
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