[8,68] Οἱ δὲ παρὰ τούτων τὴν ὑπατείαν παραλαβόντες
Πόπλιος Οὐεργίνιος καὶ Σπόριος Κάσσιος
τρίτον τότ´ ἀποδειχθεὶς ὕπατος, τάς τε πολιτικὰς καὶ
τὰς συμμαχικὰς ἀναλαβόντες δυνάμεις ἐξῆγον εἰς τὴν
ὕπαιθρον, Οὐεργίνιος μὲν ἐπὶ τὰς Αἰκανῶν πόλεις,
Κάσσιος δ´ ἐπὶ τὰς Ἑρνίκων τε καὶ Οὐολούσκων,
κλήρῳ διαλαχόντες τὰς ἐξόδους. Αἰκανοὶ μὲν οὖν ὀχυρώσαντες
τὰς πόλεις καὶ τὰ πλείστου ἄξια ἐκ τῶν
ἀγρῶν ἀνασκευασάμενοι τήν τε γῆν περιεώρων δῃουμένην καὶ
τὰς αὐλὰς ἐμπιμπραμένας, ὥστε κατὰ πολλὴν εὐπέτειαν ὁ
Οὐεργίνιος ὅσην ἐδύνατο πλείστην
αὐτῶν γῆν κείρας τε καὶ λωβησάμενος, ἐπειδὴ οὐδεὶς
ὑπὲρ αὐτῆς ἐξῄει μαχούμενος ἀπῆγε τὴν στρατιάν.
Οὐολοῦσκοι δὲ καὶ Ἕρνικες, ἐφ´ οὓς ὁ Κάσσιος ἐστράτευσε,
γνώμην μὲν ἐποιήσαντο δῃουμένης τῆς χώρας
περιορᾶν καὶ συνέφυγον εἰς τὰς πόλεις· οὐ μὴν ἔμεινάν γ´ ἐν τοῖς
ἐγνωσμένοις χώρας τ´ ἀγαθῆς κειρομένης, ἣν οὐ ῥᾳδίως
ἀνακτήσεσθαι ἔτι ἤλπισαν, οἴκτῳ
ὑπαχθέντες, καὶ τοῖς ἐρύμασιν οὐ σφόδρα ἐχυροῖς
οὖσιν, εἰς ἃ κατεπεφεύγεσαν, ἀπιστοῦντες, ἀλλὰ πρέσβεις
ἀπέστειλαν πρὸς τὸν ὕπατον ὑπὲρ καταλύσεως
τοῦ πολέμου δεησομένους· Οὐολοῦσκοι μὲν πρότεροι,
καὶ θᾶττον οὗτοι τῆς εἰρήνης ἔτυχον ἀργύριόν τε δόντες, ὅσον
αὐτοῖς ὁ ὕπατος ἔταξε, καὶ τἆλλα, ὅσων ἔδει
τῇ στρατιᾷ, πάντα ὑπηρετήσαντες· καὶ οὗτοι μὲν ὑπήκοοι
Ῥωμαίοις ἔσεσθαι ὡμολόγησαν οὐθενὸς ἔτι μεταποιούμενοι τῶν
ἴσων. Ἕρνικες δ´ ὕστεροι, ἐπειδὴ μεμονωμένους ἑαυτοὺς εἶδον,
ὑπὲρ εἰρήνης τε καὶ φιλίας
διελέγοντο πρὸς τὸν ὕπατον. ὁ δὲ Κάσσιος πολλὴν
κατηγορίαν πρὸς τοὺς πρέσβεις κατ´ αὐτῶν διαθέμενος
πρῶτον ἔφη δεῖν αὐτοὺς τὰ τῶν κεκρατημένων τε καὶ
ὑπηκόων ποιήσαντας, τότε διαλέγεσθαι περὶ φιλίας·
τῶν δὲ πρεσβευτῶν εἰπόντων ποιήσειν τὰ δυνατὰ
καὶ μέτρια ἐκέλευσεν αὐτοῖς ἀργύριόν τε, ὃ κατ´ ἄνδρα
τοῖς στρατιώταις εἰς ὀψωνιασμὸν ἔθος ἦν ἓξ μηνῶν
δίδοσθαι καὶ διὰ μηνὸς τροφὰς ἀποφέρειν. ἕως δ´
ἂν ταῦτ´ εὐπορήσωσι, τάξας τινὰ χρόνον ἡμερῶν ἀνοχὰς αὐτοῖς
ἐδίδου τοῦ πολέμου. ὑπηρετησάντων δ´
αὐτοῖς ἅπαντα τῶν Ἑρνίκων διὰ τάχους καὶ μετὰ προθυμίας, καὶ
τοὺς περὶ τῆς φιλίας διαλεξομένους ἀποστειλάντων αὖθις,
ἐπαινέσας αὐτοὺς ὁ Κάσσιος ἀνέπεμψεν ἐπὶ τὴν βουλήν. τοῖς δ´ ἐκ
τοῦ συνεδρίου πολλὰ βουλευσαμένοις ἔδοξε δέχεσθαι μὲν τοὺς ἄνδρας
εἰς φιλίαν, ἐφ´ οἷς δὲ γενήσονται δικαίοις αἱ
πρὸς αὐτοὺς συνθῆκαι, Κάσσιον τὸν ὕπατον γνῶναί
τε καὶ στῆσαι, ὅ τι δ´ ἂν ἐκείνῳ δόξῃ, τοῦτ´ εἶναι σφίσι κύριον.
| [8,68] CHAPITRE ONZIEME.
I. LEURS successeurs, Publius Virginius et Spurius Cassius, consul
pour la troisième fois, ouvrirent une nouvelle campagne avec leurs
troupes domestiques et les secours de leurs alliés. Virginius marcha
contre les villes des Aeques, Cassius contre les Herniques et les
Volsques. Ce fut le sort qui décida de la destination de ces deux
généraux. Les Aeques fortifièrent leurs places, où ayant retiré les effets
les plus précieux de leurs campagnes, ils laissèrent ravager leurs terres et
brûler leurs métairies. Virginius pilla et désola avec beaucoup de rapidité
la plus grande partie de leur pays, et voyant qu'il ne se présentait
personne pour le combattre , il revint à Rome avec son armée.
II. Les Volsques et les Herniques contre lesquels marchait Cassius,
avaient pris le même parti de laisser saccager leur pays ; dans ce dessein
ils s'étaient retirés sous leurs murailles, mais ils ne persévérèrent pas
longtemps dans leur première résolution. Indignés de voir ravager leurs
terres les plus fertiles sans espérance de les réparer après l'horrible dégât
qu'on y faisait, comptant peu sur leurs fortifications qui n'étaient pas des
meilleures, ils envoyèrent une ambassade au consul pour lui
demander la paix. Les Volsques commencèrent les premiers : ils obtinrent
facilement ce qu'ils souhaitaient, en payant au consul autant d'argent qu'il
leur en demanda, et fournissant à ses troupes toutes les autres
provisions dont elles avaient besoin. Par le traité de paix, ils promirent
d'obéir aux Romains comme leurs sujets, et ne s'entêtèrent plus à
demander le droit d'égalité. Les Herniques suivirent bientôt leur exemple.
Abandonnés de leurs alliés, ils traitèrent aussi avec le consul pour faire la
paix et pour conclure une alliance entre leur nation et la république
Romaine. Cassius fit d'abord plusieurs reproches sanglants à leurs
députés : ensuite il leur répondit qu'ils devaient commencer par faire ce
qui convenait à des peuples vaincus et subjugués, et qu'après cela on
pourrait écouter leurs propositions. Sur cette réponse les envoyés
promirent de se soumettre à tout ce qu'on leur prescrirait de juste et de
raisonnable. Le consul les condamna à fournir de l'argent pour payer à
ses troupes la solde qu'elles devaient recevoir tous les mois, avec des
provisions de bouche pour un mois : il leur prescrivit même le jour auquel
ils devaient exécuter leurs promesses, leur accordant une trêve jusqu'à ce
qu'ils eussent satisfait à ses demandes. Les Herniques firent en diligence
et de bon cœur ce qu'il leur avait ordonné ; après quoi ils envoyèrent une
seconde ambassade pour presser la conclusion de la paix. Cassius loua
leur prompte obéissance, et les renvoya au sénat, qui après une mûre
délibération, jugea à propos de les recevoir dans l'amitié du peuple
Romain : mais il laissa au consul Cassius un pouvoir absolu de régler les
conditions du traité, avec promesse que tout ce qu'il déterminerait serait
ratifié.
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