HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre VIII

Chapitres 135-139

  Chapitres 135-139

[8,135] τότε δὲ θῶμά μοι μέγιστον γενέσθαι λέγεται ὑπὸ Θηβαίων· ἐλθεῖν ἄρα τὸν Εὐρωπέα Μῦν, περιστρωφώμενον πάντα τὰ χρηστήρια, καὶ ἐς τοῦ Πτῴου Ἀπόλλωνος τὸ τέμενος. τοῦτο δὲ τὸ ἱρὸν καλέεται μὲν Πτῷον, ἔστι δὲ Θηβαίων, κεῖται δὲ ὑπὲρ τῆς Κωπαΐδος λίμνης πρὸς ὄρεϊ ἀγχοτάτω Ἀκραιφίης πόλιος. (2) ἐς τοῦτο τὸ ἱρὸν ἐπείτε παρελθεῖν τὸν καλεόμενον τοῦτον Μῦν, ἕπεσθαι δέ οἱ τῶν ἀστῶν αἱρετοὺς ἄνδρας τρεῖς ἀπὸ τοῦ κοινοῦ ὡς ἀπογραψομένους τὰ θεσπιέειν ἔμελλε, καὶ πρόκατε τὸν πρόμαντιν βαρβάρῳ γλώσσῃ χρᾶν. (2) καὶ τοὺς μὲν ἑπομένους τῶν Θηβαίων ἐν θώματι ἔχεσθαι ἀκούοντας βαρβάρου γλώσσης ἀντὶ Ἑλλάδος, οὐδὲ ἔχειν τι χρήσωνται τῷ παρεόντι πρήγματι· τὸν δὲ Εὐρωπέα Μῦν ἐξαρπάσαντα παραὐτῶν τὴν ἐφέροντο δέλτον, τὰ λεγόμενα ὑπὸ τοῦ προφήτεω γράφειν ἐς αὐτήν, φάναι δὲ Καρίῃ μιν γλώσσῃ χρᾶν, συγγραψάμενον δὲ οἴχεσθαι ἀπιόντα ἐς Θεσσαλίην. [8,135] CXXXV. Les Thébains racontent une merveille très grande à mon avis. Mys, ayant parcouru tous les oracles, visita aussi le temple d'Apollon surnommé Ptoüs. Ce temple, qui s'appelle le Ptoon, appartient aux Thébains, et est situé au-dessus du lac Côpaïs, au pied d'une montagne, près de la ville d'Acroephia. Mys étant arrivé à ce temple, trois citoyens choisis par la république l'y suivirent pour mettre par écrit la réponse de l'oracle. Aussitôt l'archiprêtresse lui répondit en langue barbare. Les Thébains dont il était accompagné furent étonnés de lui entendre parler une langue différente de la grecque. Comme ils étaient embarrassés sur ce qu'ils feraient dans les circonstances présentes, Mys leur arracha les tablettes qu'ils avaient entre les mains, et y ayant écrit la réponse que lui avait dictée le prophète, et qui était, à ce qu'on dit, en carien, il s'en retourna en Thessalie.
[8,136] Μαρδόνιος δὲ ἐπιλεξάμενος τι δὴ λέγοντα ἦν τὰ χρηστήρια μετὰ ταῦτα ἔπεμψε ἄγγελον ἐς Ἀθήνας Ἀλέξανδρον τὸν Ἀμύντεω ἄνδρα Μακεδόνα, ἅμα μὲν ὅτι οἱ προσκηδέες οἱ Πέρσαι ἦσαν· Ἀλεξάνδρου γὰρ ἀδελφεὴν Γυγαίην, Ἀμύντεω δὲ θυγατέρα, Βουβάρης ἀνὴρ Πέρσης ἔσχε, ἐκ τῆς οἱ ἐγεγόνεε Ἀμύντης ἐν τῇ Ἀσίῃ, ἔχων τὸ οὔνομα τοῦ μητροπάτορος, τῷ δὴ ἐκ βασιλέος τῆς Φρυγίης ἐδόθη Ἀλάβανδα πόλις μεγάλη νέμεσθαι· ἅμα δὲ Μαρδόνιος πυθόμενος ὅτι πρόξεινός τε εἴη καὶ εὐεργέτης Ἀλέξανδρος ἔπεμπε· (2) τοὺς γὰρ Ἀθηναίους οὕτω ἐδόκεε μάλιστα προσκτήσεσθαι, λεών τε πολλὸν ἄρα ἀκούων εἶναι καὶ ἄλκιμον, τά τε κατὰ τὴν θάλασσαν συντυχόντα σφι παθήματα κατεργασαμένους μάλιστα Ἀθηναίους ἐπίστατο. (3) τούτων δὲ προσγενομένων κατήλπιζε εὐπετέως τῆς θαλάσσης κρατήσειν, τά περ ἂν καὶ ἦν, πεζῇ τε ἐδόκεε πολλῷ εἶναι κρέσσων, οὕτω τε ἐλογίζετο κατύπερθέ οἱ τὰ πρήγματα ἔσεσθαι τῶν Ἑλληνικῶν. τάχα δἂν καὶ τὰ χρηστήρια ταῦτά οἱ προλέγοι, συμβουλεύοντα σύμμαχον τὸν Ἀθηναῖον ποιέεσθαι· τοῖσι δὴ πειθόμενος ἔπεμπε. [8,136] CXXXVI. Mardonius, ayant lu les réponses des oracles, envoya en ambassade à Athènes Alexandre de Macédoine, fils d'Amyntas. Il choisit ce prince parce qu'il avait avec les Perses de l'affinité, sa sœur Gygée, fille d'Amyntas, ayant épousé un Perse nommé Bubarès, dont elle avait un fils qui s'appelait Amyntas, du nom de son aïeul maternel. Cet Amyntas était alors en Asie, et le roi lui avait donné Alabandes, ville considérable de Phrygie. Mardonius envoya aussi Alexandre, parce qu'il avait appris qu'il était uni avec les Athéniens par les droits de l'hospitalité, et qu'ils le regardaient comme leur bienfaiteur. Il s'imaginait que, par ce moyen, il se concilierait surtout les Athéniens, dont il entendait parler comme d'un peuple nombreux et vaillant, et qu'il savait avoir le plus contribué à la défaite des Perses sur mer. Il se flattait que s'ils se joignaient à lui, il se rendrait aisément maître de la mer; ce qui serait certainement arrivé. Comme il se croyait beaucoup plus fort que les Grecs par terre, il comptait alors avoir sur eux une grande supériorité. Peut-être aussi les oracles qu'il avait consultés lui conseillaient-ils de faire alliance avec les Athéniens, et ce fut peut-être cette raison qui l'engagea à leur députer Alexandre.
[8,137] τοῦ δὲ Ἀλεξάνδρου τούτου ἕβδομος γενέτωρ Περδίκκης ἐστὶ κτησάμενος τῶν Μακεδόνων τὴν τυραννίδα τρόπῳ τοιῷδε. ἐξ Ἄργεος ἔφυγον ἐς Ἰλλυριοὺς τῶν Τημένου ἀπογόνων τρεῖς ἀδελφεοί, Γαυάνης τε καὶ Ἀέροπος καὶ Περδίκκης, ἐκ δὲ Ἰλλυριῶν ὑπερβαλόντες ἐς τὴν ἄνω Μακεδονίην ἀπίκοντο ἐς Λεβαίην πόλιν. (2) ἐνθαῦτα δὲ ἐθήτευον ἐπὶ μισθῷ παρὰ τῷ βασιλέι, μὲν ἵππους νέμων, δὲ βοῦς, δὲ νεώτατος αὐτῶν Περδίκκης τὰ λεπτὰ τῶν προβάτων. δὲ γυνὴ τοῦ βασιλέος αὐτὴ τὰ σιτία σφι ἔπεσσε· ἦσαν γὰρ τὸ πάλαι καὶ αἱ τυραννίδες τῶν ἀνθρώπων ἀσθενέες χρήμασι, οὐ μοῦνον δῆμος· (3) ὅκως δὲ ὀπτῴη, ἄρτος τοῦ παιδὸς τοῦ θητὸς Περδίκκεω διπλήσιος ἐγίνετο αὐτὸς ἑωυτοῦ. ἐπεὶ δὲ αἰεὶ τὠυτὸ τοῦτο ἐγίνετο, εἶπε πρὸς τὸν ἄνδρα τὸν ἑωυτῆς· τὸν δὲ ἀκούσαντα ἐσῆλθε αὐτίκα ὡς εἴη τέρας καὶ φέροι μέγα τι. καλέσας δὲ τοὺς θῆτας προηγόρευέ σφι ἀπαλλάσσεσθαι ἐκ γῆς τῆς ἑωυτοῦ. (4) οἳ δὲ τὸν μισθὸν ἔφασαν δίκαιοι εἶναι ἀπολαβόντες οὕτω ἐξιέναι. ἐνθαῦτα βασιλεὺς τοῦ μισθοῦ πέρι ἀκούσας, ἦν γὰρ κατὰ τὴν καπνοδόκην ἐς τὸν οἶκον ἐσέχων ἥλιος, εἶπε θεοβλαβὴς γενόμενοςμισθὸν δὲ ὑμῖν ἐγὼ ὑμέων ἄξιον τόνδε ἀποδίδωμι”, δέξας τὸν ἥλιον. (5) μὲν δὴ Γαυάνης τε καὶ Ἀέροπος οἱ πρεσβύτεροι ἕστασαν ἐκπεπληγμένοι, ὡς ἤκουσαν ταῦτα· δὲ παῖς, ἐτύγχανε γὰρ ἔχων μάχαιραν, εἴπας τάδεδεκόμεθα βασιλεῦ τὰ διδοῖς”, περιγράφει τῇ μαχαίρῃ ἐς τὸ ἔδαφος τοῦ οἴκου τὸν ἥλιον, περιγράψας δέ, ἐς τὸν κόλπον τρὶς ἀρυσάμενος τοῦ ἡλίου, ἀπαλλάσσετο αὐτός τε καὶ οἱ μετἐκείνου. [8,137] CXXXVII. Alexandre descendait au septième degré de Perdiccas, qui s'empara de la couronne de Macédoine, ainsi que je vais le dire. Gavanes, Aéropus et Perdiccas, tous frères et descendants de Téménus, s'enfuirent d'Argos en Illyrie, et, passant de là dans la haute Macédoine, ils arrivèrent à la ville de Lébaea, où ils s'engagèrent au service du roi pour un certain prix. L'un menait paître les chevaux, l'autre les boeufs; et Perdiccas, le plus jeune, gardait le menu bétail : car, autrefois, non seulement les républiques, mais encore les monarchies n'étaient pas riches en argent. La reine elle-même leur préparait à manger. Toutes les fois que cuisait le pain du jeune Perdiccas son domestique, il devenait plus gros de moitié. La même chose arrivant toujours, elle en avertit son mari. Là-dessus il vint sur-le-champ à ce prince en la pensée que c'était un prodige, et qu'il présageait quelque chose de grand. Il manda les trois frères et leur commanda de sortir de ses terres. Ils répondirent au roi qu'il était juste qu'ils reçussent auparavant leur salaire. À ce mot de salaire, il leur dit, en homme à qui les dieux avaient troublé la raison : « Je vous donne ce soleil (le soleil entrait alors dans la maison par l'ouverture de la cheminée); ce salaire est digne de vous. » À ces paroles, les d'eux aînés, Gavanes et Aéropus, demeurèrent interdits; mais le plus jeune répondit au roi : « Seigneur; nous acceptons l'augure que vous nous donnez. » Prenant ensuite son couteau, il traça sur l’aire de la salle une ligne autour de l’espace qu'éclairait le soleil, et, après avoir reçu par trois fois ses rayons dans son sein, il s'en alla avec ses deux frères.
[8,138] οἳ μὲν δὴ ἀπήισαν, τῷ δὲ βασιλέι σημαίνει τις τῶν παρέδρων οἷόν τι χρῆμα ποιήσειε παῖς καὶ ὡς σὺν νόῳ κείνων νεώτατος λάβοι τὰ διδόμενα. δὲ ταῦτα ἀκούσας καὶ ὀξυνθεὶς πέμπει ἐπαὐτοὺς ἱππέας ἀπολέοντας. ποταμὸς δὲ ἐστὶ ἐν τῇ χώρῃ ταύτῃ, τῷ θύουσι οἱ τούτων τῶν ἀνδρῶν ἀπἌργεος ἀπόγονοι σωτῆρι· (2) οὗτος, ἐπείτε διέβησαν οἱ Τημενίδαι, μέγας οὕτω ἐρρύη ὥστε τοὺς ἱππέας μὴ οἵους τε γενέσθαι διαβῆναι. οἳ δὲ ἀπικόμενοι ἐς ἄλλην γῆν τῆς Μακεδονίης οἴκησαν πέλας τῶν κήπων τῶν λεγομένων εἶναι Μίδεω τοῦ Γορδίεω, ἐν τοῖσι φύεται αὐτόματα ῥόδα, ἓν ἕκαστον ἔχον ἑξήκοντα φύλλα, ὀδμῇ τε ὑπερφέροντα τῶν ἄλλων. (3) ἐν τούτοισι καὶ Σιληνὸς τοῖσι κήποισι ἥλω, ὡς λέγεται ὑπὸ Μακεδόνων. ὑπὲρ δὲ τῶν κήπων ὄρος κεῖται Βέρμιον οὔνομα, ἄβατον ὑπὸ χειμῶνος. ἐνθεῦτεν δὲ ὁρμώμενοι, ὡς ταύτην ἔσχον, κατεστρέφοντο καὶ τὴν ἄλλην Μακεδονίην. [8,138] CXXXVIII. Ils étaient à peine partis, qu'un des assesseurs du roi l'instruisit de ce que pourrait faire le plus jeune des trois frères, et, des vues qu'il avait sans doute en acceptant ce qu'il lui avait donné. Ce prince irrité envoya après eux des cavaliers pour les tuer. Il y a dans ce pays un fleuve auquel les descendants de ces hommes d'Argos offrent des sacrifices comme à leur libérateur. Lorsque les Téménides l'eurent traversé, il grossit tellement, que les cavaliers ne purent le passer. Arrivés dans un autre canton de la Macédoine, les trois frères établirent leur demeure près des jardins qu'on dit avoir appartenu à Midas, fils de Gordius, où viennent d'elles-mêmes, et sans culture, des roses à soixante pétales, dont l'odeur est plus agréable que celles qui croissent ailleurs. Ce fut aussi dans ces jardins que le Silène fut pris, comme le rapportent les Macédoniens. Le mont Bermion, inaccessible en hiver, est au-dessus de ces jardins. Lorsque les Téménides se furent emparés de ce canton, ils en sortirent pour subjuguer le reste de la Macédoine.
[8,139] ἀπὸ τούτου δὴ τοῦ Περδίκκεω Ἀλέξανδρος ὧδε ἐγένετο· Ἀμύντεω παῖς ἦν Ἀλέξανδρος, Ἀμύντης δὲ Ἀλκέτεω, Ἀλκέτεω δὲ πατὴρ ἦν Ἀέροπος, τοῦ δὲ Φίλιππος, Φιλίππου δὲ Ἀργαῖος, τοῦ δὲ Περδίκκης κτησάμενος τὴν ἀρχήν. [8,139] CXXXIX. Alexandre descendait de ce Perdiccas de la manière suivante. Il était fils d'Amyntas, Amyntas d'Alcétas, Alcétas d'Aéropus, Aéropus de Philippe, Philippe d'Argæus, et celui-ci de Perdiccas, qui avait conquis ce royaume. Telle était la généalogie d'Alexandre, fils d'Amyntas.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/02/2006