HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Le démon de Socrate

Chapitre 12

  Chapitre 12

[12] ‘Τί οὖν,’ Φειδόλαος εἶπεν Σιμμία; Γαλαξίδωρον ἐάσωμεν παίζοντα καταβάλλειν τοσοῦτο μαντείας ἔργον εἰς πταρμοὺς καὶ κληδόνας, οἷς καὶ οἱ πολλοὶ καὶ ἰδιῶται περὶ μικρὰ προσχρῶνται καὶ παίζοντες, ὅταν δὲ κίνδυνοι βαρύτεροι καὶ μείζονες καταλάβωσι πράξεις, ἐκεῖνο γίγνεται τὸ Εὐριπίδειονοὐδεὶς σιδήρου ταῦτα μωραίνει πέλας‘;’ καὶ ΓαλαξίδωροςΣιμμίου μέν,’ ἔφηΦειδόλαε, περὶ τούτων, εἴ τι Σωκράτους αὐτὸς λέγοντος ἤκουσεν, ἕτοιμος ἀκροᾶσθαι καὶ πείθεσθαι μεθ´ ὑμῶν· τὰ δ´ ὑπὸ σοῦ λελεγμένα καὶ Πολύμνιος οὐ χαλεπὸν ἀνελεῖν. ὡς γὰρ ἐν ἰατρικῇ σφυγμὸς φλύκταινα μικρὸν οὐ μικροῦ δὲ σημεῖόν ἐστι, καὶ κυβερνήτῃ πελαγίου φθόγγος ὄρνιθος (582) διαδρομὴ κνηκίδος ἀραιᾶς | πνεῦμα σημαίνει καὶ κίνησιν τραχυτέραν θαλάσσης, οὕτω μαντικῇ ψυχῇ πταρμὸς κληδὼν οὐ μέγα καθ´ αὑτὸ μεγάλου δὲ σημεῖον συμπτώματος· ἐπ´ οὐδεμιᾶς γὰρ τέχνης καταφρονεῖται τὸ μικροῖς μεγάλα καὶ δι´ ὀλίγων πολλὰ προμηνύειν. ἀλλ´ ὥσπερ εἴ τις ἄπειρος γραμμάτων δυνάμεως ὁρῶν ὀλίγα πλήθει καὶ φαῦλα τὴν μορφὴν ἀπιστοίη ἄνδρα γραμματικὸν ἐκ τούτων ἀναλέγεσθαι πολέμους μεγάλους, οἳ τοῖς πάλαι συνέτυχον, καὶ κτίσεις πόλεων πράξεις τε καὶ παθήματα βασιλέων, εἶτα φαίη δαιμόνιόν τι μηνύειν καὶ καταλέγειν ἐκείνῳ τῶν ἱστορικῶν τούτων ἕκαστον, ἡδὺς ἄν, φίλε, γέλως σοι τοῦ ἀνθρώπου τῆς ἀπειρίας ἐπέλθοι, οὕτω σκόπει, μὴ καὶ ἡμεῖς τῶν μαντικῶν ἑκάστου τὴν δύναμιν ἀγνοοῦντες, συμβάλλει πρὸς τὸ μέλλον, εὐήθως ἀγανακτῶμεν, εἰ νοῦν ἔχων ἄνθρωπος ἐκ τούτων (ἂν) ἀποφαίνεταί τι περὶ τῶν ἀδήλων, καὶ ταῦτα φάσκων αὐτὸς οὐ πταρμὸν οὐδὲ φωνὴν ἀλλὰ δαιμόνιον αὐτῷ τῶν πράξεων ὑφηγεῖσθαι. μέτειμι γὰρ ἤδη πρὸς σέ, Πολύμνι, θαυμάζοντα Σωκράτους ἀνδρὸς ἀτυφίᾳ καὶ ἀφελείᾳ μάλιστα δὴ φιλοσοφίαν ἐξανθρωπίσαντος, εἰ μὴ πταρμὸν μηδὲ κληδόνα τὸ σημεῖον ἀλλὰ τραγικῶς πάνυ (τὸ) δαιμόνιον ὠνόμαζεν. ἐγὼ γὰρ ἂν τοὐναντίον ἐθαύμαζον ἀνδρὸς ἄκρου διαλέγεσθαι καὶ κρατεῖν ὀνομάτων, ὥσπερ Σωκράτης, εἰ μὴ τὸ δαιμόνιον ἀλλὰ τὸν πταρμὸν αὑτῷ σημαίνειν ἔλεγεν· ὥσπερ εἴ τις ὑπὸ τοῦ βέλους φαίη τετρῶσθαι μὴ τῷ βέλει ὑπὸ τοῦ βαλόντος, μεμετρῆσθαι δ´ αὖ τὸ βάρος ὑπὸ τοῦ ζυγοῦ μὴ τῷ ζυγῷ ὑπὸ τοῦ ἱστάντος. οὐ γὰρ τοῦ ὀργάνου τὸ ἔργον, ἀλλ´ οὗ καὶ τὸ ὄργανον χρῆται πρὸς τὸ ἔργον· ὄργανον δέ τι καὶ τὸ σημεῖον χρῆται τὸ σημαῖνον. ἀλλ´ ὅπερ εἶπον, εἴ τι Σιμμίας ἔχει λέγειν, ἀκουστέον, ὡς εἰδότος ἀκριβέστερον.’ [12] «Comment! Simmias, dit Phidolaos, laisserons-nous Galaxidôros s'amuser à ravaler une aussi grande chose que la divination, en la réduisant à des éternuements et à des bruits ? Le vulgaire aussi et les profanes en abusent pour des bagatelles et par plaisanterie ; mais lorsque des dangers plus graves et des actes plus importants se présentent à eux, alors se vérifie le mot d'Euripide : «Personne, le couteau sur la gorge, ne se livre à ces folies.» Galaxidôros reprit : «Sur cette question, Phidolaos, si Simmias a entendu personnellement Socrate en parler, je suis prêt à l'écouter et à l'en croire avec vous ; quant à tes arguments et à ceux de Polymnis, il n'est pas difficile de les réfuter. En médecine, des élancements ou un abcès, en soi peu de chose, ont une signification d'importance ; pour un pilote, le cri d'un oiseau de mer ou le passage de quelque légère nuée annoncent le vent et des vagues plus fortes ; de même, pour une âme douée de divination, un éternuement ou un bruit, peu de chose par eux-mêmes, sont signes de conjonctures graves ; car, en aucune science, il n'est indifférent que par de petites choses on en annonce de grandes, ou par peu, beaucoup. Si quelqu'un, ignorant le sens des lettres et les voyant en petit nombre et humbles d'aspect, se refusait à croire qu'un savant pût y lire de grandes guerres qui arrivèrent aux hommes des anciens temps, des fondations de villes, ce que firent ou subirent des rois, et ensuite prétendait qu'un génie indique et explique à l'historien chacun de ces événements, tu te prendrais, ami, à rire doucement de l'inexpérience de cet homme ; de même, prends-y garde, n'allons pas, nous aussi, pour méconnaître la vertu de chacun des présages, — celle qui le rend propre à faire conjecturer l'avenir, — nous indigner naïvement qu'un homme sensé puisse, par ce moyen, éclaircir en partie les choses incertaines, et cela quand il déclare lui-même que ce n'est pas un éternuement ni une voix mais un génie qui dirige sa conduite. Et ceci, Polymnis, te vise particulièrement : tu t'étonnes que Socrate, lui qui a humanisé la philosophie surtout par sa modestie et sa simplicité, n'ait pas nommé son signe éternuement ou voix, mais, en style théâtral, démon. Pour moi, au contraire, je serais surpris qu'un grand dialecticien, un maître de la langue comme Socrate eût dit que ses indications lui venaient d'un éternuement, non d'un génie ; comme si on se disait blessé par la flèche, non d'une flèche par celui qui la lance ; ou qu'on dît le poids évalué par le fléau de la balance, et non, au moyen de la balance, par celui qui pèse. Car ce n'est pas l'instrument qui fait l'oeuvre, mais celui à qui appartient l'instrument dont il se sert pour l'oeuvre ; et c'est aussi un instrument que le signe dont se sert l'agent. Mais, je le répète, si Simmias a quelque chose à dire, il faut l'écouter, comme le plus exactement renseigné.»


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Dernière mise à jour : 24/08/2005