HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre VIII

Chapitres 40-54

  Chapitres 40-54

[8,50] ταῦτα τῶν ἀπὸ Πελοποννήσου στρατηγῶν ἐπιλεγομένων, ἐληλύθεε ἀνὴρ Ἀθηναῖος ἀγγέλλων ἥκειν τὸν βάρβαρον ἐς τὴν Ἀττικὴν καὶ πᾶσαν αὐτὴν πυρπολέεσθαι. (2) γὰρ διὰ Βοιωτῶν τραπόμενος στρατὸς ἅμα Ξέρξῃ, ἐμπρήσας Θεσπιέων τὴν πόλιν, αὐτῶν ἐκλελοιπότων ἐς Πελοπόννησον, καὶ τὴν Πλαταιέων ὡσαύτως, ἧκέ τε ἐς τὰς Ἀθήνας καὶ πάντα ἐκεῖνα ἐδηίου. ἐνέπρησε δὲ Θέσπειάν τε καὶ Πλάταιαν πυθόμενος Θηβαίων ὅτι οὐκ ἐμήδιζον. [8,50] L. Pendant que les généraux du Péloponnèse agitaient cette question, un Athénien vint leur annoncer l'entrée des Perses dans l'Attique, et qu'ils mettaient le feu partout ; car l'armée qui avait pris avec Xerxès sa route par la Béotie, ayant brûlé Thespies, dont les habitants s'étaient retirés dans le Péloponnèse et Platées, était arrivée dans l'Attique, portant le ravage partout. Les Perses avaient mis le feu à Thespies et à Platées, parce qu'ils avaient appris des Thébains que ces deux villes n'étaient pas dans leurs intérêts.
[8,51] ἀπὸ δὲ τῆς διαβάσιος τοῦ Ἑλλησπόντου, ἔνθεν πορεύεσθαι ἤρξαντο οἱ βάρβαροι, ἕνα αὐτοῦ διατρίψαντες μῆνα ἐν τῷ διέβαινον ἐς τὴν Εὐρώπην, ἐν τρισὶ ἑτέροισι μησὶ ἐγένοντο ἐν τῇ Ἀττικῇ, Καλλιάδεω ἄρχοντος Ἀθηναίοισι. (2) καὶ αἱρέουσι ἔρημον τὸ ἄστυ, καί τινας ὀλίγους εὑρίσκουσι τῶν Ἀθηναίων ἐν τῷ ἱρῷ ἐόντας, ταμίας τε τοῦ ἱροῦ καὶ πένητας ἀνθρώπους, οἳ φραξάμενοι τὴν ἀκρόπολιν θύρῃσί τε καὶ ξύλοισι ἠμύνοντο τοὺς ἐπιόντας, ἅμα μὲν ὑπἀσθενείης βίου οὐκ ἐκχωρήσαντες ἐς Σαλαμῖνα, πρὸς δὲ αὐτοὶ δοκέοντες ἐξευρηκέναι τὸ μαντήιον τὸ Πυθίη σφι ἔχρησε, τὸ ξύλινον τεῖχος ἀνάλωτον ἔσεσθαι· αὐτὸ δὴ τοῦτο εἶναι τὸ κρησφύγετον κατὰ τὸ μαντήιον καὶ οὐ τὰς νέας. [8,51] LI. Les Barbares, après avoir passé l'Hellespont, s'étaient arrêtés un mois sur ses bords, y compris le temps qu'ils avaient employé à le traverser. S'étant ensuite mis en marche, ils étaient arrivés, trois autres mois après, dans l'Attique, sous l'archontat de Calliades. Ils prirent la ville, qui était abandonnée, et ne trouvèrent qu'un petit nombre d'Athéniens dans le temple (de Minerve), avec les trésoriers du temple et quelques pauvres gens qui, ayant barricadé les portes et les avenues de la citadelle avec du bois, repoussèrent l'ennemi qui voulait y entrer. Leur pauvreté les avait empêchés d'aller à Salamine, et d'ailleurs ils regardaient la muraille de bois comme imprenable, suivant l'oracle rendu par la Pythie, dont ils croyaient avoir saisi le sens, s'imaginant que ce mur était l'asile indiqué par l'oracle, et non les vaisseaux.
[8,52] οἱ δὲ Πέρσαι ἱζόμενοι ἐπὶ τὸν καταντίον τῆς ἀκροπόλιος ὄχθον, τὸν Ἀθηναῖοι καλέουσι Ἀρήιον πάγον, ἐπολιόρκεον τρόπον τοιόνδε· ὅκως στυππεῖον περὶ τοὺς ὀιστοὺς περιθέντες ἅψειαν, ἐτόξευον ἐς τὸ φράγμα. ἐνθαῦτα Ἀθηναίων οἱ πολιορκεόμενοι ὅμως ἠμύνοντο, καίπερ ἐς τὸ ἔσχατον κακοῦ ἀπιγμένοι καὶ τοῦ φράγματος προδεδωκότος· (2) οὐδὲ λόγους τῶν Πεισιστρατιδέων προσφερόντων περὶ ὁμολογίης ἐνεδέκοντο, ἀμυνόμενοι δὲ ἄλλα τε ἀντεμηχανῶντο καὶ δὴ καὶ προσιόντων τῶν βαρβάρων πρὸς τὰς πύλας ὀλοιτρόχους ἀπίεσαν, ὥστε Ξέρξην ἐπὶ χρόνον συχνὸν ἀπορίῃσι ἐνέχεσθαι οὐ δυνάμενον σφέας ἑλεῖν. [8,52] LII. Les Perses assirent leur camp sur la colline qui est vis-à-vis de la citadelle, et que les Athéniens appellent Aréopage (colline de Mars), et en firent le siège de cette manière. Ils tirèrent contre les barricades des flèches garnies d'étoupes, auxquelles ils avaient mis le feu. Les assiégés, quoique réduits à la dernière extrémité, et trahis par leurs barricades, continuèrent cependant à se défendre, et ne voulurent point accepter les conditions d'accommodement que leur proposèrent les Pisistratides. Ils repoussèrent toujours l'ennemi, et lorsqu'il s'approcha des portes, entre autres moyens de défense, ils roulèrent sur lui des pierres d'une grosseur prodigieuse. De sorte que Xerxès, ne pouvant les forcer, fut longtemps embarrassé sur ce qu'il devait faire.
[8,53] χρόνῳ δἐκ τῶν ἀπόρων ἐφάνη δή τις ἔξοδος τοῖσι βαρβάροισι· ἔδεε γὰρ κατὰ τὸ θεοπρόπιον πᾶσαν τὴν Ἀττικὴν τὴν ἐν τῇ ἠπείρῳ γενέσθαι ὑπὸ Πέρσῃσι. ἔμπροσθε ὦν πρὸ τῆς ἀκροπόλιος, ὄπισθε δὲ τῶν πυλέων καὶ τῆς ἀνόδου, τῇ δὴ οὔτε τις ἐφύλασσε οὔτἂν ἤλπισε μή κοτέ τις κατὰ ταῦτα ἀναβαίη ἀνθρώπων, ταύτῃ ἀνέβησαν τινὲς κατὰ τὸ ἱρὸν τῆς Κέκροπος θυγατρὸς Ἀγλαύρου, καίτοι περ ἀποκρήμνου ἐόντος τοῦ χώρου. (2) ὡς δὲ εἶδον αὐτοὺς ἀναβεβηκότας οἱ Ἀθηναῖοι ἐπὶ τὴν ἀκρόπολιν, οἳ μὲν ἐρρίπτεον ἑωυτοὺς κατὰ τοῦ τείχεος κάτω καὶ διεφθείροντο, οἳ δὲ ἐς τὸ μέγαρον κατέφευγον. τῶν δὲ Περσέων οἱ ἀναβεβηκότες πρῶτον μὲν ἐτράποντο πρὸς τὰς πύλας, ταύτας δὲ ἀνοίξαντες τοὺς ἱκέτας ἐφόνευον· ἐπεὶ δέ σφι πάντες κατέστρωντο, τὸ ἱρὸν συλήσαντες ἐνέπρησαν πᾶσαν τὴν ἀκρόπολιν. [8,53] LIII. Enfin, au milieu de ces difficultés, les Barbares s'aperçurent d'un passage : car il fallait, comme l'avait prédit l'oracle, que les Perses se rendissent maîtres de tout ce que possédaient les Athéniens sur le continent. Vis-à-vis de la citadelle, derrière les portes et le chemin par où l'on y monte, est un lieu escarpé, qui n'était pas gardé ; personne ne se serait jamais attendu qu'on pût y gravir. Quelques Barbares le tirent cependant, près de la chapelle d'Agraulos, fille de Cécrops. Lorsque les Athéniens les virent dans la citadelle, les uns se tuèrent en se précipitant du haut du mur, les autres se réfugièrent dans le temple. Ceux des Perses qui étaient montés allèrent d'abord aux portes, et, les ayant ouvertes, ils tuèrent les suppliants de la déesse. Quand ils les eurent massacrés, ils pillèrent le temple, mirent le feu à la citadelle, et la réduisirent en cendres.
[8,54] σχὼν δὲ παντελέως τὰς Ἀθήνας Ξέρξης ἀπέπεμψε ἐς Σοῦσα ἄγγελον ἱππέα Ἀρταβάνῳ ἀγγελέοντα τὴν παρεοῦσάν σφι εὐπρηξίην. ἀπὸ δὲ τῆς πέμψιος τοῦ κήρυκος δευτέρῃ ἡμέρῃ συγκαλέσας Ἀθηναίων τοὺς φυγάδας, ἑωυτῷ δὲ ἑπομένους, ἐκέλευε τρόπῳ τῷ σφετέρῳ θῦσαι τὰ ἱρὰ ἀναβάντας ἐς τὴν ἀκρόπολιν, εἴτε δὴ ὦν ὄψιν τινὰ ἰδὼν ἐνυπνίου ἐνετέλλετο ταῦτα, εἴτε καὶ ἐνθύμιόν οἱ ἐγένετο ἐμπρήσαντι τὸ ἱρόν. οἱ δὲ φυγάδες τῶν Ἀθηναίων ἐποίησαν τὰ ἐντεταλμένα. [8,54] LIV. Lorsque Xerxès fut entièrement maître d'Athènes, il dépêcha à Suses un courrier à cheval, pour apprendre à Artabane cet heureux succès. Le second jour après le départ du courrier, il convoqua les bannis d'Athènes qui l'avaient suivi, et leur ordonna de monter à la citadelle et d'y faire les sacrifices suivant leur usage, soit qu'un songe l'obligeât à leur donner ces ordres, soit qu'il lui vînt un scrupule sur ce qu'il avait fait brûler le temple. Les bannis obéirent.


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Dernière mise à jour : 2/02/2006