HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VIII (avec trad. française)

Chapitre 89

  Chapitre 89

[8,89] Ἐξελθόντων δὲ καὶ τῶν Ῥωμαίων καὶ παραταξαμένων ἰσχυρὰ μάχη γίνεται καὶ ἱππέων καὶ πεζῶν καὶ ψιλῶν ἴσῃ πάντων χρωμένων προθυμίᾳ τε καὶ ἐμπειρίᾳ, καὶ τὸ νικᾶν ἑκάστου παρ´ ἑαυτὸν μόνον τιθεμένου· ὡς δὲ νεκροί τ´ αὐτῶν πολλοὶ ἑκατέρωθεν, ἐν ἐτάχθησαν χωρίῳ, πεσόντες ἔκειντο, καὶ ἡμιθνῆτες ἔτι πλείους {τῶν νεκρῶν}, οἱ δὲ παρὰ τὸν ἀγῶνα καὶ τὰ δεινὰ ἔτι διαμένοντες ὀλίγοι ἦσαν, καὶ οὐδὲ οὗτοι δρᾶν τὰ πολέμου ἔργα δυνάμενοι βαρυνόντων μὲν αὐτοῖς τῶν σκεπαστηρίων τὰς εὐωνύμους χεῖρας διὰ πλῆθος τῶν ἐμπεπηγότων βελῶν, καὶ οὐκ ἐώντων ὑπομένειν τὰς προσβολάς, τετραμμένων δὲ τῶν ἐγχειριδίων τὰς ἀκμάς, ἔστι δ´ ὧν καὶ κατεαγότων ὅλων, οἷς οὐθὲν ἔτι ἦν χρῆσθαι, τοῦ τε κόπου, ὃς δι´ ὅλης ἡμέρας ἀγωνιζομένοις αὐτοῖς πολὺς ἐγεγόνει, παραλύοντος τὰ νεῦρα καὶ τὰς πληγὰς ἀσθενεῖς ποιοῦντος, ἱδρῶτος δὲ καὶ δίψης καὶ ἄσθματος, οἷα ἐν πνιγηρᾷ ὥρᾳ ἔτους τοῖς πολὺν χρόνον ἀγωνιζομένοις συμπίπτειν φιλεῖ, παρ´ ἀμφοτέροις γινομένων, τέλος οὐδὲν ἔλαβεν ἀξιόλογον μάχη, ἀλλ´ ἀγαπητῶς ἀμφότεροι τῶν στρατηγῶν ἀνακαλουμένων ἀπῆλθον ἐπὶ τοὺς ἑαυτῶν χάρακας· καὶ οὐκέτι μετὰ τοῦτ´ ἐξῄεσαν εἰς μάχην οὐδέτεροι, ἀλλ´ ἀντικαθήμενοι παρεφύλαττον ἀλλήλων τὰς ἕνεκα τῶν ἐπιτηδείων γινομένας ἐξόδους. ἔδοξε μέντοι καὶ λόγος ἦν ἐν τῇ Ῥώμῃ πολύς, ὡς δυναμένη τότε νικᾶν Ῥωμαίων δύναμις ἑκουσία μηδὲν ἦν ἐργάσασθαι λαμπρὸν διὰ μῖσός τε τοῦ ὑπάτου καὶ ὀργήν, ἣν εἶχε πρὸς τοὺς πατρικίους ἐπὶ τῷ φενακισμῷ τῆς κληρουχίας. αὐτοὶ δ´ οἱ στρατιῶται τὸν ὕπατον ὡς οὐχ ἱκανὸν στρατηγεῖν ᾐτιῶντο, γράμματα πέμποντες ὡς τοὺς ἐπιτηδείους ἑαυτῶν ἕκαστοι. καὶ τὰ μὲν ἐπὶ στρατοπέδου γινόμενα τοιαῦτ´ ἦν· ἐν αὐτῇ δὲ τῇ Ῥώμῃ πολλὰ δαιμόνια σημεῖα ἐφαίνετο δηλωτικὰ θείου χόλου κατά τε φωνὰς καὶ ὄψεις ἀήθεις. πάντα δ´ εἰς τοῦτο συνέτεινεν, ὡς οἵ τε μάντεις καὶ οἱ τῶν ἱερῶν ἐξηγηταὶ συνενέγκαντες τὰς ἐμπειρίας ἀπεφαίνοντο, ὅτι θεῶν {χολοῦσθαὶ} τινες οὐ κομίζονται τὰς νομίμους τιμὰς οὐ καθαρῶς οὐδὲ ὁσίως ἐπιτελουμένων αὐτοῖς τῶν ἱερῶν. ζήτησις δὴ μετὰ τοῦτο πολλὴ ἐκ πάντων ἐγίνετο, καὶ σὺν χρόνῳ μήνυσις ἀποδίδοται τοῖς ἱεροφάνταις, ὅτι τῶν παρθένων μία τῶν φυλαττουσῶν τὸ ἱερὸν πῦρ, Ὀπιμία ὄνομα αὐτῇ, τὴν παρθενίαν ἀφαιρεθεῖσα μιαίνει τὰ ἱερά. οἱ δ´ ἔκ τε βασάνων καὶ τῶν ἄλλων ἀποδείξεων μαθόντες, ὅτι τὸ μηνυόμενον ἦν ἀδίκημα ἀληθές, αὐτὴν μὲν τῆς κορυφῆς ἀφελόμενοι τὰ στέμματα καὶ πομπεύσαντες δι´ ἀγορᾶς ἐντὸς τείχους ζῶσαν κατώρυξαν· δύο δὲ τοὺς ἐξελεγχθέντας διαπράξασθαι τὴν φθορὰν μαστιγώσαντες ἐν φανερῷ παραχρῆμα ἀπέκτειναν καὶ μετὰ τοῦτο καλὰ τὰ ἱερὰ καὶ τὰ μαντεύματα ὡς ἀφεικότων αὐτοῖς τῶν θεῶν τὸν χόλον, ἐγίνετο. [8,89] Les Romains de leur côté firent les mêmes mouvements et se rangèrent en bataille. On en vint à un combat général, tant de la cavalerie, que de l'infanterie et des troupes légèrement armées. L'action fut des plus rudes : on se battit de part et d'autre avec une égale valeur et une égale habileté, chacun ne faisant dépendre la victoire que de lui seul. Il périt dans cette journée, tant du côté des Volsques, que de celui des Romains, une infinité de braves soldats qui tombaient morts dans le poste même où ils combattaient. Le nombre des blessés était encore plus grand : on les voyait étendus à demi morts sur le champ de bataille , la campagne en était toute couverte. Déjà il ne restait plus qu'un petit nombre de braves, qui résistant à la fatigue continuaient le combat, encore ne pouvaient-ils plus tenir contre leurs adversaires. Leur bras gauche succombait sous le poids de leurs armes défensives chargées d'une infinité de traits qu'on leur avait lancés : leur main droite n'était plus en état de porter aucun coup à l'ennemi , leurs épées étaient émoussées ou même entièrement rompues à force de frapper, et ils ne pouvaient plus en faire usage : le combat ayant duré tout le jour, leurs corps étaient affaiblis et leurs flèches si lâches qu'elles ne pouvaient plus faire que de légères blessures. Accablés enfin par la sueur et par la soif, qui jointes aux chaleurs ardentes de l'été et aux longues fatigues de tout un jour leur ôtaient la respiration, ils se retirèrent de bon cœur dans leurs lignes au premier signal que firent donner leurs généraux. L'action se termina sans aucun avantage sensible de part ou d'autre. Depuis cette journée, ils ne sortirent plus pour rengager un nouveau combat : ils se tinrent à couvert dans leurs camps qui étaient à l'opposite l'un de l'autre , de là ils s'observaient mutuellement et épiaient s'il ne paraitrait point quelque détachement de l'armée ennemie pour aller au fourrage. On crut cependant, et ce fut le bruit commun dans toute la ville de Rome, que l'armée Romaine aurait pu vaincre dans cette occasion, mais que de haine pour le consul et de colère contre les patriciens qui avaient trompé le peuple au sujet de la distribution des terres, elle n'avait voulu rien faire de mémorable. Les soldats au contraire rejetaient toute la faute sur le consul : dans les lettres particulières qu'ils écrivaient à leurs amis, ils s'en expliquaient ouvertement, et disaient qu'il était incapable de commander des troupes. VII. Pendant que ces choses se passaient au camp, il parut à Rome divers prodiges qu'on regarda comme autant de marques de la colère des dieux. On y entendit des voix extraordinaires et l'on vit des spectacles surprenants. Suivant l'explication des devins et des interprètes des choses sacrées qui s'appliquèrent à examiner ces signes, ils tendaient à faire voir que quelques-unes des divinités qu'on honorait à Rome selon les lois de la patrie, étaient justement irritées de ce que les fonctions de leur culte ne s'exerçaient pas avec toute la pureté et toute la sainteté requises dans les ministres des autels. VIII. On fit d'exactes perquisitions, de tous côtés, et avec le temps certaines personnes déclarèrent aux pontifes qu'une des vierges commises à la garde du feu sacré, nommée Opimia, avait perdu sa virginité et souillait les choses saintes. Ceux-ci découvrirent par la torture et par d'autres voies que le fait était véritable et l'accusation bien fondée : ils dépouillèrent la vestale de ses bandelettes et autres ornements , ils la conduisirent par le milieu de la place publique, et l'enterrèrent toute vive dans une fosse souterraine pratiquée dans l'enceinte des murs. A l'égard des deux hommes qui furent convaincus d'avoir corrompu cette vierge, ils les firent fouetter publiquement et les punirent de mort tout aussitôt. Après ces châtiments, les entrailles des victimes furent plus favorables et les sacrifices plus heureux: enfin les devins assurèrent que la colère des dieux était apaisée.


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Dernière mise à jour : 19/08/2009