[8,88] Τότε δ´ οὖν οἱ δημόται τῆς δημαρχικῆς ἐξουσίας
οὐδὲν ἀπολαύοντες ὑφεῖντο τοῦ θράσους
καὶ προσιόντες τοῖς ἐπὶ τῆς στρατολογίας τεταγμένοις
τὸν ἱερὸν ὅρκον ὤμνυσαν, καὶ ὑπὸ τὰς σημαίας κατεγράφοντο.
ἐπεὶ δὲ τὸ ἐλλιπὲς τῶν λόχων ἐξεπληρώθη, διεκληρώσαντο τὰς
ἡγεμονίας τῶν στρατοπέδων
οἱ ὕπατοι· καὶ ὁ μὲν Φάβιος τὴν ἐπὶ τῇ βοηθείᾳ τῶν
συμμάχων ἀποσταλεῖσαν δύναμιν παρελάμβανεν, ὁ δὲ
Οὐαλέριος τὴν ἐν Οὐολούσκοις στρατοπεδεύουσαν ἄγων
τοὺς νεωστὶ καταγραφέντας. μαθοῦσι δὲ τὴν παρουσίαν αὐτοῦ
τοῖς πολεμίοις ἐδόκει στρατιάν θ´ ἑτέραν
μεταπέμπεσθαι καὶ ἐν ἰσχυροτέρῳ τὸ στρατόπεδον ποιήσασθαι
χωρίῳ καὶ μηδὲν ἐκ τοῦ καταφρονεῖν αὐτῶν
ἔτι προπετὲς κινδύνευμα ὡς πρότερον ὑπομένειν. ἐγεγόνει ταῦτα
διὰ ταχέων, ἀμφοτέροις τε παρέστη τοῖς
ἡγεμόσι τῶν δυνάμεων ὁμοία περὶ τοῦ πολέμου γνώμη,
τὰ ἑαυτῶν φυλάττειν ἐρύματα, ἐάν τις ἐπίῃ, τοῖς δὲ
τῶν πολεμίων ὡς βίᾳ κρατηθησομένοις μὴ ἐπιχειρεῖν.
καὶ ὁ διὰ μέσου χρόνος οὐκ ὀλίγος ἐγένετο φόβῳ τῶν
ἐπιχειρήσεων τριβόμενος· οὐ μέντοι καὶ εἰς τέλος γε
διαμένειν ἐν τοῖς ἐγνωσμένοις ἐδυνήθησαν. ὁπότε γὰρ
ἐπισιτισμοῦ χάριν ἢ τῶν ἄλλων ἐπιτηδείων τινός, ὧν
ἀμφοτέροις ἔδει, μοῖρά τις ἀποσταλείη τῆς στρατιᾶς,
συμβολαί τ´ αὐτῶν ἐγίνοντο καὶ πληγαί, καὶ τὸ νικᾶν
οὐκ ἀεὶ παρὰ τοῖς αὐτοῖς ἔμενε· πολλάκις δὲ συμπλεκομένων
ἀλλήλοις ἀπέθνησκόν τ´ οὐκ ὀλίγοι καὶ τραυματίαι πλείους
ἐγίνοντο. τοῖς μὲν οὖν Ῥωμαίοις τὸ
ἀπαναλούμενον τῆς στρατιᾶς οὐδεμία ποθὲν ἐπικουρία
ἐξεπλήρου, τὸ δὲ τῶν Οὐολούσκων στρατόπεδον ἄλλων
ἐπ´ ἄλλοις ἡκόντων πολλὴν αὔξησιν ἐλάμβανε· καὶ
τούτῳ ἐπαρθέντες οἱ ἡγεμόνες ἐξῆγον ἐκ τοῦ χάρακος
τὴν δύναμιν ὡς εἰς μάχην.
| [8,88] IV. Quand les plébéiens virent que l'autorité des tribuns ne leur
servait de rien, ils le fournirent entièrement aux ordres; ils prêtèrent le
sacré serment de la milice, entre les mains de ceux qui étaient préposés
pour le recevoir, et s'étant enrôlés, chacun se rangea sous son étendard.
Aussitôt qu'on eut recruté les légions, les consuls tirèrent au sort le
commandement des armées. Celle qu'on avait envoyée au secours des
alliés échut à Fabius. Valerius son collègue alla joindre l'autre qui était
campée dans le pays des Volsques , menant avec lui les nouvelles
recrues. Sur la nouvelle de son arrivée, les ennemis résolurent de faire
venir un nouveau renfort, d'asseoir leur camp dans un poste plus
avantageux, et de ne plus s'exposer si témérairement au danger comme
ils avaient fait auparavant par mépris pour l'ennemi. Tous ces
mouvements furent exécutés avec une prompte diligence. Les généraux
des deux armées gardaient la même contenance résolus tous les deux de
ne point attaquer l'ennemi pour le forcer à combattre, mais de défendre
seulement leurs retranchements si on leur livrait l'assaut. De cette
manière, il se passa beaucoup de temps sans que ni l'un ni l'autre fit rien
de considérable, tant ils appréhendaient d'en venir aux mains. Leur
résolution néanmoins ne dura pas toujours.
V. TOUTES les fois qu'il sortait des deux camps quelque
détachement pour aller au fourrage et autres provisions nécessaires, on
ne pouvait se dispenser d'engager quelque léger combat : la victoire se
déclarait tantôt pour ceux-ci, tantôt pour ceux-là, et on recevait toujours
quelques blessures de part et d'autre. Dans ces fréquentes
escarmouches, il restait plusieurs soldats sur la place et il en revenait
encore un plus grand nombre de blessés , mais avec cette différence que
les Romains ne recevaient point de nouveaux secours pour réparer leurs
pertes et pour recruter les compagnies, au lieu que l'armée des Volsques
s'augmentait considérablement par les renforts qui leur venaient l'un
après l'autre.
VI. Ces avantages inspirèrent tant de confiance aux généraux des
Volsques, qu'ils sortirent de leurs retranchements pour présenter le défi
du combat.
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